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Politique Africaine de sécurité et de défense: problèmes et perspectives

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par Tony KELO ZOLA
Université de Lubumbashi - Relations internationales 2009
  

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§3. Les Etats-Unis d'Afrique.

Pour réaliser le vieux projet d'une mise en place d'un gouvernement d'union et la création des Etats-Unis d'Afrique, il faudrait tout d'abord régler le problème de dysfonctionnement basé sur un double discours parmi les membres de l'Union86(*).

Impossible de mener une politique commune à l'échelle d'un continent quand les Etats n'arrivent déjà pas à s'entendre à une échelle sous régionale, pense Daniel Bach, chercheur au centre d'étude d'Afrique noire de Bordeaux. Il y a un décalage considérable entre la rhétorique des ambitions et les actes, une sorte de double discours.

L'Union Africaine s'est dotée des structures qui s'inspirent de l'union européenne, mais n'est pas pour autant devenue l'union européenne : elle ne peut pas se reposer sur un ensemble des valeurs et de critères communément partagés, capables d'assurer sa viabilité. Nous partageons l'idée du directeur du tint tank afrology (groupe de réflexion, d'action et d'influence Afrologie), le Dr. Yves Ekoué AmoÏzo qui pense que : « les dirigeants africains ont en fait tronqué le O de l'OUA pour lancer l'UA, avec des contradictions internes et des divergences fondamentales sur leur stratégie et leur conception de l'unité Africaine. Entre d'une part, la volonté de faire disparaître l'intangibilité des frontières et, d'autre part, le besoin de se contenter de statu quo, ou de s'aligner sur les positions des pays occidentaux téléguidant l'avenir de l'Afrique ». Il est question de susciter plus de volonté politique de la part des dirigeants africains, lesquels y mettront par la suite plus de moyens matériels, humains et financiers. Nous estimons que pour atterrir avec moins de dégât et avec plus d'espoir sur la mise en place d'un gouvernement d'union et la création des Etats-Unis d'Afrique, il faudrait pour les Etats membres de l'UA, considérer les divergences de deux blocs (les gradualiste et intégristes).

En essayant d'analyser les deux visions différentes, nous pensons donc proposer un processus allant vers les Etats-Unis d'Afrique. Les Etats-Unis d'Afrique ne seront possibles, à notre humble avis, que lorsque les Etats africains, dans l'ensemble, au lieu de commencer par penser les Etats-Unis d'Afrique dans un système fédéral, ils l'auraient pensé d'abord dans un système purement confédéral puis avec l'évolution des rapports entre les nations, sera instituée la forme fédérale. Pourquoi cela ? Parce que seule l'histoire de la politique africaine justifie cette opinion proposée. Vu la soif de souveraineté de certains dirigeants africains et vue aussi, l'intention des autres pour le développement du continent, la confédération semble être la forme la mieux assurée pour préparer les Etats africains pour un gouvernement d'union. En fait, le problème est psychologique.

Certains dirigeants africains pensent que céder une portion de leur souveraineté dans certaines matières, c'est perdre le contrôle de leurs frontières ; la définition de la confédération serait peut être un bon traitement à cette maladie psychologique. Ce qu'il y a, c'est que dans la confédération, l'on retrouve une union d'Etats qui demeurent véritablement des Etats dont les entités indépendantes, sujets de droit international.

Ici, les Etats membres auront à renoncer d'eux-mêmes, à certaines de leurs compétences tout en conservant leurs caractéristiques d'Etats, par exemple dans les domaines où ils se trouvent faibles d'agir seuls, tel que l'économie, le social, culturel, l'éducation et surtout la sécurité et la défense des peuples d'Afrique, car fédérer leurs intérêts collectifs vitaux en force de défense commune, chargée d'assurer la police régionale, est la condition sine qua none de la survie du continent en tant que sujet historique, un pôle de puissance régionale, pense le professeur MWAYILA TSHIYEMBE dans le résumé de son livre « l'Afrique face à ses problèmes de sécurité et de défense ».

Les compétences cédées à l'union sont gérées en commun et ne marquent pas pour autant, l'abandon de souveraineté dans la mesure où, l'organe commun ne peut agir qu'en prenant les décisions à l'unanimité. Le système fédéral continue à s'avérer inefficace avant même son applicabilité dans le projet de la mise en place d'un gouvernement d'union, tout simplement parce que pour l'instant, les Etats soutenant la thèse gradualiste acceptent mal que les compétences de souveraineté soient directement transmises à l'Etat fédéral, futur gouvernement d'union, et qu'il ne leur resteraient que les compétences de droits communs, comme étant Etats fédérés.

Puisque dans la logique du système fédéral, il y a l'Etat fédéral avec un ordre juridique global prédominant, au sein duquel il y a plusieurs ordres juridiques internes, et seul l'Etat fédéral, constitue le sujet de droit international auprès de qui tous les ordres juridiques internes se subordonnent, c'est à ce point que les gradualistes s'insurgent afin de ne pas perdre leur pouvoir effectif sur leurs territoires. Voilà donc notre point de vue en tenant compte des réalités sociopolitiques du continent africain. L'idée est que les Etats-Unis d'Afrique pourraient commencer d'abord sous forme d'une union confédérale puis aboutir à la forme fédérale dans l'avenir lointain.

Une question aussi importante est celle d'un leadership régional en Afrique qui tiendrait le drapeau du continent pour réaliser ses rêves des Etats-Unis d'Afrique. Les opinions divergent sur le leadership libyen en la matière, en disant que le guide libyen, Kadhafi ne mérite pas cette place parce que le régime de son pays est autoritaire ; mais nous, nous le pensons comme KINDLEBERGER, cité par le professeur MWAYILA TSHIYEMBE dans son cours des problèmes d'intégration régionale, qui pense que : « la question peut être résolue si un pays accepte d'assurer une fonction de leadership, qui est certes coûteuse, mais qui en contre partie permet de donner au système international ou régional les formes qu'il attend », car l'exemple de l'union monétaire européenne a été rendue possible par le leadership allemand et de même que l'ALENA, l'essentiel de ses aspects normatifs a été imposé par les USA87(*)

Politique africaine de sécurité et de défense : problèmes et perspectives

* 86 MATARESE, M. , «  Union africaine: les raisons d'un blocage », in : El watan, tiré de http://www.fmes-france.net, 01juillet 2007, p.1.

* 87 MWAYILA TSHIYEMBE, cours des problèmes d'intégration régionale, 2ème licence R.I 2008-2009, inédit.

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