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Effet de bordure des terroirs villageois sur les aires protégées suite a la dynamique de l'utilisation des terres : cas de la forêt classée des monts Kouffé au Bénin.:

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par Inoussa TOKO MOUHAMADOU
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) 2005
  

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INTRODUCTION

Dans les pays tropicaux en général et dans les pays en voie de développement en particulier, les écosystèmes naturels ont souvent une forte propension à la dégradation. A cause du feu, du surpâturage et de l'agriculture, il est peu probable que la végétation originelle puisse repousser. A cause de la faiblesse et de l'inaptitude des sols à supporter une agriculture intensive, les utilisateurs ont tendance à adopter des formes d'agriculture et de pastoralisme destructrices et instables qui menacent l'environnement. L'agriculture itinérante se pratique parce que la fertilité des terres nouvellement défrichées chute rapidement. La terre est rapidement abandonnée et retourne à son état naturel mais l'agriculture y a laissé une cicatrice permanente. La couche superficielle du sol a disparu et dans certains cas (sol latéritique) le sol exposé devient une croûte endurcie que la végétation naturelle ne peut recoloniser facilement. (Mackinnon et al., 1990).

Au niveau des aires protégées du Bénin et de leurs terroirs villageois, les mêmes problèmes de gestion des écosystèmes se posent.

En effet, la forêt classée des Monts Kouffé est située dans le Centre-Bénin, entre 1°40' et 2°15' de longitude Est et entre 8°25' et 8°50' de latitude Nord.

Les groupes cibles auxquels s'adresse principalement le travail de recherche portant sur `'Effet de bordure des terroirs villageois sur les aires protégées suite à la dynamique de l'utilisation des terres : cas de la Forêt Classée des Monts Kouffé au Bénin», sont les différents acteurs et partenaires de l'écodéveloppement de la forét classée et de son terroir villageois.

Parmi ceux-ci, figurent notamment :

- les conservateurs des aires protégées. Vu leur position hiérarchique, ils représentent l'élément-clé de la gestion équilibrée des ressources naturelles du macro-écosystème forêt classée-terroir viallgeois ;

- les décideurs politiques , ayant juridiction sur l'environnement naturel et l'utilisation du Capital Nature ;

- les gardes (gardes-chasse, forestiers,...) qui servent en fait d'intermédiaires entre l'autorité de la forét classée et les utilisateurs du Capital Nature (villageois, cultivateurs, éleveurs, ...) ;

- les éducateurs (enseignants, chercheurs) et les sensibilisateurs par lesquels passe l'information voulue en direction de l'ensemble des couches de la population locale (cadres, gardes, paysans, écoliers,...) ;

- les villageois, principaux partenaires de l'écodéveloppement des terroirs villageois ils vivent traditionnellement ;

- les associations de chasseurs qui depuis des siècles prélèvent un certain pourcentage du capital-gibier selon des normes coutumières et dont dépend en fin de compte l'équilibre biologique naturel ;

- les associations de femmes dont l'action dynamique n'est plus à démontrer dans le processus du développement rural ainsi que dans les diverses formes d'activités socioéconomiques (production de charbon, vente de viande boucanée,...) ;

- les associations d'artisans et de commerçants, sans lesquels le mécanisme d'une

gestion équilibrée des ressources naturelles serait improductif et aléatoire ;

- les cultivateurs dont le principal sinon l'unique objectif est l'extension de leurs

champs et la protection de ceux-ci contre les animaux sauvages et la divagation du

bétail.

Pour mieux faire comprendre le bien fondé de ce thème de recherche, les quatre points suivants seront développés :

1- Connaissance des limites précises entre le milieu d'étude et la forét classée des Monts Kouffé.

2- Diagnostic multitemporel du milieu d'étude basé sur l'image satellitaire LANDSAT-TM de 1986 et l'orthophotoplan de 2003.

3- Impacts des axes routiers et des cours d'eau sur la dynamique de l'utilisation des terres dans le milieu d'étude.

4- Solutions locales et raisons pour une gestion durable des ressources naturelles.

1. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

La biodiversité est l'une des composantes majeures de l'environnement dont la valeur est inestimable. Plusieurs menaces pèsent aujourd'hui sur la biodiversité. La question qui se pose est de savoir comment sauver la biodiversité.

Dorst (1965), Dajoz (1985), PNUE (1992) et Sinsin (2003) préconisent la création, l'aménagement et la gestion des aires protégées pour conserver la biodiversité. La création d'un parc ou d'une réserve prive les populations locales d'une partie de territoire dont elles étaient traditionnellement responsables (Heymans, 2000). Or, ces populations rurales pauvres sont les plus dépendantes des ressources naturelles dont elles tirent généralement l'intégralité de leurs moyens d'existence (ONATet al., 1996). L'extension de l'agriculture a exercé une influence catastrophique sur bien des écosystèmes terrestres (Ramade, 1982). Selon (Rikhari et Palni, 1999), le feu a été décrit comme le premier outil utilisé par les êtres humains qui cause beaucoup de dommages à l'écosystème. Ainsi, l'essartage qui est pratiqué dans de nombreuses régions tropicales, consiste à défricher et à brûler une parcelle dans le but de la cultiver pendant quelques années avant d'abandonner le site à une longue jachère régénératrice (Mitja et Puig, 1993).

Au Bénin et dans les terroirs villageois de la forét classée des Monts Kouffé, l'utilisation de l'espace et des ressources naturelles se fait à travers l'agriculture, l'élevage, le braconnage et l'exploitation forestière. Avec une superficie de 180.300 ha, la forêt classée des Monts Kouffé présente l'une des plus belles biocénoses du pays, une grande faune typique différente de celle des parcs nationaux (Djodjouwin, 2001). La densité de certaines essences forestières de valeur commerciale (Khaya senegalensis, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus) ou d'essences rares est assez impressionnante (PAMF, 2002).

Elle est limitée par des facteurs naturels dont le fleuve Ouémé à l'Est, les rivières Odola au Nord, Adjiro au Sud et les collines d'Agbassa au Nord-Est. A côté de ces éléments naturels, la forêt classée est entourée de terroirs villageois.

Ces terroirs villageois sont desservis par des axes routiers non-négligeables dont, la voie bitumée Bassila-Savalou (le plus important) située à l'Ouest de la forét classée, les pistes carrossables très pratiquées, Igbèrè-Bassila au Nord, Bantè-Djagbalo au Sud et celle peu pratiquée, Idadjo-Agbassa située à l'Est.

Comme on peut le constater sur le terrain, la végétation du Bénin est caractérisée par un fort morcellement. Celle-ci trouve ses origines dans les variations climatiques, les facteurs édaphiques et l'action anthropique (Akoègninou et al., 2001).

Selon Djodjouwin (2001), pour rationaliser la gestion de la forêt classée des Monts Kouffé, le PAMF s'est fixé comme objectif de concilier les principes de la conservation et les impératifs socio-économiques. Pour cela des études ont été réalisé dans la végétation et la faune (Sinsin, 1996 ) et, les pâturages (Agonyissa et Sinsin, 1998). L'objectif général de ces différentes études est la connaissance des espèces végétales et animales, la productivité des pâturages et les formations végétales.

L'utilisation des terres à des fins agricoles constitue aujourd'hui une menace sérieuse pour la forêt classée des Monts Kouffé suite à l'arrivée des migrants venus du Sud-Bénin, de la partie septentrionale du Bénin et du Togo. La pression s'observe le long des grands axes routiers (Bassila-Bantè) et certains axes secondaires (Bassila-Wari-Maro). L'élevage dans les terroirs villageois occupe une place de choix. Mais l'élevage des bovins est surtout l'affaire d'étrangers d'ethnie Peuhl venus du nord du Bénin ou des pays voisins en l'occurrence le Nigéria.

Du point de vue écologique, cette forme d'utilisation des terres (élevage) a un impact facilement appréciable au niveau du couvert végétal, notamment sur les arbres fourragers de saison sèche que sont Afzelia africana, Khaya senegalensis et Pterocarpus erinaceus.

Sur le plan faunique (Djodjouwin, 2001), la région des Monts Kouffé représente, le milieu la diversité spécifique est la plus élevée au Bénin, notamment pour des primates. Des espèces

très menacées telles que le colobe noir d'Afrique (Colobus vellerosus), le sitatunga (Tragelaphus spekei) et le lycaon (Lycaon pictus ) y sont représentées. La région abrite aussi 227 espèces d'oiseaux. La biomasse totale des espèces animales est estimée à 250 kg/km2 dans la forêt classée des Monts Kouffé. Les investigations auprès des riverains révèlent que les taux de prélèvement par les braconniers sont supérieurs aux taux spécifiques d'accroissement naturel des espèces animales recensées, excepté chez le buffle, Syncerus caffer brachyceros et par conséquent, la disparition imminente de certaines espèces si le prélèvement anarchique continuait.

Cette utilisation accrue de l'espace et des ressources naturelles dans les terroirs villageois de la forét classée des Monts Kouffé est également l'opinion de certains acteurs de développement tels que les villageois riverains des trois massifs forestiers, les agents forestiers, les cadres de l'Administration forestière qui sont tous unanimes sur un méme constat : la faune a été décimée et les bois de valeur ont été presque entièrement exploités dans la forét classée des Monts Kouffé comme celles d'Agoua et de Wari-Maro (Djogbénou, 2002). Selon ce dernier, les principales causes de cette dégradation croissante et alarmante de la flore et de la faune dans cette aire protégée peuvent être regroupées comme suit :

- insuffisance de mesures de protection et d'aménagement de la forêt classée ; - pressions exercées par la population sur les ressources naturelles ;

- insuffisance des capacités d'intervention des agents forestiers.

Les cours d'eau limitrophes (Adjiro et affluents) et les axes routiers, favorisent-ils ou non la dégradation des ressources naturelles de la forêt classée des Monts Kouffé et de ses terroirs villageois ?

Le thème de recherche « Effet de bordure des terroirs villageois sur les aires protégées

suite à la dynamique de l'utilisation des terres : cas de la forêt classée des Monts Koufféau Bénin » permettra de comprendre mieux la situation.

2. OBJECTIFS

2.1. Objectif général

L'objectif général est d'évaluer les dommages environnementaux de la pression anthropique sur les terroirs villageois et la forêt classée des Monts Kouffé.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon