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Risques sanitaires et environnementaux liés au rejet des eaux usées au quartier Ngoa Ekellé à  Yaoundé au Cameroun

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par Paul Inès FEUDJEU DEFO
Ecole d'infirmiers, des techniciens médico- sanitaires et du génie sanitaire de Yaoundé - Technicien du génie sanitaire 2012
  

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INTRODUCTION GÉNERALE

La santé est un enjeu particulièrement sensible dans la mesure où un grand nombre de maladies infectieuses est véhiculé par l'eau, avec des conséquences désastreuses sur la vie humaine. Les besoins mondiaux en services d'assainissement de base (l'alimentation en eau potable, l'élimination des excréta et des eaux usées) ont beaucoup augmenté du fait de l'explosion démographique et des attentes de la population. L'urbanisation des villes constitue la conséquence d'une dynamique urbaine accélérée sous-tendue par les migrations incontrôlées, le coût élevé des terrains viabilisés et du logement, l'insuffisance de l'offre de logement et l'absence ou l'insuffisance de l'implication des schémas d'urbanisme (REPCI, 2006). Ces zones urbaines présentent alors des difficultés vis-à-vis de la planification des réseaux d'assainissement des eaux usées et pluviales. On observe comme conséquence directe le rejet des EU dans les rigoles, les cours d'eau et la nature, ce qui représente ainsi un risque de maladie pour les populations et de pollution pour l'environnement. Par ailleurs, une ville type rejette un volume d'eaux usées équivalent d'environ 60 à 80% de l'ensemble de ses besoins journaliers en eau, le reste étant utilisé pour le lavage des voitures, et l'arrosage des jardins, Tout cela a conduit les Nations Unies à l'instauration de la Décennie Internationale de l'eau potable et de l'assainissement de 1981 à 1990 (FRANCEYS, PICKFORD, REED, OMS, 1995). Puis, en 1992 à la conférence de Rio de Janeiro dans le cadre de l'OMD 7e objectif, cible 10 où elles se sont fixées dans leur stratégie de lutte, de réduire entre 1990 et 2015 la proportion de personnes n'ayant pas accès à un approvisionnement en eau potable et à un assainissement de base, bref à un développement durable.

Les ministres de la santé et de l'environnement de 53 pays africains ont signé la Déclaration de Libreville dans laquelle ils s'allient pour réduire la mortalité causée par les risques environnementaux en Afrique. A Yaoundé, le comblement élevé des zones humides et la stagnation des eaux usées dans les espaces vides, la chaussée et les drains témoignent du dysfonctionnement des systèmes d'assainissement des déchets solides et liquides et de la difficulté à préserver le bien être des populations.

Face à cette situation, nous avons jugé opportun de mener une étude

exploratoire portant sur « Les risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé ».

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 15

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Pour ce faire, nous avons structuré notre travail en cinq chapitres tels qu'énoncés dans la table des matières :

I- Problématique

II- Méthodologie

III- Présentation des résultats

IV- Analyse et discussion

V- Conclusion et suggestions

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

1.1 CONTEXTE DU PROBLEME

Les villes, moteurs de la croissance économique, jouent un rôle fondamental dans la mondialisation aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. L'ampleur des phénomènes urbains tels que l'exode rural, l'organisation et l'occupation des espaces est inégale selon les régions du monde. Ceci favorise ainsi une forte urbanisation qui progresse beaucoup plus rapidement dans les pays en voie de développement. Les progrès en matière d'assainissement ne touchent généralement pas les pauvres ni ceux qui vivent en zone rurale, révèle le dernier rapport des Nations Unies sur les OMD publié en juillet 2011 qui souligne que plus de 2,6 milliards de personnes n'ont toujours pas de toilettes ou autres formes d'assainissement amélioré. L'eau, ressource naturelle indispensable à la vie, est devenue de manière directe ou indirecte, la première cause de mortalité et de maladie dans les villes du monde. Les stocks d'eau sur Terre devraient être capables de se renouveler naturellement, mais malheureusement, certaines activités de l'homme (les usages domestiques, l'industrie ou l'agriculture) polluent gravement les cours d'eaux et nappes phréatiques, sources d'eau potable. Cette situation est due à l'inégalité dans la répartition des ressources en eau associée à la dégradation de la qualité de celle-ci engendrant de ce fait de grands problèmes de santé.

De manière générale, l'Homme mange et boit environ 80% de ses maladies et, dans les pays en développement, 80 % des maladies sont dues à l'eau. Selon l'OMS 1,6 million d'enfants (21% de mortalité infantile) meurent chaque année en raison de l'insalubrité de l'eau, de l'absence de services d'assainissement de base et du manque d'hygiène. Deux décennies après la Conférence des Nations Unies sur le développement durable tenu à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992, le monde s'efforce toujours d'atteindre les ambitieux objectifs qui ont été fixés. Selon les estimations, 1,5 milliard de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable et quelque 2,5 milliards n'ont pas accès à des services d'assainissement. Aussi, près d'un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles, chiffre qui devrait doubler au cours des 30 prochaines années. En 2006, les maladies diarrhéiques et la malaria ont fait respectivement 1,5 million et 1,3 million de morts. (UN-Water/WWAP, 2006). En 2002, environ 2,6 milliards de personnes manquent d'un système d'assainissement adéquat et 80% de ces personnes vivent en Afrique subsaharienne et en Asie du sud-est. Cet état des choses est amplifié par la pauvreté qui est un frein majeur à l'accès à des services d'assainissement adéquat. En effet, deux personnes sur trois qui n'ont pas accès à l'eau potable survivent avec moins de deux dollars par jour. Réduire la vulnérabilité de ces populations en

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

leur donnant un meilleur accès aux services d'eau et d'assainissement constitue donc un facteur de lutte contre la pauvreté et de réduction des maladies hydriques (6). L'approvisionnement en eau pour l'agriculture étant parfois insuffisant dans plusieurs régions du globe, la réutilisation des eaux usées non traitées dans l'irrigation pose de sérieux risques pour la santé car ces eaux usées non traitées représentent un facteur véhiculant des microorganismes pathogènes et des substances chimiques dangereuses pour l'organisme humain et pour la nature toute entière.

Quelques statistiques ont été publiées afin d'étayer l'impact d'une mauvaise gestion des eaux usées à l'échelle mondiale. Ainsi, les eaux usées causent :

4 milliards de cas de diarrhée /an ;

2.2 millions de morts, surtout les enfants de moins de 5 ans ;

10% d'infections par des vers intestinaux dans les pays en voie de

développement ;

6 millions de personnes aveugles à cause du trachome, 500 millions à

risques ;

200 millions de personnes infectées par la schistosomiase (7).

En Europe,

25% des cours d'eau d'Europe occidentale et méridionale sont pollués à un niveau extrême.

En France,

Le volume d'eau usée produit étant de 150l/pers/jr, le préjudice écologique causé par leur rejet dans la nature est désormais puni par la loi, et d'après le, principe pollueur-payeur, les pollueurs doivent s'acquitter de la réparation des dommages à l'environnement à la hauteur du préjudice.

En Guyane,

Les principales causes du développement des maladies hydriques sont dues à l'absence de circuit d'eau potable et d'assainissement efficace et particulièrement dans les communes isolées. En effet, le réseau de collecte et d'assainissement collectif ou individuel fait défaut et de plus, il y a un fort ancrage des pratiques liées aux fleuves. La vaisselle, la lessive, les bains, le rejet des eaux usées, l'approvisionnement en eau de boisson, pratiquement tous les besoins hygiéniques sont réalisés dans les fleuves. Selon le SDAGE 2000, 21 % de la population ne disposerait pas de système d'assainissement et rejetterait les eaux usées

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

directement dans le milieu naturel. En 1996, 17 cas de fièvre typhoïde, maladie causée par les bactéries Salmonella typhi ont été déclarés sur le Maroni.

En Asie,

En Asie du Sud, la couverture de l'assainissement pour les 40% des ménages les plus pauvres n'a guère augmenté de 1995 à 2008. Entre 1953 et 1960 à MINAMATA au japon, 111 personnes sont mortes ou ont été gravement intoxiquées à la suite de l'absorption de poissons, mollusques et crustacés renfermant des taux élevés de mercure organique. Ensuite a suivi la maladie d'ITAI-ITAI ou OUCH-OUCH, résultant d'une contamination par le cadmium. La contamination chimique de l'eau peut aussi être naturelle. Ainsi, d'après une enquête menée par le British Geological Surveyl en 2001, la contamination de la nappe phréatique par l'arsenic contenu dans la roche de fond du bassin du Brahmapoutre au Bangladesh met en péril la vie de près de 75 millions de personnes. Depuis, l'idée d'une intoxication chronique causée par les métaux lourds a pris naissance chez les écotoxicologues et les toxicologues.(12)

En Amérique,

A Yakima aux Etats Unis, 14 familles ont eu une intoxication alimentaire en consommant des oeufs contaminés par un fongicide mercuriel.

En Afrique,

En Afrique au Sud du Sahara, l'une des dernières régions à s'urbaniser, la question d'urbanisation est beaucoup plus préoccupante. En effet, bien que modeste (34%), par rapport à celle des pays d'Europe et d'Amérique (74%), l'urbanisation se fait à un rythme accéléré sans commune mesure (REPCI, 2006). Selon un rapport du PNUD, 63% de la population africaine n'a pas accès aux installations sanitaires de base. De plus, seules 10% des eaux usées sont traitées avant leur retour en milieu naturel. Ainsi, un Africain sur deux souffre d'une maladie hydrique dont 90% sont les enfants de moins de 5 ans (WASTE, 2006).

Selon une étude du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) publiée en mars 2011, environ 51 millions de personnes en République démocratique du Congo (RDC), soit les trois quarts de la population, n'ont pas accès à de l'eau potable, même si le pays détient plus de la moitié des réserves d'eau d'Afrique. Les conflits, la dégradation de l'environnement, l'urbanisation et

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le manque d'investissements dans les infrastructures ont gravement affecté la disponibilité en eau potable.

De nombreux cas de décès ont été signalés à Lagos, Port Harcourt et à Kaduna au Nigéria dues à la pollution industrielle autour de quelques usines de fabrication de produits chimiques qui ont accidentellement déversés des produits toxiques dans les eaux de surface se trouvant à leur proximité (10).

Au Maroc,

Le volume annuel des eaux usées a presque triplé au cours des trois dernières décennies. Il est passé de 48 à 500 millions de m3 de 1960 à 1999 et il est prévu atteindre près de 900 millions de m3 en l'an 2020 (12).Il existe à peu près 63 stations d'épuration dans le pays et la plupart semble ne pas fonctionner ou fonctionne très mal. En conséquence, les eaux usées sont déversées directement soit dans les lits des rivières soit dans la mer et causent d'énormes problèmes sanitaires et écologiques. Leur épuration est faible en raison de l'état de délabrement des infrastructures de traitement. Ainsi, pour subvenir à ses besoins, il utilise les eaux usées brutes dans l'irrigation en tant que ressources supplémentaires en eau. Ceci constitue un facteur à retombées néfastes sur l'état sanitaire de la population et de l'environnement non seulement de la zone d'épandage mais aussi dans les villes toutes entières.

Au Cameroun,

Le Cameroun, pays par excellence de destination de flux migratoires, n'échappe pas au phénomène urbain. L'exode rural et la forte croissance démographique ont fortement réduit les moyens d'intervention de l'Etat et des collectivités locales. Ce qui a entraîné sans doute la dégradation de l'environnement urbain, l'inefficacité des systèmes d'assainissements, l'accroissement des bidonvilles, le manque et l'insuffisance des équipements, l'insalubrité, le manque d'hygiène publique et l'inadéquation des outils de planifications. D'après la loi N° 98/005 du 14 avril 1998, portant régime de l'eau, dans son article 4 alinéa 1, il est interdit les déversements, l'écoulement, le rejet, l'infiltration, l'enfouissement, et les dépôts directs ou indirects dans les eaux de toute matière solide, liquide ou gazeuse et en particulier, les déchets industriels, agricoles et atomiques susceptibles : d'altérer la qualité des eaux, de porter atteinte à la santé publique ainsi qu'à la faune, la flore aquatique ou sous-marine et de mettre en cause le développement économique et touristique des régions. Selon les chiffres officiels de 2006, la population ayant accès à des services basiques d'assainissement est estimée à 58 % en milieu urbain et 42 % en milieu rural. Le

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

sous-secteur est caractérisé par une quasi absence de réseaux collectifs en dehors de l'assainissement pluvial. L'assainissement urbain étant du ressort des municipalités, ces dernières ne disposent pas de ressources techniques et financières suffisantes pour assurer leur mission. (11)En effet, si l'on voulait réaliser l'assainissement intégral de toutes les eaux usées urbaines industrielles, le coût annuel probable serait de cent (100) milliards de FCFA. (10) La pollution ici est causée par les effluents domestiques, les huiles et graisses des garages et stations d'essence, les déchets hospitaliers, les eaux de vidange et les rejets industriels. L'actualité ces trois dernières années a été considérablement émaillée sur le plan sanitaire par l'épidémie de choléra qui est l'une des conséquences du manque d'hygiène et d'assainissement de base. En effet, en 2004, elle avait entraîné le décès de plusieurs victimes à Douala. En 2009, venait le tour des régions du Nord et de l'Extrême-Nord. L'épidémie qui frappe neuf (9) régions du Cameroun sur dix (10) depuis 2010 est la plus grave de ces 10 dernières années. Il y a donc lieu de s'interroger sur les actions à mener pour maîtriser les facteurs de propagation.

Dans les villes de MBANJOCK et NKOTENG, les sucreries déversent leurs déchets dans le fleuve Sanaga sans traitement préalable. (10) Les eaux usées produites à Yaoundé se déversent dans le Mfoundi qui à son tour se jette dans la Mefou, puis à quarante (40) kilomètres en aval dans le Nyong à Akomnyada d'où est captée l'eau qui est consommée à Yaoundé. La question de savoir si la Sanaga pourra être adaptée pour le nouveau lieu de captage de la CDE est d'actualité au regard des multiples pollutions auxquelles elle pourrait être sujette à l'instar du barrage hydroélectrique et des plantations agricoles.

La tannerie de Ngaoundéré, les Brasseries de Yaoundé, Bafoussam et Douala évacuent également leurs rejets dans les cours d'eau alors que ces derniers constituent pour certaines populations la seule source de ravitaillement en eau de boisson.

A Yaoundé, la croissance démographique spectaculaire et quasi-exponentielle avec des taux de croissance proches du double de la moyenne mondiale : de 3,5 à 6,2% entre 1977 et 2001, exige un approvisionnement en eau et un assainissement efficace. La problématique de l'assainissement des eaux usées, telle qu'elle se pose avec acuité dans la ville de Yaoundé, nécessite que des solutions adaptées soient prises. Le comblement élevé des zones humides et la stagnation des eaux usées dans les espaces vides, la chaussée et les drains témoignent du dysfonctionnement des systèmes d'assainissement des déchets solides et liquides et de la difficulté à préserver le bien être des populations. Cette situation est tout aussi alarmante au quartier Ngoa Ekellé où chaque ménage gère

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

selon ses propres moyens les déchets liquides, les eaux de douches étant souvent éliminées dans un puits perdu et les autres dans les caniveaux à ciel ouvert ou dans la nature. L'assainissement individuel est le système le plus répandu. En effet, l'inexistence d'un réseau d'égout bien dimensionné et entretenu est à l'origine de l'insalubrité et de la stagnation des eaux usées domestiques et pluviales dans la ville. Le secteur de l'assainissement est dominé par des ouvrages d'assainissement autonomes, principales sources de pollutions diffuses, difficilement maîtrisable. Les efforts fournis pour munir certains quartiers de systèmes collectifs ont porté essentiellement sur les stations par boues activées incompatibles avec les capacités techniques, matérielles et financières des municipalités à qui incombe la gestion de l'assainissement. Ceci a conduit soit à l'abandon de ces stations quelques années après leur construction, soit à leur réhabilitation en STEP à lagunage anaérobie. Le taux de prévalence des maladies diarrhéique à Yaoundé, notamment chez les enfants de moins de 5 ans est significatif (14%) et interpelle les acteurs compétents pour des solutions d'urgence et adaptées.

Face au constat qui révèle que le rejet des eaux après usage est, aujourd'hui plus qu'hier, préoccupante au regard des conséquences désastreuses que celles-ci peuvent avoir sur la santé de l'Homme et sur l'environnement tout entier, nous nous sommes posés la question de recherche de savoir quel est l'impact néfaste que peut entraîner une mauvaise évacuation des eaux usées sur la santé des populations et sur l'environnement du quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

1.2. EXPLORATION DE LA QUESTION DE RECHERCHE

1. Les notions de risque, risque sanitaire, santé, environnement, rejet, eaux usées

Risque : C'est l'existence d'une probabilité de voir un danger se concrétiser dans un ou plusieurs scénarios, associée à des conséquences dommageables sur des biens ou des personnes. C'est la combinaison de probabilité d'évènement et de sa conséquence, l'effet de l'incertitude sur les objectifs. (8). Le risque sanitaire ici représente la probabilité pour les populations de Ngoa Ekellé de voir leur environnement et leur santé se détériorer à cause de la mauvaise évacuation des EU.

Environnement : C'est l'ensemble des éléments naturels (physiques, chimiques, biologiques) et culturels (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines, et des interactions qui existent entre elles. A Ngoa-Ekellé comme ailleurs, il englobe l'air, le sol et l'eau.

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Sante : C'est un état de complet bien être physique, mental et social, et ne constitue pas seulement en l'absence de maladie ou d'infirmité. (OMS).

Eaux usées : Ce sont des eaux altérées (polluées) par les activités naturelles

ou humaines à la suite d'un usage domestique, industriel, artisanal, agricole ou autre de nature à contaminer les milieux dans lesquelles elles sont déversées.

2. Différents types d'eaux usées

Les eaux usées résultent de la pollution tant physico-chimique que bactériologique des eaux de consommation de bonne qualité, du fait des activités humaines, qu'elles soient domestiques, industrielles ou agricoles (Richard, 1996) ou des activités naturelles. Elles proviennent de quatre sources principales :

2.1. Les eaux usées domestiques

Ces eaux proviennent des différents usages domestiques de l'eau et sont essentiellement porteuses de pollution organique. Elles se répartissent en eaux ménagères (eaux grises), qui ont pour origine les salles de bains et les cuisines et sont généralement chargées de détergents, de graisses, de solvants, de débris organiques, etc. ; et en eaux vannes (eaux noires) qui sont des rejets des toilettes, chargés de diverses matières organiques azotées et de germes fécaux. De manière générale, il existe souvent une séparation entre les eaux usées des douches et les eaux usées provenant des WC avec des lieux de rejet différents. Les premiers devant être rejetés dans des puisards et les seconds dans des fosses sceptiques conçues à cet effet. (9)

2.2. Les eaux industrielles

Elles sont issues des eaux de refroidissement et de lavage des machines, les eaux usées domestiques et les eaux dites de fabrication. Leurs caractéristiques varient d'une industrie à l'autre. En plus des matières organiques azotées ou phosphorées, elles peuvent également contenir des produits toxiques (chlordane, hexa chlorobenzène, polychlorobiphényles), des solvants, des métaux lourds (plomb, arsenic, uranium), des micropolluants organiques ou des hydrocarbures. (9)

2.3. Les eaux de ruissellement agricoles

Il s'agit de rejets liquides agricoles issus du ruissellement d'eau d'irrigation qui entraînent des engrais, des pesticides, des herbicides ou des rejets organiques dus à un élevage important. Les pesticides et engrais contaminent les eaux souterraines par infiltration mais surtout les cours d'eau où elles accentuent le phénomène d'eutrophisation c'est-à-dire l'appauvrissement des rivières en oxygène due au développement exponentiel des algues aquatiques qui en rejetant le CO2 asphyxient les autres êtres vivants. Ce phénomène peut être observé

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

actuellement au Lac Municipal de Yaoundé où les eaux sont verdâtres et malodorants.

2.4. Les eaux pluviales

On entend par eaux pluviales, les eaux issues du ruissellement des toitures, des terrasses, des parkings et des voies de la circulation. Normalement les eaux pluviales ne sont pas forcément polluées. Elles sont presque de même nature que les rejets domestiques, mais peuvent contenir en plus, des éléments toxiques (Hamdani, 2002). Elles ne sont considérées comme des eaux usées que si elles sont mélangées avec des effluents urbains au niveau des égouts de type unitaire ; leur destination étant le milieu naturel. (9)

Elles contiennent essentiellement des produits de dissolution des gaz soufrés et azotés, issus des activités humaines (acide nitrique et acide sulfurique)

Dissolution du dioxyde d'azote dans l'eau: 3NO2(g) + H2O(l) 2HNO3(aq)+ NO(g)

Dissolution du trioxyde de soufre dans l'eau: SO3(g) + H2O(l) H2SO4(aq)

3. Composition microbiologique et chimique des eaux usées et risques associés

3.1. Composition microbiologique

L'utilisation ou tout simplement la présence des eaux usées dans un milieu présente un danger permanent pour l'environnement et les populations. Le danger microbiologique est dû aux agents pathogènes véhiculés par les eaux usées (parasites, bactéries et virus).

3.1.1. Parasites dans les eaux usées

Protozoaires

Certains d'entre eux adoptent au cours de leur cycle de vie une forme de

résistance appelée kyste qui résiste généralement aux procédés de traitements des eaux usées. (12)

Les helminthes

Les oeufs d'helminthes sont très résistants et peuvent notamment survivre

plusieurs semaines voire plusieurs mois sur les sols ou les plantes cultivées. Les

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trois grandes catégories sont : les trematoda, les cestoda (ténias) et les nematoda (vers ronds). De rigoureuses campagnes d'éducation sanitaire sont nécessaires pour rendre le public conscient des rapports qui existent entre les conditions sanitaires et les helminthiases.

3.1.2. Bactéries dans les eaux usées

Leur quantité moyenne dans les fèces est d'environ 1012 bactéries/g et 107 à 108 bactéries/ml dans les eaux usées (Asano, 1998), dont la majorité n'est pas pathogènes. La concentration en bactéries pathogènes est de l'ordre de 104/l (Faby et Brissaud, 1997). Le nombre de germes peut être multiplié par 1 000 dans les eaux de rivières après un rejet urbain. La voie de contamination majoritaire est l'ingestion à travers les aliments contaminés.

2.1.3. Virus dans les eaux usées

Les virus ne sont pas naturellement présents dans l'intestin, contrairement aux bactéries. Ils sont présents soit intentionnellement (après une vaccination contre la poliomyélite, par exemple), soit chez un individu infecté accidentellement. L'infection se produit par l'ingestion dans la majorité des cas, sauf pour Coronavirus où elle peut aussi avoir lieu par inhalation. (13)

3.2. Composition organique et chimique

Les déchets liquides comprennent les solides dissous et les solides en suspension décantables et non décantables. La concentration en matières organiques s'obtient par l'analyse de la Demande Biochimique en Oxygène (DBO5) et la Demande Chimique en Oxygène (DCO). Premièrement, la DBO5 représente la quantité d'oxygène nécessaire aux microorganismes pendant cinq (5) jours pour décomposer la matière organique des eaux usées à 200C. Tandis que la DCO est la quantité d'oxygène nécessaire pour oxyder la matière organique en utilisant le Bichromate dans une solution acide afin de la transformer en dioxyde de carbone (CO2) et eau (H2O). La valeur de la DCO utilisée pour tester la force des eaux usées non biodégradables est toujours élevé que celle de la BDO5 utilisées pour tester la force des eaux usées municipales traitées ou non. (14) De manière générale, les eaux usées domestiques types renferment 50% de glucides, 40% de protéines, et 10% de graisses, avec un PH de 6,5 à 8,0 (14). Les industries rejettent dans l'environnement des polluants chimiques comme les métaux lourds (cadmium, plomb, etc.), les nutriments (azote, phosphore), les produits chimiques artificiels (pesticides, hydrocarbures, etc.) et les produits chimiques naturels (chlorure, sodium, fluor, arsenic, etc.) causant des effets nocifs sur l'écologie et la santé humaine avec dans certains cas des phénomènes toxiques.

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Exemple de précipitations des ions ferreux par modification du pH de l'eau

à pH entre 7,5 et 12: Fe2+ (aq) + 2HO- (aq) Fe(OH)2(s)

3.3 Risques sanitaires

La présence combinée ou d'un seul de ces éléments organiques et chimiques est susceptible d'entraîner chez l'individu qui en est exposé, des affections diverses. Le tableau suivant répertorie les différents risques qui pourraient avoir des conséquences néfastes sur la santé humaine et sur l'environnement.

Types de risques

Agents pathogènes

infectieux

bactérien

Vibrio cholerea Salmonella typhi Shigella Leptospira legionellose

viral

Entérovirus Adénovirus Rotavirus

Virus A de l'hépatite

parasitaire

Entamoeba historitica, Giardia lamblia et

Balantidium coli. Bilharziose

Parasitoses intestinales (ascaridiose, oxyurose,
ankylostome...)

fongique

Mycoses (piscine)

chimiques

Minérale

Normalement présent mais nocif en excès : calcium, sodium...

Présence anormale: mercure, arsenic, chrome,
plomb...

organique

Pesticides

Nitrites

Hydrocarbures polycycliques aromatiques Matières organiques complexes

physique

thermique

Réchauffement de l'eau

radioactive

Proximité des centres nucléaires

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Maladie liée à l'eau et

transmise par les
insectes

paludisme

Maladies de la peau

 

Gale, conjonctive, trachon

Source : J. A. Salvato (1972) Environnemental en sanitation, 2nd ed 4. Impact du rejet anarchique des eaux usées

Les eaux usées ont des impacts sur la santé de l'Homme mais également sur les milieux aquatiques et terrestres.

4.1 Sur le milieu naturel

Afin de saisir l'ampleur du problème et ses conséquences sur la vie de la population, il est extraordinaire d'observer, les eaux usées qui coulent dans les rues, les ordures présentes partout, les types d'habitat, les caniveaux bouchés de déchets, les excréta dans les lieux publics, l'état de la voirie, et les infrastructures de gestion de l'environnement. Ce manque de gestion d'infrastructures de traitement a des impacts considérables sur la qualité des milieux naturels (contaminations des eaux souterraines, dégradation des écosystèmes) (WASTE, 2006). Ces impacts peuvent êtres observés sur plusieurs types d'eaux.

L'océan

Lorsque les eaux usées sont rejetées dans la mer après un traitement insuffisant ou sans épuration, elles polluent les eaux de baignades. Les sites sont contaminés par des bactéries, des virus, des parasites, produits toxiques issus des eaux usées domestiques rejetées en mer sans traitement. Ces eaux peuvent transmettre à l'homme de graves maladies, (diarrhée, amibiase, cécité des rivières, saturnisme...) en cas d'ingestion ou de contact.

Eaux superficielles

Lorsque les eaux usées sont déversées directement dans le milieu naturel, l'on remarque la présence excessive de phosphates qui, en particulier, favorisent le phénomène d'eutrophisation, qui peut provoquer à terme la mort des poissons et des autres organismes aquatiques qui y vivent.

Eaux souterraines

La qualité de l'eau des nappes phréatiques peut être dégradée par les eaux usées, si l'étanchéité de la station d'épuration ou de la lagune est défectueuse ou lorsque le système d'assainissement non collectif présente des dysfonctionnements.

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

4.2 Sur la santé de l'homme

L'assainissement est fortement lié à la santé publique en raison des nombreuses maladies observées chez l'Homme liées à un milieu malsain. La proximité avec les eaux usées peut engendrer des maladies à transmission féco-orale. Les eaux usées véhiculent un grand nombre de micro-organismes (virus, bactéries, protozoaires, helminthes etc.). Ces germes plus ou moins pathogènes constituent un réel danger pour la santé des populations (COULIBALY, 2006). Si ces eaux usées non traitées sont directement évacuées dans les cours d'eaux, la lagune, ou répandues sur le sol, elles peuvent occasionner une contamination des cultures, des eaux de surface et des eaux souterraines. Ce sont également les incommodités liées aux latrines traditionnelles qui favorisent la prolifération des moustiques, des cafards et des mauvaises odeurs au niveau du cadre de vie des populations.

La première catégorie de maladies est liées à la qualité de l'eau (choléra, fièvre typhoïde, hépatites, poliomyélite) résulte de la contamination de l'eau par les déchets humains, animaux ou chimiques et peut être évitées par des simples traitements de l'eau. La deuxième catégorie provient des organismes aquatiques tels que les vers qui passent une partie de leur vie dans l'eau et une autre en tant que parasites. Les maladies les plus connues sont l'onchocercose ou cécité des rivières et la schistosomiase ou bilharziose. Viennent ensuite les maladies dues aux vecteurs liés à l'eau tels que le paludisme, la trypanosomiase, la fièvre jaune, la filariose et la dengue, qui sont les plus répandus dans le monde. Enfin, nous pouvons noter également de graves conséquences sociales (pudeur, taux d'accès à l'école faible) et économiques (hausse des dépenses de soin, perte du nombre de journées effectives de travail).

5. Méthodes d'évacuation des eaux usées

Deux cas sont à distinguer ici les ouvrages d'assainissement individuel ou autonome, et les ouvrages d'assainissement collectif.

- Au niveau des concessions privées, les ménages se dotent toujours soit d'un système de fosse septique et puisard pour l'évacuation de ses eaux usées, soit d'une latrine simple.

- Au niveau collectif, quelques systèmes d'assainissement des eaux usées ont été réalisés.

De manière générale, nous pouvons distinguer :

Le système unitaire : c'est un réseau unique où transite les eaux usées et les eaux pluviales vers un exutoire avec ou sans traitement.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 28

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Le système séparatif : il est composé de deux réseaux, l'un déversant

les eaux pluviales dans l'exutoire le plus proche, l'autre collectant les eaux usées pour les ramener généralement à une station de traitement.

Il existe également un système « pseudo-séparatif» dans lequel les eaux provenant des propriétés (eaux usées et eaux des toitures) sont recueillies dans le réseau d'eaux usées tandis que les eaux de ruissellement provenant des espaces publics le sont par un réseau pluvial. Ce système ne nécessite qu'un branchement.

6. Procédés de Traitement des eaux usées

Dans la plupart des pays en développement, les systèmes de traitement des eaux usées sont très peu étendus ou sont peu efficaces, ce qui engendre une pollution de l'eau à vaste échelle et l'utilisation d'eau de mauvaise qualité pour l'irrigation des cultures, notamment à proximité des centres urbains. Cela pose de grands risques pour la santé publique, en particulier lorsque la production est consommée crue. L'O.M.S (1989) a rejeté cette pratique et a mis l'accent sur le traitement de ces eaux avant leur réutilisation afin de préserver les ressources en eau et la protection de l'environnement. Il est admis que le traitement par voie biologique constitue la solution la plus économique et la plus adéquate pour le traitement des eaux domestiques et de la plupart des eaux usées industrielles (Abid, 2001). Cette épuration met en jeu, d'une part, des mécanismes de sédimentation des matières décantables, et d'autre part, l'activité biologique des micro-organismes. Ils peuvent être classés en deux catégories (Edeline, 1980) :

6.1. Les systèmes biologiques intensifs.

Ce sont des systèmes d'épuration classiques qui occupent moins d'espace et consomment de l'énergie. En plus, ils ont un coût d'installation et de fonctionnement élevé. On peut les classer en deux (2) grandes catégories : les installations à culture libres et les installations à culture fixées. On distingue entre autres les systèmes de traitement par boues activées, lits bactériens et les disques biologiques.

6.2. Les systèmes biologiques extensifs.

Ils reposent sur les phénomènes d'autoépuration naturelle et ne demandent pas d'énergie mais nécessitent de grandes superficies et de longs séjours des eaux usées. Du point de vue économique, ils sont moins coûteux. Ce sont le lagunage, l'infiltration-percolation, le chenal algal à haut rendement etc.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 29

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Le choix de l'un ou l'autre des procédés de traitement dépend de plusieurs considérations : origine et volume d'eau à épurer, conditions locales, emplacement, facteurs économiques, normes à atteindre, etc. Les procédés de traitement classiques ne permettent pas, sans traitement tertiaire supplémentaire, d'obtenir un effluent ayant la qualité hygiénique recommandée.

Parmi les systèmes extensifs, le lagunage constitue la technique la plus recommandée pour produire des effluents de qualité voulue pour l'irrigation (O.M.S., 1989). Il est peu coûteux, facile à exploiter et efficace pour l'élimination des agents pathogènes. Son seul inconvénient est qu'il occupe beaucoup d'espace.

Lagunage naturel

Il consiste en un lent écoulement des eaux à épurer dans un ou, le plus souvent, plusieurs bassins dont la profondeur varie en fonction du type de lagunage. L'épuration est obtenue grâce au développement bactérien, l'oxygène nécessaire est fourni par l'activité photosynthétique des algues vertes qui se développent en abondance dans un tel milieu. (Fakidi, 2004). Pour le suivi des effluents à assainir, on peut utiliser la Demande Biochimique en Oxygène (DBO5) et la Demande Chimique en Oxygène (DCO) dont 80 à 90% sont éliminés et l'azote

Lagunage anaérobie

Il peut être employé comme première étape de traitement (traitement primaire) ou placé après un prétraitement. Il est caractérisé par une profondeur supérieure à deux (2) mètres et par un temps de séjour réduit de 3 à 10 jours (Cemargref et al. 1997).Ce type de bassin est le siège d'une activité anaérobique qui conduit à la dégradation de la matière organique jusqu'à la formation de composés fins. Il supporte les fortes charges polluantes, mais il présente l'inconvénient de risque de production d'odeurs (Abid, 2001) et l'avantage d'être peu couteux. Il est le plus adapté pour les pays en voie de développement tels que le Cameroun où on rencontre ce type de traitement à la STEP de Messa camp sic.

Il existe plusieurs autres types de lagunage tels que le lagunage facultatif, le lagunage de maturation et le lagunage à macrophytes.

6.3. Les procédés d'assainissement des eaux usées

Selon le degré de pollution et des procédés mis en oeuvre, quatre (4) niveaux de traitement sont définis :

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Le prétraitement : il consiste à débarrasser les EU des polluants les plus grossiers par dégrillage/dessablage/déshuilage.

Le traitement primaire : il regroupe les procédés physicochimiques visant à éliminer par décantation une forte proportion de MES.

Le traitement secondaire : il constitue le premier niveau de traitement biologique et recouvre les techniques d'élimination de l'azote et phosphore.

Le traitement tertiaire : il est nécessaire lorsque l'eau doit être rejetée dans

un milieu particulièrement sensible et peuvent comprendre des traitements de désinfection et de réduction des odeurs.

Al2(SO4)3; FeCl3

DEGRILLAGE

 

DESSABLAGE/ DESHUILAGE

COAGULATION FLOCULATION

 
 
 
 
 
 

TRAITEMENT PRIMAIRE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TRAITEMENT TERTIAIRE

RELEVAGE

TRAITEMENT SECONDAIRE (Biologique)

 
 
 

ARRIVÉE E.U

 

Source : (14)

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 31

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

OBJECTIFS DE L'ETUDE

Objectif général

La présente étude se veut une exploration de la problématique sur la gestion des eaux usées pour de meilleures stratégies de lutte pour un meilleur assainissement en milieu urbain en proposant des solutions appropriées pour pallier aux multiples conséquences néfastes y afférentes.

Objectifs spécifiques

De façon spécifique, il s'agit :

? D'explorer les Connaissances, Aptitudes et Pratiques des ménages liées au rejet des eaux usées ;

? D'apprécier l'ampleur de la dégradation de l'environnement et du cadre de vie des populations par les eaux usées

? D'identifier les difficultés liées à la gestion de l'environnement à Ngoa-Ekellé

? De proposer aux populations les différentes méthodes d'évacuation et d'assainissement des eaux usées afin d'orienter leur choix en fonction des moyens dont ils disposent.

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

1. CHOIX ET JUSTIFICATION DU LIEU DE L'ETUDE

Notre choix a été porté sur la ville de Yaoundé, arrondissement de Yaoundé III et plus précisément sur le quartier NGOA-EKELLE pour les raisons suivantes :

La population est cosmopolite et presque toutes les ethnies du Cameroun y sont représentées ;

Notre lieu de résidence se trouve à l'intérieur du quartier en question, ce qui facilite la compréhension des phénomènes observés.

D'après les rapports du chef de service d'hygiène de la mairie de l'arrondissement de Yaoundé III, beaucoup des ménages du quartier Ngoa-Ekellé se plaignent des nuisances causées par la mauvaise gestion des eaux usées de leurs voisins et colocataires.

2. PRESENTATION DU LIEU D'ETUDE

2.1. Historique

Ngoa Ekellé » en langue Ewondo signifie littéralement «pierre suspendue». Etymologiquement Il vient des mots « NGOK » ou « NGOA » qui signifie « pierre » ou « rocher » et « EKELLE » adjectif qui signifie suspendu. Ngoa-Ekellé, était alors une zone très accidentée avec de gigantesques rochers. Par la suite, ce nom sera très vite oublié et prendra la place de « colline du savoir » faisant allusion aux institutions scolaires et académiques qui l'entourent.

Sur la carte représentative de Yaoundé, la zone de Ngoa-Ekellé est en fait un secteur du plateau ATEMENGUE ; ceci depuis la période allemande. ATEMENGUE est le nom d'un grand dignitaire Ewondo dont la tribu occupait à l'époque cette zone et constituait de ce fait la population autochtone.

2.2. Situation géographique

Situé du côté ouest de la cité capitale, Ngoa-Ekellé est l'un des quartiers les

plus populaires et même populeux de Yaoundé, de part son étendue (Ngoa-Ekellé

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

I, Ngoa-Ekellé II, Ngoa-Ekellé III, Ngoa-Ekellé IV, Ngoa-Ekellé V, Ngoa-Ekellé VI) et des institutions importantes qui s'y trouvent. Situé dans l'arrondissement de Yaoundé 3ème, qui est frontalier à Yaoundé 4 à l'est et à Yaoundé 6 à l'ouest, Ngoa-Ekellé s'étend vers le sud-ouest de la ville de Yaoundé. Il est limité au sud par Mvolyé, à l'ouest par Obili et à l'est par Mvog Elibi Etam Bafia.

2.3. Climat

Le climat rencontré ici est le climat Yaoundéen de type équatorial,

constitué de deux saisons sèches (une grande et une petite) et alterné par une petite et une grande saison de pluies.

2.4. Relief

Il est constitué en majorité de grandes collines et de vallées. 2.5. Végétation

Elle est parsemée d'arbres, d'arbustes et de quelques espaces verts

entretenus situés dans certains établissements de la place et d'autres non entretenus.

2.6. Administration

Il renferme les établissements scolaires tels que l'Université de Yaoundé I, le lycée Général Leclerc, le lycée de Ngoa Ekellé, le lycée technique, le lycée bilingue d'application, l'école des Postes et Télécommunication, l'ENS, l'ENAM. On y trouve également le quartier général, le commissariat du 5e arrondissement, l'Ambassade de France et les locaux du palais de verres.

3. DUREE DE L'ETUDE

Le présent travail qui s'est effectué pendant sept (7) mois a débuté en novembre 2011 avec la revue de la littérature pour s'achever en Mai 2012. Au cours de cette période, la recherche a commencé par la rédaction du protocole de recherche, ensuite ont suivi la rédaction de la problématique et de la méthodologie en Janvier, la collecte des données, l'enquête proprement dite et le dépouillement de Février à Mars, l'analyse, l'interprétation et la discussion des résultats obtenus en Avril. Tout ceci soumis au fur et à mesure à l'appréciation de notre encadreur.

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4. METHODE D'ECHANTILLONNAGE 4.1. Technique

Afin de mener à bien notre étude, nous avons utilisé la méthode non

probabiliste par quota qui est basée sur la répartition connue de la population étudiée (âge, sexe, situation géographique, catégorie socioprofessionnelle...)

4.2. Justification de la technique d'échantillonnage

Nous utilisons la méthode non aléatoire par quota car la présente étude, se voulant une étude exploratoire, devra fournir des résultats pertinents à moindre coût. L'échantillonnage par quotas parce qu'elle impose l'inclusion dans l'échantillon des membres des différentes sous-populations et camoufle les biais qui peuvent êtres significatifs. Elle a également l'avantage d'être facile à administrer que l'échantillonnage aléatoire, et appropriée dans le cas d'espèce où il n'existe pas de base de sondage convenable pour la population étudiée.

4.3. Population cible (critère d'inclusion)

Dans la présente étude, l'unité d'échantillonnage est le ménage et l'échantillon est constitué de personnes âgées d'au moins dix (10) ans, des élèves, des étudiants, des parents, et du personnel de la Mairie d'arrondissement de Yaoundé III à Éfoulan.

4.4. Taille de l'échantillon

Notre échantillon est constitué de cent (100) individus correspondant à cent (100) ménages respectant nos critères de choix.

5. ENQUETE PILOTE

Afin de juger l'objectivité de notre questionnaire, un pré-test a été réalisé le

26 Février 2012 dans les ménages de Soa. Nous avons choisi les ménages de ce quartier parce qu'il présentait plusieurs caractéristiques similaires à ceux de notre

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

population d'étude. Au terme de cette enquête, presque toutes les questions on été validées à l'exception des questions suivantes qui ont été modifiées :

III-7 « Ou déféquez-vous ? » en « ou faites-vous vos besoins (selles + urines) ? »

IV-6 « Citez quelques maladies liées aux eaux usées » en « Parmi les maladies suivantes quelles sont celles dues aux eaux usées ? »

6. INSTRUIMENTS DE COLLECTE DE DONNEES 6.1. Note à l'attention des répondants

Afin de préserver l'anonymat de chaque répondant, Il a été précisé au début de chaque questionnaire une note signalant le caractère confidentiel des informations recueillies tel que le précise la loi N°91/1023 du 16 Déc. 1991 sur les recensements et enquêtes statistiques.

6.2. Présentation des questionnaires/guides d'entretiens/ fiche d'observation

La collecte des données sur le terrain s'est faite à l'aide de trois (3) outils

d'enquête à savoir un questionnaire, des guides d'entretien et des grilles d'observation.

? Les questionnaires d'enquête :

Ils sont constitués de questions ouvertes et fermées posées aux membres des ménages et sont organisés en quatre (4) grandes sections qui renseignent sur: L'identification des enquêtés

Les connaissances aptitudes et pratiques liées aux eaux usées L'identification des différents modes d'évacuation des eaux usées Les questions relatives aux pratiques sur la prévention des maladies liées aux eaux usées.

? Guides d'entretien :

Ils ont facilité l'entretien entre l'enquêteur et le personnel de la Mairie de Yaoundé III à Efoulan. Ces guides constitués de cinq (5) questions ont traité entre autre de la politique mise sur pieds par les services municipaux en faveur d'une gestion adéquate et rationnelle des eaux usées dans la zone Ngoa-Ekellé.

? Fiches d'observation :

Elles ont permis, par une observation directe et objective du milieu

physique, d'évaluer l'impact environnemental et sanitaire dû à l'évacuation des EU et au manque d'assainissement.

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7. VALIDATION DES INSTRUIMENTS

Les instruments de collecte des données que sont les questionnaires, les guides d'entretien et les fiches d'observations, conçus par nous et devant servir à l'obtention de nos résultats ont été soumis au fur et à mesure à l'appréciation de notre encadreur qui les a finalement tous validé.

8. TECHNIQUE DE COLLECTE DES DONNÉES

Nous avons bénéficié de l'appui d'un de nos camarades de classe afin de

soumettre nos questionnaires à la personne qui dans le ménage était la plus apte et disposée à répondre.

Dans chaque ménage ciblé, nous avons enquêté la personne (père, mère ou enfant de plus de 10 ans) qui acceptait d'échanger avec nous pendant quelques minutes. Nous avons enquêté au moins vingt (20) ménages dans chacun des six (6) blocs qui constituent le quartier ; nous avons arrêté les entretiens dès que la taille convenue a été atteinte.

9. TECHNIQUE DE DEPOUILLEMENT

1. Technique

Les données ont été dépouillées manuellement à l'aide d'une calculatrice programmable et d'un ordinateur. Les résultats ont été présentés sous forme de pourcentages dans les différentes figures et tableaux obtenus à l'aide des logiciels Word, Excel et Epi info.

2. Publication des résultats

Le document final sera reproduit en plusieurs exemplaires, présenté et soutenu publiquement devant un jury et un exemplaire corrigé sera déposé :

Dans les locaux de la sous-préfecture de l'arrondissement de Yaoundé III ;

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A la bibliothèque de la mairie de Yaoundé III ;

A la bibliothèque de l'EITMS-GS de Yaoundé afin de servir de référence aux promotions futures.

10. RESPECT DE L'ETHIQUE DE LA RECHERCHE

Dans le respect de la procédure administrative, nous avons obtenu de la direction de notre école la demande No 107L/MINSANTE/DRH/ DRSPC/EITMSGS/SES/BRD adressée au sous préfet de l'arrondissement de Yaoundé III qui nous a également délivré l'autorisation No 00000002/AR/ J06.03/SP.

Afin que la responsabilité d'aucun enquêté ne puisse être engagée à la suite de quelque réponse que ce soit à une question, il a été mentionné au début de chaque questionnaire une note précisant le caractère confidentiel des informations recueillies.

11. LIMITES DE L'ETUDE

Tout travail qui se veut scientifique ne pouvant se dérouler sans obstacles, plusieurs difficultés ont été rencontrées pendant notre recherche. Il s'agit entre autre :

De la lenteur dans les procédures d'aboutissement de nos demandes d'autorisation de recherche;

De l'insuffisance des moyens financiers qui ne nous a pas permis d'effectuer des analyses physico-chimiques et bactériologiques des différentes eaux usées observées afin de démontrer scientifiquement la présence des bactéries, des virus, des parasites, des coliformes fécaux et des substances chimiques qui sont les principales causes de maladies hydriques et autres affections dues aux EU ;

la réticence et la méfiance de certains individus dans les ménages au moment de la réalisation de l'entrevue.

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1. IDENTIFICATION DES ENQUÉTÉS

Question 1 : Sexe

46%

54%

Feminin Masculin

Figure 1 : Répartition des répondants selon le sexe. 54% des répondants sont du genre féminin.

Question 2 : Tranche d'âge.

Tableau I : Répartition du sexe par rapport à la tranche d'âge.

Sexe

Masculin Féminin Total

Tranche d'âge

[10-20 ans [

7

11

18%

[21-30 ans [ 26 31 57%

[31-40 ans [ 10 7 17%

[41 - +8 [

3

5

8%

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Total 46 54 100%

La tranche d'âge [21-30 ans [ du genre féminin est la plus représentée avec 31% de répondantes.

Question 3 : Situation matrimoniale.

83%

0%

17%

Marié Celibataire Veuf(ve)

Figure 2 : Répartition des répondants suivant leur situation matrimoniale. 83 % des répondants sont célibataires.

Question 4 : Statut professionnel.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 40

40

35

30

25

35%

20

15

10

29%

14

5

4%

4%

2%

6%

0

Elèves

Agent secteur

Agent secteur

(Etudiants)

publique

privé

3% 2%

1%

Commerçant Sans profession

Hommes Femmes

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Figure 3 : Répartition des répondants suivant leur statut professionnel.

Il en ressort que 64% des répondants, en majorité les femmes, sont des élèves ou étudiants

Question 5 : Niveau d'étude.

81%

0%

2%

17%

Primaire Secondaire Supérieur Néant

Figure 4: répartition des répondants selon leur niveau d'instruction.

La grande majorité des répondants soit 81% ont fait des études supérieures.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 41

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Question 6 : Région d'origine.

Tableau 2 : Répartition des répondants selon l'appartenance régionale

Régions

Fréquences

Pourcentages

Ouest

28

28%

Centre

13

13%

Littoral

6

6%

Est

9

9%

Sud

2

2%

Nord ouest

17

17%

Sud ouest

9

9%

Adamaoua

0

0%

Nord

4

4%

Extrême Nord

12

12%

Total

100

100%

Il ressort de ce tableau que la région de l'Ouest est la plus représentée avec

28%.

Question 7 : Standing.

Moyen standing

Haut standing

65%

Bas standing

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%

9%

26%

Figure 5 : Répartition des enquêtés en fonction du standing de leur habitation.

Il en ressort que les habitations sont en majorité de bas standing, soit 65%.

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Question 8 : Droit d'appartenance.

16

84

Locataire Propriétaire

Figure 6 : Répartition des enquêtés selon qu'ils sont locataires ou propriétaires. fl ressort que 84% des répondants sont locataires.

Question 9 : Nombre de personnes dans le ménage.

Tableau 3 : Répartition des enquêtés selon l'effectif dans le ménage

Tranche d'âge

Moins de 5

ans

6-15 ans

16-25 ans

Plus de 25 ans

Nombre total

6

16

46

32

Pourcentage

6%

16%

46%

32%

46% des répondants ont entre 16 et 25 ans

Question 10 : Principale source de revenu.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 43

60

50

40

30

20

56%

33%

10

11%

0

Salaire Ration mensuelle Autre

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Figure 7 : Répartition des répondants selon leur principale source de revenu 56% des répondants perçoivent une ration mensuelle d'un parent ou tuteur.

2. CONNAISSANCES, APTITUDES ET PRATIQUES LIÉES AUX EAUX USÉES.

Question 1 : Définition d'une eau usée ?

85% des répondants ont trouvé les bonnes réponses correspondantes, en

affirmant qu'une EU est une eau impropre à la consommation, sale qui peut causer des maladies et est issue des canalisations de la cuisine et des toilettes.

Question 2 : Composition d'une eau usée ?

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 44

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15%

49%

7%

4% 10%

12%

2%

1%

a) éléments chimiques

b) déchets ménagers

c) micro organismes

d) huiles et graisses

f) restes d'animaux

a) + b) + c)

a) + b) + c) + d) a) + b)

Figure 8 : Camembert représentant les connaissances des enquêtés sur la composition des eaux usées.

49% d'entre eux affirment que les eaux usées contiennent des déchets ménagers et hospitaliers.

Question 3 : Possibilité d'inondations dans/à proximité de l'habitation ?

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 45

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

90

80

70

60

50

86%

40

30

20

14%

10

0

Oui Non

Figure 9 : Répartition des enquêtés selon la récurrence des inondations. 86% des répondants ne font pas souvent face à des inondations. Si oui à quoi est-t-elle due ?

100% des répondants incriminent l'absence de système approprié

d'évacuation des eaux usées et le déversement dans les cours d'eau des déchets ménagers.

3. IDENTIFICATION DES DIFFÉRENTS MODES

D'ÉVACUATION DES EAUX USÉES.

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Question 1 : Lieu de déversement des eaux usées ?

Moyen standing

Haut standing

Bas standing

0 7% 20 40 60 80

8% 15% 3%

22%

3% 31%

9%

0%

Puisard

Cours d'eau

Cour

Rigole

Voie publique

Canalisation familiale

Figure 10 : Répartition des enquêtés selon le lieu d'évacuation des eaux usées en fonction du standing de leur habitation.

46% de l'ensemble des répondants dont 31% résidant dans les habitations de bas standing évacuent leurs eaux usées directement dans la rigole avoisinante.

Question 2 : Raison du choix de ce mode d'évacuation

La grande majorité dit ne pas avoir le choix car les systèmes autonomes et séparatifs sont inexistants.

Question 3 : Quelles sont les personnes chargées de l'évacuation des eaux usées ?

58%

26%

4%

12%

Hommes Femmes Enfants tout le monde

Figure 11 : Diagramme présentant les pourcentages de personnes chargées de l'évacuation des eaux usées.

58% des répondants pensent que tout le monde devrait évacuer les eaux

usées.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 47

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Question 4 : Source d'approvisionnement en eau de boisson ?

40

60

50

30

20

10

0

Forage Source Rivière CDE Puits CDE + Puits

0% 0%

3%

54%

16%

13%

Figure 12 : Répartition des enquêtés selon leur source d'approvisionnement en eau de boisson.

D' après cet histogramme, seulement 41% des répondants consomment exclusivement l'eau de la Camerounaise Des Eaux.

Question 5 : Aménagements opérés pour empêcher votre point d'eau d'être contaminé.

Tableau 4 : Présentant la répartition des aménagements effectués pour protéger les points d'eau.

Méthodes

Propreté aux

alentours

Aménagement

Construction d'un système de collecte

Chloration ou

javellisation

Total

Nombres

9

4

1

18

32

pourcentage

28%

12.5%

3%

56.5%

100%

18 personnes affirment javelliser périodiquement leur point d'eau, soit 56% des enquêtés qui utilisent une source autre que celle de la CDE.

Question 6 : Lieu de déversement des ordures ménagères ?

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 48

6%

30%

22%

42%

Cour d'eau ou rivière Bac Hysacam

Nature Fosse

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Figure 13 : Répartition des enquêtés en fonction du lieu où ils déversent leurs ordures ménagères.

42% rejettent leurs ordures ménagères dans des bacs Hysacam pour la collecte.

Question 7 : Lieu de défection ?

Moyen standing

Haut standing

Bas standing

0 20 40 60 80

3%

3%

16%

6%

37%

4%

3%

5%

23%

Latrine non aménagé Latrine aménagé Latrine avec chasse d'eau Nature

Latrine à canon

Figure 14 : Répartition des répondants selon le lieu de défection.

40% des répondants utilisent les latrines non aménagées et 26% des latrines à canon.

4. PRATIQUES SUR LA PREVENTION DES MALADIES DUES AUX EAUX USÉES.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 49

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

I. Question 1 : Choix parmi les maladies proposées, celles dues aux eaux usées.

35

30

25

20

15

10

0

5

20%

19%

1%

3%

31%

9%

1% 0% 0%

16%

Figure 15 : Répartition des répondants sur leurs connaissances des maladies dues aux eaux usées.

Les répondants affirment que les maladies que peuvent causer les eaux usées sont les amibiases (31%) et la typhoïde (20%).

Question 2 Maladie contractée pendant les 12 derniers mois.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 50

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Tableau 5 : Répartition des répondants en fonction des affections qu'ils auraient contracté pendant cette année.

Maladies

 

Paludis me

Cholera

Schisto somiase

Typhoïde

HV A

Amibiases

Fièvre jaune

Aucune maladie

Total

%

Ages

 
 

Sexe

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10-20 ans

H

3

0

0

1

 

0

0

3

7

7%

F

2

0

0

1

 

2

0

6

11

11%

21-30 ans

H

3

0

0

4

 

0

1

18

26

26%

F

4

0

0

5

 

2

0

20

31

31%

31-40 ans

H

1

0

1

2

 

0

0

6

10

10%

F

2

0

0

0

 

1

0

4

7

7%

41 ans et plus

H

0

0

0

1

 

0

0

2

3

3%

F

1

0

 

0

 

0

0

4

5

5%

Total

 

16

0

1

14

 

5

1

64

100

100%

%

 

16%

0

1%

14%

 

5%

1%

64%

100%

 

fl ressort que 16% ont été atteint du paludisme, 14% de la typhoïde et 5% de l'amibiase.

5. GRILLE D'OBSERVATION

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 51

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Domaine I : Etat de propreté des maisons.

Tableau 6 : Relatif à la propreté des maisons observées.

Eléments

Activités

AA

ANA

 

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

%

1) Cours et
alentours bien

balayés et
désherbés

45

100

34

75.55

11

24.44

2) Existence de poubelle

45

100

26

57.77

19

42.22

3) Sol bien
propre

45

100

40

79.71

5

11.11

 

Total

135

100

100

74.1

35

25.9

D'après le tableau du domaine 1, il ressort des activités menées que 74.1% ont été accomplies lors de l'observation.

Domaine II: Etat du système d'évacuation des EU. Tableau 7 : Relatif au système d'évacuation des EU.

Eléments

Activités

AA

ANA

 

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

%

1) Système planifié de

collecte des eaux
usées

/

/

/

/

/

/

2) Puisards ou puits
perdu fonctionnels

9

100

2

22.22

7

77.77

3) Evacuation dans une canalisation

17

100

12

70.58

5

29.41

 

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 52

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

4) Présence d'une

station d'épuration

 
 
 
 
 
 
 

/

/

/

/

/

/

Total

26

100

14

53.5

12

46.5

Il ressort du tableau précédent que 77.77% n'utilisent ni des puisards ni des puits perdus.

Domaine III: Etat des sources d'approvisionnements en eau potable Tableau 8 : Relatif à la source d'approvisionnement en eau de boisson

Eléments

Activités

AA

ANA

 

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

%

1) Bien aménagées

27

100

22

81

5

9

2) Situé à plus de 15 m de la fosse

12

100

1

8.33

11

91.66

3) Bon traitement

des sources

7

100

5

71.43

2

28.57

4) Distance

acceptable par

rapport à la
maison

27

100

21

77.77

6

22.22

Total

73

100

49

67.12

24

32.87

Nous avons remarqué que 81% des sources sont bien aménagées ;

cependant, 91.66% d'entre elles sont situées à moins de 15 mètres de la fosse septique.

Domaine IV: Latrines.

Tableau 9 : Relatif aux latrines.

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Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Eléments

Activités

AA

ANA

 

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

%

1) Distance par

rapport à la
maison

8

100

3

37.5

5

62.5

2) Abri bien
construit

10

100

/

/

10

100

3) Propreté générale effective

10

100

/

/

10

100

 

Total

28

100

3

10.71

25

89.29

Malgré la rétissance de plusieurs enquêtés à nous présenter leurs latrines,

nous avons remarqué que 89.29% des activités de ce domaine ne sont pas atteints.

Domaine V : Lutte anti vectorielle.

Tableau 10 : Relatif à la lutte anti-vectorielle.

Eléments

Activités

AA

ANA

 

Nombre

%

Nombre

%

Nombre

%

1) Bonne

méthodes de
lutte

3

100

/

/

3

100

2) Protection des issues

20

100

12

60

8

40

 

Total

23

100

12

52.17

11

47.83

Des différentes observations faites, nous avons remarqué que dans les domiciles visités, la lutte la plus menée est la protection des issues (60%).

Les résultats de notre étude réalisée sur 100 ménages portent sur les risques

environnementaux et sanitaires du rejet des eaux usées au quartier Ngoa- Ekellé à Yaoundé. La synthèse et la discussion sont basées sur l'identification des enquêtés,

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 54

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

les questions relatives aux connaissances, aptitudes et pratiques liées aux eaux usées, l'identification des différents modes d'évacuation des eaux usées, les pratiques sur la prévention des maladies liées aux eaux usées, la grille d'observation et l'entrevue avec le personnel de la mairie de Yaoundé IIIème.

5.1. DONNEES RELATIVES A L'IDENTIFICATION DES ENQUÊTÉS

Il ressort de notre étude que 54% des répondants sont de sexe féminin. Ce n'est pas étonnant au regard de la proportion qu'occupe la gente féminine dans la population mondiale tel que précisé dans le dernier rapport du Recensement Général de la Population et de l'Habitat en 2005 où on a noté 51.5% de femmes contre 48.5% d'hommes. Ngoa -Ekellé est une zone regroupant un ensemble d'institutions scolaires composés pour la plupart d'apprenants ayant atteint la majorité (plus de 21 ans), la tranche d'âge allant de 21 à 30 ans est la plus présentée (57%), avec le genre féminin dominant (31%). Ainsi, 64% sont des élèves et étudiants, principalement les étudiants de l'Université de Yaoundé I (ENS et FMBS inclus) qui vivent pour la plupart seul ou en collocation. On remarque alors que seulement 17% des répondants vivent en couple et sont de ce fait capables de se prendre en charge et de posséder une habitation (16%) contre 83% de célibataires constitués d'étudiants et de sans emploi. Les habitants sont pour la plupart en location (84%) soit sur des lots privés, soit sur le terrain appartenant à l'Université. Ainsi, le standing des habitations varie selon que l'on se trouve à proximité des grands axes et des servitudes aménagées, ou dans les zones à occupation anarchique et les bas fonds non aedificandi. L'habitat est en majorité de bas standing (65%) avec quelques appartements et résidences de haut standing (9%). Ceci a une incidence directe sur la gestion des eaux usées étant donné la qualité des équipements sanitaires correspondant à chaque standing.

5.2. DONNÉES RELATIVES AUX CONNAISSANCES, APTITUDES ET PRATIQUES LIÉES AUX EAUX USÉES.

En ce qui concerne la définition des eaux usées, 85% des répondants ont trouvé la bonne réponse. Etant donné que les individus enquêtés en grande majorité ont un niveau scolaire supérieur, ceux-ci savent qu'une EU est en même temps une eau déjà utilisée, impropre à la consommation, sale qui peut causer des maladies et issues des canalisations des cuisines et toilettes. Cependant, une petite minorité présente des difficultés à déterminer si une eau impropre à la consommation est nécessairement une EU. A cette préoccupation il leur a été

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 55

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

expliqué comment les EU peuvent être dues aux activités humaines (vaisselles, lessives, défection) ou naturelles (pluies, catastrophes naturelles). Par la suite, les répondants ont une bonne idée de ce que l'on peut trouver dans les EU. 49% affirment que l'on peut y trouver successivement les éléments chimiques, les déchets ménagers et des microbes. Ils ont tout à fait raison car on peut trouver dans les EU après une analyse chimio-bactériologique des bactéries (E coli, Staphylocoques, Streptocoques, Salmonella, Vibrio cholerea...), des virus (VHA), des protozoaires (Entamoeba histolitica, ascaris, oxyure, ankylostome...), mais également des produits chimiques (Pesticides, Nitrites, mercure, arsenic, chrome, plomb...). On remarque ensuite que 15% augmentent à la liste précédente les huiles et graisses qui d'après certains proviennent des eaux de vaisselles et d'éviers. A la question de savoir si les répondants observaient ou étaient souvent victimes d'inondations, 86% ont répondu par la négative contre 14% qui ont répondu par l'affirmative. Ce dernier chiffre n'est pas à négliger, bien au contraire, il est une proportion importante de la population au point d'être considéré comme un véritable fléau social. Les déchets ménagers obstruent les rigoles et remplissent le lit des cours d'eau, avec comme conséquences la diminution du débit des canalisations et le débordement des rivières. La quasi-totalité des victimes incrimine aussi l'absence de systèmes séparatifs d'évacuation des EU. En effet, Ngoa Ekellé comme beaucoup d'autres quartiers de Yaoundé est caractérisé par le non respect des plans d'urbanisme et une très forte densité due à l'émigration des élèves après le Bac. L'occupation anarchique des sols et les constructions anarchiques ne prennent pas toujours en compte la nécessité de prévoir un système autonome d'évacuation des EU. De l'autre coté, les autorités compétentes ne veillent pas au respect strict des plans directeurs d'urbanisme.

5.3. DONNÉES BASÉES SUR L'IDENTIFICATION DES DIFFÉRENTS MODES D'ÉVACUATION DES EAUX USÉES

Les modes d'évacuation des EU dépendent des installations prévues à cet effet c'est-à-dire du standing des habitations. Plus le standing est bon, plus il est prévu un système d'évacuation autonome qui dans la plus part des cas est constitué d'une fosse septique et d'un puisard ou puits perdu. Ainsi, 7 ménages sur les 9 ayant un haut standing sont équipés d'un système autonome d'évacuation des EU. Cependant, la majorité des ménages de bas standing soit 31% évacuent leurs EU dans les rigoles qui sont généralement à ciel ouvert, 22% directement dans les cours d'eau et 9% carrément sur la voie publique. Des 26 logements de moyen standing observés, 15 déversent leurs EU dans les rigoles et seulement 8 possèdent un puisard. Les enquêtés qui évacuent mal leurs EU disent ne pas avoir

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 56

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

le choix, se justifiant par l'absence des systèmes autonomes (pour les locataires) et des réseaux d'égouts, la proximité des habitations des cours d'eau et la promiscuité. Même s'il est vrai que toutes ces insuffisances sont réelles, nous notons que le problème de l'assainissement en général est d'abord une question de mentalité et de volonté personnelle que de moyens financiers et de niveau de vie. 58% des répondants pensent qu'il n'y a pas de personne indiquée pour l'évacuation des EU. Qu'après chaque utilisation, chacun doit se charger personnellement des eaux usagées. Par contre, certains pensent que ce sont les hommes (26%) et les femmes (12%) qui sont responsables de l'évacuation des EU surtout lorsqu'il faut parcourir une certaine distance afin d'atteindre la rigole ou le cours d'eau. On remarque par la suite que seulement 41% des répondants s'approvisionnent exclusivement en eau de boisson sur le réseau de la CDE, 16% en eau de puits, 13% à la borne fontaine. Aucun d'eux ne consomme l'eau de forage qui est rare et l'eau de la rivière qu'ils jugent assez polluée. La majorité des répondants n'est de ce fait pas exposé aux maladies diarrhéiques et autres maladies hydriques telles que le choléra, la dysenterie amibienne et la typhoïde. Cependant, « de temps en temps et surtout lorsqu'il y a rupture d'approvisionnement de l'eau de la CDE, nous nous approvisionnons en eau de puits » affirment 29% des enquêtés. En dehors de l'approvisionnement en eau de la CDE, 32% des enquêtés consomment l'eau issue d'un puits, ou d'une source naturelle. La qualité bactériologique de ces eaux étant inconnue car aucune analyse n'est effectuée au préalable, elles sont souvent à l'origine des maladies hydriques et autres maladies liées à l'eau. En réponse à ces préoccupations, 56,5% affirment javelliser leur eau avant la consommation même s'il est vrai qu'ils ne maîtrisent pas exactement les doses requises. En outre, 28% optent pour la propreté aux alentours et seulement 12,5% pensent pouvoir aménager la source car disent-t-ils ne pas avoir de moyens financiers ou ne pas être responsable en tant que locataires. Ceci amène à remarquer comment cette négligence peut entraîner la contamination de ces sources par les EU domestiques et les eaux de ruissellement. A la question de savoir où est ce que les répondants déversent leurs ordures ménagères, 42% répondent dans un bac Hysacam, 30% dans le cours d'eau ou rivière avoisinant, 22% dans la nature et 6% seulement dans une fosse d'enfouissement. La situation est alarmante au regard de la quantité d'ordures qui échappe à la collecte. Ceux déversés dans la nature sont drainés par les eaux de ruissèlement et se retrouvent dans les lits des cours d'eau où en diminuant le débit d'eau circulant, causent des inondations. En ce qui concerne le lieu de défection, 45% utilisent des latrines non aménagées, 19% des latrines aménagées, et jusqu'a 26% des latrines à canon. Les latrines non conformes se rencontrent le plus dans les logements à bas et moyen standing. L'utilisation des latrines non aménagées provoque la contamination de la nappe phréatique et la prolifération des germes

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 57

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

fécaux à proximité des habitations. Les répondants justifient l'utilisation des latrines à canon par le fait que celles-ci leur permettent d'éviter les problèmes de vidanges qui sont légions dans les zones où règne la promiscuité. Ces latrines sont alors vidangées directement dans le cours d'eau les avoisinant généralement pendant la saison des pluies. Cette pratique est à proscrire au regard des multiples inconvénients qu'elle pourrait avoir sur la santé de l'Homme et sur l'environnement tout entier.

5.4. QUESTIONS RELATIVES AUX PRATIQUES SUR LA PRÉVENTION DES MALADIES LIÉES AUX EAUX USÉES.

Lorsque les EU domestiques, et industrielles sont rejetées dans la nature sans le moindre traitement, les populations environnantes sont exposées à plusieurs maladies hydriques et du péril fécal. C'est l'avis de nos répondants qui affirment reconnaître les maladies suivantes : amibiase, 31%, typhoïde 20%, paludisme 19% et choléra 9%. Ces maladies peuvent être contractées soit par la consommation d'aliments exposés aux germes contenus dans les EU, soit par transmission par les vecteurs proliférant près des EU. On remarque alors que 16% affirment avoir souffert du paludisme, 14% de la typhoïde et 5% de l'amibiase.

5.5. DONNÉES RELATIVES AUX QUESTIONS DE LA GRILLE D'OBSERVATION

Après une observation directe de l'environnement des répondants, 74,1% des activités sont atteints en ce qui concerne la propreté des habitations mais le système d'évacuation des EU est défaillant ou inexistant. Ainsi, 77.77 n'utilisent ni puisard ni puits perdus pour l'évacuation des EU. Ceci est dû entre autres à la promiscuité et l'insuffisance d'espaces de déambulation entrainant le rapprochement des sources d'AEP des latrines. On observe alors 91.66% des sources d'AEP situés à moins de 15 mètres des latrines dont 89.29% d'entre elles sont en état de délabrement. Quant à la lutte contre les vecteurs, seulement la moitié des maisons observées possède des outils de lutte tels que l'utilisation des moustiquaires imprégnés dans les chambres et les grillages aux ouvertures.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 58

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Parvenus au terme de notre étude, il est judicieux de rappeler ici le thème qui a retenu notre attention à savoir « Les risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa Ekellé à Yaoundé ». Afin de la mener à bien, nous nous sommes posé la question à savoir l'impact néfaste que peut entraîner une mauvaise évacuation des eaux usées sur la santé des populations et sur l'environnement du quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Pour répondre à cette question, nous nous sommes fixés comme objectif général d'explorer les problèmes liés à l'évacuation des EU dans ce quartier afin de proposer les mesures correctives. Notre étude s'est déroulée pendant la période allant d'Octobre 2011 à Mai 2012. C'est une méthode d'enquête non probabiliste que nous avons utilisé. La collecte des données s'est effectuée au moyen d'un questionnaire constitué de vingt deux (22) questions, d'une grille d'observation comportant cinq (5) domaines et d'une fiche d'entrevue avec le chef service technique de la Mairie de Yaoundé III.

A l'issue de cette enquête, les résultats sont les suivants :

100% des répondants incriminent l'absence de système approprié d'évacuation des eaux usées et le déversement dans les cours d'eau des déchets ménagers ;

46% de l'ensemble des répondants dont 31% résidant dans les habitations de bas standing évacuent leurs eaux usées directement dans la rigole avoisinante ;

52% rejettent leurs ordures ménagères dans les rigoles et la nature. 40% des répondants utilisent les latrines non aménagées et 26% des latrines à canon.

16% ont été atteint récemment du paludisme, 14% de la typhoïde et 5% de l'amibiase.

Il ressort de la grille d'observation que 77.77% n'utilisent ni des puisards ni des puits perdus.

91.66% d'entre elles sont situés à moins de 15 mètres de la fosse

Fort est de constater que les populations de Ngoa-Ekellé sont fortement exposées aux risques découlant du rejet incontrôlé des EU dans la nature.

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 59

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Ce travail n'ayant aucunement la prétention de tout contenir, nous avons

formulé à la fin de notre étude plusieurs propositions à court, moyen ou long terme qui pourront êtres implémentées en vue d'inverser la tendance:

Le Ministère de la Santé Publique par le biais de la direction de la promotion de la santé en partenariat avec le Ministère de la Communication, et de la Commune de Yaoundé III doivent organiser à

court terme des campagnes de sensibilisation communautaires sur le bien fondé de l'assainissement en communauté ;

L'éducation sanitaire à l'école peut aider à enseigner aux enfants les mesures d'hygiène. La pratique du lavage des mains au savon avant les repas et après chaque défécation est un moyen de prophylaxie majeur, étant donné ce que l'on sait du rôle des mains sales dans la transmission des maladies hydriques ;

La Communauté Urbaine sous la tutelle du MINHDU devrait à long terme

construire une station d'épuration et veiller à sa maintenance afin de remédier aux problèmes de pollution environnementale et d'odeurs nauséabondes résultant des épanchements d'eaux usées qui dégoulinent le

plus souvent à l'air libre sur la chaussée ;

Il doit être mis sur pied une collaboration intersectorielle entre le

MINDUH, la CUY, et la MAETUR en vue de la construction à moyen terme d'un réseau d'égouts pour un système séparatif en renforcement au système autonome ;

Le service d'hygiène de la CUY doit curer, rectifier ou re-calibrer les exutoires et lits des rivières pour faciliter le ruissellement et l'écoulement des eaux de pluies et de ruissellement afin de palier aux inondations.

A la commune d'arrondissement de Yaoundé III de faire une sensibilisation de proximité et de doter les blocs des Comités d'Aide au Développement (CAD) afin d'impulser l'assainissement communautaire;

Le Ministère de la Santé Publique doit influencer le recrutement des TGS à la hausse afin de combler le manque de compétences en milieu urbain sur

les problèmes de santé publique inhérent de l'eau en général.

(1). Benjamin Alexandre KOUM, Initiation à la recherche : une nécessité professionnelle, 2005.

(2). Elie NGOUANA, la recherche en science de la santé, édition 2011.

(3). MOUCHILI MFOME Paule Carine, Impact environnementaux et sanitaires de la pollution de la rivière Abiergue au lieu dit « Marché

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 60

Risques sanitaires et environnementaux du rejet des eaux usées au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

charbon de Mokolo ; 2e promotion Génie Sanitaire de la reforme, 2008-2011 ;

(4). DJANDJA Naomi, Décharge des matières de vidange a NOMAYOS : Impact environnemental et sanitaire 13e promotion Génie Sanitaire : 2007-2010 ;

(5). P. Ardilly, Les techniques de sondage, édition TECHNIP, 1994

(6). CROIX ROUGE FRANÇAISE ; Eau, Hygiène et Assainissement un défi pour améliorer le niveau de vie des populations, p3, 2009 ;

(7). Rapport général de l'atelier International de formation des acteurs nationaux à la gestion des eaux usées municipales dans les villes côtières du Cameroun, Buea, du 29 juin au 03 juillet 2009, p 5 ;

(8). ISO Guide 73 - Vocabulaire du management du risque ;

(9). http://www.eau-artois-picardie.fr/article.php3?idarticle=14

(10). Mr ATEUKENG René, cours gestion des eaux usées et ouvrages, EITMS-GS Yaoundé, année scolaire 2009-2010, p 4 ;

(11). AGENCE FRANÇAISE DE DEVELOPPEMENT : Le secteur de l'eau au Cameroun : enjeux et enseignements, 2011 ;

(12). http://wcentre.tours.inra.fr/sfpar/seminairebouesmaroc.doc p:4;

(13). www.ors-idf.org/etudes/pdf/REURapport.pdf;

(14). Mr ATEUKENG René, cour traitement des eaux usées et notion sur les ouvrages, EITMS-GS Yaoundé, année scolaire 2011-2012.

By FEUDJEU DEFO Paul Inès

Koppau2009@yahoo.fr (+237) 77-01-12-04

Mémoire préparé et présenté par FEUDJEU DEFO Paul Inès 61

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