WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Politique Africaine de sécurité et de défense: problèmes et perspectives

( Télécharger le fichier original )
par Tony KELO ZOLA
Université de Lubumbashi - Relations internationales 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 3 : héritages de la politique occidentale.

§1. L'héritage précolonial.

L'une des conséquences pernicieuses du colonialisme consistait d'inculquer, notamment parmi les personnes instruites, l'idée raciste selon laquelle l'Afrique n'avait ni histoire ni culture, ou, mieux s'il y en avait une, elle n'avait aucune pertinence de nos jours. L'idée de colonialisme comme une «  mission de civilisation » et les politiques des puissances coloniales étaient préméditées pour détruire la résistance africaine et justifier la brutalité inhumaine que le colonisateur infligeait aux africains32(*).

Même si le besoin d'étudier l'histoire de l'Afrique ne doit pas être naturellement motivé par un idéalisme destiné à contrer des mythes - comme le fait de tout glorifier dans le passé de l'Afrique - on doit toute fois l'étudier et la faire, comme dans tous les pays, pour servir objectivement et subjectivement le présent et l'avenir. Partant de ce principe, la fondation Dag _ Hammarskjöld a analysé les institutions politiques précoloniales du continent et, a abouti à un certain nombre de conclusions.

a. L'Etat et les sociétés sans Etat.

Les sociétés africaines d'avant la colonisation n'avaient pas d'organisations administratives en forme d'Etats telles que acceptées aujourd'hui. La centralisation du pouvoir et la bureaucratisation n'existaient qu'aux phases les plus embryonnaires.

Cette large généralisation précoloniale en Afrique ne devrait pas du tout signifier que les systèmes de la famille et de parenté étaient les seules structures solides et politiques d'importance à l'époque. Le développement de forces de production et des formations sociales il y a cinq siècles dans des domaines clés tels que la fonte du fer et du cuivre, le tissage, la tannerie et la teinture, ainsi que le commerce de ces produits, était inégalement distribué à travers le continent33(*).

En Egypte, en Nubie (région désertique du nord - est de l'Afrique, partagée entre l'Egypte (basse - Nubie) et le soudan (haute - Nubie).), au Maghreb, en Ethiopie, au Soudan occidental (comprenant les célèbres empire du Ghana, du Mali et de Songai), dans les royaumes inter lacustres de l'Afrique de l'Est et du Zimbabwe,il s'est développé plusieurs contacts permanents avec l'Europe des systèmes politico - militaires et économiques, qui comportaient d'importantes ressemblances avec le sociétés féodales, surtout de l'Asie. Mais les sociétés africaines n'ont comme nulle part des révolutions sociales telles que celles qui ont donné naissance à la révolution capitaliste en Europe au 19è siècle34(*).

A la question de savoir « quels étaient alors les touts fondamentaux et communs de la vie politique de sociétés africaines précoloniales qu'on pourrait garder et promouvoir aujourd'hui », on y a réservé les réponses suivantes : le principe de base de la vie politique africaine qui était ignoré par les systèmes ultérieurs était la socialisation du pouvoir économique et politique. En dépit des différences entre les communautés des villages et les royaumes plus centralisés de l'Afrique occidentale et centrale remontant au 10ème siècle, ce principe a prévalu. Même s'il n'existait une différentiation sociale dans ces sociétés sans classes, il n'y avait pas de contradictions qui ne pouvaient pas être résolues sens le renversement d'une couche sociale par une autre35(*).

Malgré l'absence de tyrannies et les abus de pouvoir survenant à la fois de sociétés avec et sans Etat à l'époque précoloniale, il n'existait pas moins de principes ideaux qui les régissaient.

Les intérêts communautaires éclipsé invariablement les droits individuels mais il existait aussi des principes et des pratiques pour leur protection. La situation était plus opprimante Pour la femme même si, à la même période dans certaines parties de l'Afrique, la femme jouait des rôles politiques et militaires importants. En Egypte, en Nubie, au Bénin, en Angola et en Ethiopie, à des périodes différentes, la femme a gouverné et produit quelques - uns des noms légendaires de l'histoire militaire africaine36(*).

Les dirigeant religieux autant que ceux des sociétés secrètes occupaient des fonctions privilégiées qui avaient, sous leurs commandements, des pouvoirs politiques et économiques et qui ont abouti, à l'époque fédérale, par exemple en Ethiopie, à l'idée largement répondre du caractère divin du règne de la prétendue lignée de Salomon. Le postulat le plus important de l'exercice africain de pouvoir était néanmoins la recherche de l'équilibre entre les acteurs politique, essentiellement l'application de trois grands principes :

- la limitation du pouvoir

- le partage du pouvoir

- la règle (coutume) de la loi37(*).

b. la limitation du pouvoir

Pour appliquer le principe, le pouvoir était limité par la tradition et la coutume qui assignaient aussi le rôle, les responsabilités et le pouvoir suivant l'âge, la place occupée dans le processus de production et la hiérarchie sociale. Le principe était également garanti par une vaste liberté d'expression dans les contextes des codes bien établis et scrupuleusement respectes. En effet, il ne s'agissait pas seulement de la liberté de parler qui était accordée, c'est aussi une obligation de parler au nom de ceux que l'un représentait (membres de famille, de la case, du clan). Ce droit d'expression n'était pas sans limites pour des gens ordinaires ; mais des conseillers, des historiens, des ministériels et d'autres dignitaire détenaient les pleins droits d'exprimer leur opinions même si celle - ci étaient impopulaires et critiques envers les dirigeants. De plus, un deuxième facteur limitant le pouvoir au sein de la société africaine consistait à dissocier le pouvoir politique du pouvoir économique. Dans certaines sociétés, les Bambara par exemple, le chef politique d'un village (teng naba) était distinct du chef (économique) de terre (teng soba). Au Buganda, un des royaumes interlacustres, les chefs de clan « bataka » étaient gardiens de terre pour les membres de leurs clans tandis que le « kabaka » et ses roitelets étaient les dirigeants politiques38(*).

c. le partage du pouvoir.

Le deuxième grand principe partout en Afrique était le partage du pouvoir. On croyait toujours que la meilleure façon de garder le pouvoir était de le partager avec autant de groupes possibles de sorte que chacun s'intéresse à sa conservation39(*).

Dans l'Empire Mossi au Mali par exemple, le roi était élu par un collège électoral composé de nombres n'appartenant pas à la noblesse afin que ces derniers observassent les principes de neutralité entre les membres concurrents de la noblesse. Dans certains pays (royaumes du Rwanda et du Burundi), il existait des procédures juridiques complexes qui prévoyaient l'élection des gens ordinaires pour servir de juges, de notaires publics et de « médiateurs » sur base de leur intégrité personnelle. La force armée en Afrique n'était mobilisée que pour une action contre l'ennemi extérieur ou la rébellion des seigneur féodaux à l'endroit de leur roi, alors que, avant le 18ème siècle, l'armée professionnelle dans d'autres continents était avant tout utilisée pour la conquête du pouvoir interne plutôt que pour la défense vis- à - vis de l'ennemi40(*).

d. l'autorité de la loi.

L' « Etat » africain était régi par l'autorité de la loi. Celle-ci était prescrite par la coutume. Et personne, pas même le roi, n'était au - dessus d'elle ; dans beaucoup de royaumes africains, le monarque était tellement subordonné à l'intérêt du peuple que, lorsqu'il devenait si vieux et si faible pour être considéré comme nuisible à l'intérêt public, on le tuait en rituel. On pouvait aussi prendre cette mesure dans le cas d'une violation grossière de la coutume et de la tradition ou en cas de trahison. Dans certaines sociétés, le roi était simplement le représentant des ancêtres qui déterminaient le pouvoir ou le « siège » descendu du ciel comme symbole réel de l'autorité41(*).

* 32 Dag Hammarskjöld Foundation, op. cit., p.12.

* 33 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, p.13

* 34 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, p.13

* 35 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, p.14

* 36 Ibidem, p. 14

* 37 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, p.14

* 38 Dag Hammarskjöld Foundation, op.cit, pp. 14-15

* 39 Idem, p.15

* 40 Dag Hammarskjöld Foundation ,op.cit, p.15

* 41 Ibidem, p.15

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway