WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution des groupements féminins au développement de la commune rurale de Tounouga/ Gaya au Niger

( Télécharger le fichier original )
par Mahamadou HALIROU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise en sociologie 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 1 cadre méthodologique de l'étude

I.1 justification du choix de thème et du terrain d'étude

Le choix de notre thème d'étude a été fait lors d'un séjour dans la commune rurale de Tounouga. Nous avons participé à un programme de recherche action dénommé «Analyse des structures et organisations de bases et leur mode de fonctionnement dans le département de Gaya»

Il s'agit d'un programme financé par la DDC (Direction du Développement et de la Coopération) et conduite par le Centre de Recherche Action par la Médiation Sociale (CRAMS). C'est un programme qui vise à accompagner les communes du département de Gaya pour leur assurer la maîtrise des ouvrages de manière pertinente et redevable, d'oeuvrer pour l'émergence d'une conscience citoyenne qui permet une participation équitable des différents acteurs et actrices à la construction communale. A cet effet j'ai bénéficié d'un stage de 2,5 mois. Au cours de ce stage j'ai parcouru trois communes à savoir : Kara-kara, Tenda et Tounouga. L'étude a commencé avec une revue documentaire, puis la formation des stagiaires, ensuite le test des outils de collecte des données à travers l'enquête collective et enfin les enquêtes individuelles dans les communes du département de Gaya. Après chaque site, une rencontre est organisée afin de faire les points thématique et méthodologique avec l'ensemble de l'équipe.

Cette l'étude nous a permis de voir l'arène associative de la commune, son mode de fonctionnement. Ainsi au vue de la place qu'occupe la femme en milieu social Nigérien en général et dans les structures et associations de Tounouga en particulier, et vue l'importance de la femme pour la question du développement, notre attention a été attirée par les groupements féminins.

Le besoin de formation en Activité Génératrice de Revenue dans les villages de la commune rurale de Tounouga, constitue aussi une des raisons du choix de ce sujet.

1.2 Cadre théorique

1.2.1 La revue critique de la littérature

Selon Chambers (1990 :512), il ne peut y avoir de développement dans un pays si la femme continue à être dominée par l'homme.

Pour Chambers, la femme rurale a été marginalisée bien qu'elle joue un rôle dans la société à travers les gros efforts qu'elle fournit.

Ainsi, écrit- il, « une distorsion assez généralisée joue en défaveur de la technologie et des besoins fantômes de la campagne. On a négligé les cultures potagères qu'elles pratiquent qui sont des sources de revenu modeste. De même, elles fournissent de gros efforts et peinent trop dans la transformation des aliments (manioc, mil...) ; rares sont les ingénieurs et les scientifiques qui ont consacré une attention à ces femmes. »

Chambers continue en disant que « la distorsion pro-masculine et anti féministe apparaît aussi au niveau du labourage effectué en général par les hommes, qui a attiré plus l'attention que le désherbage ou le repiquage exécutés par les femmes. De même les cultures de traite dont l'homme bénéficie attirent plus d'intérêt de la recherche que les cultures de subsistances exécutées par les femmes. »

Charbit2(*) souligne que « la mondialisation qui caractérise la période contemporaine peut apparaître comme un atout pour ces femmes confrontées à une misère croissante. En fait, ni cette globalisation, ni les stratégies de développement conduites par les pays du Sud, ni les projets encouragés par les instances internationales ne prennent réellement en compte les femmes et leurs besoins. Celles-ci sont pourtant un atout majeur, indispensable pour l'avenir de ces pays. »

En prenant l'exemple du Sénégal ou les hommes croient que les femmes sont incapables de faire certains travaux, Chambers affirme que « partout ce sont elles qui effectuent les travaux les plus pénibles et leur journée de travail est souvent plus longue que celle des hommes, et pourtant elles gagnent moins qu'eux ».

Le même auteur soutient que les femmes ont une connaissance approfondie de l'environnement. Il s'appuie sur l'exemple des chercheurs Heinz et Maguire qui affirment «  qu'une femme Ko bochiman possédant le savoir moyen d'un adulte était capable de reconnaître, d'identifier et nommer 206 plantes sur 211 en dépit des effets sur les spécimens d'une sévère sécheresse ».

Ainsi la femme peut apporter son soutien sur le plan sanitaire, car la connaissance des plantes permet aux femmes de devenir des véritables guérisseuses traditionnelles.

Selon le Fonds mondial pour l'alimentation (FAO 2005), « la situation des femmes rurales est très complexe. Elles se trouvent confronter à un certain nombre de problèmes qui freinent leur épanouissement. Ces problèmes sont d'abord d'ordre juridique. Elles ne sont pas reconnues en tant que personnes majeures, égales quant à leurs droits de citoyennes, capables d'ester en justice... Ensuite, sur le plan économique, le droit à l'héritage, la capacité à poser des actes commerciaux, l'accès à la terre en tant que propriétaire, l'accès aux sources de financement, aux institutions bancaires et aux crédits ne leurs sont pas facilités. Puis, en ce qui concerne l'emploi, les hommes fournissent moins d'heure de travail que les femmes par an. Elles sont préférentiellement employées sous des contrats de travail temporaires dans les usines, et ce, pour une rémunération inférieur de 30 à 40% par rapport à l'homme. »

Enfin, par rapport à l'épargne et au crédit, les programmes de subvention aux crédits et de garantie des prêt profitent aux agriculteurs. Les femmes sans terre et sans garantie sont tenues à l'écart, alors qu'il est reconnu qu'elles sont plus crédibles dans le respect des contrats de remboursement que les hommes qui le plus souvent n'honorent pas ces charges.

Tout ceci traduit véritablement les principaux obstacles qui freinent l'émergence socio-économique des femmes du monde en général et celles du milieu nigérien en particulier.

En ce qui concerne la vulgarisation, elle ne sert pas aussi bien les agricultrices que les agriculteurs alors que celles-ci jouent un rôle capital dans la production des cultures vivrières et la transformation des produits, le stockage et la commercialisation.

Selon toujours le FAO la représentation des femmes vulgarisatrices au niveau du personnel de terrain est insignifiant : 7% dans l'ensemble du monde rural.

Cette disparité se remarque aussi dans les organisations paysannes et les coopératives. De ce fait, la pauvreté rurale s'accentue dans les familles, ce sont les femmes qui en paient le plus lourd tribut aux sécheresses, aux creux saisonniers, ajustement dans la consommation des ressources, surcroit de travail, dénuement et abandon. Plusieurs études dans la sous région et au Niger en particulier ont montré l'impact de la pratique d'une activité génératrice de revenue sur le statut de la femme.

Dans leur mémoire de fin d'étude, Françoise, Mariama et Yvonne(1994) ont cherché à comprendre si l'association traditionnelle de Bama(Burkina Faso) est en mesure de réaliser la promotion du groupe au sien de leur communauté.

Comme tout travail de recherche, elles ont utilisé la démarche qualitative et sont parvenues à conclure que cette association permet effectivement le maintien des rapports qui se manifestent par la solidarité entre les membres de la communauté de Bama, mais surtout, elle contribue également à la croissance de la production agricole.

Cette étude n'a pas concerné notre pays bien que les réalités économiques convergent mais, les cultures diffèrent. En plus cette étude contient des irrégularités, par exemples la méthode n'a pas été rigoureuse car l'étude n'est pas fondée sur des hypothèses qui sont très importantes pour la conduite d'un travail scientifique.

Dans la même perceptive, Saadatou (1995) a mené une recherche sur les foyers féminins afin de comprendre si ces foyers féminins en tant que structure et une stratégie pour l'auto développement de la femme peuvent répondre à ces besoins.

Comme tout travail de recherche, Tamo fonda trois hypothèses selon les quelles :

ü Le foyer féminin lutte contre la pauvreté en assurent à celles-ci un revenu, une meilleure condition sanitaire et une indépendance économique vis-à-vis des parents en général et des maris en particulier ;

ü Le foyer est une stratégie de la politique de l'éducation pour tous ;

ü Le foyer assure l'instruction et la formation de la femme, conditions indispensables pour amorcer tout développement.

Pour vérifier ces hypothèses, Tamo adopta deux démarches : qualitative et quantitative et parvient à confirmer que le foyer féminin est une stratégie pour l'éducation pour tous car il assure l'alphabétisation pur de celles qui n'ont pas été scolarisées.

Cependant Tamo ne peut pas échapper aux critiques. En effet, son étude n'a concerné qu'un seul foyer et de surcroit en milieu urbain. Par conséquent, ça ne peut pas être général surtout s'il s'agit du milieu rural ou le poids socio culturel et religieux pèse le plus sur les femmes rurales que celles du milieu urbain

Fati(2007) a cherché l'impact des activités génératrices de revenus sur le statut socio-économique de la femme sur la problématique suivante : les activités génératrices de revenus, permettent-elles réellement d'améliorer le statut socio économique de la femme ?

Cette recherche est conduite sur trois hypothèses dont :

ü les AGR permettent aux femmes du GF sourantey d'améliorer leur capacité financière à travers les activités telles que : l'embouche, le petit commerce... ;

ü L'amélioration et le renforcement des capacités financières des femmes du GF sourantey permettent à celles-ci d'être financièrement moins dépendantes vis-à-vis de leur mari ou de leur conjoint  en ce sens qu'elles participent dans la prise en charge de certaines dépenses sociales, du ménage telles que les cérémonies de mariage de baptêmes... sans recourir au chef de ménage ou de famille.

ü L'indépendance financière des femmes du GF sourantey vis-à-vis de leurs maris ou de leur conjoint constitue une source de respect et de considérations sociales, en particulier au sein de leurs foyers ou elles sont mieux écoutées du fait notamment de leur apport financier.

Pour vérifier ces hypothèses, deux démarches, qualitative et quantitative ont été utilisées.

Elle parvient aux résultats selon lesquels le GF donne une autonomie financière aux femmes du groupement. Ceci leur permet d'être indépendantes en ce qui concerne les dépenses sociales comme les mariages, les baptêmes..., cette indépendance financière contribue aussi à la considération vis-à-vis de leur mari.

Cependant l'étude de Fati s'est limitée uniquement sur un seul groupement et d'un milieu urbain notamment Niamey la capitale.

En plus il faut vivre avec les femmes la pendant longtemps pour en connaître la réalité car les femmes la peuvent dire ce qui n'est pas vrais, en ce qui concerne l'étude de Melle Hassane, elle a été brève.

Fatouma(2005), a cherché à comprendre si les activités de l'ONG ASEFER ont amené une amélioration des conditions de vie de la femme rurale de Sinakoira , sur deux hypothèses :

ü L'amélioration des conditions socio-économiques des femmes est liée à l'apport économique de l'ASEFER à ces femmes.

ü L'amélioration des conditions socio-économiques des femmes de Sinakoira est déterminée par leur niveau d'instruction.

Comme résultat, Fatouma est arrivée à travers une démarche combinée : qualitative et quantitative à confirmer l'hypothèse selon laquelle l'ONG ASEFER a contribué à l'essor économique des femmes de Sinakoira en leur allégeant leurs taches domestiques à travers les réalisations suivantes : le moulin, le château d'eau, le micro crédit.

En ce qui concerne l'alimentation, 100% des femmes ont affirmé que l'ASEFER leur a permis, d'améliorer leur menu et de manger à satiété, sur le plan sanitaire, 100% ont affirmé que l'ASEFER a créé les conditions en construisant un centre sanitaire comportant une maternité pour qu'elles aient accès aux soins. Ceci étant que l'ONG ASEFER a amélioré les conditions des femmes. L'hypothèse 2 a aussi été confirmée car l'ONG a eu du mal à atteindre ces objectifs avec les femmes non instruites.

Les principaux résultats de cette étude sont basés sur une interprétation de données issues de 15 femmes de l'échantillon, cela peut ne pas donner des informations fiables sur le sujet.

Les travaux des différents auteurs nous ont permis de comprendre les inégalités qui existaient et qui continuent à exister entre l'homme et la femme sur le plan socio économique et politique dans certains pays en particulier dans le milieu rural nigérien. Cette revue nous aussi permis de comprendre que ces inégalités sont relatives au statut socio économique de la femme, ce qui à mobiliser plusieurs acteurs en vue de renverser ces inégalité pour un développement durable. Cependant aucun ouvrage lu ne met en relation les groupements féminins et la liberté des femmes de la commune rurale de Tounouga.

La problématique de cette étude consiste à jeter un regard sur les groupements afin de voir s'ils peuvent contribuer à l'amélioration des conditions de vie de la femme dans la commune rurale de Tounouga pour un développement.

* 2 Yves Charbit (dir) coll.les études de la documentation française : « le monde en développement, démographie et enjeux socio-économique »

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard