WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Influence des actions anthropiques sur la biodiversité végétale du parcours de centre caprin de Maradi au Niger

( Télécharger le fichier original )
par Adamou Moumouni Dan Mairo
Université de Niamey - Ingénieur agronome master phytotechnie 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.1.4.  Enquête dans les trois villages environnants

Cette enquête a été menée sur trois villages environnants du parcours. Il s'agit du village de Dan Kari (10 personnes), de Galandantchi (10 personnes) et de Guidan Moudi (7 personnes).

Au total 27 personnes ont été enquêtées.

L'absence d'un système de contrôle est à la base de la dégradation de la phytodiversité du parcours. Ainsi 100% des populations enquêtées ont affirmé que l'avantage du parcours du centre caprin dans l'amélioration de leur élevage réside essentiellement le lieu du pâturage de leurs animaux. Plusieurs espèces peuvent être trouvées dans le parcours. Il s'agit des caprins, des ovins, des camelins, des bovins. A part le surpâturage, il y a la récolte du fourrage (51% des populations enquêtées) et la coupe abusive du bois (49%) qui sont effectués par les populations environnantes à n'importe qu'elle heure dans le parcours et surtout pendant la période de soudure (Mai, Juin, Juillet). Toutes ces pratiques engendrent une disparition progressive et continue des espèces ligneuses et herbacées concernées (55% des populations enquêtées). C'est surtout l'absence de surveillance de la part du centre et l'absence de sanction de la part des Brigadiers Forestiers qui sont à la base des pratiques archaïques de la population environnante dans le parcours. Plusieurs raisons ont été données quand aux facteurs de dégradations de parcours (figure 5).

Figure 5 : Classement des facteurs des dégradations du parcours du CSECM

Du point de vu action anthropique, il s'agit de surpâturage, de coupe abusive (coupe sauvage), l'extension des champs de cultures au détriment des aires du pâturage et la pratique de récolte du fourrage dans les aires du pâturage surtout pendant la saison sèche. Un autre facteur peut être dû à l'action anthropique, il s'agit du vent. Ce dernier est la conséquence des facteurs cités plus haut (surpâturage, coupe abusive, etc.). L'homme en détruisant la végétation par ces pratiques entraine le phénomène d'érosion éolienne.

Le surpâturage est l'un des facteurs le plus important de la dégradation de ce parcours. Parmi son influence sur la biodiversité du parcours, il y a en dehors de la diminution des espèces appétées, le piétinement des animaux. Ce piétinement répété entraine la destruction de la structure du sol. Les conséquences de cette destruction ce qu'elle entraine la diminution de la composition floristique et la colonisation des certaines espèces en général peu appétées par les animaux. Les espèces en voie de colonisation dans le parcours du centre caprin sont entre autres : Sida cordifolia, cassia mimosoides, Trimpheta pentandra, Walteria indica, etc. L'évaluation de la végétation à lieu aussi sous l'influence de l'exploitation par le bétail. Elle se traduit de plusieurs manières (Penning de Vries, 1991) :

Modifications des propriétés du sol entrainant, l'imperméabilité et un ruissellement important sur sol sablonneux ; la végétation herbacée est limitée à des espèces de petites tailles à cycle court (Zornia, Dactynoctenium, etc.).

Apport de la matière organique favorisant les espèces nitrophiles : Tribulus terrestris, chlolis.

Le broutage élimine les espèces les plus consommées. Alors que les espèces non appétées ou les espèces à semences vulnérables sont stimulées : Cenchrus biflorus, Elionurus elegans, Sida cordifolia, etc.

A part le surpâturage, le coup abusif constitue un facteur considérable de la dégradation des ligneux. La clôture extérieur centre a totalement disparue ; les grillages et le cornières ayant été volés, ce qui fait qu'il n'y a aucune possibilité immédiate d'éviter au centre des prélèvement abusifs des pailles et de bois ...par ailleurs, les différentes tentatives de réalisation de haies vives ont rencontrés la farouche détermination des villageois qui ont systématiquement arraché des plans de jour comme de nuit.

En dehors de la pratique des tradipraticients, il y a les populations environnantes qui sont déterminées pour les coups sauvages à n'importe quel moment au niveau du parcours (photo6).

Photo 6 : Bois du Guiera senegalensis stockés

Un autre élément très important de la dégradation du parcours c'est l'extension des champs au détriment des aires du pâturage. En principe, d'après une organisation interne, le centre alloue des terres à ces cadres et ces auxiliaires en raison de cinq hectares par cadre et trois hectares par auxiliaire, mais à condition que les fanes soient laissés sur place pour la consommation des animaux. Ainsi le prix de chaque hectare est fixé à 3000F CFA. Mais ce principe n'a pas été respecté et c'est ce qui rend difficile l'évaluation de l'occupation des sols dans ce parcours. Actuellement le parcours est de plus en plus confronté à une détermination des populations environnantes qui ont bénéficié des parcelles dans le parcours.

La pratique de récolte de fourrage est de plus en plus accentuée. La récolte de fourrage s'effectue le plus souvent pendant la saison sèche. Les espèces les plus concernées à cette pratique sont Schruzyrum exile et Loudenia togoensis (photo 7). Cette pratique engendre non seulement la diminution de ces espèces concernées mais aussi et surtout laisse le sol nu et c'est ce qui entraine l'érosion éolienne et hydrique en cas de vent très violent et des pluies intenses.

Photo 7 : Fourrage récolté de Schizachyrium exile

Du point de vu aléas climatique, l'irrégularité des pluies et la sècheresse ont été cités. Ces deux facteurs entrainent la diminution de la richesse floristique à la zone aride et semi-aride en général. Cette irrégularité des pluies est surtout à la base de la dominance des plantes annuelles sur les plantes pérennes car l'eau qui tombe pendant l'hivernage est surtout épuisée par les herbacées annuelles et les plantes pérennes se trouvent dans une situation de stress hydrique pendant la saison sèche. Ceci expliquerait leur mortalité catastrophique pendant la sècheresse du début des années 70.

· Espèces végétales appréciées par les populations environnantes

Dans cette partie certaines espèces les plus appréciées par les populations environnantes ont été recensés lors de l'enquête (tableau n°11). L'objectif de cette partie n'est pas de priver catégoriquement le parcours de ces espèces mais de tenir compte de ces valeurs socio-économiques lors de processus d'aménagement.

Tableau 11 : Espèces végétales appréciées par les populations des terroirs villageois

 

Fréquences

Espèces appréciées

En nombre

En Pourcentage

Schizachyrium exile

39

21,78

Guiera senegalensis

20

11,17

Andropogon gayanus

19

10,61

Loudetia togoensis

16

8,93

Combretum glutinosum

14

7,82

Piliostigma reticulatum

13

7,26

Prosophis africana

11

6,15

Pennicetum pidicellatum

10

5,59

Combretum micrathum

10

5,60

Acacia nilotica

8

4,47

Acacia senegal

6

3,35

Cenchrus biflorus

5

2,79

Eragrostis tremula

4

2,23

Balanites aegyptiaca

4

2,23

Total

179

100

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille