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L'identité cosmopolitique. Etude de cas: citoyens du monde

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par Sebastian Peà±a Marin
Université de Poitiers - Master I Conception de projets en coopération pour le développement 2010
  

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2. Analyse sémiotique de documents et du discours de CDM

Les thèmes proposés pour l'analyse sémiotique correspondent à un corpus constitué de trois groups de documents plus un élément graphique: le logo de l'association

Citoyens du Monde, deux numéros du bulletin trimestriel de CDM, deux ouvrages imprimés ; un qui est un recueil de 59 articles de l'Agence mondialiste de presse et un autre ouvrage qui corresponde à la somme mondialiste.

a) Document A : Le logo de CDM

Commençons par l'analyse des éléments graphiques : le logo de l'association CDM est composé de deux éléments sans relief et entièrement monochromes : un cercle et la figure d'un homme au centre. Le figure de l'homme est esquissée d'une façon très simple, il s'agit d'une figure humaine telle que la dessinerait un enfant : un trait pour les bras, un trait pour le tronc, un trait pour chaque jambe et un cercle qui représente la tète. De toute évidence, par sa position, il s'agit d'une allusion à l'Homme de Vitruve de Leonardo da Vinci, considéré comme le symbole de la symétrie basique du corps humain et de l' « universel » par extension. L'Homme de Vitruve est le symbole de la renaissance et de la pensée de Lumières : l'homme au centre. La simplicité du dessin nous propose la représentation d'un minimum commun dénominateur de l'espèce humaine : il suggère le caractère universel de ce type de dessins enfantins, qui ne représente ni un adulte ni un enfant. Le féminin et le masculin, impossible à distinguer, se trouvent ainsi réunis, la figure est dépourvue de signes raciaux ou politiques, aucun relief ou dégradé n'interfère avec la simplicité des formes. Il s'agit en effet de la façon la plus simple de représenter un être humain.

L'Homme de Vitruve est une symbolique étroitement liée au mouvement Franc Maçon, mais nous ne nous s'approfondirons pas cette piste d'analyse à cause de son caractère spéculatif.

Cette évocation de l'universalité de l'Homme suggère aussi un accueil chaleureux : les bras sont ouvert, prêts à recevoir et à prendre dans les bras de façon anonyme. Le cercle qui l'entoure, et dont il touche les bords, représente la planète terre. En conclusion, cette composition graphique est un homme universel dépourvu de caractères différentiels, qui accueille chaleureusement, en toute simplicité, et par lequel chaque habitant de la planète peut se retrouver représenté.

b) Documents B : Bulletin trimestriel du centre Français des Citoyens du monde n°144 et premier numéro de la nouvelle série.

Ces deux documents correspondent à la publication du bulletin trimestriel de l'association Citoyens du monde. Malgré l'appellation de « trimestriel », cette publication reste discontinue et liée aux moyens humains et économiques actuels fragiles et instables de l'association. Cette publication fait son apparition au début des années 1950, elle cessera au milieu des années soixante et après un petit rebond dans cette période, elle s'éteint jusqu'à il y a quelques années. Elle est essentiellement destinée aux adhérents de l'association, et arrive aux abonnés principalement par voie postale.

Le premier document date du 4ème trimestre de 2005 (voir annexe 3), il est composé de deux feuilles format A3 pliées, d'une qualité légèrement supérieure à celle d'un journal de presse. Le deuxième document, qui appartient à une nouvelle série datée 4ème trimestre 2009 (voir annexe 4), est composé de 4 feuilles et imprimé dans le même type de support.

Au niveau de la couverture, les deux publications gardent globalement la même structure : le quart supérieur constitue l'en-tête avec le nom de l'association écrit avec la typographie distinctive de CDM et le sous titre « Bulletin trimestriel du centre français ». Sur un fond respectivement bleu et rouge pour celui de 2005 et de 2009, on distingue le logo de CDM en monochrome avec une planète terre en plus pour l'édition 2005. En plus des maximes idéologiques de CDM qui figurent au-dessus du nom de l'association, nous trouvons les coordonnées de l'association ainsi que les références de la publication : codes, prix, date, etc.

Ensuite, sur les deux publications, les titres des articles de couverture recouvrent un huitième de surface de la Une, le reste est composé d'un texte rangé en colonnes, comme dans un journal. La nouvelle édition de 2009 comporte une photographie en noir et blanc d'un homme, qui est en train de déposer un bulletin de vote. Derrière lui un grand logo de CDM accroché au mur. La photographie couvre un huitième de la surface de la Une et se place dans la moitié inferieure gauche.

En ce qui concerne le contenu, dans l'édition du 4ème trimestre 2005, sur les trois principales colonnes de texte, l'une rappelle les principes politiques, les revendications militantes CDM. Elle fait d'abord un bilan général des menaces mondiales caractéristiques de l'après guerre et de l'époque de la Guerre froide telles que la menace bactériologique, les bombes nucléaires, la répétition d'une « solution finale », etc. Ensuite, l'article fustige l'ambition des états-nations et leur manque de vision cosmopolitique qui est, selon le texte, la cause principale du manque de sécurité, d'abondance et de prospérité dans le monde. Il fait un appel à fédérer les « peuples du monde », afin de créer une institution supranationale. Il propose comme geste militant de s'enregistrer en tant que CDM, comme un moyen de se procurer le droit de vote pour l'organisation du Congrès des peuples.

La deuxième colonne est une liste des personnalités de renommée internationale qui ont fait un appel à la conscience mondiale dans les années 1960, parmi eux, des Prix Nobels, des intellectuels, des scientifiques, l'ancien maire d'Hiroshima, entre autres. La troisième colonne, démarquée par un cadre bleu, correspond à la liste des noms des personnes du Comité de soutien en France. Et enfin, tout en bas de la page, un encadrement bleu avec des noms de Citoyens du monde sensés avoir aussi une certaine renommée.

Le contenu de la couverture de ce Bulletin trimestriel de CDM de 2005 est essentiellement tourné vers le riche passé politique de ce mouvement, toutefois il ne conserve pas sa totale pertinence dans l'actualité. En effet, la moitié des noms figurants sur la Une sont des personnalités d'un passé politique actif, mais qui ont peu de rapport avec l'actualité politique de l'association. Et le titre « le 3 mars 1966, 13 personnalités de réputation mondiale lancent cet appel » remémore un acte qui a eu lieu 41 ans avant la publication de ce numéro. Cette publication n'est donc même pas destinée à commémorer spécialement cet acte, puisqu'elle correspond au 4ème trimestre 2005.

A l'intérieur, ce bulletin de 2005 affiche une quinzaine d'articles très hétérogènes répartis sur les huit pages de la publication. Dès l'ouverture du document, le courrier des lecteurs occupe une place importante, contenue dans un rectangle bleu qui le détache du reste des articles. A la tête de la deuxième page, il est précisé que celle-ci est traditionnellement réservée à des associations dans lesquelles militent des citoyens

monde. La suite de la publication aborde, selon un point de vu mondialiste, des sujets variés tels que la surpopulation mondiale ou des critiques sur les organismes internationaux. Elle reprend aussi quelques sujets déjà traités dans les brochures : un rappel historique, les communes mondialisées, et la Charte de mondialisation à remplir et à signer si l'on veut déclarer un territoire en tant que zone mondialisée. Enfin, la publication est clôturée par le formulaire d'inscription nécessaire pour se déclarer citoyen du monde, à remplir avec : nom, prénom, nationalité, date et lieu de naissance, profession, adresse, date et signature. Elle est proposée en douze langues différentes, parmi lesquelles l'esperanto. Ce formulaire stipule aussi qu'il est nécessaire de rajouter un chèque de quinze euros ou sept euros cinquante pour les précaires ou les chômeurs.

Le deuxième bulletin est celui de 2009, nouvelle série. La Une est dominée par un grand texte divisé en quatre colonnes, comme un journal, que n'est interrompu que par une photographie. Cette photographie et le titre d'actualité - sans que la formulation du sujet soit pour autant inédite - ainsi que l'arrière plan translucide de la Terre, qui figure presque sur l'intégralité de la Une, lui donnent au premier abord un aspect nettement plus dynamique que la série précédente. Ce bulletin établit une relative rupture avec les sujets et le ton qui dominaient dans son prédécesseur de 2005. Cependant, le texte sur la Une commence par se féliciter d'avoir pu relancer cette publication, puis se relance immédiatement dans la même démarche répétitive sur l'histoire du mouvement, sur les moments les plus mémorables et sur les principes idéologiques fondamentaux du mouvement mondialiste.

Au niveau du contenu, la deuxième page rompt avec la tradition des publications précédentes de laisser cette place à d'autres associations. Une douzaine d'extraits de déclarations récentes de différents hommes politiques et de différents intellectuels remplissent presque la totalité de la page. Ces déclarations ont été extraites des divers journaux tels que Le Monde, Libération ou Le Figaro. Le principal lien entre elles est la formule de « gouvernance mondiale » qui est marquée en gras. Ainsi, par ce jeu de mise en rapport de convergences discursives hasardeuses hors du contexte, la suite de l'article essaye d'attribuer implicitement ces déclarations à la pensée mondialiste, alors qu'il est impossible de déterminer si la formule « gouvernance mondiale » se réfère effectivement à une institution supranationale ou, au contraire, à un renforcement des puissances mondiales déjà en place et de leur rôle au sein des organismes internationaux.

Les portraits à page entière de deux citoyens du monde qui ont menaient des engagements remarquables sont présentés dans cette publication. M Henri Cainaud, avec qui nous avons pu obtenir un entretien (voir annexe 5), et M Eugène Riguidel, navigateur aventurier qui fait le trajet de la route du rhum avec un voilier qui affiche « Citoyens du Monde » sur la coque et sur la voile. La suite du bulletin est un mélange de rappels historiques, des appelles à l'engagement militant et d'un article d'un ancien citoyens du monde de renommé très important pour le mouvement dans les années 1970.

En conclusion, ces bulletin sont à l'image du contexte présent de l'association : très ancrés dans une lutte politique qui date d'il y a soixante ans et dont, malgré son degré de pertinence actuelle, la forme du discours reste étroitement liée à une réalité d'antan. Le rappel presque insistant de l'histoire du mouvement, ainsi que des « personnalités de renommée mondiale » qui y ont participé, imprègne la publication d'une certaine nostalgie d'un passé illustre de Citoyens du Monde. Le discours contenu dans ces deux Bulletins fait ressortir une claire nostalgie de cette très riche et intense activité politique du passé. Les sujets abordés doivent peut-être conforter les esprits des citoyens du monde de longue date : ils trouveront dans ce bulletin les références aux grandes axes politiques ainsi que les grands moments vécu par ce mouvement. La « gloire du passé » conduit donc sensiblement la proposition politique actuelle, qui reste fidèle aux origines, mais qui n'est pas du tout déconnectée de l'actualité. En effet, des sujets très actuels comme la gestion de ressources naturelles, ou l'environnement, sont au coeur de la démarche de Citoyens du monde depuis ses origines.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius