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Les rapports entre position sociale et position scolaire: étude sociologique à  partir du cas des volontaires de l'éducation à  Rufisque au Sénégal

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par Mamadou NGOM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - D.E.A de sociologie 2004
  

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CONCLUSION

Nous avons eu à montrer que depuis 1816, date de la création de la première école au Sénégal, le recrutement et la formation des maîtres n'ont pas cessé de subir des bouleversements. C'est ainsi que de 1817 à 1903, la question du recrutement et de la formation des maîtres s'est posée en terme de niveau académique. L'enseignement mutuel de Jean Dard considérait, en effet, la chose pédagogique comme pouvant se suffire d'une assez bonne instruction générale (niveau académique élevé), le reste s'acquérant par une longue expérience pratique. Avec les Frères PROERMEL, la situation est restée inchangée.

A partir de 1903, c'est l'ère des cours normaux des moniteurs qui recrutaient sur concours ses agents.

Après 1960, on assiste successivement à la création des cours normaux d'instituteurs adjoints et CRFP, à celui des écoles normales, des cycles de formation rapide (pour combler le déficit en personnel enseignant), les écoles normales réformées, « l'opération ailes de dinde », l'érection des EFI en 1994 et le projet des volontaires de l'éducation. On voit donc que le recours à des cycles de formation rapide ne date pas d'aujourd'hui (en 1962-1963, des stages accélérés s'organisaient pendant les grandes vacances pour pallier le déficit en maîtres. Il y a également l'opération ailes de dinde en 1990).

Seulement, pendant cette période on avait recours à des maîtres de niveau académique très faibles (pour l'opération de 1962, il y avait même certains qui avaient juste le niveau du CM2 et pour celui de 1990 ce fut le BFEM).

Par contre, pour le projet des volontaires, quand bien même le niveau requis est le BFEM, la plupart des VE ont un diplôme supérieur. Cette affluence des diplômes de l'enseignement supérieur dans le volontariat de l'éducation trouve ainsi son explication dans leur origine sociale modeste (85 % sont issus de familles à niveau de vie faible et 95 % ont une mère soit ménagère soit couturière) qui détermine largement leurs stratégies face au marché de l'emploi. L'obtention d'un diplôme élevé ne garantit pas chez eux l'accès à une position sociale élevée. Cependant, on ne peut pas dire qu'ils ne sont pas rationnels, totalement déterminés par leur origine sociale, mais qu'ils sont plutôt rationnels d'une rationalité limitée. Ils ont « choisi » mais leur choix reste déterminé par des contraintes extérieures (origine sociale). Le diplômé issu d'une famille aisée aurait une attitude différente ; il attendrait par exemple de trouver l'emploi désiré alors que celui qui vient des milieux défavorisés n'a pas les moyens d'attendre. Il est interpellé par des besoins vitaux (soutien de famille, sa propre survie etc). C'est ainsi que, au lieu d'attendre et de chercher l'emploi désiré. Il adopte une stratégie d'insertion rapide et facile en attendant de trouver mieux. C'est le cas des VE qui sont pour la plupart à la recherche d'un emploi régulier et rémunéré pour échapper au chômage.

Seulement le traitement salarial dont ils sont l'objet fait que, comme nous le disions dans les hypothèses, le problème principal des VE est d'ordre financier. Ils estiment de façon unanime que le montant de la bourse est « modique » et qu'il ne leur permet pas de travailler convenablement et d'épargner pour pouvoir investir ailleurs comme ils l'auraient souhaité. Ils ont également des problèmes d'ordre pédagogique mais de moindre importance pour eux, que ceux d'ordre financier. Ces problèmes pédagogiques sont surtout liés à la courte durée de la formation.

Nous avons enfin confirmé avec nos enquêtes de terrain notre hypothèse selon laquelle les VE de Rufisque sont pour la plupart des diplômés de

l'enseignement supérieur et que leur engagement dans le volontariat s'explique surtout par leur origine sociale modeste.

Il est à noter que la question reste loin d'être épuisé. En effet, nous estimons nécessaire d'évaluer l'impact des volontaires sur l'enseignement élémentaire

Rufisquois, voire national aussi bien du point de vue de l'accès que de la qualité(deux composantes du PDEF). Il se pose également le problème de l'avenir même
du corps des instituteurs car les VE ne cotisent pas à la caisse de retraite. Et est-ce
le recrutement d'enseignants en nombre suffisant suffit pour régler le problème si
l'on sait qu'il y a parfois des personnes qui sont réticents à envoyer leurs enfants à
l'école ? Autant de questions qui font que la question mérite des
approfondissements.

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