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Nature et spécificités de l'entrepreneuriat camerounais

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par Guy Francis ZAMBO
Université de Marne-La-Vallée - Master professionnel AIGEME (Application Informatique à  la Gestion aux Etudes, au Multimédia et à  l?E-formation) option internet  2006
  

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3.1.2.2 L'entrepreneuriat à la lumière de la structure de l'économie camerounaise

Si la situation macro-économique s'est notamment améliorée entre 2000 et 2006, la gestion structurelle elle est restée très modérée que ce soit en matière d'amélioration du système financier ou qu'il s'agisse des progrès en matière de privatisation, de la réduction des coûts de production ou de l'amélioration de l'environnement des affaires.

Le système financier contrairement à la période 1982-1996 apparaît de plus en plus solide et en très réelle amélioration, cependant il reste très peu développé. Le ratio de couverture de crédits par les dépôts est de l'arche de 139 % en Juin 2005 contre une moyenne de liquidité de plus de 200 % pour les dix établissement bancaire principaux qu'il se partage la scène

2 1BAD/OCDE (2005), « Cameroun » dans Perspectives économiques en Afrique 2005-2006, www.oecd.org/dev/publication , p. 201

bancaire camerounaise notamment la BICEC, la SCB-Crédit Lyonnais, la CBC, Afriland First Bank et la standard startered Bank pour ne citer que ceux-là.

La situation de financement en faveur des crédits à l'investissement n'en demeure cependant pas très améliorée, en particulier pour ce qui est des financements accordés ou secteur privé local (surtout la PME) pendant que le niveau des créances non performantes (brutes) dans le portefeuille de ces banques demeure très important.

Au cours de l'année 2005, les crédits à l'économie représentaient 81 % du total des encours soit 10 % du PIB et ne faisant que l'objet de quelques grosses signatures. Les crédits à long terme ne représentent que 0,35 % pendant que le taux de bancarisation des ménages ne dépasse pas les 10%22. La bourse de Douala présente plutôt une dynamique très morose et les établissements de micro finance en pleine phase d'assainissement ; La BAD et l'OCDE sur la base d'un recensement de 556 établissements au 20 septembre 2005 font état de 260 établissements de micro finance ayant reçu un agrément.

Suite à cela, les circuits de financement informels tels les tontines tendent à gagner une place centrale.

Le dossier de privatisation des entreprises publiques amorcé en juin 1986 quand à lui n'a toujours pas connu une avancée significative, en 2005 les principales sociétés visées sont la SNEC, la CAMTEL, la CAMAIR et le complexe agro-industriel CDC. Pendant que la CAMTEL fait l'objet d'un appel d'offre pour la seconde moitié de l'année 2006, la SNEC elle sera scindée d'une part en une société de patrimoine qui restera entièrement le giron de l'Etat et d'autre part en une société de gestion dont la majorité sera remise entre les mains d'investisseurs privées.

« Quand à la CAMAIR, qui se trouve dans une situation financière critique, elle pourrait faire l'objet d'une scission liquidation. Seules ses activités rentables et ses actifs seraient cédés tandis que ses autres activités seraient liquidées »23, telles, sont les ambitions du gouvernement camerounais pour le cours de Janvier Février 2006 en ce qui concerne la seule et unique entreprise de transport aérien du pays.

2 2BAD/OCDE (2005), « Cameroun » dans Perspectives économiques en Afrique 2005-2006, www.oecd.org/dev/publication , p.206.

2 3BAD/OCDE (2005), « Cameroun » dans Perspectives économiques en Afrique 2005-2006, www.oecd.org/dev/publication , p.205.

Ceci étant nous allons pouvoir présenter une brève analyse des trois principaux secteurs constituant l'ensemble de l'activité économique camerounaise à savoir le primaire (1), le secondaire (2) et le tertiaire (3)

3.1.2.2.1 Le secteur primaire à dominance rentière

Le secteur primaire camerounais affiche en ce jour une croissance de + 3,9 % par rapport à l'année 2004 (+ 4,2 %), il représente environ 21 % du PIB. La culture de rente est au centre de cette croissance tandis que les cultures vivrières elles sans pour autant demeurer en reste, sont également très développées et bénéficiant même d'un marché sous-régional dynamique, notamment en destination du Nigeria, du Gabon, et de la Guinée Equatoriale.

La forte dynamique de ce secteur vient de la très bonne orientation des prix internationaux issus des cultures de rente en particulier le café, le cacao, la banane, le caoutchouc et le bois ; dont la production et la commercialisation du caoutchouc synthétique reste la propriété exclusive des géants complexe industriels HEVECAM pendant que le secteur de la banane est principalement assuré par la Compagnie Fruitière de Marseille et le groupe « Cameroon Développement Corporation » (CDC) qui y mènent une politique de très fort investissement ; la production de la banane est demeurée très stable ces derniers temps en raison de la stagnation de la demande mondiale et les données du MINEFI en font état d'une production au cours de l'année 2005 de 278 000 tonnes.

L'élevage occupe aussi une place centrale et fait vivre environ 62 500 ménages ; il bénéficie également d'un marché sous-régional dynamique bien que ses prix sont restés très élevés par rapport au pouvoir d'achat des consommateurs locaux. En définitive, ce secteur a permis l'émergence d'une multitude de PME et PMI notamment dans la production des intrant bien que demeurant au même titre que la sylviculture un secteur très privé par l'activité informelle.

Le domaine du bois lui contribuait environ 15 % dans les importantes camerounaise entre 2000 et 2004 du fait de l'exploitation non contrôlée, ce secteur connaît aujourd'hui une nette décélération en raison des mesures d'assainissement mises en oeuvre depuis un certain temps par des autorités notamment pour ce qui est de la répression des fraudes fiscales et des abattages illégaux. Le MINEF fait état pour le second semestre de l'année 2005 d'une attribution 15 nouvelles unités forestières d'aménagement. L'exploitation et la commercialisation du bois nécessite en effet de très forts investissements, raison pour laquelle le secteur reste en général assuré par les entrepreneur étranger ou des filiales de multinationale, on peut entre autre citer les sociétés CORON et ROUGIER, aux côtés desquelles évoluent des entreprises nationales tels Patrice Bois et Ingénierie Forestière .S.A ;

pendant qu'une bonne partie fait l'objet d'une intense activité informelle. L'annexe 5 nous permet de voir en bref la situation de la ventilation sectorielle du PIB en 2004.

3.1.2.2.2 Le secteur secondaire à dominance Etatique

C'est le secteur le plus prisé de l'économie camerounaise notamment par les grandes entreprises industrielles étrangères et étatiques ; le secteur secondaire est à près de 50 % dominé par l'Etat, bien que le processus de privatisation de la majeure partie de ces entreprises est en cours afin d'apporter une certaine régulation dans le marché ainsi que sur le plan de la rentabilisation de ces entreprises.

L'exploitation pétrolière est la propriété de l'Etat qui détient tout ou partie (environ 41 %) dans les géants du pétrole au Cameroun notamment la SONARA, la SNH pendant que la commercialisation sur le plan national est partagée par des multinationales tels SHELL, MOBIL, ELF et bien d'autres encore.

Le secteur manufacturier quant à lui bien que reposant sur un secteur privé local dynamique présente de nombreuses difficultés dues principalement au problème du coût et de la qualité des facteurs de production ; tel est le cas par exemple pour la production de l'énergie électrique assurée par AES-SONEL sous régime de la concession des unités de production dont se plaignent les opérateurs économiques locaux en matière d'approvisionnement à la fois onéreux et insuffisant. En effet malgré une puissance totale de 932 MW, l'estimation du déficit énergétique était de l'ordre de 180 MW en 200424.

La société ALLUCAM qui affiche une production d'aluminium proche de 90 000 tonnes est une société d'Etat bénéficiant d'un certain monopole dans ce secteur ainsi que d'un certain nombre d'avantages ; notamment au niveau de la bonne orientation des prix internationaux, de l'augmentation de son approvisionnement en électricité ainsi que dans l'ensemble des mesures gouvernementales mises en oeuvre à cet effet.

Le secteur de l'agro alimentaire subi beaucoup plus les pressions venant de l'extérieur, ainsi les produit interne sont sujet a une très fort concurrence voir même une domination. La production des boissons assurée par des entreprises telles que la SABC, l'UCB, la SOFAVINC est en très nette diminution ; La production affiche une baisse de 14,5 % au premier semestre en 2005 (perspective économiques en Afrique 2005-2006). La morosité des ménages pèse très lourdement sur ce secteur, de même que sur celui de la production du ciment dont le monopole est réservé aux cimenterie du Cameroun (CIMENCAM).

2 4BAD/OCDE (2005), « Cameroun » dans Perspectives économiques en Afrique 2005-2006, www.oecd.org/dev/publication , p.205.

En définitive, les entrepreneurs et industriels locaux sont confrontés à ce jour à la concurrence asiatique devenant de plus en plus agressive, ils doivent faire face d'une part à l'incapacité des autorités à lutter efficacement contre la contrebande et d'autre à la concurrence déloyale d'un secteur informel en réelle effervescence.

3.1.2.2.3 Un secteur des services très enclavé

Il apparaît très dynamique et sa contribution au PIB avoisine actuellement les 45 %. Le secteur des télécommunications y occupe une place prépondérante notamment avec la présence de l'unité Etatique CAMTEL et des deux principaux opérateurs privés MTN et Orange Cameroun ; le nombre d'abonnement a en effet depuis les quatre dernières années connu une nette amélioration (+ 53,7 % pour le mobile) bien que la qualité et la quantité des infrastructures demeurant insuffisante.

Ce secteur souffre en effet du même problème que celui du tourisme. Le Cameroun souvent appelé Afrique en miniature offre un potentiel touristique très important mais présente une faiblesse au niveau des développements des infrastructures.

Le secteur du transport quand à lui n'est pas en reste malgré l'évolution positive du secteur portuaire, la question du transport reste très contestée avec notamment le déclin de la compagnie aérienne nationale la CAMAIR dont la liquidation est annoncé pour le second semestre de l'année 2006 à cause d'importants problèmes financiers.

Le réseau ferroviaire qui est exploité depuis 1999 sous le régime de la concession par Camrail (groupe Belloré) s'étend sur environ 1200 Km et est principalement dédié au Fret. Il est le monopole principal de la société CAMRAIL et l'un des rares secteurs à bénéficier d'une subvention annuelle de 4 milliards de francs CFA25. Il affiche une activité « voyageur » structurellement déficitaire au profit du trafic routier.

Le réseau routier quand à lui s'étend sur près de 50 000 Km dont seulement 45 % jusqu'à lors bitumées, ils connaît de nombreux problèmes notamment la mauvaise qualité des routes, le caractère informel des activités de transport urbain et interurbain, les problèmes liés à la congestion notamment dans les grands métropole tels Douala et Yaoundé rendant ainsi l'entretien difficile.

A la lumière de l'évolution du monde des affaires et de l'histoire économique au Cameroun, il
en ressort un amer constat sur la mauvaise qualité de l'environnement des affaires eu égard à

2 5BAD/OCDE (2005), « Cameroun » dans Perspectives économiques en Afrique 2005-2006, www.oecd.org/dev/publication , p.208.

la présence à ce jour d'un secteur privé formel pourtant dynamique. En effet la forte puissance de l'Etat et la présence de nombreux clivages socioculturels et politiques tendent en effet à assurer d'une part l'installation et le maintient d'une administration trop lourde à laquelle s'ajoute les insécurités juridiques et judiciaires auxquelles doivent faire face les entreprises en particulier privées.

D'autre part la corruption est entrée dans les moeurs des dirigeants camerounais quelque soient leurs rang fonctionnel ou hiérarchique, la gangrène de cette corruption va de plus basse classe à la très haute institution administrative offrant ainsi à ce pays ayant pourtant démarré sur de très bonne bases de se classer selon transparency International au 137e rang sur 159 pays classés.

Fort est aussi à remarquer ici le caractère peu incitatif à l'activité privée en matière de création, de fiscalité d'entreprise et de respect des contrats, sans pour autant oublier les problèmes liés au « harcèlement fiscal dus à la prolifération des contrôles fiscaux et douanières arbitraires et abusifs.

En définitive, il faut cependant louer les quelques initiatives gouvernementales récentes dans le sens d'enrayer le climat de défiance qui semble persister entre l'administration et le milieu entrepreneurial ainsi que dans l'optique d'accroître la cohérence de l'action publique, notamment la prise en compte de la problématique du milieu des affaires dans le « programme national de gouvernance révisé » en cours d'élaboration sous l'égide du PNUD ainsi que la consultation du secteur privé de l'élaboration de la loi de finance.

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