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L'agrobusiness: la clé de la convergence du taux de pression fiscale du Burkina Faso vers la norme communautaire

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par Evariste CONSIMBO
ENAREF - Inspecteur des Impôts 2012
  

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Paragraphe 2: Débats théoriques sur la relation « fiscalité-niveau de l'activité économique »

1. Rôle de l'Etat dans l'économie

Le rôle de l'Etat a été différemment traité selon les écoles de pensée. Deux pensées ont essentiellement influencé l'importance de l'Etat et des finances publiques dans l'économie: la pensée classique et la pensée keynésienne.

a. La position des classiques

Les doctrines classiques s'ordonnent autour de la théorie de l'Etat libéral. Pour les classiques, les cycles économiques sont des processus naturels qui ne requièrent aucune action de la part de l'Etat. A ce sujet, Adam Smith dit ceci : « puisque tout individu s'efforce autant qu'il est capable d'employer son capital dans l'intérêt de l'industrie nationale, et de diriger ainsi cette industrie de telle sorte que son produit soit la plus grande possible, ... en agissant ainsi, il n'a d'autre but que son propre gain et, est, en ceci comme beaucoup d'autres cas, conduit par une main invisible, à réaliser une fin qui n'était nullement dans ses intentions 6(*)».

Ainsi, les classiques croient que les actions et interactions économiques aboutissent à la formation d'un ordre spontané et qu'une intervention de l'Etat ne ferait qu'entraver la bonne marche de l'économie. David RICARDO7(*) affirmait à ce propos : « la fiscalité, sous toutes ses formes, n'offre qu'un choix de maux ». Il dénonça le rôle néfaste des prélèvements fiscaux sur la croissance de l'Angleterre entre 1793 et 1815 en ces termes: « ...il faut reconnaître que sans les prélèvements de l'impôt, cet accroissement de la richesse eût été bien plus rapide... ».

Dans une telle situation, il est simplement admis que l'impôt est consenti dans le but d'assurer la permanence de l'État et le fonctionnement régulier des grands services publics. Ainsi, il était interdit l'interventionnisme de l'Etat dans l'économie. Il a fallu attendre le XXème siècle pour assister à une remise en cause de cette conception par l'économiste anglais, John Maynard Keynes.

b. La pensée keynésienne

C'est avec la pensée keynésienne que l'Etat et les finances publiques auront une prépondérance dans l'économie. Pour Keynes8(*), l'initiative privée ne peut aboutir à aucun équilibre sur aucun marché. De ce fait, l'intervention de l'Etat se justifie. L'interventionnisme fiscal succède alors au neutralisme fiscal.

Il s'agit pour l'Etat d'agir sur le niveau de la demande globale en vue de relancer l'activité en cas de sous-emploi et de la freiner en cas de situation inflationniste. A cet effet, le rôle économique de l'impôt est multiforme. Il peut être direct (détaxation et surtaxation) ou indirect (utilisation des dépenses publiques). A titre d'exemple :

- l'impôt peut être utilisé pour combler les « failles du marché », notamment en ce qui concerne les biens collectifs ;

- à travers des mesures d'allègements fiscaux, l'Etat stimule l'investissement, la consommation et de manière générale le développement économique ;

- l'impôt fournit les ressources pour créer les infrastructures de base indispensables aux investissements des particuliers (routes, barrages, centrales hydro- électrique, chemins de fer, ...).

Le rôle de l'impôt s'est alors diversifié avec les nouvelles fonctions reconnues à l'Etat moderne. C'est ainsi qu'un triple rôle est assigné à l'impôt : un rôle financier, un rôle social et un rôle économique. Cependant, y a-t-il une relation de causalité entre le niveau des prélèvements fiscaux et celui de la croissance économique?

* 6 A. SMITH, Recherche sur l'origine et la cause de la richesse des nations (1776), livre IV, chapitre 2, cité par Kassoum BIKIENGA.

* 7 Ricardo. David, Economiste Britannique (1772-1823); « des principes de l'économie politique et de l'impôt », cité par Kassoum BIKIENGA

* 8 John Maynard Keynes Economiste Anglais (1883-1946); « la théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie ».

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