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L'influence des sociétés multinationales dans la balkanisation de la RDC

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par Guylain NGELEKA MUKENDI
Université de Kinshasa - Gradué en relations internationales 2010
  

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1.2. L'apport des Multinationales dans la Balkanisation de la RDC

La balkanisation des Multinationales en République Démocratique du Congo ne semble pas être très détaillée car comme son nom l'indique l'image se représente seulement sur le partage du pays en d'autres entités indépendantes. En fait pour bien comprendre nous devrons réunir l'idée du pillage et de la balkanisation dont sont entrain de réaliser les Société Multinationales en République Démocratique du Congo.

La balkanisation n'est pas seulement le partage du pays en entités mais l'entretien et l'incrustation des idées tribalistes, d'enrichissement d'une partie etc. Dans cette idée nous comprendrons que nous même congolais nous sommes inclus soit consciemment ou inconsciemment dans cette idée.

Les multinationales ne sont les seuls à vouloir ou a travailler pour la balkanisation en utilisant les raisons de déplacement de la population dans des lieux autres que ceux qui contiennent des minerais, mais les Etats qui soutiennent ces pays sont eux aussi à l'oeuvre. Nous pouvons commencer par les Etats-Unis d'Amérique dont la mission diplomatique selon Wikileaks, s'emploie à connaître les intentions des Congolais sur cette question et considère qu'aborder « la balkanisation doit être un élément important de la stratégie à déployer dans les efforts de rayonnement de sa Mission (diplomatique) ». La mission diplomatique américaine est donc en train d'identifier ceux qui sont pour et contre cette théorie du fait que les Etats-Unis sont cités parmi ceux qui soutiennent les agresseurs de la RDC et que « les intérêts américains supportent les efforts supposés du Rwanda d'annexer le Kivu et de monopoliser les ressources de la région », selon le câble de l'ambassade américaine à Kinshasa cité par Wikileaks31(*).

Le jeu des Etats-Unis est clair dans la balkanisation et le pillage. Le cas des Tutsis qui forcent les autochtones congolais à quitter les terres côtières de leur pays sont les preuves du jeu car le Rwanda est soutenu par les Etats-Unis. Ils se présentent comme les propriétaires du nouveau lieu qu'ils occupent actuellement qui est notre pays. Les réfugiés sont non seulement les congolais mais aussi les hutus venus du Rwanda, et aussi dans une moindre mesure en provenance du Burundi. 

Ils sont forcés de migrer parce qu'ils sont tués par ces forces fidèles à Kagamé, au Rwanda. Maintenant que Kansteiner est remplacé, une personne qui était dans l'administration Clinton nommé Susan Rice, vient d'être nommée par Barak Obama pour être l'ambassadeur américain à l'ONU. Susan Rice est un ardent défenseur de ces clients comme Kagame au Rwanda, Museveni en Ouganda. Elle ne favorise pas le multipartisme, elle favorise les dictateurs forte parce que sa marraine, Madeleine Albright, a désigné M. Kagamé et M. Museveni et Kabila avant que nous ayons aussi rompu avec lui au Congo. Elle a appelé ces dictateurs balises Amérique d'espoir pour l'Afrique. Eh bien, ils ne sont pas des sources d'espoir, ils sont des dictateurs, mais ils donnent le tout aux États-Unis. Les États-Unis va aussi loin que la présence militaire en Afrique, il procède également à l'accès aux matières premières.

En cherchant à arranger l'image de leur mission diplomatique en abordant ce sujet de la balkanisation, il est clair qu'ils se sont senti reconnu dans le projet. Leurs sociétés multinationales inclus dans des dizaines de multinationales dont la Barclays Bank, De Beers et Anglo American ont été accusés d'avoir facilité le pillage des richesses de la République Démocratique du Congo dans un rapport de l'ONU32(*).

Un panel indépendant d'experts a indiqué au Conseil de sécurité des Nations unies que 85 entreprises multinationales basées en Europe, aux États-Unis et l'Afrique du Sud avait violé des principes éthiques dans le traitement des réseaux criminels qui ont pillé les ressources naturelles du pays déchiré par la guerre d'Afrique centrale33(*).

L'idée de la balkanisation ne peut que subsister jusqu'aujourd'hui car les consciences de ceux qui pillent comprennent qu'au lieu de profiter de la faiblesse du gouvernement en place pour piller, il faudrait s'approprié les territoires regorgeant de ces minerais pour une continuité et une stabilisation de l'exploitation.

Le rapport des experts de l'ONU démontre, si besoin en est encore, de l'existence des réseaux internationaux qui sont étroitement liés à l'exploitation de l'or, de la cassitérite, du diamant, du coltan. Ces minerais illégalement exploités de la RDC, transitent par le Rwanda, le Burundi, l'Ouganda, la Tanzanie, le Kenya pour être vendus en Belgique, aux Emirats Arabes, en Chine, Dubaï, Bombay, Entebbe, Anvers, Hong Kong... Ce sont des noms des villes qui reviennent le plus souvent dans ce rapport des experts de l'ONU34(*).

Quant aux noms des entreprises, on cite en passant Glory minerals, Tony Goetz & Zonen, Commercial Impex Ltd, Etablissement Namukaya, Gold Burundi Link Tranding devenue par la suite Berkenrode BVBA installée en Belgique, Machanga Ltd et UCL LKtd, Emirats Gold, Huayangi Trading Company (HTC), Afro Ventures Ltd (Hong kong), Métaux réfractaires Mining Company Ltd, toujours à Hong Kong... autant de noms des entreprises qui participent activement au crime économique, au-delà des activités humanitaires en RDC. Elles sont installées à travers le monde.

En ce qui concerne les groupes armés, il y a avant tout les FDLR qui ont constitué une forte économie de guerre, suivis de PARECO, Maï Maï, CNDP qui dispose jusqu'à ce jour de cette capacité, selon le rapport d'une administration parallèle au Kivu. En ce qui concerne les FARDC, certains chefs militaires sont pointés du doigt. Car en effet, le groupe des experts a contacté pratiquement toutes les parties et s'est rendu sur le terrain. De Kinshasa avec la société CEEC à Goma, en Ituri en allant là où sont concentrées les concessions minières avant de se rendre dans tous les pays voisins de la RDC, suivi de l'étape de pays européens et asiatiques. On parlerait d'un travail de fourmi accablant et choquant.

La balkanisation en fait peut être géopolitique ou géoéconomique. Il est ou existe la balkanisation géopolitique quand une partie d'un territoire ou d'un Etat est démembrée de celui-ci et passe sous le contrôle politico-administratif d'un autre Etat. La ruée des populations rwandaises vers le Nord-Kivu et le Sud-kivu procède des velléités du Rwanda de pratiquer cette forme de balkanisation. La balkanisation est géoéconomique lorsqu'une partie d'un territoire ou d'un Etat, sans être démembrée de ce dernier, est économiquement exploitée par un autre Etat, d'autres Etats, une entité étrangère ou des entités étrangères. Ce qui est le cas pour la R.D.C. et justifie la déstabilisation de sa partie Nord-Est par le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda pour fatiguer les populations de cette partie avec continuellement des mouvements d'exil.

 Cette déstabilisation se fait avec la complicité de certains congolais vivant à l'étranger et au pays dont certains sont même dans les institutions de l'Etat où ils s'enrichissent au détriment de la population en l'amenant à s'occuper de sa survie quotidienne, et donc à ne pas penser à la R.D.C. et au développement de celle-ci. Pourquoi le gouvernement et le parlement de ce pays ne situent-ils pas la question de la balkanisation de celui-ci au centre de leurs préoccupations? Pourquoi ce parlement donne-t-il l'air d'être distrait au sujet de la question de la double nationalité de certains de ses membres, en majorité rwandais?

 Dans le Nord-kivu et le Sud-Kivu, les ressources naturelles, notamment l'or, la cassitérite, le diamant, le coltan, le gaz méthane et le bois sont exploitées par le Rwanda. L'Angola exploite le pétrole de la RDC dans la province du Bas-Congo. L'Ouganda exploite le diamant et l'or de la RDC dans la Province Orientale. Les rebelles ougandais de l'ELRA pillent diverses ressources naturelles de cette même province et nous nous demandons s'ils n'ont pas l'intention d'occuper une partie de cette province où ils détruisent des villages et massacrent les populations.

 Venus en RDC pour soutenir le régime de Laurent-Désiré Kabila, les militaires du Zimbabwe pillaient le cobalt et le cuivre de la province du Katanga ainsi que le diamant des provinces du Kasaï-Oriental et du Kasaï Occidental; ceux du Tchad pillaient le café et le bois de la province de l'Equateur et ceux de l'Angola ne manquaient pas leur part dans le pillage des ressources naturelles de la RDC. Il y a quelques temps, pour le contrôle des gisements diamantifères de la Province Orientale, la ville de Kisangani a été détruite, à plus de 40 %, par les affrontements opposant les armées d'occupation rwandaise et ougandaise. Quid de l'exploitation, depuis des décennies, du gisement de pétrole de Muanda, dans le Bas-Congo?

 Derrière l'Union européenne, la Belgique veut, sur les cimetières de plusieurs millions des Congolais tués par les armées rwandaise, burundaise et ougandaise, relancer la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) pour avoir une main mise sur celle-ci et, surtout, pour accentuer le projet de balkanisation de la RDC. Quelle injure ! La question de ces Congolais tués est toujours présente dans l'esprit des Congolais patriotes et nationalistes indépendants, que les Occidentaux n'aiment pas voir au pouvoir et font tout pour qu'ils n'y arrivent pas. Les exemples sont légion: Patrice-Eméry Lumumba, Etienne Tshisekedi, Laurent-Désiré Kabila ...

 Ce projet explique le refus de l'Union européenne d'envoyer une force européenne pour instaurer la paix dans la partie Nord-Est de la RDC. On peut aussi comprendre l'inefficacité de la Monuc dans cette partie de la R.D.C. et pourquoi les agents de cette Monuc disent à la population : « No Nkunda, no job» (Pas de Nkunda, pas de travail). Tout le monde sait qu'un officier de la Monuc avait démissionné parce que la hiérarchie militaire de celle-ci avait refusé de lui envoyer des équipements militaires dont il avait besoin pour mettre fin à l'occupation de la partie Nord-Est de la RDC par les troupes de Nkundabatware appuyées par l'armée rwandaise. Nous savons aussi qu'un officier de la Monuc a participé à une fête d'anniversaire de Nkundabatware aux environs de Goma où, après avoir embrassé ce dernier, a déclare que celui-ci était un patriote qui combattait pour une cause juste. La Monuc, comme l'Onu, est un simple instrument des puissances qui la dirigent et dont elle applique la politique. Diverses multinationales financent et soutiennent la guerre de dépeuplement et de pillage des richesses de la RDC. Pourquoi, alors qu'il y a cette guerre, la RDC est-elle mise sous embargo sur les armes et les munitions?

 Soulignons que, plutôt que de le faire aveuglement et pour des raisons de prestige et de paraître en occupant le fauteuil de la présidence tournante de l'une ou l'autre organisation régionale ou sous-régionale africaine: SADC, COMESA, CEEAC, CDAO, l'adhésion à cette organisation devrait obéir au profit qu'entend en tirer son pays ou à la vision du développement de ce dernier. Encore faut-il avoir cette vision. Aussi, si l'idée de former une telle organisation vient de l'extérieur, à l'instar de la relance de la CEPGL commanditée par la Belgique, il faut cogiter sur la motivation du concepteur ou des concepteurs de cette idée.

 Il n'y a pas longtemps, dans le Sud-Kivu, renforcées par les éléments de FNL-Burundi, les FDLR ont eu des combats atroces avec les FARDC. La finalité de ces combats est la balkanisation de la RDC. N'est-ce pas que, par une motion incidentielle adressée à l'Assemblée nationale par les députés nationaux sud-kivutiens, ces derniers ont récemment fustigé le fait que la hiérarchie militaire des FARDC et le gouvernement ne font rien de mieux pour instaurer la paix, une paix durable, dans leur province, le dépeuplement des autochtones de cette province et le retour massif dans ladite province, avec du bétail, des prétendus congolais qui étaient réfugiés au Rwanda en craignant des conflits fonciers dans l'optique de la balkanisation, au moins géopolitique, de la RDC.

 Les initiateurs du projet de balkanisation de la RDC justifient ce projet par deux raisons majeures: l'étendue géographique et la densité de la population et deux raisons secondaires: la montée de l'ethnicisme et l'abondance des ressources du sol et du sous-sol. Ils considèrent, en effet, que la difficulté de gouverner la RDC est due à sa grandeur géopolitique et à la forte densité de sa population. Ce qui, soutiennent-ils, suscite des conflits interethniques et rend difficile la gestion des ressources naturelles. Ils affirment ainsi qu'en Afrique, seuls les petits Etats sont bien gouvernés. Les grands Etats africains qui sont visés sont la RDC, le Soudan, le Nigeria et l'Angola, tous pays de l'Afrique subsaharienne, alors qu'il y a aussi des Etats aux ressources immenses et géographiquement grands. Petits Etats, le Kosovo, la Géorgie, la Biélorussie et la Tchétchénie sont-ils bien gouvernés?

* 31 http://www.wikileaks.org/cabledel'ambassage_des_EtatsUnis/théorie_du_complot_dela_balkanisation

* 32 Rory CAROLL, «history» in the guardian, 22 Octobre 2002

* 33 Idem

* 34 Rory CAROLL, op.cit. p.2

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon