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Perspectives régionales de création d'un marché financier

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par Emmanuel KABWE TSHIAMALA
Université catholique du Congo - Licencié agrégé en économie et développement 2011
  

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2.1.4. L'évolution des termes de change

« L'échange est inégal. En 1972, il fallait 38 tonnes de sisal pour acheter un camion ; en 1982, pour le même camion, il en fallait 134. 3 tonnes de bananes étaient nécessaires à la Côte d'ivoire pour acheter un tracteur en 1960 ; en 1970, il lui en fallait 10 ; aujourd'hui le double »16(*).

L'effondrement des termes de l'échange de la plupart des pays africains dans les années récentes constitue, aux yeux de l'opinion publique l'image la plus apparente de la dégradation de leur environnement international. Cette dégradation, depuis quelques années, est spectaculaire dans le cas de l'Afrique.

Lorsque cette détérioration est ainsi la conséquence d'une diminution des coûts de production, la signification économique en est claire : il y a, non pas pénalisation d'un partenaire à l'échange, mais partage international du progrès réalisé par l'économie dynamique.

Cependant la détérioration des termes de l'échange peut également trouver son origine dans une faiblesse de la demande, soit que cette dernière ne s'accroisse pas à un rythme comparable à celui de l'offre, soit qu'elle s'effondre pour des raisons conjoncturelles et/ou structurelles17(*). Dans ce cas, les conséquences pour le producteur sont totalement différentes. La détérioration n'implique plus seulement un gain moindre, elle peut signifier une diminution du revenu global. C'est ce type de détérioration qui affecte le plus souvent les pays exportateurs de produits primaires.

Toutefois, même en ce cas, il ne faut pas s'en tenir à la seule observation des évolutions unitaires de prix. Une appréciation complète de la situation exige que l'on tienne compte également de l'évolution des quantités exportées.

2.1.5. L'opérateur économique face à l'insuffisance des infrastructures

Il convient d'ajouter tous les éléments négatifs de l'environnement politique, économique et social africain qui accroissent les coûts de l'entreprise et rendent difficile la poursuite d'une activité économique qui ne soit pas principalement orientée vers la spéculation ou l'exploitation des rentes (découlant des ressources naturelles ou des distorsions de marché).

L'opérateur économique se heurte, en Afrique, à l'insuffisance des infrastructures et/ou à leur délabrement : infrastructures des transports, des communications, des services ... Il en résulte pour lui un accroissement signification de ses coûts de production et même, dans certains cas, un véritable isolement. Dans un monde où l'information et la communication sont devenues des éléments essentiels que représente, pour un producteur ou un commerçant, le fait d'être mal relié à ses fournisseurs et à ses clients, quand ce n'est pas d'en être proprement coupé ! Il en va ainsi quand la route est détériorée, voire impraticable, quand le rail est inutilisable, quand le téléphone et le télex sont défaillants18(*).

Certes, le problème de l'inadéquation des infrastructures n'est pas propre à l'Afrique et se retrouve peu ou pas dans tous les pays, à fortiori dans les pays en développement ; son acuité est aussi très variable d'un pays africain à l'autre, dépendant des priorités du pouvoir et de l'efficacité de la gestion publique. Mais dans beaucoup de pays africains, il s'agit, à l'heure actuelle, d'un problème majeur : leurs bases industrielles, déjà étroites, ont encore été sérieusement affaiblies par la longue période de désinvestissements qu'ils ont connue et les moyens budgétaires actuels ne permettent pas les investissements nécessaires à l'entretien des infrastructures, ni a fortiori à leur amélioration19(*).

* 16 Edgar PISANI, Pour l'Afrique, Paris, Odile Jacob, p.40.

* 17 Par exemple une innovation technique entraînant une diminution de la consommation de l'intrant ou de la découverte d'un produit de substitution.

* 18 A certains moments, dans les années 80, la GECAMINES COMMERCIALE, qui vendait le cuivre du Zaïre (RDC) et était le principal pourvoyeur en devises du pays, a été coupée pendant plusieurs jours de ses correspondants à l'étranger parce que ni téléphone, ni le télex ne fonctionnaient !

* 19 ONUDI, Industry and Development. Global Report 1989/90, p.28

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