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Méagui, une zone de production et de commercialisation des produits vivriers

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par Dagou Hermann Dagou
Université de Cocody/Abidjan - Institut de Géographie Tropicale - Maitrise de Géographie 2009
  

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CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

La présence d'un système efficace de commercialisation, de transformation et de distribution des produits alimentaires est une voie de la sécurité alimentaire pour tous. Trop souvent, les capacités de stockage et de transport entre la zone de production et le lieu de consommation sont insuffisantes. Un commerce local se tient dans la région de Méagui. Mais quand il s'agit d'un commerce qui dépasse l'échelle du local, il est influencé par les routes sur lesquelles les forces de l'ordre sont présentes, par la distance qui ne rentabilise pas le commerce et par l'absence de véhicules destinés aux vivriers. De ce fait plusieurs points de collecte sont sollicités depuis Méagui jusqu'à Abidjan. Les centres permettent surtout de compléter les quantités de produits. Il est rare de rencontrer en « convoi pure » des produits vivriers qui n'on pas fait l'objet d'une collecte supplémentaire. Si à celle-ci, doit venir se greffer des charges comme la location d'une remorque, les taxes sur les routes, les coûts de commercialisation peuvent être considérables et représenter une part importante du prix. On assiste alors à un rétrécissement des quantités et du nombre de commerçantes ; le grand nombre d'entre eux empruntant les transports en commun de voyageurs, principaux circuits commerciaux. Cette inadéquation des moyens de transport et les tracasseries routières qui ont cours sur les routes quelque soit les modalités de transport, réduisent les quantités de produits vivriers. Ce qui valide la troisième hypothèse.

CONCLUSION GENERALE

Cette recherche est née d'une curiosité scientifique. Sa visée est donc exploratoire et elle a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance du bassin vivrier de la région de Méagui. Cette recherche de quatre parties présente dans sa première partie, la structure du dispositif de recherche mobilisé et mis en oeuvre pour recueillir les informations traitées.

Dans la seconde partie, la nature des produits vivriers et les disponibilités vivrières sont démontrées tant pour les féculents, les fruits, les maraîchers et les oléagineux. Que ce soit par le dynamisme Baoulé et Burkinabé en particulier ou par le suivisme des Bakwé, chacun contribue selon sa force de travail au développement des cultures vivrières. L'évaluation de leurs importances dans la région montre que chaque groupe est reconnu pour être pionnier dans un type de cultures. Ce qui valide la première hypothèse et satisfait au premier objectif. Toutefois, des changements devraient être opérés dans les techniques de production, grâce à une formation appropriée, accompagnés de mesures incitatives telle que la fixation d'un prix garanti qui valorise au mieux la journée de travail du paysan. De même, une meilleure organisation des paysans tendant à leur inculquer un plus grand sens des responsabilités, de l'autonomie et de l'initiative pourrait amoindrir les difficultés que rencontrent les agriculteurs.

Au niveau de la distribution en milieu urbain, les rapports sociaux et les relations de crédit basées sur la confiance nouées constituent surtout pour les détaillantes, le vecteur essentiel d'expansion commerciale. La multiplication des agents, parties prenantes dans la distribution et la minimisation du coût du transport par la maitrise du réseau de transport concourent à la suprématie des l'organisation des grossistes. La gestion d'un nombre aussi important de relations avec les autres commerçantes confirme le rôle central des grossistes. Autour de l'activité vivrière, les acteurs à cause de leur faible autonomie financière sont donc organiser par les grossistes. Sans la volonté de ceux-ci ou un désengagent même partiel de leur part étoufferait le commerce de cette région. Ce qui à pour conséquence que leurs rôles essentiels conditionnent l'évolution de la production et de la commercialisation du vivriers de la région. Ce qui valide la deuxième hypothèse et satisfait au second objectif.

Pour rentabiliser leurs commerces d'autres centres comme celui de Yabayo et sur une plus longue distance, les marchés abidjanais sont d'attraits. Les grossistes qui se déplacent de Méagui sont confrontés à deux difficultés majeures : l'inadéquation des moyens de transport et les tracasseries routières. Dans ce processus de commercialisation, les moyens de transport ne conviennent pas aux attentes des commerçantes qui se déplacent sur d'autres centres. De plus

les agissements des forces de l'ordre fragilisent d'avantage un commerce qui ne rapporte déjàpas de gros profit. Ce qui a pour conséquence de limiter les quantités de produits vivriers qui

transitent par ces circuits commerciaux. La troisième hypothèse est donc validée et le denier objectif satisfait.

Le cas de la région de Méagui, comme le montre les statistiques de la population, est un espace d'<< aventuriers» en proie à ne faire que des bénéfices. Une activité comme le vivrier qui se présente comme un sacerdoce ne peut pas occuper cette population durablement, surtout que les bénéfices sont soumis à de forts aléas. En passant du grenier à l'autosuffisance puis à la sécurité pour aboutir à la souveraineté alimentaire, le but était et est de plus en plus que les populations soient garantes de leurs alimentations. Dans le cas présent en l'occurrence, cette responsabilité est confiée de manière tacite aux populations accueillies. En effet, le potentiel de production, de commerces et de transports est détenu par des populations << étrangères » à la zone. Comment s'expliquer que le schéma directeur du développement local soit aux mains des étrangers à la zone. Les acteurs piliers de l'agriculture sont soit des Baoulé soit des Burkinabé. Comme ceux-ci n'ont pas rompu les liens avec leurs origines, toute la richesse qu'elles créent, retourne dans leurs lieux de provenances. On comprend que cette région se vide de sa richesse agricole.

Si la somme des hypothèses donne à constater que la production existe mais que c'est son déplacement qui pose problème, cela met en évidence le rôle crucial occupé par les activités de transformation : l'alimentation hors domicile. Elle permet aux citadins d'avoir accès à des produits locaux sous une forme particulièrement bien adaptée à leurs modes de vie. Le développement de l'alimentation hors domicile est à mettre en relation d'abord avec les changements de conditions de vie en ville (éloignement du lieu de travail, développement des activités professionnelles des femmes). Mais d'autres facteurs sont à prendre en considération comme les prix abordables des plats préparés à partir des produits vivriers locaux. Ainsi, pour la population défavorisée, ce mode d'alimentation constitue un moyen de se nourrir à faible coût. Au lieu de transporter du vivrier sur près de 400Km, il conviendrait d'étudier les ten-dances à la diversification alimentaire, d'examiner en particulier dans cette perspective, quels sont les produits locaux qui seraient les plus susceptibles de se prêter à la diversification après transformation.

Une chose est certaine : les opérateurs de ce secteur, en particulier les multitudes d'artisanes qui l'animent, sont rarement prises en compte dans les stratégies alimentaires. Pourtant, le rôle prépondérant de ce secteur dans la valorisation des produits agricoles locaux et son importante contribution à la valeur ajoutée dans les filières vivrières en matière d'emplois et de revenus méritent que son développement soit appuyé. /.

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