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L'influence des sociétés multinationales dans la balkanisation de la RDC

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par Guylain NGELEKA MUKENDI
Université de Kinshasa - Gradué en relations internationales 2010
  

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2. Viols de masse et violations graves des droits de l'homme

L'IRC considère la mortalité constamment élevée au Congo "particulièrement alarmante" ; elle indique que "les efforts nationaux et internationaux afin de réagir à la crise restent loin d'être adéquats".

En dehors des causes naturelles, selon l'institut, 2% des décès au sein de la population découlent directement des violences de guerre : combats, massacres, purifications ethniques, cannibalisme.

Et 50% des décès, aussi bien dans les zones à l'Est qu'à l'Ouest, résultent quant à eux, des conséquences de la guerre, c'est-à-dire de l'effet de la malnutrition et de la sous-alimentation, mais aussi des pandémies. Selon l'IRC, la plupart des décès sont liés à "des maladies faciles à prévenir et à guérir" : fièvre, malaria, diarrhée, affections respiratoires. La résurgence de maladies depuis longtemps circonscrites dans ce pays est éloquente sur les conditions sanitaires endurées par les populations.

L'accès aux soins de santé reste précaire, tant en ville qu'en province. Il est même illusoire dans certaines régions presque inaccessibles du pays.

Sous cet angle, en dépit de la mise en place des institutions de la transition en juin 2003 et au-delà des discours rassurants de la communauté internationale, la situation sanitaire et financière de la RDC ne cesse de s'aggraver depuis 1997. Aussi est-on légitimement en droit de s'interroger sur les retombés bénéfiques pour la population des fonds colossaux octroyés depuis 1997 à la RDC, par la communauté internationale en général, et par l' Union européenne en particulier. De même, des interrogations légitimes sont en droit d'être posées sur les chiffres vertigineux et sans précédent de la production nationale rwandaise d'or, de diamant, de cuivre et autres produit miniers.

Les organisations non gouvernementales Human Rights Watch et Amnesty International, entre autres, ont régulièrement dénoncé, ces dernières années, l'usage systématique du viol comme arme de destruction de la cellule familiale, socle de la société congolaise. Selon Amnesty International, "Le conflit en RDC a été particulièrement marqué par l'usage systématique du viol comme arme de guerre. Comme l'histoire humaine le montre tragiquement, le viol suit toujours de près les conflits, mais en RDC, il a été manifestement utilisé par des groupes armés comme l'une des armes principales contre leurs adversaires et la population civile. Dans l'est de la RDC, des membres de groupes armés ont violé des dizaines de milliers de femmes, dont des fillettes ou des femmes âgées, ainsi qu'un certain nombre d'hommes et de jeunes garçons, afin de terroriser, d'humilier et de soumettre les populations civiles".

« En RDC, le viol en masse a contribué à répandre délibérément le virus VIH, ce qui devrait avoir des conséquences catastrophiques pour l'avenir sanitaire du pays. Le Programme national de lutte contre le SIDA en RDC estime que le taux d'infection a atteint 20 % dans les provinces de l'est, et que le virus pourrait menacer plus de la moitié de la population dans la décennie à venir. Selon certains experts, le taux de prévalence réel du VIH dans l'est de la RDC pourrait être bien plus élevé. Dans un pays situé au coeur d'un continent décimé par le SIDA, ce phénomène aura de graves implications sur la capacité de la RDC à surmonter son histoire récente, marquée par la guerre.

Les femmes sont plus affectées par le SIDA ; selon l' ONUSIDA, les jeunes femmes ont trois fois plus de chances de vivre avec le VIH/SIDA que les jeunes hommes. Là où le SIDA est une conséquence du viol, l'effet sur les femmes est catastrophique. Les personnes ayant subi un viol sont souvent abandonnées par leurs familles et leurs communautés, obligées de quitter leur domicile et laissées dans la pauvreté. Les victimes de viol en RDC souffrent fréquemment d'autres blessures et maladies.

L'infrastructure sanitaire de la RDC s'est totalement effondrée. Les combattants ont délibérément visé les centres médicaux et les hôpitaux, en attaquant, pillant et détruisant nombre d'entre eux, forçant les blessés et les malades à fuir. Les structures médicales subsistantes, surpeuplées, manquent d'hygiène et des moyens élémentaires, comme l'eau, l'électricité ou le matériel de stérilisation. »

Le New-York Times, le 7 octobre 2007, tire un cri d'alarme en parlant « d'épidémie de viols au Congo. » Les Nations-Unies rapportent que 27 000 agressions sexuelles furent commises en 2006 dans la seule province du sud Kivu et qu'il ne doit s'agir que d'une fraction du nombre total d'agression commises dans tout le pays. « La violence sexuelle au Congo est la pire qui soit dans le monde entier, » dit John Holmes, le sous secrétaire général pour les affaires humanitaires des Nations-Unies.

Selon cet article, le système judiciaire et l'armée fonctionnent à peine, et des officiels des Nations-Unies disent que les troupes gouvernementales congolaises sont parmi les premiers responsables des viols. De larges régions du pays, surtout dans l'est, sont des zones dépourvues de toutes formes d'autorités dans lesquelles les civils sont à la merci de groupes lourdement armés qui ont fait de la guerre une raison de vivre. Selon les victimes, un des derniers groupes est appelé les Rastas. Des officiels des Nations-Unies disent que ces Rastas sont d'anciens membres des milices Hutues qui ont fui le Rwanda après y avoir commis le génocide en 1994.

Ces attaques continuent malgré la présence d'une force de l'ONU de 17 000 hommes sur le terrain, ce qui en fait la plus grande force de maintien de la paix des Nations-Unies dans le monde.

Personne - docteur, travailleurs des ONG, chercheurs congolais et occidentaux - ne peut expliquer la raison de ces violences. Selon Wilhelmine Ntakebuka qui coordonne un programme sur les violences sexuelles à Bukavu, le problème n'est pas culturel: « Si cela était le cas, ceci se serait manifesté depuis beaucoup plus longtemps. » « L'épidémie de viol semble avoir démarré au milieu des années 90. Cela coïncide avec la vague de miliciens Hutus qui s'échappèrent dans les forêts congolaises après avoir exterminé 800 000 Tustis et Hutus modérés pendant le génocide du Rwanda il y a 13 ans. »

Mr. Holmes dit qu'alors que les troupes gouvernementales peuvent avoir violé des milliers de femmes, les plus vicieuses attaques ont été conduites par des milices hutues. « Ce sont des personnes qui ont participé au génocide et qui ont été alors détruites psychologiquement. »

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