WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur l'utilisation des services de santé au Mexique

( Télécharger le fichier original )
par Alioune Badara SANE
Université d'Auvergne Clermont Ferrand 1 - M2 Economie du développement  2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

V. Résultats.

a) Interprétation des coefficients

44 cf. Annexe n°2

45 cf. Annexe n°2

Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur l'utilisation des services de santé au Mexique

2009

Consultation et Assurance

Le t calculé de 4,54 est supérieur au t lu dans la table 1,96 au risque de 5%. Le coefficient associé à la variable assurance est donc significativement différent de 0. Ainsi une augmentation de l'assurance de 1 point implique une augmentation des consultations de services de soins pour 1000 habitants sur un an de 15,9 points.

Consultation et unités médicales pour 10 000 habitants

Le t calculé de 4,94 est supérieur au t lu dans la table 1,96 au risque de 5%. Le coefficient associé à la variable unités médicales est donc significativement différent de 0. Ainsi une variation de l'unité médicale pour 10 000 habitant de + 1 point implique une augmentation des consultations de services de soins de 431 point pour 1 000 habitants sur un an.

Consultation et éducation

Le t calculé de 1,21 est inférieur au t lu dans la table de 1,96 à un risque de 5%. Le coefficient associé n'est donc pas significativement différent de 0. Cependant, à un risque de 30% le coefficient associé à la variable éducation primaire devient significatif car il est supérieur à la valeur lue dans la table de 1,03. A un risque de 30%, une augmentation de l'éducation primaire de un point implique une augmentation des consultations de 30 points. Pour l'éducation secondaire, le t calculé est de 0,75 et donc inférieur au t lu dans la table de 1,96. Le coefficient associé à la variable éducation secondaire n'est donc pas significativement différent de 0, même à un risque de 30%.

Consultation et dépenses de santé par capita.

Le t calculé de 2,52 est supérieur au t lu dans la table 1,96 au risque de 5%. Le coefficient associé à la variable dépenses de santé par capita est donc significativement différent de 0.

Ainsi une augmentation des dépenses de santé par capita de 1 point implique une baisse des consultations de services de soins de 0.16 point.

b) Analyse de sensibilité.

> Etats avec Assurance forte

Dans le cas où le taux d'assurance est supérieur à 45%, 3 coefficients respectivement associés aux variables assurance, unité médicale et éducation secondaire sont significativement différents de 0. En considérant un risque de 0,05 pour assurance et unités médicales et un risque de 0,20 pour éducation secondaire. Si le niveau d'assurance est élevé, une augmentation de l'assurance de un point entraîne une augmentation des consultations de 2 points. A un seuil de 5%, une augmentation des unités médicales de un point entraîne une augmentation des consultations de 439 points. Une augmentation d'un point de l'éducation secondaire permet une hausse des consultations de 62 points.

> Etats avec Assurance « faible »

Au regard des valeurs muettes, 13 états ont un taux de couverture en assurance inférieur à 45%. Dans ces régions, le coefficient de la disponibilité des unités médicales est significativement différent de 0. A un seuil de 5%, une augmentation des unités médicales d'un point entraîne une augmentation des consultations de 444. L'éducation secondaire est significative à un risque d'erreur de 30%. Une augmentation d'un point de l'éducation secondaire permet une hausse des consultations de 57 points. Dans les états où l'assurance est le moins développée, il serait plus pertinent d'agir sur la disponibilité des unités médicales ainsi que sur l'éducation secondaire au lieu d'insister sur les dépenses de santé.

En comparant ces deux situations, on se rend compte que l'assurance a un impact marginal plus élevé sur les consultations dans les zones où elle est déjà élevée. A l'inverse,

dans les zones peu couvertes (< 45%), sa variation n'a pas d'impact marginal sur les consultations. Cependant dans les deux cas, la disponibilité des unités médicales ainsi que le niveau d'éducation ont toujours un impact. On notera toutefois que les unités médicales ont encore plus d'impact dans les zones où l'assurance est faible. En revanche, l'éducation secondaire a plus d'impact dans les zones à fort taux de couverture.

c) Discussion

La corrélation significative et positive entre l'assurance et les consultations est synonyme de succès relatif du programme. Ce sens de variation peut s'expliquer pour diverses raisons ; les états ayant un intérêt financier à augmenter leur nombre d'affiliés, le paquet de services couvert a été rendu plus explicite et rendu publique à tous. Les consultations additionnelles au niveau global, entre 2000 et 2005 seraient surtout liées aux nouveaux affiliés grâce au Seguro Popular.

Si l'on se place du point de vue du ménage, l'accès à l'assurance permet de lever la barrière économique pour accéder aux soins, Ce résultat va dans le sens des études précédentes qui ont mesuré un impact significatif du Seguro Popular sur la diminution de la prévalence des coûts catastrophiques. Cela explique une augmentation significative du nombre de consultations pour 1 000 habitants.

D'après notre modèle, au vu de la non significativité du coefficient associé à la variable éducation secondaire, un niveau d'éducation secondaire ne semble pas jouer pour engager une démarche de recours aux consultations. Cela signifie que pour les individus de plus de 15 ans ayant acquis au moins une éducation primaire, ce ne sera pas l'éducation qui permettra d'expliquer le recours à plus de consultations.

La très forte valeur du coefficient associé à la variable des unités médicales ne doit pas être « sur interpréter » et impose un rappel sur la signification des variables. En effet les unités médicales sont mesurées pour 10 000 habitants et les valeurs en 2000/2005 s'échelonnent de 1 à 4,2. Pour certains états peu fournis en unité médicale, une variation de

1 point signifierait quasiment un doublement en unités médicales. Dans la pratique, il est impossible de faire varier cette variable de la sorte sur 5 ans via une politique au regard du coût et des capacités d'absorber ces unités médicales par le système de santé. La valeur de ce coefficient ne doit donc pas être interprétée en tant que tel.

Toutefois, sa forte valeur relative fournit plusieurs éléments pour enrichir la discussion. En effet, cette valeur confirme la thèse d'une demande induite par les infrastructures et professionnels de santé sur l'utilisation des services de santé. Pour notre modèle, la liaison unités médicales-consulations explicite la liaison densité-activité utilisée pour prouver un phénomène de demande induite. Ce fort impact « potentiel » d'une action sur les consultations par une augmentation des unités médicales est emblématique d'un sous investissement chronique dans les infrastructures de santé.

Une augmentation de l'offre de soins permet également de diminuer les temps de latence (causés par les files d'attentes des patients) et donc d'augmenter le nombre de consultations. Au niveau de ménages, une plus forte offre de soins permet de baisser les coûts indirects notamment au niveau des transports.

La corrélation entre consultations et dépenses publiques de santé par capita montre que l'efficience technique46 pour le Seguro Popular semble avoir été atteinte : une hausse du niveau de dépenses publiques par capita induit une baisse du niveau de consultations. Cette corrélation est donc un marqueur d'efficience des dépenses publiques de santé via le Seguro Popular.

Cette efficacité croissante se comprend par un accent plus fort mis sur les soins préventifs sur 5 ans et qui porte ses fruits. En effet, le programme du Seguro Popular a créé un fonds pour les services de santé communautaire qui permet de protéger le budget lié à la prévention.

Une interprétation de ce sens de variation pourrait aussi s'expliquer par le fait que l'amélioration de l'état de santé des populations nécessite, à la marge, moins de

46 Efficience technique : meilleure utilisation des ressources (max output, min input)

consultations47. Toute chose étant égale par ailleurs, une augmentation des dépenses de santé publiques per capita permettrait ensuite de réduire les consultations nécessaires. Toutefois cette explication est à nuancer au regard du délai nécessaire pour que l'impact d'une hausse des dépenses de santé soit effectif sur l'état de santé.

Explication de l'Analyse de sensibilité

L'analyse de sensibilité permet de se rendre compte que l'impact de l'offre de soins (via les unités médicales) est d'autant plus fort dans les zones à faible assurance. Dans ces zones, l'assurance n'étant pas élevée, les ménages sont plus sensibles au paiement direct de leurs prestations de soins. Une amélioration de la densité des unités médicales permettrait de lutter contre les temps de latence et de diminuer les coûts indirects liés au transport. Ceci peut inciter les ménages à augmenter leur consultation.

La régression « agrégée » nous montre effectivement un impact significatif de l'assurance sur les consultations. Cependant, la distinction des régions selon le taux de couverture effectif nous montre les limites de l'impact du Seguro Popular. La non significativité de l'assurance dans les zones à faible taux de couverture est un signe d'une disparité du taux d'assurance entre régions malgré le Seguro Popular.

La recommandation suite à cette analyse serait de continuer à concentrer les efforts pour augmenter le taux de personnes assurés dans le but de réduire les disparités entre les régions. Cette politique doit être combinée avec une amélioration de la densité médicale et un meilleur accès à l'éducation.

47 D'après les statistiques en annexes du programme national de santé, l'état de santé de la population mexicaine semble effectivement s'être amélioré.

Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur l'utilisation des services de santé au Mexique

2009

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand