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L'identité cosmopolitique. Etude de cas: citoyens du monde

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par Sebastian Peà±a Marin
Université de Poitiers - Master I Conception de projets en coopération pour le développement 2010
  

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c) L'Identité Postnationale, Supranationale et Transnationale

L'principal objectif de cette partie n'est pas d'examiner ou d'analyser en profondeur ces terminologies, mais plutôt de proposer une clarification sémantique de ces notions et de présenter ainsi les liens conceptuels et les notions adjacentes à l'Identité cosmopolitique.

Les thèses « transnationalistes », « postnationalistes » ou « supranationalistes » prétendent ou proposent, chacune à leur façon, une substitution des états-nations comme lieu exclusif de l'exercice de la légitimité politique. Pourtant il ne s'agit pas de prononcer la fin des états-nations. Chacune de ces thèses dessine une forme de contestation de l'état-nation à différents degrés et sur des domaines divers, nonobstant, le risque de glissements sémantiques ne sont pas exclus car la signification et le contenu exact de chaque terme dépendra de la tradition intellectuelle et de l'école de pensée à laquelle on la rattache, en plus des variantes selon l'utilisation.

Afin de garder en vue l'objectif de cette recherche, nous allons exposer le sens le plus habituel de ces termes. On entend par supranationalisme par exemple ceux qui défendent l'idée d'un Etat supranational, mondial ou continental, c'est-à-dire, un état centralisé, une entité capable de gérer à une échelle supérieure les affaires qui dépassent ou qui échappent aux limites et aux principes politiques des états-nations. Cette notion n'est pas exemptée des critiques en raison de ses incohérences. Selon plusieurs auteurs55 la conception d'un état supranational pose d'immenses problèmes : il s'agit d'abord d'un nationalisme au sens technique et architectural « ...car il poursuit le même projet

55 Jean-Marc Ferry, La Question de l'État Européen, Paris, 2000, Éd. Gallimard.

d'intégration par des voies constructivistes : réaliser autant que possible un espace homogène, y compris sur le plan culturel, et faire correspondre à cette unité supranationale un système supra étatique de régulation et d'édiction des normes56 ». Etant donné que les souverainetés des états-nations s'appuient sur toute une culture démocratique de l'autonomie politique et que celle-ci s'exprime dans l'autolégislation de gouvernance, de participation, de légitimité et de représentation, un élargissement supranational poserait des problèmes d'ordre technocratique ainsi qu'une incrémentation du sentiment d'éloignement de la représentativité, et donc de légitimité politique.

Deuxièmement, l'Identité transnationale est la figure où s'exprime la citoyenneté nationale, plurinationale ou dénationalisée. Ce mot marque toutes les thèses qui contestent l'idée selon laquelle l'Etat-nation serait le lieu privilégié de la citoyenneté, en ce sens elle rejoint formellement l'Identité postnationale.

Une autre façon de comprendre le transnational correspond à ce qui semble être une « nouvelle manière » de vivre les expériences de migration : les migrants créent des champs sociaux qui traversent les frontières géographiques et politiques, des espaces dans lesquels les migrants établissent un lien particulier entre leur pays d'origine et leur société d'accueil. « Dans ces espaces transnationaux, les migrants mettent en place des

relations sociales et économiques, des activités et des identités politiques quitranscendent les frontières classiques et bénéficient de processus économiques globaux à

l'intérieur d'un monde divisé en États-Nations 57». Le transnationalisme rejoint dans cette perspective ce que nous appelons l'« Identité cosmopolitique », c'est-à-dire un déplacement des identités nationales où les revendications politiques, sociales et culturelles se placent au-delà des appartenances territoriales fondées sur l'échelle des États-Nations.

Et troisièmement, l'Identité postnationale met l'accent sur les droits fondamentaux, elle correspond à un sorte de « patriotisme constitutionnel », elle est orientée vers un cosmopolitisme juridique et non culturel : « Le citoyen ne voit plus dans la nation la

56 Jean-Marc Ferry, conférence donnée à Charleroi le 18 juin 1997. Source www.larevuetoudi.org , mai 2010

57 Rosita Fibbi et Gianni D'Amato, « Transnationalisme des migrants en Europe : une preuve par les

faits », Revue européenne des migrations internationales, vol. 24 - n°2

référence ou l'appartenance politique ultime58 ». Sans nier les solidarités locales ou nationales, l'adhésion politique n'est plus fondée sur des raisons de proximité ou de parenté. Dans ce contexte la filiation politique est basée sur des principes universels tels que les Droits de l'Homme ou la démocratie universelle. L'identité postnationale prône l'accès à une citoyenneté située au-delà du principe nationaliste, elle est liée fondamentalement au sujet de l'octroi des droits fondamentaux, considérés traditionnellement comme le noyau qui donne du sens à la citoyenneté. Cela veut donc dire que l'identité postnationale cherche à faire une dissociation entre l'appartenance à une nation et l'octroi de ces droits59.

De toute évidence, le transnationalisme, ainsi que les approches supranationales et postnationales de l'appartenance et de l'identité supposent l'existence de valeurs universelles, ce qui est critiquable. Il s'agit d'une prémisse inapplicable à l'égard des réalités politiques, sociales et culturelles. Cette forte prétention universaliste et évolutionniste repose par exemple sur l'idée que la démocratie est une valeur suprême, extensible, appropriée et convenable pour l'humanité toute entière. La démocratie correspondrait ainsi à un stade supérieur de l'organisation sociale et de l'évolution politique de l'être humain. De même pour les Droits de l'homme qui, comme on le sait, émanent essentiellement du sens et de la valeur attribuée à l'individu, cette conception de l'individualité trouvant sa source dans les origines du développement du capitalisme. Cela ne veut pas dire, bien entendu, que tous les hommes de la terre ne partagent pas le droit à ne pas être torturés, par exemple, il s'agit de considérer le caractère ethnocentrique de la conception des droits et des catégories juridiques.

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