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La question technologique à  la genèse du discours éthique de Hans Jonas. Une lecture du principe responsabilité

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par Bertin NKENGELE
Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius de Kimwenza en RDC - Bachelier en philosophie 2013
  

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2.4.7. 1.2. LA CRISE ÉCOLOGIQUE : UNE RÉALITÉ

Dans les lignes précédentes, il a été question de montrer dans quelle mesure la nature de l'agir humain s'est transformée. Non seulement la nature est devenue objet de la technique, mais aussi l'homme. L'homme, par sa technique, maîtrise la nature et par son savoir, il se maîtrise lui-même et veut devenir un petit dieu. Nous partirons, pour ce point, de la métaphore de la grenouille dans la marmite d'Al Gore pour pouvoir déboucher sur les signes de la crise écologique. Cette métaphore montre en fait combien les dégradations écologiques sont lentes et notre responsabilité de sauver la planète y est mise en vedette.

2.4.8. 1.2.1. La métaphore de la grenouille dans la marmite d'Al Gore

Imaginer une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. La marmite est déposée sur le feu et le thermostat tourné de Off à On. L'eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager. Le thermostat est maintenant réglé à sept et la température continue à monter. L'eau est maintenant chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant. L'eau est cette fois vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela très désagréable et s'affaiblit davantage. La température prend de l'ascenseur jusqu'à tel enseigne que la grenouille va finir par cuire et mourir. Si la même grenouille avait été plongée dans l'eau chaude, elle aurait immédiatement donné le coup de pattes adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite. Il faut sauver la grenouille avant que l'eau ne devienne chaude.35(*)

La figure de la grenouille utilisée par Al Gore dans son documentaire représente, à notre avis, l'homme menacé par le réchauffement planétaire. La crise écologique s'avère une réalité pour Al Gore. Elle exige plus de vigilance, dans la mesure où les dégradations écologiques sont lentes et progressives. Notre action faite ici et maintenant même si elle est la mieux intentionnée qui puisse exister aura certes des répercussions, même pas brusquement, mais progressivement sur notre environnement. Il se trouve aussi derrière cette métaphore l'idée de protection des générations futures, car ce sont nos enfants probablement qui payeront les prix des plaies infligées par nous à la nature.

2.4.9. 1.2.2. Les signes de la crise écologique

Bien sûr nous pouvons dire que le changement est lent, mais il y a déjà eu des catastrophes naturelles dues au mauvais usage des moyens technologiques. Signalons quelques-unes :

On pourra se rappeler ici les grandes catastrophes ayant atteint l'environnement proche des grandes industries : Seveso en Italie, la dioxine en 1977 ; les explosions nucléaires à Three Miles Island aux États-Unis (1979), les conséquences de l'événement Tchernobyl en 1986 (...). En fin parmi les grands désastres écologiques, on peut encore citer la destruction massive de la forêt équatoriale (...).36(*)

Outre les cas signalés, il faut aussi ajouter les inondations qui ont lieu régulièrement en Occident et dans beaucoup d'autres villes du monde. Ces inondations sont sans doute dues à la fonte des glaces dans les mers. C'est cette fonte de glaces qui provoque le débordement des eaux et est à son tour due au réchauffement climatique dont les causes seront signalées plus loin.

Beaucoup de penseurs ont toujours cru que les choses en soi sont bonnes et ne posent pas de problèmes. Le mal va alors, comme l'avons déjà signalé plus haut, se situer dans l'usage que l'on fait de la chose. Prenons ici l'exemple du couteau. Le couteau en soi est bon, car il nous aide dans bien des choses. Mais il devient mauvais lorsqu'il sert à l'extermination d'une espèce, d'un groupe de gens. Il en est de même avec la technologie. Celle-ci a fait des merveilles, à permis à l'humanité de se réaliser dans plusieurs domaines, à rendre le monde un village planétaire. Cependant, les promesses de la technologie sont devenues une menace pour l'humanité. Ceci est une question d'ambivalence des effets technologiques.37(*) L'homme puise du pétrole pour son énergie, pour sa circulation ou son déplacement avec l'automobile bien entendu , le consomme sans inquiétude et produit par conséquent du gaz carbonique (CO2), qui se trouvant de manière excessive dans l'atmosphère, nuit à sa santé.38(*)

Il convient de signaler qu'à l'heure actuelle plus de 43% de la surface de la planète se trouve désertifiés et rien ne peut y être produit. On assiste à une diminution considérable des terres fertiles et à la disparition de beaucoup d'espèces animales. La faune est tellement détruite que beaucoup d'espèces animales sont en voie de disparition ou éteintes pour du bon. Le réchauffement planétaire a conduit non seulement à l'évaporation de la terre cause de la désertification d'une grande partie du monde , mais aussi à l'évaporation exagérée des eaux de mers susceptibles d'entrainer des précipitations abondantes qui sont cause d'inondations enregistrées dans plusieurs parties du monde. Les forêts, n'en parlons pas, sont irrémédiablement détruites à plus de 70%. Nos forêts connaissent presque chaque année un déboisement excessif. Les forêts sont une source intarissable et très importante de l'oxygène. Le manque de forêts conduit à l'appauvrissement en oxygène dans l'atmosphère.39(*)

Pour Hans Jonas, c'est à cause de la recherche accrue des moyens de subsistance en abondance que les forêts sont détruites, qu'il y a des érosions, qu'il y a changement du climat.40(*)

Nul ne peut ignorer ce que c'est l' «effet de serre». La question d'effet de serre est aussi d'actualité que celles évoquées plus haut. En fait, il s'agit d'un phénomène normal permettant une protection de la planète. Concrètement, ce sont des gaz naturels qui font en sorte que la chaleur produite par le soleil ne retourne dans l'atmosphère. Cependant, l'augmentation du gaz carbonique (CO2) issu des émissions industrielles et automobiles, des incendies de savanes et de forêts, fait de l' « effet de serre » une source d'inquiétude. La présence pléthorique de gaz à « effet de serre » dans l'atmosphère conduit à la destruction de la couche d'ozone. Et celle-ci, suite à un trou, va faire passer les ultra-violets. Ceci a des conséquences multiples dans la vie de tout vivant. Le monde humain sera exposé à une forte multiplication du taux de cancers de la peau.41(*)

La question qu'il faut enfin se poser et que Hans Jonas s'est déjà posée est celle de savoir « comment la nature réagira-t-elle à cette attaque intensifiée »42(*) ? A cette question, Jonas avait déjà fait voir que « (...) la terre qui montre déjà aujourd'hui des signes de surcharge ne pourra probablement pas supporter une telle agression démultipliée »43(*). La thèse selon laquelle la nature est menacée cesse d'être un mythe ou une légende, mais devient une réalité. Car les réactions de la terre deviennent de plus en plus visibles. Ces réactions sont issues d'une surcharge d'attaques non supportées, laquelle est due à la prolifération exorbitante des hommes sur la terre, aux pollutions industrielles et automobiles. Le problème démographique est très important, surtout pour le continent noir. Plus les gens deviennent nombreux, plus il faut chercher la nourriture en abondance, plus il faut encore construire un nombre considérable d'habitat. L'homme, par sa technique, demeure, in summa, le premier responsable des dégâts causés à la nature tant humaine qu'extrahumaine.

* 35 Cf. Al GORE, Une vérité qui dérange (documentaire). Lire aussi B. MUHIGIRWA, « mot d'ouverture » in Capitalisme en procès : Approches économique, sociale et philosophique, actes de journées philosophique de Kimwenza, 2012, pp. 10-11.

* 36 D. JACQUEMIN, Écologie, éthique et création, p. 48.

* 37 Cf. J. MBUNGU Mutu, Éthique écologique et le principe de la responsabilité, p. 60.

* 38 Cf. D. JACQUEMIN, Op. Cit., p. 32. Lire aussi H. JONAS, Le Principe responsabilité, p. 253.

* 39 Cf. D. JACQUEMIN, Op. Cit., p. 49.

* 40 Cf. H., JONAS, Le Principe responsabilité, p. 252.

* 41 Cf. D. JACQUEMIN, Op. Cit., pp. 50-51.

* 42 H., JONAS, Le Principe responsabilité, p. 250.

* 43 Ibid., p. 244.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand