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Nature et spécificités de l'entrepreneuriat camerounais

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par Guy Francis ZAMBO
Université de Marne-La-Vallée - Master professionnel AIGEME (Application Informatique à  la Gestion aux Etudes, au Multimédia et à  l?E-formation) option internet  2006
  

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4 SECTEUR INFORMEL CAMEROUNAIS

Entre illégitimité et illégalité, modernisme et traditionalisme, le secteur informel apparaît comme un élément intermédiaire non négligeable dans la sphère entrepreneuriale camerounaise. Source de revenue substantielle, recteur d'auto emploi et contributeur à la richesse nationale, le secteur informel camerounais à quelque peu dépassé le cadre de l'activité souvent définie négativement comme non officielle, non structurée, non capitaliste voir illégale et clandestine ; et revêt plutôt une autre facette en terme d'aide au développement et instrument au secours des couches défavorisées de la population. Ainsi par exemple, « la difficulté d'avoir un logement urbain décent a poussé la plupart des citadins qui ne disposent pas de moyens financier importants à s'adresser au secteur informel ; celui-ci est le seul à pouvoir leur proposer des mécanismes de production de l'habitat adapté, à leurs pouvoir d'achat et à leur savoir-faire. »43.

HERMANDEZ (1996) dans son essai de typologie de l'entreprise en Afrique subsaharienne place le secteur informel définie comme le secteur de l'économie populaire à côté des grandes entreprises reconnues par leur rôle déterminant dans l'économie nationale et des PME qui elles sont de taille plus limitée mais respectant à peu près les règles de l'économie officielle. Il en va ainsi de la reconnaissance du secteur informel comme un élément important dans le processus de développement mais aussi dans le sens de l'intégration d'une certaine classe dans la machine économique.

C'est dans cette optique qu'il convient de présenter ici les principes de base même du fonctionnement de ce secteur informel à travers son historique sa définition, ses caractéristiques ainsi que le rôle de celui-ci dans l'économie camerounaise (A) pour enfin à la lumière d'une étude empirique entrer dans le coeur même de ce secteur informel afin de découvrir quelles sont réellement les motivations et les objectifs visés de ses acteurs (B).

4.1 Le secteur informel : Approche descriptive

Le terme secteur « informel » tire ses origines d'une étude sur l'emploi urbain au Ghana présentée initialement en 1971 et publiée par Hart en 1973, mais cependant officialisé lors de la publication en 1972 d'un rapport du BIT sur l'emploi au Kenya dans le cadre du programme mondial de l'emploi44.

4 3Pettang.C., Vermande.p. et Zimmerman.M.(Vol 4, n° 31, 1995), « L'impact du secteur informel dans la production et l'habitat au Cameroun », Cah. Sci. Hum, p.883.

4 4Pour plus de clarté au sujet des origines du termes, voir les travaux de Philippe BARTHELEMY (n°7,1998), « Le secteur urbain informel dans les pays en développement : Revue de littérature », Revue Région et développement, p.1 ; ainsi que ceux de Richard WALKER (Mars 2006), « La formation en en secteur

Il est alors défini par SETHURAMAN (1976) Cameroun secteur composé d'entreprises employant moins de dix personnes, échappant à toute réglementation administrative et juridique, employant une main d'oeuvre familiale, appliquant des horaires souples, recourant à des sources informelles de crédit et fabricant des produits finalisés (par opposition à des produits intermédiaires). Les travailleurs de ces entreprises ont rarement accès à l'enseignement scolaire, utilisent peu d'énergie électrique et mènent les activités semi permanentes ».

Cette définition fera l'objet de controverses et de débat multiple, ainsi tout un panel de définitions sera apporté par divers auteurs compte tenu de critère multiple, rendant ainsi la compréhension en elle-même du terme assez difficile ; raison pour laquelle notre travail consistera en premier lieu de donner une définition à ce terme afin de pouvoir ensuite dégager son rôle et sa place dans l'économie camerounaise.

4.1.1 Comprendre le secteur informel : concept et définition

Que ce soit compte tenu des variables statistiques, des variables opérationnelles (légitimité et légalité de l'action) et du caractère de continuité de l'activité traditionnelle (Richard Walker, 2006) ou alors des critères « taille de la firme », « gestion des établissement » et « contribution des firmes à l'activité économique » (Philippe Barthélemy, 1998), une définition du secteur informel parait quelque peu difficile et soulève de multiples controverses.

Le secteur informel parait presque incontrôlable et difficilement quantifiable de sorte à pouvoir faire l'unanimité que ce soit en terme de définition théorique qu'en terme de projection à un contexte économique propre. A cet effet, « l'analyse du secteur informel ne peut pas être indistincte ou globale, mais demande à être différencié selon la nature des acteurs économiques qui le compose (taille, structure de gestion et emploi), selon les types d'activités productives mis en oeuvre (artisanat d'art, de production ou de service, artisanat urbaines ou artisanat rurales), selon le niveau de technologie requis en terme de production et de service (types d'outillage et d'équipements utilisés) et, finalement, selon les logiques de reproduction, de croissance ou de transition vers l'économie formelle développées par les unités de production informelles (UPI)45.

informel », Document de travail de l'AFD.

4 5Propos de la dernière enquête statistique INSEE/AFRISAT, recueillis dans STATECO (2005), « Méthodes statistiques et économiques pour le développement et la transition, n° 99.

Ainsi notre étude s'atèle à donner une définition du secteur informel en tenant compte des réalités vécu au Cameroun, pour ensuite déboucher sur l'analyse des acteurs en présence ainsi que de ses caractéristiques.

4.1.1.1 Qu'est ce que le secteur informel ?

Plusieurs données par SETHURAMAN en 1976 de donner une définition au terme « secteur informel », ils sont partis sur la base d'hypothèses et critères multiples qui cependant ses sont toutes présentées révélatrice de lacunes et ont fait sujet à controverse. A ce propos, notre étude partant sur l'hypothèse des motivations à la création des UPI, tentera une définition sur la base de deux critère à savoir : la taille de la structure et la gestion des établissements ou critère d'ordre juridique.

4.1.1.1.1 Approche en terme de taille de la structure

Théoriquement, cette approche considère comme appartenant au secteur informel les entreprises ayant un effectif inférieur à 5, 10 voire 20 personnes ; cependant il reste à constater un fait très claire de façon à ne pas confondre par exemple l'activité d'un « cireur de chaussure » à celle d'un cabinet d'avocat qui très rarement atteint le total de 10 employés. Ceci prouve dont le caractère arbitraire de ce critère de qualification.

D'autre part l'observation statistique de façon générale dans des pays en développement où les micro et petites entreprises informelles occupent une place importante en terme d'emploi et de contribution à la richesse nationale et le produit intérieure brut, permet de voir au secteur informel un sous-ensemble du secteur institutionnel des ménages en comptabilité nationale (Richard Walker, 2006). Ici, le secteur informel est constitué par des entreprises distinctes des sociétés et quasi-sociétés du fait que ne tenant pas un ensemble complet de comptes et ne constituent pas des personnes morales distinctes des ménages dont elles dépendent et par contre répondent à un certain nombre de critère notamment celui d'entreprises familiales ou de personnes travaillent de façon autonome parfois seules ou ayant recours à une aide familiale d'une part. D'autre part respectent le critère d'entreprises individuelles employant une ou plusieurs personnes ; ainsi les données de l'INS en 2005 placent le secteur informel camerounais en terme d'opportunités d'insertion économique devant le secteur public et le privé formel, reconnaissant par conséquent le rôle joué par ce dernier au niveau de la création d'emploi.

pour les personnes concernées »46 eu égard au caractère juridique lié à la gestion de ces unités de production.

4.1.1.1.2 Approche en terme de critère d'ordre juridique

« Aucune firme de 2 à 5 travailleur n'applique le salaire minimum au Niger, alors qu'un tiers environ le respecte en Algérie, en Jamaïque et au Swaziland et 94 % en Equateur. En revanche, les firmes informelles équatoriennes ne sont que 17 % à déclarer leurs employés à la sécurité sociale tandis que celles de Thaïlande accomplissent ces formalités à 53 % ». Cette conclusion tirée des travaux de Mead et Morisson (1996 a et 1996 b) sur un échantillon de sept pays en développement auprès des firmes de petites tailles (2 à 5 et 6 à 10 actif) montre à travers des tableaux récapitulatifs que ces firmes se comportent de façon diverse d'un pays à l'autre quand au respect des obligation fiscales, sociales et le droit du travail.47

Le rôle et l'importance du secteur informel dans une économie est très déterminant en matière de la rigueur des éléments d'ordre juridique régissant le fonctionnement de l'activité économique du pays, un ensemble de règles trop stricte aurait plutôt tendance à constituer un frein à l'émergence de petites unités de production et activités à caractère sociale, contribuant ainsi à une limitation de l'apport de ce secteur au développement tout entier du pays. Le secteur informel emploi au Cameroun environ 90,4 % des actifs occupés selon l'enquête de l'INS sur l'emploi et le secteur informel en 2005 ; il constitue par conséquent un important vecteur dans l'emploi notamment des jeunes sous scolarisé et de la population rurale. Ainsi le AGR et les AUS bénéficient d'un régime fiscal de base, réel, simplifié ou impôt libératoire tel que prévu dans la loi de finance promulguée en juillet 1994 et soumettant les très petites entreprises pour la plupart au paiement d'un impôt annuel dont le montant dépend du capital social pendant que les AGR et AUS sont soumises au paiement trimestriel d'un impôt libératoire inférieure ou égal à 5000 francs CFA en plus des droits de bail et de la carte de contribuable48.

A ce stade, notre réflexion épouse celle de walker R ( 2006) en terme de légitimité et légalité de l'action lorsqu'il suppose que la légalité situe les acteurs du secteur informel dans leur relation aux règles administratives, fiscale et sociale pendant que la légitimité définit la valeur sociale d'un acte relativement au degré d'adhésion de la société et en l'occurrence explique pourquoi les activités de ce secteur, à cause de leur utilité reconnue, sont plus que tolérées, même quand elles ne sont pas en conformité avec les règles instituées.

4 6INS (2005), Enquête sur l'emploi et le secteur informel au Cameroun en 2005, www.statistics-cameroon.org 4 7Richard WALKER (2006), La formation en secteur informel, Document de travail de l'AFD.

4 8BARTHELEMY P. (n° 7, 1998), «Le secteur informel urbain dans les pays en voie de développement: Une

revue de la littérature», Revue Région et Développement, p.6.

Il en ressort donc de ces analyses que le secteur informel peut être défini par rapport à un critère de taille ou en référence à un critère juridique ou mieux encore compte tenu de ces deux critère pris ensemble ; de ce fait il désignerait l'ensemble des « activités se développant spontanément en milieu urbain, permettant d'absorber une partie de la main d'oeuvre provenant des migrations rurales, et n'obéissant pas aux règles formelles de l'économie du travail, à savoir la comptabilité, le droit du travail, etc. ». (Michel Graud, 1991).

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard