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L'identité cosmopolitique. Etude de cas: citoyens du monde

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par Sebastian Peà±a Marin
Université de Poitiers - Master I Conception de projets en coopération pour le développement 2010
  

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b) L'identité et les mécanismes de représentation

Dans la première partie de ce mémoire nous avons analysé la gestion et l'expression des appartenances nationales et leur caractère essentiellement symbolique enserré et déterminé par des rapports de pouvoir et de coercition. Nous avons vu aussi de quelle façon l'identité et le sentiment d'appartenance nationale sont gérés par des institutions de représentation symbolique et de négociation de l'appartenance nationale. Symbolique et identification interagissent dans la construction de l'idée que l'on se fait de la société nationale. Cependant, les formes de matérialisation du symbolique sont étroitement liées

46 Chivallon C., Retour sur la « communauté imaginée » d'Anderson. Essai de clarification théorique d'une notion restée floue, Raison Politiques 2007/3, n°27, p.131-172.

à notre système de perception, ainsi, pour notre système cognitif, le réel ne s'oppose pas forcement à l'imaginaire.

Berger et Luckmann nous donnent quelques pistes à ce sujet : la réalité sociale se construit au travers de systèmes de signes qui « objectivent » les significations dont la vie sociale est dotée, ordonnent le monde en motifs et objets et participent ainsi à l'extériorisation de la subjectivité. « L'existence humaine est une extériorisation continuelle, l'homme construit le monde dans lequel il s'extériorise, il projette ses propres significations dans la réalité ». Le partage de sens et lien social sont possibles grâce à la pratique d'espaces codés47.

L'imaginaire social est la condition première à l'existence sociale, et par définition, il fait exister ce qui n'existe pas. L'imaginaire ne reste pas nécessairement au stade de l'onirique ou de mythe désincarné, sa portée dans l'édification sociale est forcément liée à l'activité symbolique qui met en oeuvre tout langage, verbal et non verbal, destiné à traduire des représentations et à leur donner leur sens perceptible au travers de mots, d'objets et d'agencements matériels. L'imaginaire ne se définit donc pas par opposition au réel, mais par les degrés de concrétude qu'il acquiert.

Dieu par exemple, ne se présente pas de façon physiquement identifiable, même si Benoit XVI dirait le contraire. Mais il existe en raison d'un travail d'encodage symbolique qui traduit une présence perçue, cette réalité peut donc quand même exister mais seulement à travers des manifestations qu'on lui prête (signes réels) et dont elle peuple le monde perceptible. « Le symbolisme recouvre ici l'acception anthropologique large, qui est celle de l'attribution de sens au monde. L'activité symbolique consiste alors en ces multiples opérations d'encodage, opérations qui ne peuvent se passer de la matérialité pour faire advenir au perceptible ce qui est de l'ordre de la pensée48 ».

L'édification du social et de l'appartenance nationale utilise donc le symbolique, non seulement pour s'exprimer, mais pour exister, pour passer du virtuel au statut du

47 Chivallon C., Retour sur la « communauté imaginée » d'Anderson. Essai de clarification théorique d'une notion restée floue, Raison Politiques 2007/3, n°27, p.131-172.

48 Chivallon C., Retour sur la « communauté imaginée » d'Anderson. Essai de clarification théorique d'une notion restée floue, Raison Politiques 2007/3, n°27, p.131-172.

réel, tangible et perceptible. Lorsque la nation crée ses dispositifs scéniques dont les signes verbaux et non verbaux occupent l'espace public (documents, drapeaux, hymnes, contes, monuments aux morts, cartes géographiques, noms des rues) c'est pour établir une matérialité indispensable au symbolique afin d'être perçue comme la réalité du corps social qui conduit à l'auto-identification.

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