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Décentralisation et gestion durable des ressources forestières au Cameroun

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par Fernande Abanda Ngono
Université de Yaoundé2-Soa/Cameroun - Diplome d'études approfondies 2009
  

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Paragraphe II : L'APPUI EFFECTIF A LA PARTICIPATION.

L'obstacle de la représentation impose de mettre en place des stratégies permettant une implication réelle des populations. Pour ROBERT NASI 208(*) il s'agit du point fondamental pour espérer une gestion durable. Il s'agit de renforcer l'information (A) et de permettre aux populations locales d'ester en justice (B) ce qui permettra de donner l'opposabilité à la participation.

A) Une information effective.

Le déficit d'information se présente comme un des obstacles de l'implication et de la coopération des populations locales dans la gestion des forêts ; les populations ne sont pas informées sur les lois en vigueur ni sur les restrictions et droits qu'elles auraient désormais sur leur « forêt », d'où la nécessité de véhiculer l'information dans toutes les strates sociales à proximité. L'information est capitale, elle permet d'éduquer les riverains sur la nécessité de préserver le couvert forestier, elle permet également aux riverains de prendre conscience de leurs responsabilités. L'information doit être véhiculée à travers tous les moyens, radio locale, concertation, débat public. L'information doit également aller jusqu'à l'utilisation des revenus issus de l'exploitation ; les gestionnaires devraient rendre compte aux populations des investissements opérés.

L'information doit être complétée par la reconnaissance des droits propres aux populations riveraines, ce qui pourra permettre qu'elles s'intéressent à la gestion durable des forêts.

B) L'amélioration des garanties juridictionnelles en faveur des villageois.

La forêt représente un héritage pour les populations autochtones, héritage qu'elles entendent également léguer à leur descendance. La loi impose le statut de personne moral pour se prévaloir d'une forêt communautaire. Ce qui devrait impliquer le droit de poursuite et d'être poursuivit reconnu à toutes les personnes morales. Ce qui n'est pas le cas au Cameroun. Pourtant les riverains sont généralement les plus proches des infractions commises ; pourquoi donc ne pas les associer comme gardienne de l'intégrité des forêts avoisinantes. Elle pourrait ainsi user de ce droit en cas d'infraction à la gestion de leurs espaces, ou même s'en prévaloir pour revendiquer l'utilisation sociale des revenus issus de leurs forêts.

CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE.

L'encadrement de la décentralisation de la gestion des forêts au Cameroun ne peut pas encore produire les fruits escomptés du fait des innombrables insuffisances que l'on y retrouve. Les écueils apparaissent aussi bien dans les textes y relatifs que dans l'opérationnalité du processus. L'applicabilité de la norme se voit limiter par des difficultés qui ne se trouvent pas seulement liées à la décentralisation de la gestion des forêts mais au droit forestier camerounais qui manque encore réellement de légitimité pratique. Comme le relève le Professeur Maurice KAMTO209(*), l'indétermination des régimes fonciers, le floue juridique crée par la législation et surtout les difficultés d'application des textes dues à la résistance des droits coutumiers dits traditionnels face aux droits dits modernes entrainent une anarchie des usages en droit forestier. Il est à cet égard utile d'envisager un réaménagement institutionnel et un renforcement matériel pour véritablement apprécier les retombées durables de la décentralisation de la gestion des forêts au Cameroun.

* 208 Idem, P7.

* 209 M. KAMTO op.cit. p 207

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