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L'histoire universelle, conscience de la liberté. Une lecture de la raison dans l'histoire de G. W. F. Hegel

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par Vincent Ferrier KISHALI Masumbuko
Faculté de philosophie St Pierre Canisius de Kimwenza Kinshasa - Bachelier en philosophie 2008
  

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CHAPITRE III :

L'AFRIQUE ET LA CONSCIENCE DE LA LIBERTE

Introduction

Les propos tenus par Hegel sur le continent africain ont suscité moult réactions dans le chef des africains et des africanistes. Des historiens, des hommes de lettres, des hommes politiques, des sociologues et quelquefois, même des philosophes africains se sont précipités de traiter Hegel de raciste à la suite de leur seule  lecture des Leçons de la philosophie de l'histoire qui est une oeuvre posthume publiée sur la base des notes de ses étudiants. Cela va de soi, car ces propos n'avaient toujours pas été enchanteurs ni humanisants, dans la mesure où ils portent les traces d'un racisme pernicieux. L'africain y est presque ramené au rang de l'animal parce qu'il n'a pas la conscience de soi ; il est un être purement naturel, un être dont l'esprit est jusqu'alors englouti dans la matière et qui ne se préoccupe que de l'immédiat. Il n'est donc pas un homme, parce que l'homme en tant qu'homme s'oppose à la nature pour devenir ce qu'il est : homme. En effet, dit-il, l'Afrique64(*) « est le pays de l'or, replié sur lui-même, le pays de l'enfance qui, au-delà du jour de l'histoire consciente, est enveloppé dans la couleur noire de la nuit 65(*)». L'Afrique se situe encore dans la nuit de l'histoire, mieux, dans l'inconscience de l'histoire, c'est-à-dire de la civilisation. Il ne peut donc y avoir d'histoire proprement dite. Il ne s'y produit qu'une suite d'accidents et de faits surprenants. L'homme n'y vit qu'à l'improviste. Il n'y a pas d'Etat, parce qu'il y manque un objectif :

Ce qui caractérise en effet les nègres, c'est précisément que leur conscience n'est pas parvenue à la contemplation d'une quelconque objectivité solide, comme par exemple Dieu, la loi, à laquelle puisse adhérer la volonté de l'homme, et par laquelle il puisse parvenir à l'intuition de sa propre essence66(*).

L'homme africain est un homme à l'état brut, qui vit dans la sauvagerie et la barbarie. Il est encore au stade de l'immédiateté et ne peut avoir en lui un caractère qui s'accorde à l'humain. Ainsi, dit Hegel, « pour le comprendre nous devons abandonner toutes nos façons de voir européennes. Nous ne devons penser ni à un Dieu spirituel ni à une loi morale ; nous devons faire abstraction de tout esprit de respect et de moralité...67(*) »

Toutes ces considérations que Hegel fait sur l'africain sont dégradantes et déshumanisantes. Mais, si nous considérons l'époque pendant laquelle il tient ses propos, nous nous rendrons bien compte qu'il n'a pas été le seul à avoir une vision si négative sur l'Afrique et l'africain. C'était la vision plus ou moins normale que les européens de l'époque avaient sur les nègres.

Néanmoins, l'Afrique dont nous sommes témoins est loin d'être réduite à ces propos acerbes de Hegel. Un regard honnête et objectif nous permet d'affirmer que l'Afrique est nettement mieux que ce qu'elle était à l'époque où Hegel tenait ses propos. Ainsi, peut-elle encore être traitée d'un continent anhistorique ? Sans doute, elle a bel et bien une l'histoire. Mais, fait-elle vraiment partie de l'histoire universelle en tant que actrice ? Il nous semble qu'elle porte encore en elle quelques tares d'irrationalité qui méritent d'être débusquées. C'est en cela que se focalise notre propos dans ce chapitre.

En effet, si, avec Hegel, nous affirmons que l'histoire universelle évolue vers la prise de conscience de la liberté, pourrait-il nous être possible d'affirmer que l'Afrique fait partie de cette conscience universelle de liberté ? Mieux, les Etats africains sont-ils déjà arrivés à cette conscience de la liberté ? Bref, l'Afrique est-elle vraiment libre ? Nous tenterons de répondre, directement ou indirectement, à ces quelques questions, en proposant ce que nous considérons comme conditions sine qua non pour une vraie Afrique libre. Nous ne sommes pas hégélianophile, mais nous jugeons que la pensée et toutes les critiques de Hegel à l'égard de l'Afrique peuvent nous être utiles.

* 64 Il convient de signaler qu'il s'agit ici de l'Afrique subsaharienne que Hegel lui-même nomme l'Afrique proprement dite.

* 65 G. W. F. HEGEL, La Raison dans l'histoire, p. 247.

* 66 Ibid, p. 251.

* 67 G. W. F. HEGEL, Op. cit., p. 251.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry