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L'identité cosmopolitique. Etude de cas: citoyens du monde

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par Sebastian Peà±a Marin
Université de Poitiers - Master I Conception de projets en coopération pour le développement 2010
  

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II. Les formes et les alternatives de la reconversion du national : de la nouvelle réalité mondiale à la reconfiguration identitaire

1. Le mondialisme : une autre façon de penser la mondialisation

a) Globalisation versus mondialisation

A chaque sommet du G8 ou du G10 ou du G20, nous sommes témoins des manifestations spectaculaires des altermondialistes qui portent des t-shirts du Che Guevara fabriqués en Chine, et qui ont pris l'avion pour se rendre au rendez-vous. Cela semble paradoxal car la mondialisation est souvent comprise comme économique, alors que ce n'est pas le cas, ou, en tout cas, que ce n'est pas aussi simple. A force d'entendre constamment ces deux termes de façon interchangeable on arrive à peine à les différencier.

Avant de continuer nous devons donc éclaircir ces terminologies car elles se prêtent à des confusions et à des malentendus.

Ce que l'on appel « globalisation » est le processus d'intégration du système économique de marché mondial, la libéralisation économique liée à la finance et à la décentralisation de la production. Ce terme vente les vertus de la croissance néolibérale et de la dérégulation des marchés, et les avantages que confèrent le fait de pouvoir déplacer des fonds sans entrave et établir des flux de capitaux et de produits. Cependant, le processus de globalisation est fortement perçu comme le développement d'un espace d'anarchisme économique supranational, un pouvoir dangereusement affranchi des cadres nationaux. Il s'agirait d'une sorte d'entité structurée en même temps qu'immatérielle qui siège partout et nulle part à la fois et qui ne laisse pas d'autre choix que la consommation de produits manufacturés dans les différentes parties du globe dans des conditions éthiquement douteuses.

Le terme « mondialisation » désigne par contre le renforcement des liens d'interdépendance entre les états-nations en tant que résultat de l'accroissement des mouvements de biens, de services, de personnes, de main-d'oeuvre, de technologie et de

capital ainsi que de l'homologation des systèmes politiques à l'échelle du monde. En ce sens, la globalisation fait effectivement partie de la mondialisation.

Cependant, et contrairement à ce que l'on croit, la mondialisation n'est pas un phénomène nouveau dans l'histoire du monde, comme en témoignent les invasions, les conquêtes, les vagues migratoires, la colonisation, les guerres mondiales, les populations déplacées, etc... depuis toujours, la circulation de marchandises a favorisé la rencontre globale et le mélange des cultures. En revanche, ce qui est nouveau, c'est le fait qu'on la remarque, qu'on en ait conscience, qu'on la pense et qu'on l'exploite politiquement, et que cela est en train de donner naissance à une « opinion publique mondiale », un véritable contrepouvoir.

La mondialisation provoque également énormément d'incertitudes en raison de son rythme de progression et elle se situe entre plusieurs questionnements d'envergure civilisationnelle : la protection de l'environnement, les dépenses en armements, l'augmentation des inégalités, l'épuisement des ressources naturelles, etc...

Dans nos vies quotidiennes, cela se traduit par l'impression d'un choix imposé, on suit des événements que l'on ne maîtrise pas. Un engrenage gigantesque, de plus en plus complexe, où nous sommes une pièce de plus en plus petite et condamnée à le suivre. Notre existence, nos vies deviennent donc des parties d'un autre monde, de cultures, de religions, de risques globaux liés à l'interdépendance croissante et vertigineuse entre sociétés très distantes, sans que nous ne puissions rien y faire.

Lorsque l'on regarde par exemple un reportage sur les indiens d'Amérique latine, on est facilement déçu : certains sont habillés avec des t-shirt de la NBA alors qu'on les souhaite couverts avec des feuilles et des bananes. On reste ainsi persuadé que la consommation globalisée et la culture de masse violent l'authenticité culturelle et qu'on est rentré dans un torrent d'homogénéisation culturelle sans freins à l'échelle mondiale (idée de « plasticité culturelle universelle »49), mais ceci ce n'est qu'une façon de voir les choses parmi d'autres.

49 Ulrich Bec, Qu'est ce que le cosmopolitisme?, Paris, Flammarion 2004

En conséquence, tous cela génère un sentiment de refus de la mondialisation : la mondialisation en tant qu'entité opposée ou ennemie du national. Un véritable fléau pour l'humanité se profile, nous sommes des victimes des Etats-Unis, de l'Occident, du capitalisme, du néolibéralisme, du système financier, etc...

En dehors de ces considérations et ces réflexions arrosées de pessimisme, il existe d'autres façons de comprendre la mondialisation. En effet, la mondialisation réunit des conditions exceptionnelles au niveau des communications, des transports, des technologies et des moyens logistiques en général pour mettre en place des dispositifs capables de répondre aux défis historiques de l'humanité, des défis que l'humanité a été incapable de résoudre depuis la nuit des temps et qui nous concernent tous : la lutte contre l'injustice sociale ou la répression exercée par des gouvernements totalitaires sur des populations innocentes, l'éducation, l'accès à l'eau potable, la protection de l'enfance, etc. De même, la création des nouveaux droits et des nouveaux espaces de participation collectifs en cohérence avec les risques globaux et le respect de la dignité humaine, font partie de la longue la liste tâches à accomplir.

Il s'agit aussi de réaliser que les modèles précédents ne peuvent pas se perpétuer indéfiniment et que la mondialisation est une conséquence inévitable d'un processus d'intégration socio-économique et culturel qui se poursuit depuis des siècles. De ce fait, la mondialisation nous permet d'alimenter le sentiment d'être soi-même partie d'une grande « expérience civilisationelle »50 car l'humanité est aujourd'hui, plus que jamais, consciente d'elle-même, ce qui constitue un moment historique unique. Cette perspective est liée de manière incontournable à la constitution de l'Identité cosmopolitique.

Nous allons voir maintenant des exemples de participation cosmopolitique et d'autres formes d'extensions de l'appartenance et d'identité nationale et politique.

50 Idem

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