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Perspectives régionales de création d'un marché financier

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par Emmanuel KABWE TSHIAMALA
Université catholique du Congo - Licencié agrégé en économie et développement 2011
  

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2. 1.3.2. L'objectif d'autosuffisance et de sécurité alimentaire

Beaucoup d'Etats africains font de l'autosuffisance alimentaire un objectif prioritaire de leur politique agricole et, plus généralement, de leur politique de développement.

En réalité, sous ce vocable, ils entendent souvent à la fois l'autosuffisance alimentaire proprement dite (c'est-à-dire la possibilité de produire dans le pays lui-même la nourriture qui y est consommée) et la sécurité alimentaire (c'est-à-dire la possibilité d'avoir des aliments en quantité telle que chacun puisse manger à sa faim). Or il s'agit de deux objectifs distincts et qui ne peuvent être confondus. Dans la mesure où un choix doit être opéré, il est socialement nécessaire que priorité soit donnée à la sécurité alimentaire.

2. 1.3.3. Les modalités d'une politique agricole

Dans son livre sur les déterminants de la crise agraire en Afrique Subsaharienne et la spécificité Zaïroise12(*), KAZADI TSHAMALA s'interroge sur les stratégies des divers agents économiques et notamment sur celles des Etats et des agriculteurs et avance quelques idées intéressantes.

Lorsque les recettes publiques et les recettes d'exportation provenaient essentiellement du secteur agricole, les Etats africains eurent tendance à opérer un prélèvement excessif minier (rente minière et pétrolière) et furent davantage portés vers des pratiques d'exclusion de la paysannerie, par un financement discriminatoire des activités productives. Cependant, dans l'un et l'autre cas, les conséquences furent comparables, consistant en un affaiblissement de la production agricole africaine et en une marginalisation des producteurs paysans.

En conséquence, il appartient aux responsables politiques et économiques de créer les conditions qui favorisent les réponses créatrices et valorisent le dynamisme du monde paysan. Pour l'heure, on en est déjà là, avec quelques amorces dans le cadre de la SADC.

Enfin, pour apprécier avec équité les maigres performances de l'agriculture africaine, il faut se souvenir de ce que celle-ci a été, en dépit des déclarations officielles, la parente pauvre des budgets nationaux et des aides étrangères.

Le tableau 4 donne quelques chiffres concernant la part que représentait l'agriculture dans les dépenses budgétaires aux cours des dernières années « normales », c'est-à-dire avant la crise. Même s'ils doivent être interprétés avec prudence (les efforts de l'Etat en faveur d'un secteur économique particulier ne se limitent pas aux dépenses budgétaires du département ministériel qui le concerne), ces chiffres sont éloquents.

Tableau 2.4 : Part des dépenses budgétaires allant à l'agriculture.

(En % des dépenses budgétaires totales exprimées en

Monnaies nationales).

Pays

Dépenses courantes

Investissements en capital

Dépenses totales

Afrique du Nord

 
 
 

Soudan (1972)

4,7

10,3

15

Afrique Ouest

 
 
 

Côte d'Ivoire (1973)

2,7

5,7

8,4

Gambie (1973)

7,66

5,1

12,8

Ghana (1972)

5

1,3

6,3

Liberia (1970)

3

0,12

3,12

Niger (1971)

6,7

1,1

7,8

Nigeria (1969)

0,76

0,45

1,21

Sierra Leone (1969)

3,2

3,8

7

Afrique Centre

4

0,6

4,6

Rwanda (1971)

 
 
 

Zaïre (RDC)

0,16

0,11

0,27

Afrique Est

 
 
 

Botswana (1973)

4,67

1,07

5,7

Ethiopie (1973)

3,6

4,8

8,4

Kenya (1972)

6,8

3,15

10

Lesotho (1973)

5

6

11

Madagascar (1972)

5,5

8,4

13,9

Malawi (1973)

10,4

5

15,4

Ouganda (1969)

6,55

0,86

7,4

Swaziland

4,6

11

15,6

Zimbabwe

9,2

1,7

10,9

Source : GRELLET, G., op. Cit. p.45

Depuis quelques années, devant l'ampleur de la crise agraire, un changement est cependant perceptible, bien que l'on soit encore loin de l'objectif de 20 à 25% des investissements publics, qui avait été proposé dans le Programme prioritaire de redressement économique de l'Afrique 1986-1990 de l'OUA.

D'après les données du FMI, les pays africains, à l'heure actuelle, consacreraient en moyenne à l'agriculture entre 10 et 20 % de leurs dépenses publiques13(*). Mais certains sont à la traîne : en 1990, les dépenses du budget du département Zaïrois de l'agriculture ont représenté 0,16% des dépenses courantes de l'Etat ; les prévisions budgétaires pour 1991 étaient encore plus faibles, puisqu'elles sont estimées à 0,05% du budget total14(*). Quant à la situation actuelle de la République démocratique du Congo ...

A tout le moins, il faudra, de façon complémentaire, mener une politique active de recherche et d'accompagnement.

De nombreux auteurs soulignent cette convergence nécessaire des mesures, aucune politique, ne fût-elle des « bons prix », n'étant à elle seule suffisante. De façon globale, on peut synthétiser en reprenant les termes du programme d'action de la FAO. Il faut, disait la FAO, visait une amélioration de quatre « i » : les incitations (c'est-à-dire les prix), les intrants, les institutions, les infrastructures15(*).

* 12 KAZADI TSHAMALA, Les déterminants de la crise agraire en Afrique Subsaharienne et la spécificité Zaïroise. Rôle du modèle de développement et des agents socio-économiques, Louvain-la-Neuve, C.A.C.O, 1991, p.241p

* 13 Eric TOLLENG, Le développement agricole et rural au Zaïre, Pile et face. Bilan de la coopération belgo-Zaïroise, CNCD, 1989, p.172

* 14 Soit 1.145 millions de Zaïres sur un budget global de 2.166.938 millions de Zaïrois (en 1990, les dépenses s'étaient élevées à 1.801 millions de Zaïres sur un total de 1.101.258 millions). Banque du Zaïre, Rapport annuel 1991, tableaux 47 et 48

* 15 FAO, L'agriculture africaine. Les 25 prochaines années, p.3.

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