
UNIVERSITÉ DE KOUDOUGOU Burkina Faso
............. .........
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
Unité-Progrès-Justice
............
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE
L'ÉDUCATION
MÉMOIRE DE FIN DE FORMATION
À L'EMPLOI DE CONSEILLER
D'ÉDUCATION
THEME :
LA QUESTION DE L'UTILISATION DU
téléphone portable
Par les élèves
:
cas des établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire de la commune de
Banfora.
Présenté et soutenu par Sous la direction
de
SANOU Brahima Dr. Dougoudia Joseph LOMPO
Maître-assistant en Sciences de
l'Éducation
Année académique 2011-2012
I
A
Mon père (Kalo), ma grande soeur (Dafra), mon grand
frère(Issouf), ma nièce (Assétou) et mon cousin (Mamadou)
qui ne sont plus de ce monde,
Ma mère SANOU Dosso décédée le
26 avril 2012, Ma chère épouse CARAMA
Djénéba, Mon très cher fils Dafrahoun Cheick Omar
Tidiane, Tous mes frères, soeurs, neveux et nièces.
II
REMERCIEMENTS
Au terme de cette recherche, nous tenons à
témoigner notre gratitude à tous ceux qui, de près ou de
loin, financièrement, matériellement, moralement ou
intellectuellement nous ont aidé à réaliser ce
mémoire.
Nous tenons à remercier particulièrement notre
directeur de mémoire, Docteur Dougoudia Joseph LOMPO,
Maître-assistant à l'Université de Koudougou dont la
constante disponibilité, les précieux conseils et les
orientations lumineuses, nous ont permis la réalisation de cette
oeuvre.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
tous les enseignants de l'Ecole Normale Supérieure de Koudougou qui ont
bâti en nous cette nouvelle stature professionnelle.
Nous voudrions également adresser nos remerciements :
- à tous les parents qui par leurs soutiens multiformes
nous ont permis de boucler les
trois années d'étude à Koudougou ;
- à mon neveu SANOU Karim, pour son soutien financier et
matériel ;
- à mes frères et cousins SANOU Drissa, SANOU
Issouf, SANOU Yacouba ;
- à mon neveu SANOU Mamadou et ma nièce SANOU
Aridjata ;
- à mes amis KARANTAO Soilliou, KONÉ Issouf, ZONGO
Ahamadou Tidiane,
BORO Pierre, SON Tiémandogo, OUATTARA Siaka ; à
tout mon groupe d'amis
du secteur n°6 de Banfora pour leurs différents
soutiens ;
- à tous les établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire qui nous ont
ouvert leurs portes pour faciliter la réalisation de notre
enquête ;
- à tous les élèves-conseillers
d'éducation de la deuxième promotion pour la bonne
ambiance de travail qui a prévalu durant les trois
années de formation ;
- à toutes les secrétaires pour leurs services
d'impression et de duplication.
III
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AFOM : Association Française des
Opérateurs Mobiles
ASSE : Assistant d'éducation
ATTE : Attaché d'éducation
CAES : Conférence Annuelle de
l'Enseignement Secondaire
CD : Compact Disc
CDE : Convention relative aux Droits de
l'Enfant
CE : Chef d'établissement
CE : Conseiller d'éducation
CEG : Collège d'Enseignement
Général
CMTC : Collège Moderne Technique de la
Comoé
CPE : Conseiller Principal d'Education
CPSA : Collège Privé Saint
Augustin
CSFO : Complexe Scolaire de la
Fraternité Ousmane Dan Fodio
CST : Collège Sainte
Thérèse (de l'enfant Jésus)
DCM : Direction Commerciale et Marketing
DRESS-Ca : Direction Régionale des
Enseignements Secondaire et Supérieur des
Cascades
EG : Enseignement Général
ELOQ : Etablissements Louis Querbes
ENS/UK : Ecole Normale Supérieure de
l'Université de Koudougou
EPS : Education Physique et Sportive
ET : Enseignement Technique
FM : Frequency Modulation (Modulation de
Fréquence)
FRC : France Câble et Radio
GSM : Global System for Mobile
Communication
GSPB : Groupe Scolaire Privé
Béthanie
ISCB : Institut Sacré Coeur de
Banfora
LMHFG : Lycée Municipal Héma
Fadouah Gniambia
LMJT : Lycée Municipal Jacques
Toulat
LPIH : Lycée Privé Itoma
Héma
LPLK : Lycée Provincial Lompolo
Koné
LPME : Lycée Privé Moderne
Entente
IV
MESS : Ministère des Enseignements
Secondaire et Supérieur
MESSRS : Ministère des Enseignements
Secondaire, Supérieur et de la Recherche
Scientifique.
Mhz : Mégahertz
MMS : Multimédia Messaging Service
NTIC : Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication
ONATEL : Office National des
Télécommunications
ONG : Organisation Non-Gouvernementale
ONP : Office National des Postes
OPT : Office des Postes et
Télécommunications
RESAFAD/TICE : Réseau d'Appui
Francophone pour l'Alphabétisation et le
Développement des TIC en Education
RI : Règlement intérieur
S .G: Surveillant général
SIM: Subscription Identification Module
SMS : Short Message Service (ou
télé-message)
SVP ! : S'il Vous Plaît !
TELECEL-FASO: Téléphonie
Cellulaire du Faso
TELMOB: Téléphonie Mobile
TIC : Technologies de l'Information et de la
Communication
TICE : Technologies de l'Information et de la
Communication en Education
TMC : Téléphone Mobile
Cellulaire
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture
V
LISTE DES TABLEAUX
N° des tableaux
|
Page
|
Tableau 1 : situation du téléphone
portable au 1er cycle
|
6
|
Tableau 2 : situation du téléphone
portable au 2nd cycle
|
6
|
Tableau 3 : répartition des
établissements concernés par l'étude selon leur Statut
|
50
|
Tableau 4 : répartition des
échantillons retenus par établissement
|
52
|
Tableau 5 : récapitulatif des
échantillons retenus pour l'étude
|
53
|
Tableau 6 : situation de recouvrement du
questionnaire écrit
|
56
|
Tableau 7 : identification des éducateurs
ayant répondu au questionnaire
|
61
|
Tableau 8 : identification des enseignants ayant
répondu au questionnaire
|
61
|
Tableau 9 : raisons motivant l'achat du
téléphone portable
|
62
|
Tableau 10 : réponses des parents sur
l'utilisation du portable par les élèves
|
64
|
Tableau 11 : réponses des parents par
rapport aux précautions d'usage
|
65
|
Tableau 12 : manipulation du
téléphone portable à l'école
|
71
|
Tableau 13: avis des éducateurs sur
l'âge ou la classe des élèves qui peuvent être
dotés de téléphone portable
|
77
|
Tableau 14 : réponses des
éducateurs sur la manière d'utiliser le portable des
élèves dans les établissements
|
78
|
Tableau 15 : fréquence des cas
d'indiscipline dans les établissements
|
79
|
VI
LISTE DES GRAPHIQUES
N° des graphiques
|
Page
|
Graphique1 : Identification des parents
enquêtés
|
58
|
Graphique 2 : identification des
élèves ayant répondu au questionnaire
|
60
|
Graphique 3 : réponses des
élèves sur la présence du portable dans leur classe
|
69
|
Graphique 4 : origine du téléphone
portable des élèves
|
70
|
Graphique 5 : réponses des enseignants
par rapport au cycle où l'on rencontre le plus de cas de perturbation
|
85
|
Graphique 6 : réponses des enseignants
sur la question du genre
|
86
|
VII
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
ASPECTS THÉORIQUES ..3
CHAPITRE I. PROBLÉMATIQUE ..4
CHAPITRE II. HISTORIQUE DE LA TÉLÉPHONIE
MOBILE AU BURKINA FASO
15
CHAPITRE III. ÉLUCIDATION CONCEPTUELLE-CADRE
THÉORIQUE -REVUE
DE LITTÉRATURE. 20
ASPECTS PRATIQUES 49
CHAPITRE I. CADRE MÉTHODOLOGIQUE 50
CHAPITRE II. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
DONNÉES 58
CHAPITRE III. INTERPRÉTATIONS ET
VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES 97
CHAPITRE IV. SUGGESTIONS-DIFFICULTÉS-LIMITES DE
L'ÉTUDE 101
CONCLUSION 109
BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE 111
TABLE DES MATIÈRES 115
LISTE DES ANNEXES ii
VIII
RÉSUMÉ
La question du téléphone portable est un sujet
qui défraye la chronique dans le monde scolaire, tant sur le plan
international qu'au Burkina Faso.
Pour comprendre ses enjeux, il nous a paru indispensable de
parcourir quelques oeuvres et plusieurs articles diffusés sur
internet.
En milieu scolaire burkinabè et plus
particulièrement dans les établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire de la commune de Banfora, l'interdiction de son
utilisation est un sujet qui est au coeur de plusieurs débats.
Pour les uns, cette question est un "faux débat" : car
tout est une question d'éducation. Il ne faut donc pas en priver les
enfants, les élèves ; il faut bien au contraire chercher à
les responsabiliser.
Pour les autres, il faut absolument l'interdire dans les
établissements à cause de l'utilisation qui en est souvent faite
par certains élèves.
Cette étude se veut donc une interpellation de la
communauté éducative, dans son ensemble, à porter un autre
regard sur la présence de cet outil de communication aux multiples
usages divers et diversifiés.
La démarche adoptée nous a permis de
déboucher sur des suggestions, des propositions de solutions et d'un
code de bonne conduite à l'intention de tous.
Mots clés : téléphone
portable, utilisation abusive, milieu scolaire, responsabilité et
éducation à la citoyenneté.
1
INTRODUCTION
Pour vivre en communauté, s'exprimer ou exprimer son
opinion, un état d'âme, son approbation ou sa
désapprobation, l'homme éprouve le désir ou la
volonté de communiquer avec ses semblables. La communication est donc
une composante fondamentale dans les relations humaines.
En effet, depuis les temps anciens jusqu'à nos jours,
pour les besoins de communiquer, l'homme a toujours développé et
utilisé divers moyens de communication tels que le tambour, la
flûte, le cri, le bruit (battements de mains, coups de fusil...), les
marques sur les troncs d'arbres, la télégraphie et la
téléphonie sans fil, la radio et la
télévision...
En 1876, Alexander Graham BELL inventa le
téléphone. Cette invention a davantage facilité la
communication et a apporté de grands changements dans le monde.
Au milieu du XXe siècle, les progrès
de la technologie allaient révolutionner le monde de la communication
grâce à l'invention du téléphone mobile par le
Docteur Martin Cooper. Il serait la première personne à avoir
passé un appel à partir d'un téléphone cellulaire
en avril 19731. Ce n'est qu'en 1983 que le premier véritable
téléphone portable a été lancé aux
Etats-Unis d'Amérique tandis que le premier est apparu en France en
1992. Dès lors, le téléphone mobile n'a fait que gagner du
terrain et conquérir tous les continents.
Ainsi, à la faveur du Sommet France-Afrique tenu
à Ouagadougou en 1996, le téléphone mobile a fait son
entrée au Burkina Faso. Aux premières heures de son
arrivée et placée sous le monopole de l'Office National des
Télécommunications (ONATEL), la téléphonie mobile
qui était censée résoudre les difficultés
d'accès aux lignes fixes, est longtemps restée l'apanage d'une
certaine élite.
Mais l'ouverture du marché à d'autres
opérateurs notamment Telecel et Celtel (aujourd'hui Airtel), la
floraison des appareils simples et haut de gamme, et la chute de leur prix ont
véritablement facilité l'accès à la
téléphonie mobile. Aussi, la baisse du coût des appels et
des SMS, les multiples campagnes de promotion et certains autres services tels
que l'accès à l'internet ont davantage permis à des "moins
nantis" de s'offrir un téléphone portable.
Aujourd'hui, l'importance du téléphone portable
n'est plus à démontrer. C'est pourquoi il n'existe point un
secteur social où il n'est pas utilisé. Et l'usage qui en est
fait est tout aussi divers que diversifié. Il fait partie des moyens
usuels les plus présents dans les relations sociales et assure
l'essentiel des liens entre la maison, le lieu de service des parents et
l'école.
En milieu scolaire, la présence massive du
téléphone portable inquiète plus d'une personne. Son
utilisation a pris une telle ampleur qu'elle ne peut pas être sans
conséquences sur la vie scolaire. En effet, le portable est aujourd'hui
source de plusieurs actes d'indiscipline
1
http://www.gralon.net/article/photo-et-video/telephonie-et-portable.../histoire-et
-evolution-1190.htm visité le 06-O3-2011
2
de la part des élèves ; allant de la
possibilité de fraude qu'il leur offre aux actes violents ou
obscènes, en passant par l'insécurité à laquelle
ils sont eux-mêmes exposés. Toute la communauté
éducative en est consciente. Elle en a même fait l'un de ses
sujets de réflexion lors de la première Conférence
Annuelle de l'Enseignement Secondaire (CAES).
Malgré la révision de certaines dispositions de
l'arrêté n°2003-054/MESSRS/SG/DGESG/DGESTP, portant
règlement intérieur dans les établissements d'enseignement
secondaire au Burkina Faso, pour tenter de résoudre la question, les
avis semblent toujours partagés. Les uns, plaidant en faveur de
l'utilisation du portable, avancent tous les avantages qu'il offre dans les
relations interpersonnelles en ce XXIe siècle.
Certains parents le comparent même à un "cordon
ombilical". D'autres, s'exprimant contre son utilisation, pensent que la
possession du portable par les élèves engendre plus de
dérives que d'avantages.
Face à ces contradictions, quelle devrait être
l'attitude de chacun des acteurs du système éducatif ?
Pour notre part, nous avons été maintes fois
témoin des comportements de certains élèves, comportements
souvent rapportés, tant aussi bien par des éducateurs que par des
parents et des élèves eux-mêmes.
C'est pourquoi, dans cette étude, nous allons d'abord
évoquer les différents usages du téléphone
portable, faire ressortir ensuite ses avantages et ses effets pervers en milieu
scolaire. Enfin, nous proposerons des stratégies qui pourraient
permettre de gérer autrement la question du téléphone
portable à l'école afin de minimiser les
désagréments causés par cet outil de communication.
L'étude comportera deux grandes parties :
La première partie qui traitera des aspects
théoriques va aborder la problématique, l'historique de la
téléphonie mobile au Burkina Faso, l'élucidation
conceptuelle, le cadre théorique et la revue de littérature.
La deuxième partie qui traitera des aspects pratiques
va présenter le cadre méthodologique, l'analyse,
l'interprétation des données, la vérification des
hypothèses.
3
ASPECTS THÉORIQUES

4
CHAPITRE I. PROBLÉMATIQUE
Ce chapitre s'articule autour de cinq parties. Il va aborder
les constats que nous avons faits sur l'utilisation du téléphone
portable en milieu scolaire, la question qui sous-tend notre recherche, les
hypothèses que nous avons émises, les objectifs que nous nous
sommes fixés et les raisons qui justifient le choix de ce
thème.
I.1. Constats
La question de l'éducation des jeunes
générations est depuis toujours au coeur des
préoccupations des gouvernants des pays en développement. Son
caractère universel oblige tous les États à lui accorder
une place de choix à travers un système éducatif de
qualité. L'école, l'institution qui en a la charge prend alors
toute son importance.
Ainsi, au Burkina Faso, l'école a la lourde tâche
d'assurer à l'enfant une formation complète, c'est-à-dire,
physique, intellectuelle, morale et civique afin de faciliter son insertion
dans le tissu social.
Cependant, il est reconnu de tous que, seule, l'école
ne peut réaliser cette noble ambition. Les familles et les autres
composantes de la société y ont leur part à jouer.
Aujourd'hui, l'école burkinabè est en crise.
Elle est secouée par de nombreux maux parmi lesquels, on peut sans
conteste, citer l'indiscipline, le refus de l'autorité et le non-respect
des dispositions règlementaires. Dans les établissements
d'enseignement post-primaire et secondaire, où elle est vécue au
quotidien, l'indiscipline demeure à présent l'une des
préoccupations majeures des acteurs chargés de
l'éducation. En effet, le document introductif de la première
Conférence Annuelle de l'Enseignement Secondaire le souligne si bien en
ces termes :
« Que ce soit du côté des enseignants ou
du personnel administratif, chacun des acteurs a de plus en plus du mal
à se faire respecter et à appliquer les textes en vigueur. Les
élèves contestent de plus en plus les décisions des
adultes, tout comme le corps enseignant se montre peu coopératif avec
l'administration. On assiste ainsi au relâchement de la discipline avec
ses conséquences désastreuses sur la qualité des
apprentissages » (Rapport général de la CAES 2009 ;
p.14).
Cependant, ce qui retient le plus notre attention, ce sont les
nouveaux comportements affichés par les élèves face aux
surveillants désabusés évoluant dans un cadre plus ou
moins formel et à un personnel enseignant de plus en plus jeune.
5
Pour tenter d'apporter des solutions à cette situation,
le Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (MESS)
procède, entre autres, depuis l'année scolaire 2008-2009,
à la formation de nouveaux personnels d'éducation composés
d'assistants, d'attachés et de conseillers qui ont pour lourde
tâche de contribuer à restaurer la discipline dans les
établissements d'enseignement post-primaire et secondaire.
Malgré les efforts ainsi consentis par ce
ministère, force est de constater que les questions ne sont pas toutes
résolues pour autant. Le niveau de connaissance des élèves
continue de se dégrader, l'indiscipline s'accentue, les
élèves contestent toujours l'ordre établi et foulent au
pied le règlement intérieur de leurs établissements
respectifs. Débrayages et grèves d'enseignants et
d'élèves se multiplient au grand dam des administrations
scolaires.
Tous les acteurs de l'éducation en sont conscients ;
ils s'interrogent et se rejettent la responsabilité.
Les parents accusent l'école de ne plus jouer
correctement le rôle qui est le sien.
Les responsables d'établissement, les enseignants et
les éducateurs (CE, ATTE, ASSE)2 avouent leur désarroi
et leur lassitude. Ils accusent les parents de démission.
Alors que l'on continue de rechercher les voies et moyens pour
résoudre la problématique de la discipline dans les
établissements scolaires, un phénomène nouveau y fait son
apparition : le téléphone portable.
En effet, à l'instar de tous les autres secteurs
socioprofessionnels de la vie, les établissements scolaires sont aussi
envahis par les téléphones portables depuis quelques
années. Tous les élèves, de la sixième à la
terminale, veulent en posséder. Et ils affichent de plus en plus leur
préférence pour les portables multimédias ou
multifonctionnels. Dès lors, tous les usages abusifs imputables aux
adultes s'observent de plus en plus chez les élèves, dans les
salles de classes, les cours de recréation et sur le chemin de
l'école.
A Banfora, lorsque nous avons mené une
pré-enquête en janvier 2011 pour mesurer l'ampleur du
phénomène dans tous les établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire de la commune et des villages rattachés, la
plupart des chefs d'établissement ayant reçu la fiche de collecte
de données ont accordé un intérêt particulier
à l'objet de notre étude, car disent-ils, « nous sommes
fatigués du problème de téléphone portable puisque
presque tous les élèves en ont un, surtout ceux des grandes
classes,...et les parents ne font rien pour nous aider à résoudre
la question ». Ce propos est corroboré par les chiffres
obtenus lors de la même pré-enquête (voir tableaux 1 et 2
ci-après).
2 Conseiller d'éducation, Attaché
d'éducation, Assistant d'éducation.
6
Tableau 1 : situation du téléphone
portable au 1er cycle
PREMIER CYCLE
|
Classes
|
Effectifs
|
Élèves ayant un téléphone
portable
|
G
|
F
|
T
|
G
|
%
|
F
|
%
|
T
|
%
|
6ème
|
766
|
772
|
1538
|
60
|
07,83
|
60
|
08,31
|
120
|
07,80
|
5ème
|
532
|
533
|
1065
|
183
|
34,39
|
174
|
32,64
|
357
|
33,21
|
4ème
|
470
|
464
|
934
|
161
|
34,25
|
137
|
29,52
|
298
|
31,90
|
3ème
|
988
|
848
|
1836
|
381
|
38,56
|
394
|
46,46
|
775
|
42,21
|
Total
|
2756
|
2617
|
5373
|
785
|
28,48
|
765
|
29,23
|
1550
|
28,84
|
Source : données recueillies
auprès de tous les établissements d'enseignement post-primaire et
secondaire de Banfora en 2010-2011.
Le tableau1 indique que le téléphone portable
est utilisé par les élèves de toutes les classes. En
classe de troisième, il est beaucoup plus présent. Sur 1836
élèves, 775 ont un téléphone portable ; soit un
taux de possession de 42,21%.
En classe de cinquième et de quatrième, le taux
est sensiblement le même. En effet, sur 1065 élèves de la
5ème, 357 ont un téléphone portable ; soit
33,21%. Le taux est de 31,90% en 4ème, soit 298 utilisateurs
sur 934 élèves.
Tableau 2 : situation du téléphone
portable au 2nd cycle
SECOND CYCLE
|
Classes
|
Effectifs
|
Élèves ayant un téléphone
portable
|
G
|
F
|
T
|
G
|
%
|
F
|
%
|
T
|
%
|
2nde
|
406
|
175
|
581
|
146
|
35,96
|
150
|
85,71
|
296
|
50,94
|
1ère
|
306
|
175
|
481
|
108
|
35,29
|
114
|
65,14
|
222
|
46,15
|
Tle
|
507
|
226
|
733
|
225
|
44,37
|
165
|
73
|
390
|
53,20
|
Total
|
1219
|
576
|
1795
|
479
|
39,29
|
429
|
74,47
|
908
|
50,58
|
Source : données recueillies
auprès de tous les établissements d'enseignement post-primaire et
secondaire de Banfora en 2010-2011.
Le tableau2 nous indique qu'un peu plus de 50% des
élèves du second cycle possèdent un
téléphone portable avec une dominante féminine.
7
En effet, en classe de seconde il y a 85,71% des filles contre
35,96% des garçons qui possèdent un téléphone
portable. En classe de première il y a 65,14% des filles contre 35,29% ;
et en terminale, on a 73% des filles contre 44,37%.
Au total, il y a 429 détentrices de portable sur 576
filles, soit un pourcentage de 74,47%. Et 479 détenteurs sur 1219
garçons, soit un pourcentage de 39,29%.
Concernant ces tableaux, les éducateurs chargés
de la collecte ont tous reconnu l'ampleur du phénomène dans la
quasi-totalité des établissements publics comme privés de
la commune. Selon eux, les données recueillies ne traduisent pas tout
à fait la réalité qu'ils constatent tous les jours car les
élèves, beaucoup méfiants, ont refusé d'avouer
qu'ils sont possesseurs de téléphone portable.
Néanmoins, de la comparaison des ces deux tableaux,
nous faisons les constats suivants :
Primo, de façon générale, le taux de
possession est évolutif de la sixième à la terminale :
seulement 7,83% des garçons et 8,31% des filles de sixième
possèdent un téléphone portable contre 38,36% des
garçons et 46,46% des filles en troisième.
Secundo, au premier cycle, seulement 28,84% des
élèves possèdent un portable. Avec toutefois plus de
42,21% en troisième.
Tertio, plus d'élèves du second cycle, soit
50,58%, possèdent des téléphones portables.
Ces tableaux confirment l'existence effective du
téléphone portable au sein des établissements scolaires,
avec une proportion assez élevée des élèves du
second cycle.
Mais, qu'est-ce qui pourrait expliquer la forte
présence d'un tel outil de communication en milieu scolaire ?
Certainement l'importance et l'utilité du
téléphone portable, le besoin de communiquer et l'envie de se
conformer à l'évolution de la technologie.
En effet, de nos jours, le portable est devenu l'objet de
communication le plus populaire, facile d'accès et d'utilisation. Il
réduit les distances, sécurise les relations parents-enfants et
facilite les relations interpersonnelles et interprofessionnelles ; en un mot,
il rend d'énormes services à la société. A ce
propos, le groupe de Conseillers Principaux d'Education (CPE) du Bassin
d'Aurillac, en France affirme que « Le mobile s'est installé
partout, il est devenu un élément déterminant du
décor, de plus en plus présent dans nos vies quotidiennes.
Utiliser un mobile dans les situations de la vie ordinaire, est une pratique
intégrée et normalisée ».
8
Quant à Cheikh MBENGUE (2007)3, il pense que
c'est la soif de communiquer que ressentaient les Africains qui a
favorisé un tel engouement vers le téléphone portable. En
outre, il rapporte que « Selon le cabinet américain Gartner,
les ménages africains sont prêts à dépenser cinq
fois plus que leurs homologues des pays développés pour des
besoins de communication ».
Par ailleurs, Jean-Marie TOÉ4 fait part dans
« Sidwaya5 » du 11 mai 2010 des avis
d'élèves et d'une parente d'élève de Bobo-Dioulasso
sur l'importance du portable en milieu scolaire. A ce propos, il rapporte qu'un
élève en classe de 1ère A déclare que
ses parents lui ont acheté un portable pour qu'en cas d'agression,
d'accident ou d'autres urgences, il puisse les appeler (source :
http://allafrica).
Il poursuit que d'autres élèves disent s'en
servir pour joindre régulièrement leurs parents qui ne sont pas
à Bobo-Dioulasso. En plus d'être un lien entre parents et
progénitures, le téléphone portable fait économiser
du temps et réduit considérablement les distances. Il leur permet
d'informer leurs camarades de classe pour les rendez-vous de travaux de groupe
ou en cas d'absence du professeur par simple SMS. Quant à une parente
d'élève de la même ville, Jean-Marie TOÉ fait savoir
qu'elle confirme que le téléphone portable qu'elle a donné
à son enfant sert à la joindre en cas de besoin.
Comme on le constate, les avantages pour les
élèves à posséder un portable sont nombreux. Mais
ce qui pose problème, c'est l'utilisation très peu recommandable
que certains d'entre eux en font, au mépris même des règles
élémentaires de civisme et de savoir-vivre qui régissent
la vie en société.
En effet, au Burkina Faso, comme partout ailleurs dans le
monde, c'est le même constat qui est fait du téléphone
portable. Il est devenu un véritable phénomène de
société, a envahi le monde scolaire et pose aujourd'hui aux
responsables d'établissement un vrai problème de discipline de
par son utilisation abusive.
En janvier 2008, au Burkina Faso, un article intitulé
« Pornographie dans des lycées de Ouagadougou : des responsables
d'établissement s'expliquent. » faisait cas d'une propagation
d'images pornographiques dont des lycéens burkinabè seraient les
acteurs et réalisateurs à partir de leurs
téléphones portables (
http://www.fasopresse.net
visité le 30-092010).
3
http://www.memoireonline.com/01/09/1891/m_opérateurs_Ouest_africains_de_télécommunications_statut_modificat
ion2.html ; site visité le 19-12-2010 à 15h10mn
4 Journaliste à « Sidwaya »
5 Quotidien burkinabè d'information
9
Aujourd'hui, selon un article publié sur
internet,6 les élèves utilisent maintenant leurs
téléphones pour s'envoyer des SMS pendant les heures de cours ou
pour tricher pendant les devoirs de classe ou les examens, et le système
est plus discret.
Ils utilisent également leurs téléphones
portables pour s'inviter souvent à se soutenir dans des
débrayages qui ont lieu dans leurs établissements respectifs.
A ce propos, le directeur d'un établissement
privé de la ville de Banfora dit avoir surpris une élève
de la classe de troisième entrain d'envoyer un SMS à son
frère cadet qui est élève en classe de première.
Elle a demandé à ce dernier de venir avec son groupe pour faire
sortir les élèves de son établissement qui se trouve
excentré et loin des autres établissements.
Face à cette situation ambivalente, où les
avantages et les inconvénients du portable sont diversement
appréciés par les acteurs du système éducatif,
suffit-il simplement de prendre des textes pour l'interdire à
l'école afin de résoudre toute la problématique
soulevée dans notre étude ?
Pour le Ministère des Enseignements Secondaire et
Supérieur (MESS), après les recommandations faites par les
représentants de toute la communauté éducative lors de la
Conférence Annuelle de l'Enseignement Secondaire tenue les 10, 11 et 12
septembre 2009 à Ouagadougou autour de la « Problématique de
l'assainissement de l'environnement scolaire pour une meilleure qualité
de l'éducation », il lui a paru impérieux de prendre ses
responsabilités. Il a donc pris l'arrêté
N°2010-0224/MESSRS/SG portant règlement intérieur des
établissements d'enseignement post-primaire et secondaire au Burkina
Faso qui stipule en son article 25 l'interdiction de l'utilisation du
téléphone portable et la confiscation dudit appareil et
assimilés7.
Malgré ces dispositions désormais existantes,
« le phénomène continue de prendre de l'ampleur ; les
portables saisis, confisqués sont de plus en plus nombreux. Remis en fin
d'année, ils reviennent l'année scolaire d'après ou sont
immédiatement remplacés par les parents qui ne partagent pas
forcément l'esprit du règlement intérieur »,
nous a confié le surveillant général d'un
établissement.
Aussi, la confiscation du portable, elle-même, est
très mal acceptée. En atteste les propos de ce fondateur d'un
lycée privé qui a affirmé qu' « il y a des
parents qui vont jusqu'à menacer des éducateurs, les enjoignant
même de remettre à leurs enfants les portables à eux
confisqués ».
6
http://lhommemachine.wordpress.com
visité le 10-11-2011
7 Baladeur, lecteur mp3, lecteur mp4, postes de
radio.
10
De même, les équipes de direction, les
éducateurs et les enseignants ne sont pas tous du même avis. Les
responsables des structures d'élèves ont leurs numéros de
téléphone connus de l'administration pour des besoins importants
ou urgents. A ce propos, à Banfora, par exemple, un
délégué général des élèves
nous a confié qu'il a essuyé de sévères reproches
de la part du premier responsable de son établissement pour n'avoir pas
pu être informé sur son portable de la tenue d'une rencontre
extraordinaire du comité de gestion de l'établissement.
Fort de ce qui précède, nous nous posons les
questions suivantes : Quelle est l'utilité du téléphone
portable pour les élèves ? Est-il vraiment nécessaire pour
les parents de doter les élèves de portable ? Les parents qui
offrent des téléphones portables aux enfants sont-ils au courant
des mauvais usages que font certains de ces jeunes utilisateurs ? Prennent-ils
des précautions en leur remettant les portables ? Si oui, lesquelles ?
Comment apprécient-ils l'article 25 du règlement intérieur
en vigueur dans les établissements d'enseignement post-primaire et
secondaire ? Devrait-on interdire l'usage du téléphone portable
à l'école ? Est-il possible d'interdire de façon
générale la possession d'un téléphone portable dans
un établissement scolaire ?
Ces questions nous interpellent, car la gestion de
l'utilisation du cellulaire dans les établissements, pour être
efficiente, devrait requérir la contribution et la participation de
tous.
A l'heure où les Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication s'invitent dans les établissements
d'enseignement post-primaire et secondaire à travers l'installation des
salles informatiques par différents projets (World Links, TICE-Burkina),
il paraît inapproprié de ne pas se pencher sur la question de
l'utilisation du téléphone portable par les élèves
avec un autre regard.
Dans le cadre de notre étude, nous pouvons
établir au vu de tout ce que nous venons de développer le
postulat suivant : l'utilisation du téléphone portable en milieu
scolaire apparaît comme utile, voire nécessaire pour bon nombre de
parents, certains enseignants et éducateurs ; mais l'utilisation qui en
est faite reste une préoccupation majeure, surtout pour les responsables
de l'éducation. Face à cette problématique, la question
ci-dessous va constituer pour nous la principale question de recherche.
I.2. Question de recherche
L'évolution des technologies de l'information et de la
communication (TIC) est dans un processus irréversible. Les
téléphones portables deviennent de plus en plus performants et
11
sophistiqués, incontournables et accessibles à
toutes les couches sociales. Pour toutes ces raisons, quelles attitudes
nouvelles devrions-nous adopter pour mieux gérer aujourd'hui la question
de l'utilisation du téléphone portable dans les
établissements d'enseignement post-primaire et secondaire ?
Cette question qui pose le problème de notre recherche
fait appel aux hypothèses suivantes.
I.3. Hypothèses de recherche
Hypothèse principale
L'utilisation du téléphone portable se fait
à l'école en observant certaines précautions.
Hypothèse secondaire 1
Au regard de l'importance du téléphone portable
et de sa nécessité dans les relations avec leurs enfants, les
parents ne manquent pas de les conseiller au bon usage.
Hypothèse secondaire 2
Malgré les dispositions prises, le
téléphone détenu par les élèves demeure un
élément perturbateur des cours, des heures d'études et
aussi d'eux-mêmes.
Hypothèse secondaire 3
Les élèves prennent des précautions
d'usage pour éviter de se voir confisquer leurs portables.
Toute recherche se fixe des objectifs à atteindre.
Celle que nous menons se donne comme objectifs les suivants.
I.4. Indicateurs de vérification des
hypothèses
Nous allons vérifier nos hypothèses de recherche
par les indicateurs suivants. Hypothèse secondaire
1.
- Le pourcentage des élèves qui trouvent le
portable nécessaire dans les relations avec leurs parents et pour
quelles raisons.
- Le pourcentage des autres enquêtés qui trouvent
le portable nécessaire à l'élève.
12
- Le pourcentage des parents qui ont donné des
précautions d'usage à leurs enfants.
- Le pourcentage des parents qui observent des
précautions dans l'utilisation du portable avec leurs enfants.
Hypothèse secondaire 2.
- Le pourcentage des élèves qui manipulent leur
portable dans la classe.
- Le pourcentage des élèves qui manipulent leur
portable dans la cour.
- Le pourcentage des élèves dont les portables
sonnent dans la classe.
- Le pourcentage des élèves dont les portables
restent toujours allumés dans la classe.
Hypothèse secondaire 3.
- Le pourcentage des élèves dont les portables
restent éteints lorsqu'ils sont en classe. - Le pourcentage des
élèves dont les portables ont déjà
été confisqués.
- Le pourcentage des élèves qui approuvent le
règlement intérieur qui interdit l'utilisation du
téléphone portable dans leur établissement.
I.5. Objectifs de recherche
« Aujourd'hui, dans la plupart des
établissements secondaires des grandes villes, il ne se passe pas un
seul jour sans que les surveillants ou les professeurs ne rencontrent un
problème de discipline lié au téléphone portable
», nous a dit la fondatrice d'un établissement. Cette
assertion explique la préoccupation des responsables chargés de
l'éducation à s'interroger sur la véritable
thérapie à appliquer malgré les dispositions nouvelles du
règlement intérieur.
Pour apporter notre contribution à la résolution
de la problématique de l'utilisation du portable par les
élèves, nous allons proposer une nouvelle approche de gestion par
beaucoup plus de sensibilisation, car c'est un outil qui semble incontournable
de nos jours.
Afin de mener à bien notre étude, nous nous
sommes fixé trois objectifs : un objectif général et deux
objectifs secondaires.
I.5.1. Objectif général
Evaluer la prise de conscience des élèves et des
parents afin de les sensibiliser aux multiples conséquences de
l'utilisation du téléphone portable par les
élèves.
13
I.5.2. Objectifs secondaires
- Proposer des solutions pour mieux gérer
la question du téléphone portable.
- Elaborer un code de bonne conduite relatif
à l'utilisation du téléphone portable par les
élèves dans les établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire.
Mais pourquoi avons-nous choisi de nous pencher sur la
question de l'utilisation du téléphone portable par les
élèves ?
I.6. Justification du choix du thème
Les raisons du choix de notre thème se situent
principalement sur le plan professionnel.
Ce vingt et unième siècle est sans conteste
marqué par le boom des technologies de l'information et de la
communication. Les avancées technologiques ont profondément
bouleversé le comportement de la société en
général.
Aujourd'hui, la facile accessibilité au
téléphone portable a fait de celui-ci le plus populaire des
outils de communication, avec une très grande variété
d'usages. Il a pénétré toutes les couches sociales de la
vie et a fait naître ou amplifier des vices de toute nature.
En milieu scolaire particulièrement, le
téléphone portable, par son utilisation abusive, a
amplifié l'indiscipline et lui a offert d'autres formes d'expression et
de manifestation. Or, c'est un outil qui présente tout de même
beaucoup d'avantages pour les élèves. Nous savons
également que le portable est généralement offert aux
élèves par leurs parents et autres adultes. Ces parents et
adultes sont-ils tous au courant des mauvais usages qu'en font certains d'entre
eux ?
L'intérêt de cette étude est donc, d'une
part, d'informer les parents sur tous les actes d'indiscipline, les
écarts de comportements et autres dangers liés à
l'utilisation du téléphone portable par les élèves,
sans occulter les nombreux avantages qui y sont liés, et d'autre part,
de sensibiliser tous les acteurs, et de leur proposer une nouvelle approche
pour mieux gérer la question du portable.
De plus, la gestion de la discipline dans les
établissements d'enseignement post-primaire et secondaire étant
placée sous la responsabilité du Conseiller d'éducation et
de ses
14
collaborateurs, il nous a paru nécessaire de mener une
réflexion sur la question de l'utilisation du téléphone
portable par les élèves pour les besoins professionnels.
Les résultats auxquels nous parviendrons, pourraient
permettre aux chefs d'établissement, aux censeurs, aux directeurs des
études, aux éducateurs et autres surveillants d'avoir un autre
regard sur le portable. Ils pourraient permettre aussi aux élèves
d'être moins angoissés par le simple port de leur
téléphone cellulaire et aux parents d'élèves
d'assumer en toute responsabilité leur rôle d'éducateur
dans un environnement envahi par le téléphone portable.
15
CHAPITRE II. HISTORIQUE DE LA TÉLÉPHONIE
MOBILE AU BURKINA FASO
Ce chapitre présente l'historique des
télécommunications au Burkina Faso : du téléphone
fixe au téléphone portable.
Du téléphone fixe au téléphone
cellulaire, quelles avancées et quels bouleversements de comportements
dans la société !
La téléphonie mobile a connu une croissance
exponentielle en Afrique. Les propos de Cheikh MBENGUE (2007)8 le
confirment si bien en ces termes :
« La croissance de la téléphonie mobile
est nettement plus rapide et supérieure à celle de la
téléphonie fixe. Il aura fallu 125 ans pour franchir le milliard
de personnes ayant accès à une ligne fixe, alors qu'il a fallu
seulement 21 ans pour atteindre le milliard de personnes ayant accès au
téléphone portable ».
Au Burkina Faso, par exemple, on dénombrait 4.125.897
abonnés en l'espace de quatorze ans. (Source :
http://www.afriqueavenir.org
visité le 15-12-2010)
Mais comment ce changement s'est-il opéré au
Burkina Faso ?
II.1. Situation des télécommunications
au Burkina Faso avant l'arrivée de la téléphonie
mobile.
Vers la fin du XXème siècle, on entendait dire
que celui qui ne saura pas utiliser l'outil informatique sera
considéré comme l'analphabète du XXIème
siècle. Ces propos mettaient déjà en exergue l'importance
des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) dans
tout processus de développement. Ainsi, pour ne pas rester sur le
bas-côté du développement et de la mondialisation, la
course à l'appropriation des NTIC était devenue une des questions
centrales du développement de tous les pays.
L'intérêt grandissant des populations pour les
innovations technologiques et leur intégration dans les pratiques
courantes des individus et de la société ont amené les
Etats à adopter de nouvelles politiques de développement du
secteur des télécommunications.
En effet, à l'accession du Burkina Faso à
l'indépendance en 1960, selon KONÉ TAGO Haoua (2008, p.10),
Correspondante Nationale de l'Association pour le Développement de
l'Éducation en Afrique (ADEA), ce pays disposait d'un réseau de
télécommunication essentiellement composé de lignes
aériennes et de liaisons radio à ondes
décamétriques. La téléphonie internationale
était assurée par France Câble et Radio (FCR).
8
http://www.memoireonline.com/01/09/1891/m_opérateurs_Ouest_africains_de_télécommunications_statut_modificat
ion2.html : site visité le 19-12-2010 à 15h10mn
16
C'est en 1968 que le pays s'est doté d'une structure
chargée de gérer le réseau et les services de
télécommunications et d'exploiter une partie de la chaîne
internationale(télex, radio).
Créé en 1968, l'Office des Postes et
Télécommunications (OPT) a donc pris en charge la gestion du
réseau international en 1982.
Pour plus d'efficacité, l'OPT a été
divisé en 1987 en deux entités distinctes et autonomes conservant
chacune le monopole de l'Etat : l'Office National des Postes (ONP) devenu
aujourd'hui Société Nationale des Postes, et l'Office National
des Télécommunications (ONATEL).
Mais l'ONATEL, détenant à lui seul la gestion
des télécommunications, n'a pas été en mesure
d'assurer pleinement sa mission. L'offre des lignes fixes était
largement en deçà des demandes, comme le souligne
COMPAORÉ, M.A. (2005, p.10). D'après ce dernier, en 2004,
seulement 18194 demandes sur 38487 étaient satisfaites soit 47,27% alors
que la télédensité en ligne fixe était de 0,6%.
La ligne téléphonique d'un abonné servait
donc à tous ses voisins proches ou éloignés. Ces derniers
passaient tous par cette ligne pour communiquer ou pour recevoir des appels,
des commissions ou autres informations. Cette situation était, du reste,
propre à presque tous les pays africains en développement. A ce
sujet, Cheick MBENGUE (2007)9 fait ressortir dans son étude
que « L'Afrique accuse un important retard dans les
télécommunications en comparaison avec les autres régions
du monde. ». Il rapporte par ailleurs que « Selon le cabinet
américain Gartner, les ménages africains sont prêts
à dépenser cinq fois plus que leurs homologues des pays
développés pour des besoins en communication ». Cependant,
posséder une ligne de téléphone fixe demeurait toujours un
luxe pour la majorité des populations. Ces propos témoignent de
la nécessité et de l'envie qu'éprouvaient les Africains
à communiquer par le téléphone.
Aussi, afin d'apporter des réponses aux
préoccupations des potentiels clients, l'ONATEL s'est lancé dans
les activités de développement des NTIC et surtout la
vulgarisation de l'Internet et de la téléphonie mobile.
9
www.memoireonline.com «
Comment les opérateurs Ouest-Africains de
télécommunications pourraient-ils modifier leur statut de
filiales des multinationales européennes? »visité le
19-12-2010
17
II.2. L'avènement de la téléphonie
mobile au Burkina Faso
C'est à la faveur du 19ème Sommet
France-Afrique tenu à Ouagadougou en 1996 que la
téléphonie mobile cellulaire a été introduite au
Burkina Faso par l'ONATEL. Confiée à sa filiale
spécialisée TELMOB, sa mise en oeuvre s'est
déroulée en trois grandes phases :
La première phase a consisté à la
couverture de Ouagadougou et ses proches banlieues en décembre 1996 afin
de permettre surtout aux prestigieux invités et participants au Sommet
d'avoir des commodités de communication; et à une certaine
catégorie de personnes de s'en servir également.
La deuxième phase a concerné la capitale
économique Bobo-Dioulasso et les localités situées sur
l'axe routier Ouaga-Bobo en 1997 et 1998.
La troisième phase a couvert les villes de Koudougou,
Ouahigouya, Koupéla, Tenkodogo, Kaya, Dori, Fada et les axes routiers
qui les relient à Ouagadougou au cours de l'année 2000.
La téléphonie mobile fonctionne au Burkina Faso
sous la norme GSM (Global System for Mobile Communication), nom du standard
européen de télécommunications cellulaires mobiles. Le GSM
fonctionne en 900Mhz et 1800Mhz et permet à tout abonné qui est
dans une zone de couverture du système de communiquer avec tout autre
abonné du système mobile ou le réseau
téléphone commuté (source :
http://www.telmob.bf visitée
le 23-04-2011).
La téléphonie mobile a ainsi fait son
entrée au Burkina Faso. Mais les coûts de fourniture et
d'installation du réseau, le prix élevé des appareils
téléphoniques ont constitué un véritable frein
à son développement. Elle n'était donc accessible
qu'à quelques privilégiés de la société tels
que les grandes personnalités, les hauts cadres de l'administration, les
diplomates, les hommes d'affaires et autres grands commerçants.
En effet, au début, le prix des premières cartes
SIM qui était de 35000francs, n'était pas à la
portée d'une grande partie de la population; les premiers abonnements se
faisaient au post-paiement, toute chose qui impliquait la délivrance
d'une facture aux abonnés. Les problèmes de facturation,
doublés des problèmes de recouvrement liés au
post-paiement, ont fait prendre conscience à l'opérateur TELMOB
de la souffrance des usagers à s'approprier la téléphonie
mobile. Il a de ce fait mis sur le marché le prépaiement à
partir du 9 juin 2000. Ce nouveau mode de recharge et la baisse progressive du
coût des abonnements ont un tant soit peu accru le parc des
abonnés.
Ce qui va véritablement marquer le boom du
téléphone cellulaire, c'est la libéralisation du
marché des télécommunications au niveau international,
caractérisée au
18
Burkina Faso par l'arrivée de deux nouveaux
opérateurs, TELECEL FASO et CELTEL BURKINA devenu successivement ZAIN
puis AIRTEL.
Dès lors, une rude concurrence entre les trois
opérateurs allait permettre à la téléphonie mobile
de pénétrer réellement la société
burkinabè. Aujourd'hui, à la faveur de cette concurrence, les
cartes SIM s'acquièrent presque gratuitement, les recharges se font
même à moindre coût (100 francs), le coût des appels
est proposé entre 1franc/seconde et 1,5franc/seconde et des ventes
promotionnelles d'appareils téléphoniques avec un kit
d'abonnement plus un crédit de communication à moins de dix mille
(10000) francs voire six mille (6000) francs; toutes ces baisses significatives
ont rendu la téléphonie mobile accessible à toutes les
couches de la société à tel point que posséder
désormais un portable n'est plus considéré comme un luxe.
Dire aujourd'hui qu'on n'a pas de numéro de contact
téléphonique constitue une surprise pour certaines personnes.
Presque tout le monde l'utilise, surtout dans les villes. Même des
enfants en possèdent; les tout-petits, eux, en réclament,
à défaut, des jouets pour imiter leurs parents ou leurs
aînés.
Les villages qui ne caressaient même pas l'espoir de
voir un jour des poteaux de téléphone fixe les traverser sont
désormais reliés à au moins un réseau. Ainsi,
même les habitants des campagnes sont facilement joignables
maintenant.
La téléphonie mobile s'est vraiment fait une
place dans le paysage burkinabè. COMPAORÉ, M. A. (2005, p.8)
affirme que « Le téléphone mobile, devenu une "star" de
la communication, a été intégré rapidement par les
acteurs de certains pays en développement. » et il cite
également Babacar FALL, expert en communication à l'UNESCO qui
estime que « la communication est un besoin universel ».
« Ce qui varie, poursuit-il, c'est la manière dont la
société s'approprie cette technologie ».
Le téléphone portable est donc devenu le tout
premier moyen de communication par excellence. Certains cherchent à se
l'approprier par leurs propres moyens. D'autres l'offrent à leurs
proches (parents, frères, enfants, amis, copains...) pour faciliter
leurs relations.
C'est ainsi que le téléphone à
pénétrer très rapidement le milieu scolaire pour le
plaisir des élèves et le bonheur de ceux qui en font un bon
usage.
Un groupe de conseillers principaux d'éducation
français soutient que « la soudaineté du succès
du téléphone mobile a surpris tout le monde et n'a pas
laissé le temps à la société
de s'interroger sur ce que le mobile et ses usages avaient
changé, créé, déplacé dans nos moeurs et
dans nos habitudes de communication, de relation à nous-mêmes et
à la société »10.
19
10
http://www.ac-clermont.fr/viescolaire
visité le 19-11-2010
20
CHAPITRE III. ÉLUCIDATION CONCEPTUELLE
- CADRE THÉORIQUE - REVUE DE
LITTÉRATURE
Ce chapitre s'articule autour de trois points principaux. Nous
y aborderons l'élucidation de certains concepts, le cadre
théorique et la revue de littérature.
III.1 Élucidation conceptuelle
Notre travail de recherche s'articule autour de la question de
l'utilisation du téléphone portable par les élèves,
notamment l'implication des parents d'élèves dans l'expansion du
phénomène en milieu scolaire. Pour aborder ce sujet, nous
utiliserons certains concepts dont nous trouvons nécessaire
d'élucider le sens. Ce sont : téléphone portable, milieu
(environnement) scolaire, vie scolaire, utilisation abusive, effets pervers,
précautions, règlement intérieur local, éducation
à la citoyenneté, responsabilité et autorité.
III.1.1. Le téléphone portable
Pour certains agents de l'ONATEL, selon COMPAORÉ M. A
(2005, p.3) c'est un téléphone sans fil, autonome avec un centre
de communication auquel sont rattachées les stations de base qui sont
reliées entre elles par des faisceaux hertziens. Il est aussi
défini comme un téléphone radio qui permet
d'établir une communication entre deux abonnés mobiles ou entre
un abonné mobile et un abonné fixe.
Dans l'esprit de notre étude, le
téléphone portable est un appareil mobile qui n'est relié
à aucun fil et qui permet de communiquer partout où il y a un
réseau de téléphonie mobile, de tout lieu couvert par un
réseau et en tout temps avec des interlocuteurs.
Il a plusieurs dénominations : téléphone
mobile cellulaire, téléphone cellulaire, téléphone
portable ou tout simplement portable ou cellulaire. Dans un langage familier
des enfants le désignent par « phone ». Initialement, il
était uniquement limité à appeler et à recevoir des
appels. Mais depuis plusieurs années déjà, il permet de
transmettre des textes (SMS), des images et des vidéos et est aussi muni
d'appareil photo, d'enregistreur de sons, de bande FM et de
télévision. Il permet aussi d'accéder à
Internet.
Il existe actuellement trois types de téléphones
portables :
- le téléphone portable simple : il ne sert
qu'à téléphoner ou à envoyer des SMS, à
recevoir des appels et des SMS,
21
- le téléphone portable multimédia : en
plus des fonctions du téléphone simple, il est muni d'appareil
photo, de musique, de vidéo, d'enregistreur de sons, de Bluetooth,
etc.),
- le Smartphone (et ses dérivés tel le Black
Berry) : c'est un véritable ordinateur de poche avec beaucoup plus de
mémoire, de fonctions et d'options. Il est aussi appelé
téléphone « intelligent ».
Les téléphones mobiles qui inondent le
marché des télécommunications sont qualifiés de
"troisième génération", ou encore appelés 3G, car
ils permettent de photographier et enregistrer des vidéos,
d'écouter la musique et la radio sur la bande FM, de regarder la
télévision, de lire et d'envoyer des e-mails, de naviguer sur
Internet.
III.1.2. Le milieu scolaire ou environnement
scolaire
Selon "Le Nouveau Petit Robert" (2003), le milieu est, d'une
part, l'« ensemble des objets matériels, des êtres
vivants, des conditions physiques, chimiques, climatiques qui entourent et
influencent un organisme vivant » d'autre part, c'est l' «
entourage matériel et moral d'une personne ». C'est aussi le «
groupe social où vit une personne.»
Quant au "Dictionnaire encyclopédique de
l'éducation et de la formation" (2001), il définit
l'environnement comme l'« ensemble, à un moment donné,
des aspects physiques, chimiques, biologiques et des facteurs sociaux et
économiques susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect,
immédiat ou à terme, sur les êtres vivants et les
activités humaines. »
Selon le rapport général de la première
conférence annuelle de l'enseignement secondaire (2009, p.11),
« Rapporté au système éducatif, l'environnement
pourrait se définir comme l'ensemble des éléments
objectifs et subjectifs qui constituent le cadre de vie d'un
établissement ». Selon la même source, en
établissant un parallèle entre ces différentes
définitions, deux orientations se dégagent : « La
première s'intéresse aux éléments extérieurs
à l'établissement scolaire ayant un impact sur le fonctionnement
et la qualité de la vie au sein de l'établissement ; la
deuxième, quant à elle, se préoccupe uniquement de
facteurs endogènes, c'est-à-dire l'ensemble des
éléments constitutifs de la vie scolaire ».
Dans le cadre de notre recherche, le milieu scolaire peut se
définir comme le cadre d'études ou d'apprentissage de
l'élève. C'est aussi tout espace clos ou ouvert (à
même d'influencer son éducation, son apprentissage) où il
passe un temps de la journée : le domaine scolaire, la salle de classe,
la salle de lecture ou de documentation, le laboratoire, le
réfectoire,
22
le "petit marché?, le terrain de sport, les sorties
d'étude. C'est l'environnement où évolue
l'élève placé sous la responsabilité de
l'institution scolaire.
III.1.3. La vie scolaire
Selon Jean-Pierre OBIN11 :
« "La vie scolaire" peut être définie,
par analogie avec des expressions et notions semblables comme "la vie
familiale", "la vie sociale", "la vie politique" etc., comme l'ensemble des
normes et des événements spécifiques à la vie
collective en milieu scolaire. Par exemple, le phénomène des
modes vestimentaires et corporelles chez les jeunes est un
phénomène social ; il peut néanmoins présenter des
implications normatives à l'école. »
Quant à Marcel SIRE, alors doyen de l'inspection
générale au Ministère de l'Education Nationale de la
France, cité par G. GILLOUX12, avance, lui, que « la
vie scolaire, c'est tout ce qui se passe dans l'établissement (en
direction des élèves), sauf ce qui se passe dans la classe quand
il y a transmission des connaissances. Mais elle inclut les actions
pédagogiques et d'approfondissement. »
Mais, GILLOUX13 lui-même pense que tout ce
qui concerne la vie de l'élève au sein de l'établissement,
fait partie de la vie scolaire. Et ce, pendant les heures de cours, les
recréations, les interclasses et dans tout l'espace scolaire.
Pour nous, dans le cadre de notre étude, en plus de
s'intéresser à la globalité de la vie proposée aux
élèves au sein de l'établissement, nous pensons que le
concept « vie scolaire » pourrait également prendre en compte
toute activité d'élèves, encadrée et
organisée hors de l'établissement, et impliquant donc la
participation ou l'encadrement des responsables de l'établissement.
III.1.4. L'utilisation abusive
Selon "Le Nouveau Petit Robert" (2003), l'abus est l'usage
mauvais, excessif ou injuste. L'utilisation abusive est donc le mauvais usage
ou l'utilisation excessive ou exagérée que l'on fait d'un
objet.
11
http://www.jpobin.com/pdf3/2002questcequelaviescolaire.pdf
« Qu'est-que la vie scolaire ? visité le 11-02-2012 à
13h30mn
12
http://www.ac-nice.fr/wallon/index.php?
13
http://www.ac-nice.fr/wallon/index.php?
23
Pour nous, dans cette étude, l'utilisation abusive du
téléphone portable est tout acte indécent ou perturbateur
qu'un utilisateur fait de son portable. Dans la classe, ce serait toute
manipulation ou toute utilisation pendant les heures de cours ou pendant les
heures d'études qui dérangeraient les voisins ou toute la classe.
Dans la cour, ce serait tout usage qui pourrait troubler la quiétude par
les sonorités, porter atteinte à l'intégrité morale
de quiconque par la prise de photo ou d'enregistrement vidéo à
son insu.
III.1.5. Les effets pervers
Selon "Le Petit Larousse Illustré 1993", « les
effets pervers sont la conséquence indirecte, l'incidence
détournée d'une action concertée, qui n'est pas conforme
ou qui est contraire au résultat espéré, recherché.
» (P.769)
« On nomme encore effet pervers un résultat
non désiré et fâcheux d'une action qui se retourne contre
les intentions de ceux qui l'ont engagée ».14
BOUDON R. (1993, p.20) affirme qu' «on peut dire
qu'il y a effets pervers, lorsque deux individus (ou plus) en recherchant un
objectif donné engendrent un état de choses non recherché
et qui peut être indésirable du point de vue soit de chacun d'eux,
soit de l'un d'eux. » Pour lui, les effets pervers naissent de
l'agrégation d'un certain nombre de comportements sociaux qui, pris
individuellement, sont des faits anodins. En effet, on se rend compte à
l'évidence qu'un acte d'indiscipline posé par un seul individu
interpelle moins la société que lorsqu'il se
généralise au point de devenir un phénomène
social.
Pour Martin COOPER, l'inventeur du téléphone
portable, les effets pervers sont dus aux produits proposés qui
comportent trop d'options et de fonctionnalités qui les rendent
même moins efficaces. A ce propos, il a déclaré lors d'une
conférence privée à Madrid que : « Lorsque vous
concevez un dispositif universel qui fait tout et pour tout le monde, celui-ci
ne fait finalement rien de bien. »15 En effet, à
l'invention du téléphone portable, l'idée qui sous-tendait
cette recherche était sans nul doute la possibilité pour tout
utilisateur d'être facilement joint à tout moment et en tout lieu,
de rester permanemment en contact avec le monde. Malheureusement, les
utilisateurs en ont fait d'autres usages qui ont amené toute la
société à s'interroger sur les effets pervers de cette
invention.
Pour nous donc, les effets pervers sont les
conséquences de tous les mauvais actes posés à partir du
portable par les utilisateurs. Au niveau des élèves, ce sont les
fâcheuses conséquences de toutes les utilisations du
téléphone portable considérées comme abusives :
14
http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_pervers
site visité le 13-10-2011 à 10h15mn
15
http://www.numerama.com/magazine/14452
visité le 27/11/2010
24
téléphoner dans la circulation et pendant les
heures de cours, photographier des gens sans leur consentement, filmer en
cachette les actions de leurs camarades, de leurs enseignants ou de tout autre
personne, communiquer, visionner des images et des films peu recommandables
pendant les heures de cours, enregistrer des cours ou des formules à des
fins de fraudes,...Les conséquences de ces actes peuvent être un
accident, une interpellation pour fraude ou autres délits.
Ce sont aussi les dangers auxquels les enfants utilisateurs
sont eux-mêmes exposés. A ce propos, l'AFOM16, dans son
guide à l'usage des parents, met en garde ces derniers contre les
mauvaises pratiques de certains adultes. La propagation du
téléphone portable a, en effet, favorisé le
développement de l'intimidation, le racket, la manipulation, le
harcèlement, la pédophilie.
A ce propos, une élève de la terminale "D" nous
a confié qu'elle ne voudrait pas posséder un
téléphone portable pour le moment, car elle voit comment ses
camarades (filles) souffrent avec les hommes. Elle a conclu en affirmant que :
« pour peu que les garçons, y compris les professeurs et
même les surveillants, te voient en possession d'un portable, ils te
demandent ton numéro. »
III.1.6. Les précautions
Selon "Le Petit Larousse illustré"(2003), la
précaution est une « disposition prise par prévoyance,
pour éviter un mal ou pour en limiter les conséquences »
ou encore le « fait d'agir avec circonspection :
ménagement, prudence ».
Dans le cadre de notre étude, les précautions
sont les soins que les utilisateurs doivent observer dans l'utilisation du
téléphone portable pour ne pas déranger les autres. Pour
les élèves, se sont les conseils de bon usage qu'on leur donne.
Il s'agira surtout pour eux de se conformer au règlement
intérieur de leurs établissements respectifs et de bien se
comporter en tout temps et en tout lieu avec leur téléphone
portable.
III.1.7. Le règlement intérieur
local
Selon "Le Nouveau Petit Robert", le règlement
intérieur est un « ensemble ordonné de règles,
qui définit la discipline à observer à l'intérieur
d'un groupe, qui préside au fonctionnement d'un organisme.»
16 Association Française des Opérateurs Mobiles
25
Pour la bonne marche des établissements scolaires,
publics comme privés du Burkina Faso, il existe un règlement
intérieur national appliqué à tous. Cependant, chaque
établissement a la possibilité de l'adapter selon les
spécificités qui le caractérisent en respectant toutefois
les grandes lignes directrices : c'est le règlement intérieur
local.
Afin que le règlement intérieur local soit
consensuel, son élaboration doit réunir toutes les composantes de
l'établissement et obéir aux principes participatif et
démocratique. A ce propos, Marguerite GENTZBITTEL (1988; p. 127-128)
pense que « le règlement intérieur présuppose un
accord au sein de l'<<équipe de direction>>, puis du conseil
d'administration, enfin de chaque individu. Ce qui n'est jamais acquis,
sûrement pas donné, en tout cas au départ ». Ce
qui signifie que pour l'élaboration d'un règlement
intérieur local, il sied de chercher à rassembler tous les
acteurs intervenant dans l'établissement autour des questions à
résoudre pour l'atteinte des objectifs.
III.1.8. L'éducation à la
citoyenneté
Le dictionnaire actuel de l'éducation LEGENDRE, R.
définit l'éducation, d'une part, comme étant :
« L'acquisition de bonne manières; politesse;
savoir-vivre; bonne conduite en société; formation et information
reçues par une personne pendant ses années d'études
». D'autre part, « c'est le développement harmonieux
et dynamique chez l'être humain de l'ensemble de ses potentialités
(affectives, morales, intellectuelles, physiques, spirituelles, etc.);
développement du sens de l'autonomie, de la responsabilité, de la
décision, des valeurs humaines et du bonheur chez la personne;
transformation dynamique, positive et continue de la personne ».
Pour nous, l'éducation est un processus qui
procède de l'acquisition de valeurs telles que le sens de la
liberté, de la légalité, de la fraternité, du
travail, de la famille, de la tolérance, de la patrie, de la
citoyenneté, du respect, etc., et de normes qui sont constituées
des règles de conduite auxquelles les individus doivent se soumettre, se
conformer pour pouvoir vivre dans la société à laquelle
ils appartiennent.
L'une des valeurs fondamentales qui caractérisent notre
vie en société est la citoyenneté. Le citoyen, selon "Le
Nouveau Petit Robert 2003", est « celui qui appartient à une
cité, en reconnaît la juridiction, est habilité à
jouir, sur son territoire, du droit de cité et
26
est astreint aux devoirs correspondants. » La
citoyenneté est donc la qualité du citoyen. Alors, qu'est-ce que
l'éducation à la citoyenneté?
Selon Charly MAURER, « l'éducation à la
citoyenneté a pour but de construire des
repères communs compris et acceptés de tous.
Elle doit permettre à chacun de devenir acteur de la
société. Or, il n'y a pas d'acteur qui n'ait une place, un
rôle, des droits reconnus et des responsabilités » (
http://www.globaleducation.ch/globaleducation_fr
visité le 30/11/2010 à 10h38mn).
Pour Charly MAURER, l'éducation à la
citoyenneté s'exerce dans trois champs :
- « "La citoyenneté et
l'école" qui vise à doter les élèves des aptitudes
à vivre ensemble et à s'impliquer à l'échelle du
groupe, de la classe et de l'établissement scolaire à travers les
structures participatives et la pratique du débat démocratique.
Connaître les droits et les responsabilités des acteurs de
l'institution scolaire et les mettre en oeuvre,
- -"la citoyenneté et
l'institution" qui vise à faire connaître les institutions
locales, nationales et internationales; à participer à leur
développement. Exercer les droits et les responsabilités
définies dans ces cadres institutionnels,
- et "la citoyenneté et les enjeux
de la société" qui vise à apprendre à vivre et
à agir dans une société mondialisée,
caractérisée par des enjeux à l'échelle locale et
mondiale : répartition des ressources, migrations, globalisation
économique;....à savoir analyser ces enjeux; à être
en mesure de se situer et d'opérer des choix en tant qu'acteur
individuel et en tant que citoyen d'un Etat. »
Pour nous, l'éducation à la citoyenneté
est donc le processus par lequel l'individu acquiert de bonnes pratiques qui
visent à l'exercice conséquent de sa citoyenneté, d'abord
à l'école, puis dans sa vie future en société.
III.1.9. La responsabilité
Comme apparu dans la définition du concept
précédent, l'exercice de la citoyenneté confère
à la responsabilité une part prépondérante.
"Le Petit Larousse illustré" 2008 définit la
responsabilité comme étant « l'obligation de
réparer une faute, de remplir une charge, un engagement ».
27
Le dictionnaire actuel de l'éducation LEGENDRE, R.,
lui, définit la responsabilité comme « le fait
d'être garant de ses comportements et de ceux d'un groupe et d'en
accepter les conséquences. Et aussi, comme l'obligation d'assumer une
charge, un devoir, un engagement, une mission, un mandat, un travail ou encore
la nécessité morale de réparer une faute, une infraction,
un méfait » (p.1189).
Pour SAMA Lucien (1997-1998), la responsabilité des
parents doit consister à assumer tous leurs devoirs, à assumer
leurs tâches à tous les niveaux (p.71).
Selon MEIRIEU, P. (1999, p.26) :
« ...le parent convaincu de
l'éducabilité de son enfant, exigera que l'enseignant fasse le
travail; ce dernier, pour peu que la chose s'avère compliquée,
prolongera l'exigence parentale tout en s'en déchargeant sur des
collègues spécialisés dans les publics difficiles...,
eux-mêmes, risquent de passer le relais au psychothérapeute...qui,
logiquement, conclura ne pas pouvoir se substituer systématiquement aux
parents ni être capable de panser toujours et partout des blessures d'une
société défaillante... ».
Pour cet auteur, l'éducation des jeunes
générations est l'affaire de toute la société; donc
chacun à son niveau doit assumer sa part de responsabilité :
l'institution scolaire, les parents d'élèves et aussi les
élèves par un comportement citoyen.
Dans le cadre de notre étude, nous partagerons le point
de vue de MEIRIEU. Ainsi, nous allons situer, d'une part, la
responsabilité des parents dans l'expansion progressive du
phénomène du téléphone portable dans les
établissements, celle des élèves dans leur façon
d'utiliser le portable afin d'entrevoir le comportement responsable que chacun
doit observer. Et d'autre part, la responsabilité des administrations
scolaire et centrale dans la gestion de la problématique de son
utilisation dans les établissements d'enseignement post-primaire et
secondaire.
Mais comment peut-on assumer sa part de responsabilité
sans une certaine autorité? Voyons donc à présent la
définition de l'autorité.
28
III.1.10. L'autorité
BERTRAND et GUILLEMET, cités par HOUSSAYE, J. (1996),
affirment que « L'autorité dépend essentiellement du
consentement des membres organisationnels, de leur niveau d'acceptation des
directives du supérieur. L'autorité est donc limitée par
leur niveau d'acceptation » (p.12).
Ce propos induit la recherche d'un consensus entre famille et
école, entre parents et éducateurs autour de leurs
préoccupations. Il faudrait donc que ces deux acteurs assument
pleinement leur autorité, chacun en ce qui le concerne tout en faisant
preuve de fermeté.
Cependant, selon HOUSSAYE, J. (1996), « Si le
processus éducatif a pour but de former l'homme libre, l'autorité
ne doit y jouer qu'un rôle transitoire mais nécessaire, en accord
avec la fin visée. Précisément, l'école est
là pour cela et elle manquerait donc à sa fin si elle ne faisait
pas preuve de mise en oeuvre de l'autorité ».
Pour SAMA, L. (1998, p.81), « Encourager le
laisser-aller, c'est se rendre soi-même complice d'une indiscipline
nocive ».
Dans le cadre de notre étude, agir avec
autorité, c'est agir avec fermeté dans l'application des
dispositions règlementaires qui existent, ou qui sont issues du
consensus que toutes les parties prenantes doivent observer.
III.2. Cadre théorique
Plus qu'un simple outil de communication, le
téléphone cellulaire est devenu un véritable
phénomène de société au Burkina Faso en l'espace de
quelques années seulement d'existence. Les différentes couches de
la société se le sont si rapidement appropriées que la
société, elle-même, n'a pas eu le temps d'entrevoir ses
effets pervers qui s'observent de plus en plus à tous les niveaux.
Pour mener notre étude qui se veut sociologique, nous
allons nous référer à trois théories : l' «
individualisme méthodologique » de Raymond BOUDON, le «
holisme » de DURKHEIM et enfin à l' « habitus » de Pierre
BOURDIEU, car tous ces sociologues justifient les phénomènes
sociaux par le rôle passif ou actif que joue l'individu dans la
société.
29
L'individualisme méthodologique est « une
approche sociologique qui soutient que les phénomènes sociaux
résultent des actions individuelles »17. C'est dans
ce sens que BOUDON (1993) affirme qu' « il s'agit toujours pour le
sociologue, une fois qu'il a constaté qu'un phénomène
présentait un certain type de régularité dans le temps,
d'expliquer pourquoi il en est ainsi. Or l'explication revient toujours
à retrouver l'action individuelle derrière les
régularités qu'on observe au niveau macro-sociologique »
(1993, p.58).
Ce sociologue pense que la personne humaine exerce un
rôle irremplaçable dans la construction des systèmes
sociaux. Pour lui, toute construction sociale découle de
l'individualisme méthodologique dès lors qu'elle est la
résultante des comportements individuels, qui, en s'agrégeant,
créent des phénomènes et des changements sociaux. Et,
qu'un individu n'accomplit une action que s'il a de bonnes raisons de la faire.
La philosophie de sa démarche qui s'inspire de celle de Max WEBER,
précurseur de l'« individualisme méthodologique »,
s'oppose au « holisme » théorisé par Emile DURKHEIM.
Pour Emile DURKHEIM18 les phénomènes
sociaux résultent de causes extérieures qui s'imposent aux
individus et influencent ainsi leurs actions. Pour ce courant, l'homme est un
être passif, façonné par la société; et
celle-ci lui " impose" des valeurs, des normes et des rôles qui exercent
une contrainte sur les individus. En effet, aujourd'hui, la question du
téléphone portable est très illustrative de ce postulat.
Les téléphones portables ayant inondé tous les milieux
socioprofessionnels s'imposent comme l'outil de communication qui ne doit
manquer à personne. Aujourd'hui, le téléphone mobile est
d'une telle utilité qu'on est comme obligé de l'avoir avec soi en
tout temps et en tout lieu. A celui qui refuserait volontairement d'en
être détenteur, on adresse toutes sortes de propos : personne
avare, personne renfermée ou déphasée, etc.
Aussi, certes la téléphonie mobile réduit
les distances et permet d'économiser le temps ou d'en gagner, elle a
aussi fait perdre à la société certaines valeurs telles la
solidarité, l'honnêteté. En effet, les efforts que l'on
faisait pour aller rendre visite aux amis et parents sont maintenant
réduits à de simples coups de fil ou SMS. Mentir
allègrement à un correspondant qu'on est à tel endroit
alors qu'on est ailleurs, souvent même à quelques mètres
seulement de l'appelant pour ainsi se soustraire à certaines
obligations.
17
http://www.academie-en-ligne.fr/Ressources/7/SE00/AL7SE00TEPA0008-Sequence-08.pdf
18 La socialisation : L'homme en tant qu'être
social :
http://www.skyminds.net/economie-et-sociologie/les-activités-economoiques-et-leur-cadre-social
30
Par contre, pour les individualistes comme BOUDON, l'homme est
un être actif qui façonne la société. Il y accomplit
ses devoirs, joue son rôle au regard des normes et des valeurs qui la
caractérisent tout en conservant une certaine liberté. C'est donc
un acteur social, qui, tout en recherchant son intérêt personnel,
façonne la société. Cependant, il agit ainsi parfois au
détriment des valeurs et normes sociales établies. Le
téléphone portable est encore là pour illustrer cet
état de fait.
En effet, si l'invention du téléphone portable
s'est faite pour révolutionner les moyens et outils de communication,
pour Martin COOPER, l'inventeur, « ces appareils devraient se
concentrer sur une ou deux options spécifiques, plutôt que
d'essayer à tout couvrir »19 . Il considère
en effet que les produits proposés de nos jours comportent beaucoup trop
d'options et de fonctionnalités pour être vraiment efficaces
En effet, même si l'importance du
téléphone portable est indéniable, certaines personnes
l'utilisent sans se soucier des désagréments qu'ils peuvent
causer consciemment ou inconsciemment aux collaborateurs et aux voisinages.
Cependant, les effets pervers et les dérives que l'invention du portable
a engendrés sont-ils imputables aux usagers, pris individuellement, ou
à la société?
Si la société en général, et le
Burkina Faso en particulier n'avait pas d'autre choix que d'intégrer la
téléphonie mobile dans son système de communication pour
répondre aux exigences du développement, elle n'a pas en revanche
entrevu les effets pervers qui l'accompagnent aujourd'hui. Toutefois, en amont
où l'on aperçoit autant d'effets pervers dans le monde des
adultes ou autres personnes d'un certain âge, un changement de
comportement doit être observé. C'est en cela que nous allons
évoquer l'approche sociologique de Pierre BOURDIEU.
Pour BOURDIEU, dans son analyse sur la reproduction sociale,
le mouvement de la société est dû avant tout aux efforts de
la classe dominante pour perpétuer sa domination d'une part. Et d'autre
part, il se caractérise aussi par les classes sociales qui se
différencient les unes des autres non seulement par la richesse, mais
aussi par la culture, le pouvoir et l'idéologie. Dans cette analyse, il
introduit le concept d'habitus.
19
http://www.numerama.com/magazine/14452
31
Pour l'auteur de l'article20 cité ci-dessus,
« l'habitus est un ensemble de manière d'être, d'agir et
de penser propre à un individu, fruit d'un apprentissage particulier
lié à un groupe d'appartenance, qui diffère selon sa
classe sociale, sa disposition en capital, et sa place occupée dans
l'espace social. L'habitus structure les comportements et les actions de
l'individu, et à la fois, il structure les positions dans l'espace
social ».
Pour l'auteur d'un autre article21, «
l'habitus est donc un concept qui permet de dépasser l'opposition
« holisme » et « individualisme », entre les forces
extérieures de la structure sociale et les forces intérieures
issues des décisions libres des individus... Chaque individu
possède son habitus propre ».
Fort de toutes ces dimensions de l'habitus, nous pouvons dire
que l'attitude des élèves vis-à-vis du
téléphone portable serait héritée des adultes et de
la société. Cependant, dans le cadre de notre étude, nous
allons adopter l'approche individualiste pour tenter de résoudre notre
problématique. BOUDON, R. (1993) n'a-t-il pas affirmé que
« L'explication revient toujours à retrouver l'action
individuelle derrière les irrégularités qu'on observe au
niveau macro-sociologique ».
III.3. Revue de littérature
Le téléphone portable est devenu aujourd'hui un
véritable phénomène social. Autant son utilité et
son importance sont considérables, autant le sont les fâcheuses
conséquences qu'il crée dans les relations sociales et dans les
milieux socioprofessionnels.
Aussi, son utilisation en milieu scolaire est devenue une
préoccupation mondiale et suscite beaucoup d'inquiétudes et
d'interrogations au niveau des élèves. Des articles de journaux
évoquent régulièrement la question; des chroniques
diffusées sur la toile traitent également du sujet.
Cependant, il nous semble que « La question de
l'utilisation du téléphone portable par les élèves
»n'a pas encore particulièrement fait l'objet de recherche pour la
rédaction de mémoire de fin de formation ni de productions
littéraires. Toutefois, pour toutes fins utiles, nous avons lu quelques
mémoires et études de certains auteurs qui ont traité des
télécommunications, du téléphone portable et des
NTIC dans certains de leurs aspects, un ouvrage qui nous renseigne sur
l'importance de la télégraphie sans fil et de la
téléphonie sans
20 L'Habitus : essai de définition :
http://www.blogg.org/blog-56820-billet-682451.htlm
21 Le changement social :
http://aehsc.chez.com/changement-social-htm
32
fil dans l'histoire de la radio-télévision et
quelques articles tirés de certains sites web. Notre approche critique
se fera par centre d'intérêt. Pour ce faire, nous allons faire
appel aux différents auteurs et articles visités pour confronter
s'il y a lieu leur appréciation ou position sur telle ou telle
thématique développée.
III.3.1. Importance et utilité du
téléphone portable
De nos jours, l'importance et l'utilité du
téléphone portable ne sont plus à démontrer. Il est
présent dans tous les secteurs socioprofessionnels de la vie. Et tous
sont unanimes à reconnaître qu'il n'est plus un luxe. Quels sont
les usages conséquents qu'en font les utilisateurs ?
III.3.1.1. L'importance et l'utilité du
téléphone portable dans la société
Selon Hawa KABORÉ (2001), dans son mémoire de
fin d'études22, certains analphabètes
déclaraient que le téléphone portable, introduit à
Ouagadougou en 1996 par l'ONATEL, était fait pour les riches. Mais,
après l'arrivée sur le marché des deux autres
opérateurs TELECEL et CELTEL, intellectuels, analphabètes, riches
et pauvres ont trouvé en la téléphonie mobile cellulaire
un instrument utile dans la vie quotidienne si l'on a les moyens de se
l'approprier. Il n'est pas un luxe mais simplement un outil de communication.
Il facilite la vie de l'homme. Avec le portable, l'on se déplace peu. Il
permet de régler en quelques instants les affaires où que l'on
soit. C'est un outil de travail, le moyen de communication le mieux
indiqué. Quand on est loin de la famille, il permet de rester avec elle.
C'est « un objet pratique dans les relations sociales »
(p.51).
Pour Robert SANOU (1985), « les services de
télécommunications peuvent contribuer à réduire les
besoins en matière de transport et par conséquent à
économiser l'énergie ». En effet, en
téléphonant à une personne on économise en temps,
en énergie et en argent; et on se met à l'abri d'éventuels
accidents de la circulation. Selon lui, « un bon réseau de
télécommunications est capable de rendre d'immenses services
notamment dans le secteur rural ». Cet auteur trouve les
télécommunications tellement importantes qu'il les qualifie de
« système nerveux » de la société.
Parlant toujours de l'importance et de l'utilité du
portable, le groupe de CPE du bassin d'Aurillac en France soutient que :
22 Mémoire de fin d'études pour
l'obtention de la maîtrise
33
« Le téléphone mobile offre
l'immédiateté, la simultanéité, et l'action
à distance. Il exprime la vitesse. Cette nouvelle flexibilité
permet une efficacité portée sur plusieurs terrains à la
fois : l'utilisateur se multiplie, jongle avec des situations
différentes. Il s'octroie au quotidien des qualités que le
discours du passé réservait aux surhommes et aux dieux. En somme,
le mobile devient l'outil de la performance. Il est une machine à
gérer le temps. La gestion réfléchie et organisée
du temps montre que, loin d'être les victimes de l'outil, nous sommes mis
en instance de ruser avec lui pour optimiser notre rapport au temps ».
Ils concluent en affirmant qu' « à l'impossible
proximité physique, se substitue une présence vocale qui charrie
avec elle tout l'être de la personne contactée » (
http://www.ac-clermont.fr/viescolaire
visité le19-11-2010 à 11h05mn).
Quant à Pierre ALBERT et André-Jean TUDESQ
(1996), ils soulignent les progrès de l'électronique, de
l'informatique et des télécommunications qui ont permis aux
médias audiovisuels de connaître une propagation très
rapide qui, à leur tour, ont favorisé un véritable
bouleversement des modes de vie et de pensée de nos contemporains par la
consommation des cultures d'ailleurs. Pour ces deux auteurs qui évoquent
l'histoire de la radio-télévision, « Les progrès
techniques permettent désormais une communication instantanée non
seulement de la parole, mais aussi de l'image animée, entraînant
l'intégration de l'opinion publique et de ses réactions dans les
évènements au moment même où elle est
informée » (p.123-124).
L'histoire de la radio-télévision et celle de la
téléphonie étant intimement liées nous soutenons
alors ces auteurs quant aux bouleversements positifs opérés par
les différentes avancées technologiques. Car, c'est aussi la
téléphonie mobile qui a véritablement
révolutionné la communication.
SUNGU MUANDA NTELA, M. M.23, lui, affirme que :
« L'introduction des nouvelles technologies de
l'information et de la communication (NTIC) dans les organisations conduit
à s'interroger sur leurs possibles effets sur le travail et les
conditions de sa réalisation. En fait, il convient plutôt de
parler d'interaction entre les technologies et le travail. Car les nouvelles
technologies changent bien sûr le travail, mais de nouvelles
organisations du travail appellent en retour l'émergence d'outils
adaptés à un contexte en évolution ».
23
http://www.memoireonline.com
« Les nouvelles organisations et transformations du travail : les
métiers face aux nouvelles technologies de l'information et de la
communication » visité le 19-12-2010 à 15h10mn.
34
L'auteur poursuit que « Ce qui est apparu ces
dernières années, c'est l'utilisation massive des NTIC dans tous
les secteurs de l'activité, et dans pratiquement tous les métiers
».
Dans la société burkinabè, le
téléphone portable est devenu le fidèle compagnon des
usagers. Dans la majorité des cas, lorsqu'on l'oublie à la
maison, on y retourne pour aller le chercher car on ressentirait quelque chose
qui fait défaut à notre être, en pensant qu'à tout
moment on pourrait être appelé. Pour beaucoup d'usagers, le
portable est considéré comme un outil de travail qui permet de
résoudre bon nombre de problèmes et gérer des affaires. Il
permet de renforcer les relations familiales, interpersonnelles et
interprofessionnelles. C'est pourquoi nous soutenons SUNGU MUANDA NTELA qui
estime que sans imposer leur logique technique à l'ensemble des
activités humaines, les NTIC favorisent tout de même la
réorganisation des activités. En effet, le
téléphone portable peut effectivement jouer un très grand
rôle dans les relations parents-élèves,
parents-éducateurs et même
élèves-élèves (pour surtout l'organisation du
groupe de travail de ces derniers) à condition que cela se passe de
façon citoyenne.
III.3.1.2. L'importance et l'utilité du
téléphone portable en milieu scolaire
A propos du téléphone en milieu scolaire,
Alexandre T. DJIMELI, dans un article intitulé "Oubliez vos portables !"
publié sur le site
http://allafrica.com24,
rapporte les propos d'une élève de Yaoundé qui affirme que
« Le téléphone portable permet aux parents de prendre
les nouvelles de l'élève à l'école à tout
moment de la journée, de prendre beaucoup plus soin de son enfant, et
même pour l'élève d'entrer rapidement en contact avec ses
parents ».
>>26.
Pour sa part, Nadine MORANO25 soutient que :
<< Pour les parents, mettre un portable dans les mains de son enfant,
c'est avant tout une question de sécurité. Le portable permet une
meilleure coordination au sein de la famille. Il permet également aux
adultes d'être joints par leur fils ou leur fille « au cas où
il leur arriverait quelque chose »
Quant aux CPE du bassin d'Aurillac27, ils
confirment que « Le téléphone mobile procure un
sentiment de sécurité à 82% des parents dont les enfants
ont moins de 18 ans et
24
http://allafrica.com visité le
21-10-2010 à 22h30mn
25 Nadine MORANO, Secrétaire d'Etat
chargée de la Famille et de la Solidarité auprès du
Ministre du Travail, de le Solidarité et de la Fonction publique
(2008-2010)
26
www.afom.fr « Votre adolescent et
le téléphone : guide à l'usage des parents »
27
http://www.ac-clermont.frLviescolaire
« Du bon usage du téléphone portable »
35
sont équipés d'un mobile. Dans ce cas, le
rapport qu'ils entretiennent avec leur mobile évoque le cordon ombilical
». Par ailleurs, la population scolaire est en majorité
adolescente. Or, l'adolescence semble être la période où
les élèves veulent s'identifier au portable selon les CPE. A ce
propos ils pensent que « C'est pendant cette période que
s'affirme la personnalité individuelle, et l'usage du
téléphone portable va dans le sens de cette autonomisation. Au
sens propre comme au sens figuré, l'ado se construit son propre
<<réseau>>, indépendamment des liens familiaux qui
avaient jusque là primé. Les contacts qu'il fait figurer dans son
mobile sont les jalons de cet espace personnel qui se construit peu à
peu ».
Cependant, A. T. DJIMELI rapporte dans le même
article28 la décision ministérielle d'interdire
l'usage du téléphone portable dans l'enseignement du second
degré au Cameroun. Pour le ministre Louis BAPES BAPES, son interdiction
devrait permettre de combattre certains maux qui minent le système
éducatif tels la fraude, l'indiscipline, la corruption, le marchandage
de points, la négociation du droit de cuissage, la violence à
l'école et surtout la perturbation des enseignements.
Pour nous, même si le portable est important à
cet âge, les parents et les autres partenaires de l'éducation
doivent veiller à son bon usage par les enfants en général
et les scolaires en particulier.
Les parents devraient continuer à considérer les
éducateurs comme étant les principaux responsables de leurs
enfants aux heures où ils sont censés être à
l'école. Si cette façon de faire est observée par les
parents, cela minimiserait leur implication dans le désordre
occasionné par l'utilisation du téléphone portable. Ainsi,
le téléphone portable pourrait servir aux éducateurs
à développer la logique professionnelle qui voudrait qu'ils
soient l'interface entre l'établissement et les parents
d'élèves.
III.3.2. Les facteurs favorisants du développement
du téléphone portable dans la société
Plusieurs facteurs ont contribué au
développement rapide du téléphone portable dans le monde
et au Burkina Faso.
28
http://www.allafrica.com «
Oubliez vos portables ! » site visité le 21-10-2010 à
22h3mn
36
III.3.2.1. Son évolution (les atouts du mobile,
la multiplicité des modèles, la chute des prix)
Selon MBENGUE, C. (2007)29, une des raisons qui
explique la croissance rapide de la téléphonie mobile est que
« moins un pays est équipé en téléphones
fixes, plus les téléphones portables se multiplient ».
Il estime que les Africains ont longtemps souffert de la soif de communication
voilà pourquoi ils sont même prêts à dépenser
très cher pour apaiser cette soif.
Quant à M. Anicet COMPAORÉ (2005), il confirme
que l'évolution rapide du cellulaire au Burkina Faso est
particulièrement due à l'insuffisance de l'offre en
téléphone fixe. Il s'appuie sur la
télédensité en ligne fixe qui était en 2004 de 0,6
pour 100 habitants selon les données du rapport DCM 2004 (p.8). Parlant
des atouts du mobile, il estime que la mobilité, les vertus
sécurisantes, les délais d'attente et les autres
différents services que le cellulaire offre aux abonnés sont
suffisamment importants pour attirer la clientèle.
KABORÉ, H. (2001) soutient les deux
précédents auteurs. Toutefois, elle insiste sur la
confidentialité et la discrétion qu'offre le
téléphone portable contrairement au téléphone fixe
et aux cabines téléphoniques. Aussi, la performance du
téléphone mobile cellulaire expliquerait l'engouement des
utilisateurs. Parlant de la multiplicité des marques et modèles,
les grandes firmes ont inondé tous les marchés avec toutes sortes
d'appareils. Ce qui, du même coup, a fait que leurs prix ont
littéralement chuté. Et ceci a offert la possibilité
à beaucoup de personnes de se l'approprier.
Pour nous, même s'il est vrai que le coût est
accessible à une grande partie de la population, la quête
d'appareils plus performants ou plus jolis par une certaine classe a permis
aussi à une autre catégorie d'utilisateurs d'en
bénéficier gratuitement. D'autres assoiffés de portables
sont toujours dans l'attente d'en posséder.
III3.2.2. La libéralisation du marché et la
concurrence
A propos de la libéralisation du marché et de la
concurrence, MBENGUE, C. (2007) pense que c'est le développement de la
téléphonie mobile qui a entraîné une entrée
rapide
29
http://www.memoireonline.com/01/09/1891/m_opérateurs_Ouest_africains_de_télécommunications_statut_modifica
tion2.html ; site visité le 19-12-2010 à 15h10mn
37
d'opérateurs de mobile dans le marché africain,
ce qui a engendré forcément une croissance rapide de la
concurrence.
A contrario, KABORÉ, H. (2001) déclare que c'est
la libéralisation et la concurrence avec l'entrée de nouveaux
opérateurs (TELECEL et CELTEL) qui ont permis la chute des prix des
appareils, des abonnements et des coûts des appels.
Pour nous, il semble évident que la
libéralisation du marché et son ouverture à la concurrence
sont pour beaucoup dans la situation actuelle du téléphone
portable au Burkina Faso. En effet, avant l'arrivée des
opérateurs TELECEL et CELTEL le constat était suffisamment
édifiant : les frais à payer pour un abonnement post-payé
s'élevaient à 121.300 francs pour les communications restreintes
au réseau du Burkina, et 241.300 francs pour une option internationale
sans restriction (source :
www.onatel.com). Actuellement, les
cartes SIM sont offertes presque gratuitement : elles sont souvent
proposées à 250 francs avec 500 francs de crédit de
communication. Régulièrement, au cours des promotions
commerciales, on offre des bonus de recharge de 100% pour toute recharge
à partir de 100 francs.
Les pages publicitaires des concurrents qui passent à
longueur de journée sur les antennes de la télé et de la
radio ont aussi permis de booster leurs activités. Des publicités
proposent aux clients plusieurs gammes d'appareils et des cartes SIM à
vils prix, offrent aux clients des appels illimités à des
coûts réduits, incitent les élèves à
réclamer des portables à leurs parents. La dernière
publicité en date, émanant de TELECEL et diffusée sur la
TNB30 nous montre une petite élève réclamant un
téléphone portable à son père, pour avoir bien
travaillé à l'école. Son père lui ayant
préparé une surprise, lui a, sur-le-champ, offert ledit portable.
Toute joyeuse, elle s'écria : « Merci, papa ! Merci, papa ! Et
surtout, merci TELECEL ! »
Toutes ces pratiques ont favorisé le
développement très rapide du téléphone portable
à tel point que certains utilisateurs le possèdent juste par
conformisme ou par snobisme.
III.3.2.3. Le snobisme
A propos de snobisme, les CPE du bassin d'Aurillac trouvent
que « Dans l'univers des adolescents, le mobile tient une place
à part. Alors que l'on se prête volontiers des CD, ou
30 Télévision Nationale du Burkina
38
des vêtements, le mobile, lui, ne circule pas. On
échange volontiers des jeux ou des sonneries qui l'animeront. On le
montre fièrement... »31.
Quant à KABORÉ, H. (2001), elle, soutient que
par rapport au coup trop élevé du portable avant sa
vulgarisation, ceux qui en possédaient, cherchaient plutôt
à se mettre en valeur. Il était donc réservé
à une certaine catégorie sociale. Selon elle, certains individus
pensent que « le luxe du TMC viendrait de son inaccessibilité
à tout le monde. Ceux qui le possèdent ont des comportements qui
les mettent au-dessus des autres. Ce sont des personnes qui aiment se faire
remarquer ». Elle poursuit en disant qu' « il y a des
possesseurs du TMC qui l'utilisent au marché, dans le brouhaha pour que
les gens les observent ».
Pour nous, malgré la pénétration du
téléphone portable dans toutes les couches de la
société, il n'en demeure pas moins que certains utilisateurs et
particulièrement les jeunes gens veulent faire la différence avec
leur portable. Pour eux, fini les portables simples! Il faut s'offrir à
tout prix le portable de dernière génération, avec double
ou triple-port de carte SIM (communément appelé «
double-puce » ou « triple puce »), afin de le brandir avec
fierté à leurs camarades, de filmer des scènes,
d'enregistrer des sons, de prendre des photos, d'écouter la musique ou
la radio, de surfer sur internet...
La plupart des effets pervers liés à
l'utilisation du portable seraient provoqués par ceux de dernière
génération.
III.3.3. Les effets pervers du téléphone
portable
Aujourd'hui, on assiste de plus en plus à une
utilisation du portable qui engendre des conséquences
indésirables dans la société en générale et
en milieu scolaire en particulier.
III.3.3.1. Les effets pervers dans la
société
L'Association française des opérateurs mobile
(AFOM) affirme : « Le téléphone mobile est probablement
aujourd'hui la technologie qui permet la plus grande variété
d'usages. Ce sont ses utilisateurs qui choisissent ce qu'ils en font et comment
ils le font »32 . Mais lorsqu'on en dépend, cela
peut nous créer des préjudices.
MARSHALL McLuhan 33, lui, soutient que «
Nous façonnons nos outils, et ceux-ci à leur tour, nous
façonnent ».
31
http://www.ac-clermont.frLviescolaire
« Du bon usage du téléphone portable »
32
www.afom.fr « Votre enfant et le
téléphone mobile : guide à l'usage des parents »p.
39
33
http://fr.wikipedia.org/.../Pour_comprendre_les_medias;
visité le 30-05-2010 à 21h55mn
39
L'importance et l'utilité du téléphone
cellulaire sont plus qu'indéniables. Cependant, sa présence au
sein de la société pose d'énormes problèmes aux
utilisateurs malgré le bien-être qu'il procure. On assiste chaque
jour avec amertume et impuissance à des usages très peu
recommandables qui en sont faits dans tous les milieux socioprofessionnels.
Dans la vie de tous les jours, dans les universités et
grandes écoles de formation, au cours des séminaires et des
réunions, dans la circulation routière, les effets perturbateurs
et autres conséquences du téléphone portable sont devenus
récurrents : appels et SMS complaisants, fausses alertes, provocations
d'accidents, envoi de spam34, harcèlements, pollutions
sonores...
En effet, la présence du mobile a entraîné
des désagréments portant notamment sur la question de la
perturbation sonore qu'elle occasionne dans certains milieux sensibles tels les
salles d'audience des tribunaux, les lieux de culte, les hôpitaux ou
autres lieux de réunions. D'où la mise en place progressive
d'interdictions et de nouvelles règles de savoir-vivre. L'utilisation de
mobiles est ainsi réglementée dans ces lieux. Ainsi, pour marquer
cette interdiction de communiquer à ces endroits, l'inscription suivante
y est portée : « Éteignez vos téléphones
portables, SVP! » ou « Veuillez éteindre votre cellulaire,
SVP! ».
Dans la société, la téléphonie
mobile sert à commettre des actes les plus répréhensibles
et les plus détestables. Certes, ces actes existaient avant le
développement du portable mais aujourd'hui, celui-ci leur a donné
de nouvelles formes.
Aujourd'hui, à travers la presse, nous apprenons
qu'à cause du portable, des braquages s'organisent et s'opèrent
plus aisément, les tromperies conjugales et les harcèlements de
tout genre se développent, les effets de nuisance à certains
endroits et services sensibles se multiplient.
Aussi, « certains utilisateurs de
téléphone mobile peuvent être animés d'intentions
malveillantes, notamment à l'encontre des enfants. Ils peuvent en
vouloir à l'enfant, à son argent ou à son
téléphone »35.
KABORÉ, H. (2001; p.77-78), raconte la
mésaventure d'un commerçant qui a désormais peur de sortir
avec son portable. Car, pendant qu'il était un jour en compagnie de sa
copine, cette dernière a décroché son
téléphone alors que c'est son épouse qui était en
ligne. Pour ce commerçant, le TMC a troublé son intimité
et lui a causé des problèmes avec sa femme.
34 Message électronique envoyé à
un large public sans l'avoir sollicité. Il a pris aussi la forme de SMS
et de MMS
35
www.afom.fr « Votre enfant et le
téléphone mobile : guide à l'usage des parents »p.
39
40
III.3.3.2. Les effets pervers en milieu
scolaire
En milieu scolaire, malgré l'interdiction de leur
utilisation, les téléphones portables sont devenus un
véritable casse-tête pour les éducateurs et certains
parents. L'effet le plus néfaste demeure sans nul doute la perturbation
des activités pédagogiques.
Certains parents ont remis des portables à leurs
enfants sans toutefois s'imaginer un seul instant l'utilisation abusive qui en
est faite.
En Norvège36, une étude menée
en 1999 sur l'utilisation des portables par les adolescents norvégiens
montre qu'entre 70 et 80 % des 17-20 ans posséderaient un
téléphone mobile. La même enquête montre qu'en juin
2000 environ trois quarts des 13-20 ans posséderaient un portable et
fait ressortir que même si les élèves communiquaient entre
eux bien avant (les petits mots qui circulaient , antisèches ou
chuchotements ...), ils utilisent maintenant leurs téléphones
pour s'envoyer des SMS pendant les heures de cours ou pour tricher pendant des
examens , et le système est plus discret. Elle conclut que sur mille six
(1006) adolescents norvégiens âgés de 13 à 20 ans en
1999, plus d'un étudiant sur quatre a envoyé ou reçu un
message textuel en classe pendant le trimestre d'automne.
Par ailleurs, il faut noter également que l'usage
intempestif des abréviations dans les SMS contribue à la baisse
du niveau du français écrit chez les scolaires. A ce sujet, NAPON
Abou37, dans son étude intitulée
"Déconstruction et reconstruction de la langue française par les
étudiants burkinabè : l'exemple des abréviations en milieu
estudiantin", tout en faisant ressortir les raisons qui amèneraient les
étudiants et les scolaires à multiplier les abréviations
dans leurs devoirs, a mis en exergue les conséquences néfastes de
cette pratique sur leur niveau de maîtrise du français.
En effet, de l'avis des enseignants enquêtés,
NAPON fait ressortir qu'« avec le développement de la
téléphonie mobile dans le pays, les scolaires dans leur ensemble
ont tendance à recourir aux mots des dictionnaires proposés par
les agences de communications. L'orthographe desdits mots qui sont
créés de toutes pièces influe de plus en plus sur le mode
d'écriture des étudiants ». Poussant son analyse plus
loin, il fait apparaître que dans la pratique, les abréviations
changent d'un SMS à un autre. Toute chose qui a amené les
36
http://lhommemachine.wordpress.com/2009/limpact-du-telephone-sur-differentes-institutions-sociales
visité le 1011-2011 à 10h20mn.
37 http://www.sudlangues.sn/ : «
Déconstruction et reconstruction de la langue française par les
étudiants burkinabè : l'exemple des abréviations en milieu
estudiantin » ; Pr. NAPON Abou, Université de Ouagadougou
(Burkina)
41
enseignants à proposer des mesures coercitives pour
lutter contre l'utilisation des abréviations dans les devoirs.
Vu toutes ces conséquences néfastes des usages
déplacés que font les élèves de leurs portables,
quel rôle chacun des acteurs du système éducatif devrait-il
jouer et comment devrait-il l'assumer pour mieux gérer la question de
l'utilisation du téléphone portable dans les
établissements par les élèves?
III.3.4. La part de responsabilité des acteurs du
système éducatif
A propos de responsabilité, Philippe MEIRIEU (1999 ;
p.38-39) pense que :
« La responsabilité n'est pas, dans la
relation pédagogique, une <<quantité constante>>
qu'il s'agirait de répartir entre différents partenaires : la
part que j'en prends n'est pas prélevée sur celle de l'autre ;
bien au contraire, elle l'accroît. Plus je me sens responsable d'autrui
et de son succès, plus je cherche et j'invente des moyens pour le faire
réussir, plus je travaille à articuler le savoir à lui
enseigner sur ses projets propres, plus j'invente des moyens pour donner sens
aux apprentissages et des dispositifs pour les faire réussir, plus je
lui communique la conviction du possible et l'engage dans une dynamique
féconde. »
Cette réflexion de MEIRIEU induit la pleine part de
responsabilité que chacun des acteurs doit assumer vis-à-vis du
système éducatif.
III.3.4.1. La responsabilité de l'autorité
centrale (l'État)
« La première des responsabilités de
l'Etat est d'ordre politique. Le gouvernement et en premier lieu le ministre de
l'éducation ont le pouvoir d'arbitrer les choix politiques en
matière d'éducation et de fixer les grandes orientations
»38.
Au Burkina Faso, la question de l'utilisation du
téléphone portable par les élèves est encore au
coeur des préoccupations. C'est pourquoi, faisant suite aux conclusions
de la première CAES qui s'est penchée sur la «
Problématique de l'assainissement de l'environnement scolaire pour une
meilleure qualité de l'éducation », le Ministre des
enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique a
pris un nouvel arrêté
38
http://direct.educnet.education.fr/educnet/.../guide/responsabilité-enseignant/responsabilité-de-lenseignant/search_form:
visité le 10-09-2O11 à 23h15mn
42
afin de prendre désormais en compte la question du
téléphone portable, celles du harcèlement et du respect
des couleurs nationales.
Et pourtant le phénomène semble toujours
alarmant dans bien d'établissements. Quelle est donc la part de
responsabilité des établissements scolaires ?
III.3.4.2. La responsabilité des
établissements scolaires
« La première des responsabilités de
l'institution d'enseignement est d'ordre éducatif. Il revient à
chaque établissement public d'enseignement de prendre les mesures
générales pour organiser la vie scolaire et en particulier les
conditions d'enseignement »39.
Au Burkina Faso, les établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire sont placés sous la responsabilité
d'un chef d'établissement (proviseur ou directeur). Il lui appartient
alors, en collaboration avec son équipe, d'appliquer toutes les
dispositions qui rentrent dans ses prérogatives, notamment le
règlement intérieur.
Au Cameroun, lorsqu'il a fallu une circulaire du ministre des
enseignements secondaires pour pouvoir interdire strictement le
téléphone portable dans les établissements, les chefs
d'établissement ont été traités d'incapables.
Incapables de garantir la discipline dans leurs établissements scolaires
au point que tout un ministre laisse les dossiers importants pour venir
régler la question du téléphone portable à leur
place (
http://allafrica.com visité le
21-102010 à 22h30mn).
Quant au ministre français Gilles de ROBIEN, bien qu'il
ait beau prohiber le téléphone portable à l'école,
il laissait toujours la responsabilité aux directeurs et proviseurs de
régler pratiquement ce « détail »disciplinaire. Au lieu
de publier une circulaire comme son homologue camerounais pour interdire le
portable en 2006, il en avait plutôt signé une sur la
prévention de la violence à l'école. A ce propos il
affirmait alors que ce « sera justement l'occasion pour les chefs
d'établissement de revoir leur règlement en intégrant,
s'ils ne l'ont pas déjà fait, la question du portable.
»(
http://allafrica.com visité le
21-10-2010 à 22h30mn). Pour le ministre français, au niveau de
chaque établissement, la question du portable doit pouvoir être
réglée sans avoir besoin d'attendre quoi que ce soit d'une
instance supérieure. Les chargés d'éducation doivent
assumer leurs responsabilités avec autorité.
Et MEIRIEU, P. (1999, p.25) de soutenir que « si
l'éducateur ne voulait pas exercer de pouvoir il vaudrait mieux,
après tout, qu'il change de métier ».
39
http://direct.educnet.education.fr/educnet/.../guide/responsabilité-enseignant/responsabilité-de-lenseignant/search_form:
visité le 10-09-2O11 à 23h15mn
43
Pour nous, pour la bonne marche de toute institution
régie par des textes élaborés ou
décrétés, tout chef ou responsable de service se doit de
les appliquer ou de les faire appliquer sans complaisance. Nous pensons que
c'est l'inapplicabilité des textes réglementaires adoptés
ou la partialité dans leur application qui serait le plus souvent source
de certains conflits.
III.3.4.3. La responsabilité des
parents
De manière générale, à travers le
monde la famille est en crise. Elle n'arrive plus à jouer pleinement le
rôle qui est le sien.
En effet, le rapport général de la CAES le
précise si bien :« Au Burkina Faso comme ailleurs, le constat
est que la famille est en crise et qu'elle ne joue pas suffisamment son
rôle d'éducateur, de modèle et de gardien des valeurs de la
société. Beaucoup de parents pour diverses raisons
démissionnent, compromettant ainsi l'autorité parentale »
(extrait du rapport général de la CAES, p.12).
Selon Claude ALLARD40, les parents devraient
commencer par bien se comporter d'abord avant d'exiger quoi que ce soit aux
enfants et aux autres. A ce propos, elle déclare que : « Bien
entendu, quand on est parent, la première des choses est de commencer
par donner l'exemple de la bonne conduite et de ne pas faire soi-même ce
qui est interdit ou déconseillé. »41
Pour Lucien SAMA (1998), les parents doivent se
responsabiliser davantage en s'impliquant beaucoup plus dans l'éducation
de leurs enfants. Car, « Plus que jamais, ils restent les
véritables maîtres de l'éducation de leurs enfants »
affirme-t-il (p. 76).
Pour nous, la responsabilité des parents serait
engagée dans la situation du téléphone portable que nous
vivons dans nos établissements scolaires. Car, même s'ils n'ont
pas eux-mêmes offert le portable à leurs progénitures, ils
devraient tout de même avoir un regard sur eux pour savoir l'utilisation
que leurs enfants en font et leur prodiguer des précautions à
observer dans l'utilisation du portable. Cependant, il existe une autre
catégorie de parents qui offrent eux-mêmes des portables à
leurs enfants quel que soit leur âge, sans la moindre éducation
à la bonne utilisation, sous prétexte qu'ils sont le lien
ombilical entre eux et ces derniers. Mais qu'en était-il des rapports
que les parents entretenaient avec les éducateurs des
établissements de leurs enfants avant l'avènement du
téléphone portable ?
40 Psychiatre des hôpitaux
41
www.afom.fr (Guide à l'usage des
parents : « Votre enfant et le téléphone mobile
»p.15)
44
III.3.4.4. La responsabilité des
élèves
En France, l'article 511-1 du Code de l'éducation
stipule que « les obligations des élèves consistent dans
l'accomplissement des tâches inhérentes à leurs
études ; elles incluent l'assiduité et le respect des
règles de fonctionnement et de la vie collective des
établissements ». A cela, l'article 511-2 ajoute que
« dans les collèges et les lycées, les
élèves disposent, dans le respect du pluralisme et du principe de
neutralité, de la liberté d'information et de la liberté
d'expression. L'exercice de ces libertés ne peut porter atteinte aux
activités d'enseignement » (Source :
http://direct.educnet.education.fr).
Or, dans la question qui nous préoccupe, il semblerait
que quelquefois c'est de façon volontaire et consciente que les
élèves utiliseraient abusivement leurs portables. Et ceci, pour
s'afficher, s'affirmer ou tout simplement défier l'autorité. Ils
porteraient ainsi atteinte aux activités pédagogiques. La
responsabilité des élèves y serait donc engagée.
Pourtant, depuis le 06 juillet 2010, le règlement
intérieur au Burkina Faso stipule désormais en son article 25 que
l'utilisation du téléphone portable est interdite.
C'est pourquoi, afin de résoudre cette
problématique, il nous appartient de cultiver à l'école le
sens de la responsabilité citoyenne et l'autodiscipline. A ce propos,
SAMA, L. (1998, p.79) affirme que « s'il est indéniable qu'une
conduite des élèves ne peut se réaliser que par une action
concertée des parents et des maîtres, de l'école et de la
famille, une conjugaison de leurs efforts en vue de réaliser des hommes
libres, responsables et engagés, il reste qu'aucune action
conséquente en direction des enfants ne peut se mener sans leur
implication réelle ».
III.3.5. Les législations et les autres
textes
Le Burkina Faso a, à l'instar de la plupart des pays du
monde, ratifié et adopté plusieurs textes, conventions, chartes,
déclarations et traités internationaux telle la Convention
relative aux droits de l'enfant qui, elle-même tire sa substance de la
Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre
1948.
III.3.5.1. Les textes internationaux
La Déclaration universelle des droits de l'homme est,
de nos jours, le document de référence de la bonne gouvernance et
de la coopération internationale. Tout État qui se veut
45
moderne, évolué, et donc soucieux du respect des
droits humains, se doit de l'observer dans ses grandes lignes. La
DUDH42 confère à l'être humain la liberté
et l'égalité avec ses semblables dès sa naissance,
l'égalité de tous devant la loi.
Quant à la Convention relative aux droits de
l'enfant43 (CDE), elle définit l'enfant comme « tout
être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la
majorité est atteinte plus tôt, en vertu de la législation
qui lui est applicable ». Elle lui confère également
les mêmes droits, sauf qu'elle émet des réserves dans
certains cas dans l'intérêt supérieur de l'enfant.
Par conséquent, en considérant le
téléphone portable autant utile que dangereux pour les enfants,
il appartient alors aux États de prendre des dispositions
nécessaires pour règlementer son utilisation dans les
établissements scolaires.
Or, qu'ils soient considérés comme enfants ou
jeunes adultes, les élèves éprouvent aujourd'hui le besoin
de posséder cet outil de communication que beaucoup de parents
qualifient de "cordon ombilical". La prise en compte de l'intérêt
supérieur des enfants recommande donc que l'on se penche
sérieusement sur la question de l'utilisation du portable en milieu
scolaire au lieu de simplement chercher à l'interdire.
III.3.5.2. Le règlement intérieur et le
règlement intérieur local
Lors de la première CAES tenue à Ouagadougou en
septembre 2009, les représentants de la communauté
éducative ont recommandé d'une seule voix :
« La prise en compte, lors de la relecture des textes
règlementaires, des phénomènes nouveaux tels que le
vandalisme, le débrayage et autres inconduites » et « la
sensibilisation systématique en français et en langues nationales
des élèves et des parents d'élèves sur les
méfaits des actes d'indiscipline dans les apprentissages scolaires, par
l'utilisation des médias. »44
42 « Déclaration universelle des droits de l'homme
» : document téléchargé sur le site
http://www.un.org/fr/documents/udhr
le 23-10-2011 à 10h43mn.
43 « Convention Relative aux Droits de l'Enfant » :
document téléchargé sur le site
http://www.droitsenfant.com/cidé.htm
le 23-10-2011 à 10h35mn.
44 Rapport général de la CAES ; octobre
2009 ; p.52
46
En écho à cet appel de la communauté
éducative, le ministère a procédé en 2010, puis en
2011, à une double relecture de l'arrêté
n°2003-054/MESSRS/SG/DGES/DGESTP portant règlement intérieur
des établissements d'enseignement secondaire au Burkina Faso.
Ces relectures ont particulièrement visé les
questions du portable et du respect des couleurs nationales. Il est fait
mention dans ce nouveau règlement intérieur45, en son
article 25, que l'utilisation du téléphone portable est
sanctionnée par l'expulsion immédiate de la classe par le
professeur pendant toute la durée de son cours, la retenue de (2) deux
points par l'administration, un travail supplémentaire individuel ou en
groupe, l'exclusion de vingt-quatre (24) à quarante-huit (48) heures ou
la traduction en conseil de discipline, en plus de la confiscation
systématique dudit portable jusqu'à la fin de l'année
scolaire.
A notre sens, ces nouveaux règlements ne sont pas
suffisamment explicites pour permettre aux responsables des
établissements de mieux gérer la question du
téléphone portable dans les établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire, sans autres formes d'interprétations, et
sans se soucier des contestations éventuelles émanant de certains
parents. En effet, les deux RI stipulent tout simplement en l'article 25 que
l'utilisation du téléphone portable et assimilés est
sanctionnée par la confiscation desdits jusqu'à la fin de
l'année sans en préciser les milieux d'application (dans la salle
de classe ou dans l'établissement). Néanmoins, même s'il
est vrai que de façon implicite on perçoit qu'il est interdit de
l'utiliser dans la salle de classe, il n'est certainement pas évident
dans tout l'espace scolaire. Puisque, l'article 33 du RI de 2010, qui
interdisait l'utilisation de tout appareil électronique non
autorisé dans l'enceinte de l'établissement, a été
retiré de l'actuel règlement intérieur en vigueur. Cela
signifie t-il que l'interdiction de l'utilisation du téléphone
portable ne concerne que la classe ?
Nous pensons qu'il ne paraissait pas vraiment utile de prendre
cet arrêté simplement en ces termes-là.
Car l'arrêté
n°2003-054/MESSRS/SG/DGESG/DGEST, portant règlement
intérieur des établissements d'enseignement secondaire au Burkina
Faso, pourrait bien régler le problème du portable. Son article
26 précise dans le dernier paragraphe que : « L'utilisation
d'appareils autres que ceux autorisés pour les besoins du cours ou des
devoirs est strictement
45 Arrêté n°2010-224/MESRS/SG
portant règlement intérieur des établissements
d'enseignement secondaire au Burkina Faso
47
interdite ; les contrevenants sont passibles de sanctions
allant de l'exclusion immédiate du cours ou du devoir à
l'exclusion définitive, en cas de récidive. »
De plus, l'article 32 du même arrêté
pourrait aussi servir à interdire la diffusion et le visionnage des
films ou images obscènes qui circuleraient sur les portables dans
l'enceinte de l'établissement. Cet article stipule en effet, que
« la détention, la production et la mise en circulation de tout
document à caractère diffamatoire, subversif ou attentatoire aux
moeurs sont interdites. »
Il aurait fallu tout simplement sensibiliser massivement la
population sur les dangers que peuvent courir particulièrement les
élèves.
Dans tous les cas, il est permis à tous les
établissements de prendre des dispositions particulières pour
répondre aux spécificités de chacun d'eux. C'est ainsi que
nous avons pu avoir accès aux règlements intérieurs locaux
de quelques-uns.
Voici en exemple, quelques passages de l'article 24 extrait du
règlement intérieur d'un établissement privé
catholique.
« Article 24 : comportements défendus
- Il est interdit d'apporter des
téléphones portables à l'école.
- Tout élève surpris
entrain d'utiliser un portable est passible d'une sanction : portable
confisqué.
- La possession d'appareils
électroniques, de radio, de magnétophones, d'écouteurs,
etc. est formellement interdite. »
Cet article semblerait suffisamment clair, pratique et
pragmatique. Les élèves et leurs parents qui se
présenteraient dans les établissements ayant adopté ce
genre de règlement intérieur local, devraient savoir à
quoi s'en tenir : "pas de téléphones portables à
l'école". Cependant, le premier responsable de cette institution nous a
confié, que tenant compte des distances à parcourir par les
élèves et des risques d'accident dans la circulation
routière dans la ville de Ouagadougou, ces mêmes dispositions ont
été revues et rendues flexibles. En effet, le groupe scolaire
auquel il appartient permet désormais aux élèves de
Ouagadougou d'emporter leur cellulaire à l'école.
Mais pourquoi ne pas généraliser ces
dispositions à tout le groupe scolaire en question ? N'y a-t-il pas des
élèves de cet établissement de Banfora qui parcourent de
grandes distances pour s'y rendre ? Nous pensons que les risques d'accidents de
la circulation ne sauraient être liés à la distance. Par
conséquent, il serait souhaitable d'éviter les
considérations qui paraissent discriminatoires afin de permettre
à tous les élèves de jouir de quelques avantages du
téléphone portable.
48
Dans un autre établissement privé laïc, le
port en lui-même n'est pas interdit dans l'enceinte de
l'établissement, mais un élève nous a confié qu'il
est strictement interdit aux élèves d'utiliser les installations
électriques pour recharger la batterie. Là-bas, le RI local
interdit tout de même l'utilisation dans la classe. Mais il reste
tolérant quant à son application dans la cour pourvu que
l'utilisation du portable ne soit pas faite exagérément.
Dans un complexe scolaire, le directeur chargé des
études nous a affirmé qu'avant l'arrêté
n°2010-224/MESSRS/SG, les dispositions de l'ancien règlement lui
permettaient déjà de gérer la question du portable. Il a
même reconnu qu'il ne dispose même pas du nouveau règlement
intérieur. « Jusqu'à présent, c'est le
règlement intérieur de 2003 que nous appliquons ici »,
nous a-t-il confié. Toutefois, il a reconnu que la discipline est facile
à gérer avec son effectif total qui dépasse à peine
120 élèves repartis dans les quatre classes que compte son
établissement.
Dans un lycée municipal, le règlement
intérieur local s'est approprié l'article 25 du règlement
intérieur national tout en précisant que le portable
confisqué n'est remis que le 15 juillet au plus tôt. « Il
est appliqué avec toute la rigueur, tant contre l'utilisation du
portable dans la classe que dans l'enceinte de l'établissement
», nous a dit un élève de la classe de seconde.
Mais, un surveillant nous a fait la confidence suivante :
« il y avait ici un surveillant indélicat, qui utilisait les
bons portables qu'il confisquait. Il lui est même arrivé de vendre
un portable qui appartenait à une fille qui se trouvait être la
copine d'un "homme de tenue" ». « Je vous assure que
l'affaire a failli prendre une tournure grave » a-t-il poursuivi. Il
a conclu que : « la question de la garde des portables
confisqués sera à l'étude lors de la prochaine relecture
de notre règlement intérieur ».
Nous remarquons que dans l'ensemble, les établissements
font ce qu'il faut pour rester dans l'esprit du RI national dans
l'élaboration de leur RI local.
Nous pensons, pour conclure ce chapitre, qu'il serait
souhaitable qu'on tienne compte des besoins des élèves et des
parents dans l'élaboration des textes réglementaires au niveau
des établissements.
49
ASPECTS PRATIQUES

50
CHAPITRE I. CADRE MÉTHODOLOGIQUE
La question de l'utilisation du téléphone
portable par les élèves revêt pour nous un caractère
suffisamment complexe. Pour mieux l'appréhender à travers notre
étude, nous avons croisé deux méthodes de recherche
à savoir : l'approche quantitative et l'approche qualitative. Ainsi,
nous avons élaboré des questionnaires écrits, un guide
d'entretien et une grille d'observation.
I.1. Le champ d'étude
Pour notre étude nous avons retenu la commune de
Banfora, chef-lieu de la province de la Comoé dans la région des
Cascades. Banfora est située à environ 85 km de Bobo-Dioulasso,
la capitale économique et à 450 km de Ouagadougou la capitale
politique. Elle est subdivisée en 15 secteurs.
A la faveur de la communalisation intégrale survenue en
2006, la commune de Banfora englobe aujourd'hui les limites du
département en intégrant 22 villages.
Au niveau de l'offre éducative, la commune de Banfora
compte au post-primaire et au secondaire quinze (15) établissements
d'enseignement général dont sept (07) publics et huit (08)
privés, et deux (02) établissements d'enseignement technique
privés (voir tableau1 ci-dessous).
Tableau 3 : répartition des
établissements concernés par l'étude selon leur statut.
|
Etablissements
|
Publics
|
Privés
|
Total
|
Enseignement général
|
07
|
08
|
15
|
Enseignement technique
|
00
|
02
|
02
|
TOTAL
|
07
|
10
|
17
|
Source : service des statistiques de la DRESS-Ca
2011
Les établissements d'enseignement post-primaire et
secondaire de Banfora accueillent en sixième et en seconde, en plus des
élèves de la commune, ceux admis en seconde des CEG de certains
départements de la province. On y dénombre aujourd'hui dix mille
cinq cent quatre-vingt-cinq (10585) élèves dont quatre mille sept
cent quarante et un mille (4741) filles et cinq mille huit cent quarante-quatre
(5844) garçons avec un âge compris entre 11 et 26 ans (Source :
Service des statistiques de la DRESS-Ca 2011).
51
C'est une population scolaire suffisamment importante qui peut
servir de base fiable à notre étude.
Par ailleurs, l'une des raisons qui n'est pas des moindres est
le fait que notre famille y réside toujours. Cela nous a beaucoup
facilité notre travail de recherche.
I.2. La population cible
L'étude sur la question de l'utilisation du
téléphone portable par les élèves ne saurait
être menée pour aboutir à des résultats suffisamment
intéressants sans une certaine catégorie d'acteurs du
système éducatif. C'est pourquoi, nous nous sommes
intéressés aux élèves qui sont tout autant victimes
que responsables des effets indésirables du téléphone
portable; aux personnels d'éducation (ASSE, ATTE, CE et
autres46) qui sont l'interface entre les parents
d'élèves et l'administration scolaire, c'est aussi eux qui
gèrent au quotidien les problèmes de discipline; les enseignants
qui sont toujours en contact avec les élèves; et les parents
d'élèves qui sont censés poser les premiers jalons d'une
éducation réussie. Nous nous sommes intéressé
également aux responsables des établissements (proviseurs,
directeurs, censeurs) et à trois (03) cadres en service dans la commune
de Banfora.
I.3. L'échantillonnage
L'échantillonnage a eu pour but de cibler davantage les
personnes à enquêter. Il a concerné tous les
établissements d'enseignement post-primaire et secondaire de la commune
de Banfora et des villages rattachés de Siniéna et
Tengréla, sauf celui de Diarabakoko qui a ouvert ses portes en cours
d'année et ne compte qu'une classe de sixième. Il n'avait pas
encore été fondé lorsque nous menions la
pré-enquête ; donc il n'a pas été pris en compte
dans notre étude.
L'échantillonnage s'est fait plus ou moins en fonction
de la taille de chacun d'eux. Ainsi, un total de trois cents (300)
élèves ont été retenus sur une population totale
estimée à dix mille cinq cent quatre-vingt-cinq (10585)
élèves.
Quant aux éducateurs, trente (30) ont été
ciblés par un questionnaire écrit à eux adressé. Le
nombre d'enseignants ayant pris part à l'enquête est estimé
à quarante-cinq (45), soit une moyenne de trois (03) permanents par
établissement afin d'éviter une double participation à
l'enquête. En ce qui concerne les parents enquêtés, ils sont
estimés à cent
46 Autres : les enseignants à la retraite et
les autres personnels titulaires du BEPC recrutés comme surveillants
essentiellement dans certains établissements privés
d'enseignement post-primaire et secondaire.
52
(100), choisis de façon aléatoire au sein de
quelques établissements par l'intermédiaire des
élèves, des éducateurs et nous-même.
Pour réaliser nos entretiens, nous avons
rencontré le proviseur ou le censeur dans les lycées, et le
directeur dans les collèges. Ainsi, nous avons treize (13) chefs
d'établissement et deux (02) censeurs. Signalons que deux chefs
d'établissement assurent la direction de deux autres
établissements.
Le tableau suivant dresse la répartition des
échantillons retenus par établissement au niveau des
élèves, des éducateurs, des enseignants, des censeurs et
chefs d'établissement.
Tableau 4 : Répartition des
échantillons retenus par établissement
Etablissements
|
Elèves
|
Educateurs
|
Enseignants
|
CE47/Censeurs
|
Total
|
LMHFG
|
40
|
05
|
06
|
01
|
52
|
LMJT
|
35
|
04
|
06
|
01
|
46
|
LPLK
|
35
|
04
|
06
|
01
|
46
|
CEG/Siniéna
|
16
|
01
|
02
|
01
|
20
|
CEG/Tarfila
|
16
|
01
|
02
|
01
|
20
|
CEG/Tengréla
|
16
|
01
|
02
|
01
|
20
|
ELOQ48
|
16
|
03
|
03
|
01
|
23
|
LPIH
|
16
|
01
|
02
|
01
|
20
|
CPSA
|
16
|
02
|
03
|
01
|
22
|
ISCB
|
16
|
02
|
02
|
01
|
21
|
LPME
|
15
|
01
|
02
|
01
|
19
|
GSPB
|
16
|
02
|
02
|
01
|
21
|
CSFO
|
16
|
01
|
02
|
01
|
20
|
CST
|
16
|
01
|
03
|
01
|
21
|
CMTC
|
15
|
01
|
02
|
01
|
19
|
Total
|
300
|
30
|
45
|
15
|
390
|
Trois (03) cadres ont également été
sollicités pour un entretien. Ce sont : une chef de service à la
Direction Régionale des Enseignements Secondaire et Supérieur des
Cascades (DRESS-Ca), un chef de service de Telmob et un responsable d'ONG qui a
pour mission de promouvoir les droits de l'enfant dans les régions des
Cascades et du Sud-ouest.
47 Chefs d'établissement
48 Etablissements Louis Querbes (ELOQ) regroupent le
collège Louis Querbes et le lycée technique Louis Querbes
53
Au total, ce sont donc quatre cent quatre-vingt-treize (493)
participants qui ont été retenus dans la population cible pour
notre étude comme l'indique le tableau ci-dessous.
Tableau 5 : récapitulatif des
échantillons retenus pour l'étude
Catégories de participants
|
Parents
|
Elèves
|
Educateurs
|
Enseignants
|
CE/Censeurs
|
Chefs de service
|
Total
|
100
|
300
|
30
|
45
|
15
|
03
|
493
|
I.4. La méthode de collecte de données
I.4.1. La pré-enquête
La pré-enquête nous a permis de juger de la
pertinence de notre sujet. En effet, à partir de la fiche de collecte de
données que nous avons élaborée et adressée
à tous les établissements d'enseignement post-primaire et
secondaire les données recueillies nous ont permis d'avoir une
idée nette sur la population scolaire des lycée et
collèges, et le pourcentage de cette même population qui
détient un téléphone portable au premier et au second
cycle (voir tableaux 1 & 2).
Par ailleurs, tous les chefs d'établissement et autres
éducateurs que nous avons rencontrés à cette occasion nous
ont fait part de leurs préoccupations par rapport à la
problématique abordée.
I.4.2. Les instruments de collecte
En fonction de la problématique de notre étude,
l'association des approches quantitative et qualitative nous a paru
nécessaire pour mener à bien notre étude.
La première approche nous a amené à
travers un questionnaire composé de questions ouvertes et fermées
à obtenir une variété de réponses et un maximum de
données.
La seconde nous a permis, à travers le guide
d'entretien que nous avons élaboré, de réaliser des
entretiens avec dix-huit (18) participants. Cette méthode a
assuré à l'enquêté la libre expression par rapport
à chacune des thématiques abordées. Nous avons
également élaboré une grille d'observation qui nous a
permis d'observer les comportements des élèves dans un certains
nombre d'établissements d'enseignement post-primaire et secondaire.
Au total, nous avons utilisé trois outils (le
questionnaire écrit, le guide d'entretien et la grille d'observation)
afin d'obtenir le maximum d'informations.
54
I.4.2.1. Le questionnaire écrit
Cet instrument de collecte, à travers le
caractère anonyme que nous lui avons donné avec des questions
ouvertes et fermées, nous a permis d'enquêter plusieurs
participants à la fois et de mettre à contribution certains
éducateurs pour son administration. Des élèves ont
également été sollicités pour aller les remettre
à leurs parents.
Le questionnaire a abordé quatre principaux
thèmes. Ce sont : l'importance du téléphone portable pour
les élèves, son utilisation, la réglementation en vigueur
dans les établissements, et les suggestions pour envisager une autre
approche de son utilisation en milieu scolaire.
Il a été individuellement et librement rempli
par les participants. Cependant, il a fallu quelques éclaircissements et
quelques explications aux élèves du premier cycle pour leur
permettre de mieux comprendre ce qui leur a été demandé
afin de répondre objectivement et sans crainte. Il en a
été de même pour quelques parents d'élèves
(commerçants, menuisiers, maçons, dépanneurs de radio,
mécaniciens, ouvriers, ...) pas suffisamment instruits et à qui,
des traductions en langue dioula ont été souvent
nécessaires.
I.4.2.2. L'entretien
L'entretien que nous avons voulu semi-directif nous a paru
nécessaire, car il nous a permis de recueillir d'importantes
informations auprès des chefs d'établissement, des censeurs et de
trois chefs de service. Au total, nous avons réalisé dix-huit
entretiens dont treize ont été enregistrés et cinq
transcrits.
Ils ont tous porté sur l'importance du
téléphone portable en milieu scolaire, la nécessité
pour les élèves de l'avoir à l'école, son
utilisation par les élèves et ses conséquences en milieu
scolaire. Pour clore chaque entretien, le participant interviewé a
été invité à faire des suggestions.
I.4.2.3. L'observation directe
Malgré l'interdiction de l'utilisation du
téléphone portable que les établissements tentent de faire
respecter, force est de reconnaître que le phénomène
perdure et même s'accentue. Pour nous en convaincre, nous avons
effectué, avec l'autorisation des chefs d'établissement, des
temps d'observation directe dans trois établissements de la commune
urbaine : le Collège Sainte Thérèse, les Etablissements
Louis Querbes et le Lycée Municipal Héma Fadouah Gniambia.
55
D'abord, au Collège Sainte Thérèse, nous
sommes resté aux alentours du terrain de sport de huit heures à
dix heures pour observer surtout l'attitude des dispensées. A l'heure de
la recréation, nous sommes resté à côté de la
place du "petit marché". De onze heures cinquante-cinq à douze
heures quinze minutes, nous nous sommes posté à quelques
mètres de la grande porte pour assister à la sortie des
élèves pour la maison. De cette position, nous avons pu observer
un certain nombre de comportements des jeunes filles avec leur portable. Au
total, nous avons passé environ deux heures trente minutes dans cet
établissement.
Ensuite, notre deuxième sortie s'est effectuée
dans les Etablissements Louis Querbes. Là-bas, dès six heures
trente minutes, période où l'on assiste à l'arrivée
massive des élèves, nous avons également observé le
comportement des élèves ponctuels avec leur portable.
Après la fermeture du portail qui intervient à six heures
cinquante-cinq, obligation est faite aux retardataires d'attendre une certaine
heure avant d'accéder à l'intérieur de
l'établissement. Aussi, de la guérite de celui que nous croyions
être le vigile chargé du parking des engins des
élèves, nous avions une vue panoramique de
l'établissement. De cette guérite, nous n'avions aperçu
aucun élève déambuler dans la cour jusqu'à la
recréation, hormis les retardataires qui ont rejoint le bureau de
l'éducateur à sept heures trente minutes pour se faire
délivrer des billets d'entrée, ou ceux qui allaient se soulager
dans les toilettes. L'observation a duré environ trois heures
quarante-cinq minutes. Il faut signaler que le caractère excentrique de
cet établissement nous a obligé à mener l'observation d'un
seul trait.
Enfin, au Lycée Municipal Héma Fadouah Gniambia,
nous avons passé environ huit heures d'observation reparties sur deux
jours. Là-bas, nous avons pu avoir l'opportunité d'observer les
comportements des élèves au contact de leur portable. D'abord au
petit marché situé à l'extérieur du domaine
scolaire, juste en face de l'entrée principale de
l'établissement. Ensuite, dans l'enceinte de l'établissement
avant, pendant et après la recréation, et sur les terrains
d'éducation physique et sportive (EPS). Enfin, dans quelques salles de
classe, mais pendant des heures d'étude.
56
I.5. La situation du recouvrement, des entretiens et de
l'observation I.5.1. Situation de recouvrement du questionnaire
écrit
Après l'administration des questionnaires aux
différents participants, nous avons procédé au
dépouillement et nous présentons la situation du recouvrement
sous forme de tableau.
Tableau 6 : situation de recouvrement du
questionnaire écrit
Échantillons
|
Nombre déposé
|
Nombre recouvré
|
Taux de recouvrement
|
Parents
|
100
|
95
|
95%
|
Élèves
|
300
|
274
|
91,33%
|
Educateurs
|
30
|
30
|
100%
|
Enseignants
|
45
|
39
|
86,66%
|
Total
|
475
|
438
|
92,21%
|
Au niveau du recouvrement du questionnaire, la situation est la
suivante :
- sur 100 questionnaires remis aux parents 95
ont été recouvrés, soit 95%, les cinq questionnaires
manquants sont le fait de ceux qui ont égaré les leurs ;
- sur 300 questionnaires remis aux
élèves, 274 ont été recouvrés soit 91,33%. A
ce niveau, 25 questionnaires n'ont pu être retrouvés et un a
été déclassé pour n'avoir pas été
identifié ;
- sur 30 questionnaires remis aux
éducateurs, il y a eu 100% de recouvrement ;
- et sur 45 questionnaires remis aux
enseignants 39 ont été recouvrés, soit 86,66%. Nous avons
attendu en vain le retour des questionnaires remis à six enseignants.
Au total, 438 questionnaires ont été
recouvrés sur les 475 remis aux participants, soit 92,21%.
I.5.2. Situation de réalisation des entretiens.
L'entretien a eu pour objet de recueillir les avis et les
suggestions de nos interlocuteurs sur la question de l'utilisation du portable
par les élèves. Ainsi, nous avons pu réaliser tous les
entretiens prévus, soit dix-huit au total.
57
I.5.3. Situation de l'effectivité de l'observation
directe.
L'observation directe a effectivement eu lieu dans les trois
établissements que nous avons choisis (Collège Sainte
Thérèse, Établissements Louis Querbes et Lycée
Municipal Héma Fadouah Gniambia).
Cette phase nous a permis d'observer le comportement des
élèves avec leurs téléphones portables sur
plusieurs moments de la journée, aux abords de l'établissement,
dans l'enceinte de l'établissement et dans les salles de classe du
LMHFG, pendant les heures dites heures creuses par les élèves
mais considérées comme des heures d'études.
I.6. La méthode d'analyse des
données
Après la collecte des données brutes
auprès des enquêtés, nous avons, dans le chapitre suivant,
procédé à leur analyse afin de les rendre facilement
compréhensibles et exploitables.
Pour ce faire, nous avons fait le choix d'une analyse
thématique. Chaque thème ayant été plus ou moins
abordé avec toutes les catégories des enquêtés. Les
résultats sont présentés tantôt sous forme de
tableau, tantôt sous forme de synthèses, suivis de
commentaires.
Pour terminer cette partie, la synthèse globale des
suggestions a été faite.
58
CHAPITRE II. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
DONNÉES
Ce chapitre est consacré à la
présentation et à l'analyse des données recueillies
auprès des enquêtés.
En rappel, les thèmes abordés au cours de notre
étude sont les suivants :
- l'importance du téléphone
portable en milieu scolaire ;
- l'utilisation du téléphone
portable par les élèves en milieu scolaire ;
- les précautions d'usage;
- les sanctions et la réglementation en
vigueur dans les établissements secondaires ;
- et les suggestions pour une autre forme de
gestion de la question de l'utilisation du
portable dans les établissements.
Les groupes des participants ayant pris part à
l'enquête sont : les parents; les élèves; les
éducateurs; les enseignants; les chefs d'établissement, les
censeurs et les chefs de service.
II.1. Identification des
enquêtés
Avant l'analyse des données recueillies, il nous a paru
judicieux d'identifier les participants ayant répondu à nos
questionnaires afin de mieux appréhender leurs avis et leurs
suggestions.
II.1.1. Identification des parents
Sexe Parents ayant des enfants
90
80
70 60 50
40
30
20
10
0
88,42%
68,42%
84

65
30
31,57%
Hommes Femmes Ayant au
moins 1 enfant
Graphique1 : Identification des parents
enquêtés
Les parents enquêtés ayant effectivement
répondu à notre questionnaire sont au nombre de
quatre-vingt-quinze (95) dont soixante-cinq (65) hommes et trente (30) femmes.
Cinq (05) parents affirment avoir égaré le questionnaire à
eux remis.
Nous constatons une disproportion entre les deux sexes ayant
répondu au questionnaire. En effet, les questionnaires remis à
des élèves pour leur mère ont été remplis
par le père qui était présent. La mère étant
occupée par son commerce au marché, ou en déplacement.
Certains éducateurs nous ont également affirmé qu'ils ont
été obligés de confier le questionnaire à des maris
en l'absence de leurs épouses. Malheureusement, à leur passage
pour le recouvrement, les questionnaires avaient déjà
été remplis par les hommes qui leur ont déclaré que
c'est d'ailleurs eux qui devraient remplir ce genre de "choses". Aussi, des
cinq (05) parents qui nous ont déclaré avoir perdu le
questionnaire à eux remis, quatre (04) sont des femmes
fonctionnaires.
Les réponses aux questionnaires recouvrés
émanent de différentes couches socioprofessionnelles. Ce sont
vingt-sept (27) enseignants du primaire et du secondaire, douze (12) agents de
santé, quatre (04) ingénieurs et agents techniques
spécialisés, onze (11) commerçants, sept (07) artisans,
quatre (04) cultivateurs et trente (30) autres parents de différents
corps de métiers que nous avons regroupés dans la
catégorie "autres".
Aussi, 88,42% des parents enquêtés affirment
avoir au moins un enfant inscrit dans un établissement d'enseignement
post-primaire et secondaire. Soit 84 parents sur 95 parents ayant
répondu au questionnaire.
59
II.1.2. Identification des
élèves
60
Graphique 2 : identification des
élèves ayant répondu au questionnaire.

180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Nombre d'élèves
Pourcentage
158
12
81
55,83%
44,17%
25,56%
130
Garçons
|
Filles
|
moins de 18 ans
|
De 18 à 23 ans
|
plus de 23 ans
|
1er Cycle
|
2nd Cycle
|
153
|
121
|
81
|
158
|
35
|
144
|
130
|
55,83%
|
44,17%
|
25,56%
|
57,66%
|
12,77%
|
52,55%
|
47,44%
|
153
57,66%
35
12,
77%
52,55%
44
47,44%
L'identification de cette catégorie s'est faite en
fonction du sexe, de l'âge et de la classe. Le graphique ci-dessus nous
révèle que 153 garçons et 121 filles, soit un total 274
élèves, ont répondu au questionnaire.
Parmi ces enquêtés, 81 élèves, soit
un pourcentage de 25,56% ont leur âge inférieur à 18 ans.
158 élèves, soit 57,66%, ont un âge compris entre 18 et 23
ans. Et 35, soit 12,77% sont âgés de plus de 23 ans.
En outre, 144 élèves soit 52,55% sont du premier
cycle et 130 du second cycle, soit 47,44%. Le pourcentage de participants du
premier cycle qui est légèrement supérieur à celui
du second cycle s'explique par le fait que l'effectif des élèves
du premier cycle est pratiquement le triple de celui du second cycle (cf.
tableaux 1 et 2).
61
II.1.3. Identification des éducateurs
Tableau 7 : identification des éducateurs
ayant répondu au questionnaire
Eléments d'identification
|
Titre
|
Sexe
|
Nombre d'années à
la surveillance
|
Fonction
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
1 à 2 ans
|
3 à 5 ans
|
+ de 5 ans
|
SG49
|
CE
|
01
|
01
|
02
|
01
|
01
|
00
|
01
|
ATTE
|
09
|
02
|
11
|
02
|
04
|
05
|
04
|
ASSE
|
00
|
01
|
01
|
01
|
00
|
00
|
00
|
Autres
|
14
|
02
|
16
|
07
|
04
|
05
|
06
|
Total
|
24
|
06
|
30
|
11
|
09
|
10
|
11
|
Comme l'indique le tableau ci-dessus, deux (02) CE, onze (11)
ATTE, un seul (01) ASSE et 16 autres ont répondu au questionnaire
à eux adressé, soit un total de trente (30) éducateurs
dont vingt-quatre (24) hommes et six (06) femmes.
Parmi eux, onze (11) ont entre une et deux années
d'ancienneté, neuf (09) en ont entre trois et cinq, et dix (10) en ont
plus de cinq. Aussi, onze (11) éducateurs assurent la fonction de
surveillant général.
II.1.4. Identification des enseignants
Tableau 8 : identification des enseignants ayant
répondu au questionnaire
Eléments d'identification
|
Sexe
|
Ancienneté (ans)
|
Nombre d'enfants scolarisés au secondaire
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
1 à 2
|
3à 5
|
+de 5
|
0
|
1 à 2
|
+ de 2
|
30
|
09
|
39
|
06
|
12
|
21
|
21
|
15
|
03
|
Les enseignants ayant répondu au questionnaire sont au
nombre de 39 soit un pourcentage de 86,66% dont 30 hommes et 09 femmes. Il faut
signaler à ce niveau que des critères précis avaient
été donnés aux personnes qui nous ont aidé à
administrer le
49 SG : Surveillant général
62
questionnaire aux enseignants, soit 03 femmes sur 06 enseignants
par établissement, une sur trois ou une sur deux. Malgré ces
dispositions, nous avons constaté au recouvrement que la situation est
celle présentée dans le tableau.
Au niveau de leur ancienneté, 21 ont plus de cinq ans de
service, 12 ont entre trois et cinq ans et 06 ont entre un et deux ans.
Parmi eux, 18 ont au moins un enfant scolarisé au
secondaire et 21 n'en ont aucun.
Après la phase d'identification des participants, nous
avons parcouru et analysé les réponses données aux
questions à eux posées.
II.2. Les avis des parents
II.2.1. De l'importance du téléphone
portable
Nous allons à présent prendre connaissance des avis
des parents sur l'importance du téléphone portable.
II.2.1.1. Des raisons motivant l'achat du
téléphone portable Tableau 9 : raisons motivant l'achat
du téléphone portable
Motifs
|
Nombre de participants
|
Nombre de réponses
|
Pourcentages
|
Par nécessité
|
95
|
95
|
100%
|
Par snobisme
|
95
|
25
|
26,31%
|
Par conformisme
|
95
|
19
|
20%
|
Concernant les raisons qui poussent les gens à
s'acheter un portable aujourd'hui, tous les quatre-vingt-quinze (95) parents
ayant répondu, soit 100%, affirment que, de nos jours, la
nécessité d'avoir un portable s'impose. Cependant, parmi eux, 25
parents soit 26,31%, estiment que certaines gens l'achètent par snobisme
et 19 autres, soit 20%, pensent que c'est aussi par conformisme.
De la lecture de ces réponses et de notre point de vue,
il apparaît assez clair que si le portable est une
nécessité, certains utilisateurs se l'approprient pour se
conformer aux exigences de la société. D'autres, pour avoir des
portables plus performants, sont permanemment à la recherche des
modèles de dernière génération.
II.2.1.2. De la possession du téléphone
portable par les parents
A la question de savoir si le parent enquêté a
lui-même un portable, 94 parents, soit 98,94%, ont répondu en
avoir un.
Un (01) seul, soit 01,05%, n'en a pas. Ce parent
d'élève, maçon de son état, dit avoir perdu le sien
et n'a pas encore eu un autre.
II.2.1.3. De l'utilité du téléphone
portable pour les élèves.
A la question de savoir à quoi le
téléphone portable peut servir à un élève,
25 parents sur 95, soit un taux de 26,31%, trouvent que le portable ne sert pas
à grand' chose à l'élève, surtout à
l'école.
70 parents sur les 95, soit un pourcentage de 73,68% trouvent
que le portable peut servir à l'élève à la maison,
en route comme à l'école. Les différents usages
cités par les enquêtés se résument ainsi qu'il suit
:
- à la maison, l'élève
peut se servir de son portable pour se réveiller, pour être
à l'heure à l'école, pour prendre rendez-vous avec ses
camarades de groupe d'étude,
- en route (entre la maison et
l'école), il peut servir surtout à joindre ses parents en cas de
problème ou pour être joint par ces derniers,
- à l'école, il peut servir
à l'élève à communiquer avec ses parents en cas de
besoin ou en cas d'urgence.
Après avoir reconnu l'utilité du
téléphone portable pour les élèves, voyons à
présent ce que feront les parents.
63
II.2.2. De l'utilisation du portable par les
élèves
64
Tableau 10 : réponse des parents sur
l'utilisation du portable par les élèves
Items
|
Réponses recueillies
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Acceptation de donner un portable à votre enfant pour les
usages cités
|
95
|
70
|
73,68%
|
25
|
26,31%
|
Néant
|
-
|
Don d'un portable à votre enfant scolarisé
|
95
|
43
|
45,26%
|
52
|
54,78%
|
Néant
|
-
|
Communication avec l'enfant les jours de classe
|
95
|
47
|
49,47%
|
37
|
38,94%
|
11
|
11,57%
|
De la lecture de ce tableau, 70 enquêtés sur 95,
soit un taux de 73,68%, ont répondu par l'affirmative à la
question de savoir s'ils accepteraient de donner un portable à leurs
enfants pour les usages cités plus haut. Pour eux, le portable permet
aux parents d'être en contact avec leurs enfants et vice versa.
Par contre, 25 parents sur 95, soit 26,31%, ont répondu
« non » car pour eux les enfants sont imprévisibles.
« Même lorsqu'on pense qu'ils sont plus ou moins corrects, ils
surprennent toujours », nous a confié un parent. «
Ils font souvent ce qui leur passe par la tête », a-t-il
conclu.
Quant à la question de savoir s'ils ont effectivement
offert un portable à leur enfant qui fréquente, 43 parents sur
95, soit un taux 45,26%, ont déclaré l'avoir fait contre 52, soit
54,78% qui affirment le contraire.
Mais, à la question de savoir s'ils communiquent avec
leurs enfants une fois que ces derniers sont à l'école, 37
parents sur 95, soit 38,94%, déclarent qu'ils ne le font pas. Par
contre, 47 parents sur 95, soit 49,47% disent qu'ils communiquent souvent avec
leurs enfants même s'ils sont à l'école.
11 parents sur les 95 enquêtés, soit 11,57%, sont
restés sans réponse.
Les parents qui communiquent avec leurs enfants disent qu'ils
ne le font qu'en cas de besoins ou d'urgence, donc le nombre de fois en
dépend. Un parent nous a confié qu'un jour, son fils venait
à peine de quitter la maison quand il a constaté que celui-ci
avait oublié sa tenue de sport. Il l'a appelé sur son portable et
il est revenu la prendre.
65
Cependant, ces parents-là disent qu'ils évitent
autant que faire se peut d'appeler leurs enfants une fois qu'ils sont à
l'école. Mais, jusqu'à une certaine heure, lorsqu'ils ne voient
pas leurs progénitures arriver à la maison, ils les appellent
sans chercher à savoir s'ils sont à l'école ou en route
pour la maison. L'essentiel pour eux c'est de se rassurer que les enfants ne
sont pas en danger.
Abordons à présent les précautions
d'usage que les parents pourraient avoir donné à leur enfant.
II.2.3. Des précautions d'usage
Tableau 11 : réponse des parents par
rapport aux précautions d'usage
Items
|
Réponses recueillies
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Confiscation du
portable de votre enfant à l'école
|
95
|
19
|
20%
|
76
|
80%
|
Néant
|
-
|
Connaissance des nuisances du téléphone portable
pour l'élève
|
95
|
89
|
93,68%
|
00
|
00%
|
06
|
06,31%
|
Conseils pour des précautions d'usage à l'enfant
|
95
|
42
|
44,21%
|
53
|
55,78%
|
Néant
|
-
|
Ce tableau nous indique que 19 parents sur 95, soit 20% des
enquêtés, disent que le portable de leur enfant a
déjà été confisqué. Les raisons principales
évoquées par les parents sont que certains enfants disent avoir
oublié d'éteindre leur portable, d'autres disent avoir
oublié de désactiver l'alarme qui leur sert de réveil.
Cependant, trois parents (03), soit 00,03%, reconnaissent que leurs enfants
manipulaient effectivement leur portable dans la classe ou dans la cour.
Cependant, 76 parents sur 95, soit 80%, déclarent
n'avoir pas eu connaissance de la confiscation du portable de leur enfant.
Parmi eux, certains disent avoir interdit à leurs enfants d'emporter
leur portable à l'école. D'autres pensent que leurs enfants
prennent des précautions par rapport au règlement
intérieur de leur établissement.
A la question de savoir si le portable peut nuire à
l'élève, 89 parents sur 95, soit un taux de 93,68%, ont
répondu par l'affirmative. Pour eux, un enfant, une fois
propriétaire d'un
66
portable, peut être amené à faire
n'importe quoi avec son appareil, à l'utiliser n'importe comment. Il
peut en faire d'autres usages qui vont être nuisibles pour
lui-même.
Aucun parent n'a soutenu le contraire. Par contre, 06 parents
sur les 95, soit 06,31%, n'ont pas donné de réponse.
A la question de savoir s'ils ont donné des
précautions d'usage du téléphone portable à leur
enfant, 42 parents sur 95 enquêtés déclarent l'avoir fait.
Ce qui représente un taux de 44,21%. Ils ont en substance dit à
leurs enfants de respecter ce qu'on leur dit de faire ou de ne pas faire
à l'école, de ne pas déranger les enseignants avec leurs
portables. Ils ont aussi demandé à leurs enfants
d'éteindre leurs téléphones portables à
l'école; certains ont demandé qu'ils le fassent une fois dans
l'enceinte de l'établissement et d'autres, dans la classe. Au regard de
ces réponses et du pourcentage de 44,21%, nous pensons que quelques
parents se soucient des mauvais usages que peuvent faire les enfants de leurs
portables.
En revanche, jusqu'à 53 parents, soit 55,78% disent ne
pas avoir donné des précautions d'usage. Ce taux qui est
suffisamment important pose le problème de déficit
d'échanges entre parents et enfants autour de l'utilisation du
téléphone portable.
II.2.4. Des suggestions faites par les
parents
Les parents enquêtés ont eu à
répondre à la question suivante : que pensez-vous que chacun
puisse faire pour éviter que l'utilisation du portable crée des
problèmes dans les établissements d'enseignement post-primaire et
secondaire?
Les réponses données sont multiples et diverses.
Et les suggestions faites s'adressent tant aux parents, aux administrations
scolaires, qu'au MESS. Elles se résument comme suit.
? A l'endroit d'eux-mêmes, la majorité des
parents suggèrent de :
- obliger les élèves à
laisser leur portable à la maison avant de partir à
l'école,
- n'offrir le portable aux enfants que
lorsque c'est vraiment nécessaire et non pour faire simplement
cadeau,
- donner des conseils aux enfants avant de leur
offrir un portable.
Quelques-uns ont aussi suggéré de ne donner aux
enfants que des portables simples si c'est vraiment le besoin de communiquer
avec eux qui sous-tend l'offre du portable et de ne pas les encourager en
remplaçant leurs portables confisqués par de nouveaux portables.
Ils leur ont proposé, en outre, de laisser leurs numéros de
téléphone à l'école pour offrir aux
éducateurs des possibilités de les contacter en
cas d'urgence ou de passer toujours par les éducateurs pour communiquer
aves leurs enfants en cas d'urgence pendant les heures de cours.
? A l'endroit des établissements scolaires, ils
suggèrent majoritairement de :
- mettre l'accent sur la sensibilisation des
élèves, - appliquer fermement le
règlement intérieur,
- interdire carrément le portable dans
la classe mais autoriser l'utilisation non bruyante dans la cour avec des
limites à ne pas dépasser.
Quelques-uns ont également suggéré aux
établissements scolaires d'élaborer un règlement
intérieur (RI) propre à chaque établissement de concert
avec tous les acteurs pour que chaque parent sache à quoi s'en tenir en
y inscrivant ses enfants ; de doter, dès chaque rentrée, tous les
parents des nouveaux élèves d'un exemplaire du RI afin de les en
imprégner ; de gérer les problèmes liés au portable
au cas par cas.
? A l'endroit du MESS, les parents suggèrent de
:
- sensibiliser largement les parents par la
voix des ondes sur les conséquences du portable en milieu scolaire,
- prendre des mesures effectives pour
l'enseignement de l'éducation civique et morale,
- prendre des textes pour interdire
l'utilisation du téléphone portable dans les
établissements.
Quelques-uns ont proposé pour leur part de
réaliser des films courts à faire passer à la
télé, à l'image de ceux faits par l'office national de
sécurité routière (ONASER) ou de voter une loi pour
interdire l'utilisation du portable dans les établissements
scolaires.
A analyser certaines suggestions faites par les parents, il
transparaît que certains parents ne sont pas au courant des mesures
prises en 2009, lors de la CAES et du règlement intérieur de 2010
puis réactualisé en 2011.
67
Quels sont les avis des élèves sur les
différents aspects de notre étude ?
68
II.3. Les avis des élèves
II.3.1. De l'importance du téléphone
portable
Les élèves vont à présent donner
leurs avis sur l'importance du téléphone portable pour
eux-mêmes.
II.3.1.1. De l'utilité du téléphone
portable pour les élèves A quoi peut servir le
téléphone portable à un élève?
A la question de savoir à quoi le téléphone
portable peut servir à un élève, tous les
élèves enquêtés, soit 274 pour un
pourcentage de 100%, ont apporté plusieurs éléments de
réponses. Ils ont évoqué tous les usages
possibles avec les téléphones portables multimédias.
Pour eux, le téléphone portable peut servir entre
autres à :
- appeler les parents en cas de besoin ou
d'urgence ;
- être joints aussi par les parents en cas
de besoin ou d'urgence ;
- envoyer un sms à un parent, un camarade
de classe ou un ami ;
- prendre des photos ;
- filmer aussi des évènements ou
des scènes intéressantes ;
- avoir les photos des proches dans
l'album-photos du portable ;
- les aider à se réveiller pour ne
pas être en retard ;
- à consulter l'heure si besoin est ;
- faire des calculs ;
- s'informer par la radio ;
- se distraire un peu ;
- naviguer sur Internet.
II.3.1.2. De la nécessité du
téléphone portable à l'école
A la question de savoir si le téléphone est
nécessaire à l'école, 198 élèves sur 274
enquêtés, soit un taux de 72,26%, ont répondu par
l'affirmative. Ils estiment que les bons et les mauvais usages faits du
portable dépendent de chacun des utilisateurs. Pour eux, en plus des
appels et des sms qui sont leurs fonctions premières, aujourd'hui les
téléphones portables jouent pleinement les fonctions de
montre-bracelet, de réveil, de calculatrice, de radio,
69
d'appareil photo, d'appareil de musique, d'album de photos, de
répertoire d'adresses, d'agenda, etc.
76 élèves, soit 27,73%, pensent que le portable
n'est pas nécessaire à l'école car, selon eux, «
une fois que les élèves ont des portables, ils sont tentés
de les utiliser n'importe quand, n'importe où et n'importe comment. Ils
ne se soucient même pas des désagréments qu'ils peuvent
causer aux autres élèves et aux profs ». «
C'est d'ailleurs pour cela qu'on a interdit l'utilisation dans les
établissements », ont ajouté certains.
II.3.1.3. De l'ampleur de la présence du
téléphone portable dans les classes Graphique 3 :
réponses des élèves sur la présence du
portable dans leur classe

La majorité; 57
Pas beaucoup Beaucoup La majorité Tous les
élèves Aucun
Tous les élèves; Aucun; 0 15
Pas beaucoup;
28
Beaucoup; 174
A la question de savoir combien d'élèves ont un
téléphone portable dans leur classe, nous avons obtenu les
réponses suivantes, comme l'indique le graphique ci-dessus :
28 enquêtés sur 274, soit 10,21%, estiment qu'il
n'y a pas beaucoup d'élèves qui ont un portable dans leur
classe;
174 élèves sur 274, soit 63,50%,
déclarent que beaucoup d'élèves ont un portable dans leur
classe;
57 enquêtés sur 274, soit 20,80%, estiment que la
majorité des élèves de leur classe ont un portable;
15 enquêtés sur 274, soit 05,47%, affirment que
dans leur classe, tous les élèves ont un téléphone
portable.
Les réponses ainsi données font apparaître
qu'il n'existe pas une seule classe où il n'existe pas au moins un
portable. Or, un seul portable dans une salle de classe peut bien perturber les
cours ou les heures d'étude.
70
II.3.1.4. De la possession d'un téléphone
portable Graphique 4 : origine du téléphone portable des
élèves
Père ou mère Autre parent Copain/fiancé
Eux-mêmes Sans réponse

114
61,62%
36
19,45%
18
13
7,27%
9,72%
4
2,16%
Origine Pourcentage
120
100
80
60
40
20
0
185 élèves enquêtés sur 274, soit
67,51%, ont au moins un téléphone portable chacun.
A la question de savoir comment ils l'ont obtenu, le graphique
suivant fait le bilan des réponses sur l'origine des
téléphones portables.
114 élèves sur 185 détenteurs de portable,
soit 61,62%, ont été dotés par leur père ou par
leur mère.
36 élèves sur 185, soit 19,45%, ont reçu
leur portable d'autres parents50.
13 enquêtés sur 185, soit 07,27%, ont reçu
leur portable de leur copain ou fiancé.
18 élèves sur 185, soit 09,72%, ont acquis leur
portable d'eux-mêmes. 04 élèves, soit 02,16% n'ont pas
daigné répondre à cette question.
Ce graphique nous indique que la majorité des
élèves détenteurs de portable, soit 61,62%, sont
dotés par leurs parents. De plus, le taux de 19,45% des
détenteurs indique également que beaucoup d'"autres parents"
participent aussi à doter les élèves de portables.
50 Oncle, tante, grand frère, grande soeur,
grands-parents, beau frère, belle soeur
71
A l'opposé, 85 enquêtés sur 274, soit
32,48%, déclarent ne pas ou ne plus avoir de portable. Entre autres
raisons, ils ont avancé surtout le défaut de moyens financiers et
aussi la perte du portable dans la rue ou le vol dans la classe. Quelques-uns
ont aussi dit que leurs portables sont détenus depuis un certain temps
par les surveillants, le proviseur ou encore le censeur.
II.3.2. De l'utilisation du téléphone
portable à l'école Tableau 12 : manipulation du
téléphone portable à l'école
Items
|
Total des réponses recueillies
|
Oui
|
Non
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Manipulation du portable par les élèves dans la
classe.
|
274
|
190
|
69,34%
|
84
|
30,65%
|
Manipulation du portable par les élèves dans la
cour .
|
274
|
262
|
95,62%
|
12
|
04,34%
|
Confiscation de ton portable
|
274
|
15
|
05,47%
|
259
|
94,52%
|
Ton portable reste toujours allumé en classe
|
185
|
18
|
09,72%
|
167
|
90,27%
|
Autorisation du professeur à utiliser la calculatrice du
portable pendant le calcul des moyennes trimestrielles ou annuelles.
|
252
|
149
|
59,12%
|
103
|
37,59%
|
En ce qui concerne la manipulation du téléphone
portable dans la classe, 190 enquêtés sur 274, soit 69,34%,
reconnaissent l'existence de cette pratique par leurs camarades. Par contre, 84
élèves sur les 274, soit 30,65%, affirment le contraire.
Quant à la manipulation dans la cour de
l'établissement, 262 enquêtés sur 274, soit 95,62%,
déclarent que leurs camarades y font usage de leur portable contre 12
élèves sur les 274 qui soutiennent le contraire.
72
Il ressort de ces réponses qu'une forte proportion
d'élèves manipule le portable dans les salles de classe et dans
la cour de l'école, soit les taux respectifs de 69,34% et 95,62%.
A la question de savoir si leur portable a déjà
été confisqué, sur 274 enquêtés, 15
élèves, soit 05,47%, affirment avoir déjà eu leur
portable confisqué.
Les raisons avancées sont essentiellement : pour
certains, leur appareil a sonné pour avoir oublié de
l'éteindre ou oublié de désactiver l'alarme ; pour
d'autres, ils ont tous été victimes de la défaillance de
réglage du mode silencieux ou du mode vibreur trop bruyant. D'autres
encore nous ont confié qu'ils ont simplement été surpris
en train de consulter l'heure sur leur portable, pendant le cours ou pendant un
devoir.
A contrario, 259 enquêtés, soit 94,52%, disent
n'avoir jamais eu leur portable confisqué. Entre autres raisons, ils
disent que pour éviter tout risque de confiscation de leur portable, ils
prennent des précautions telles que : éteindre le portable avant
d'entrer en classe ; éteindre le portable avant d'entrer dans
l'établissement ; mettre en mode silencieux ou encore essayer de
respecter le règlement intérieur.
A la question de savoir si leur portable reste toujours
allumé en classe, 18 sur 185 élèves ayant un portable,
soit 09,72%, déclarent que leur portable reste toujours allumé
afin d'être toujours joignables. Pour certains d'entre eux, avoir un
portable et ne pas le garder allumé n'a pas de sens. Un
enquêté de la classe de première qui vit seul avec sa
mère très malade déclare : « Je suis
obligé de garder mon portable toujours allumé pour rester en
contact avec elle ». Toutefois, ils ont majoritairement conclu qu'ils
le gardent toujours en mode silencieux ou vibreur.
En revanche, 167 élèves, soit 90,27%, affirment
qu'ils éteignent leur portable dès qu'ils arrivent à
l'école ou juste avant d'entrer en classe. Pour ces derniers, il faut
respecter le règlement intérieur de son établissement pour
éviter tout problème avec les professeurs et les surveillants.
De l'autorisation des professeurs à utiliser la
calculatrice du téléphone portable pour calculer les moyennes
trimestrielles ou annuelles, 149 enquêtés sur 252, soit un taux de
59,12%, affirment qu'on le leur permet. Et, 103 autres ont répondu par
la négative, ce qui représente un pourcentage de 37,59%.
73
22 élèves, soit 08,02%, n'ont donné aucune
réponse.
A la question de savoir ce que fait le professeur quand un
téléphone portable sonne dans la classe, les élèves
enquêtés ont, pour la plupart, répondu que le professeur
retire le portable, expulse l'élève et va remettre le portable au
surveillant, au censeur ou au proviseur. Quelques-uns ont reconnu qu'il arrive
aussi que d'autres professeurs tolèrent, s'ils constatent que c'est
l'alarme qui a sonné malgré que le portable ait été
éteint.
Au regard des réactions diverses des professeurs, nous
voyons que ce n'est pas la présence du portable en classe qui pose
systématiquement problème. Mais plutôt, le retentissement
de la sonnerie qui engendre les perturbations.
Quant à la question de savoir comment ils utilisent
leur portable à l'école pour ne pas avoir de problème, les
réponses suivantes ont été enregistrées : il
respecte le règlement intérieur de l'établissement, il
éteint son portable dès qu'il doit entrer en classe. Beaucoup
d'autres disent qu'ils ont toujours laissé leurs portables en mode
silencieux.
De l'avis des élèves sur l'article du
règlement intérieur qui interdit l'utilisation du
téléphone portable dans ton établissement, 126
enquêtés sur 274, soit 45,98%, sont d'accord avec ce
règlement. Ils expliquent leur position par le fait que les
élèves exagèrent avec leur portable, ils perturbent les
cours et les heures d'étude, surtout lorsqu'il n'y a pas de professeur
dans la classe. En revanche, 148 sur 274 élèves, soit 54,01%,
déclarent ne pas être d'accord avec ce règlement qu'ils
considèrent trop dur envers les élèves. Pour l'un d'entre
eux « le ministre doit revoir le règlement intérieur
parce que nous ne comprenons rien dans çà. » Un groupe
d'élèves, pour leur part, pensent que les profs et les
éducateurs exagèrent dans l'application de ce RI, car, «
souvent les élèves n'utilisent même pas leur portable, on
les appelle et on confisque leur appareil » disent-ils.
Un autre groupe estime qu'il faut permettre aux
élèves de porter leur téléphone cellulaire et ne
sanctionner que ceux qui l'utilisent mal. Il pense qu'entre l'école et
la maison, les élèves peuvent fortement avoir besoin d'appeler
leurs parents pour leur venir en aide en cas de panne de leur moyen de
déplacement, de malaise soudain ou toute autre chose. « Mais,
s'ils laissent le portable à la maison comment vont-ils faire pour
joindre les parents », s'interrogent-ils. De ce point de vue, les
élèves ont suggéré ce qui suit.
74
II.3.3. Des suggestions faites par les
élèves
Les élèves apprécient différemment
l'utilisation du téléphone portable dans les
établissements d'enseignement post-primaire et secondaire. Ils ont
évidemment fait des suggestions tout aussi divergentes. Entre autres
suggestions, nous avons retenu les principales qui se résument comme
suit.
Les élèves qui soutiennent le règlement
intérieur suggèrent qu'il faut interdire le
téléphone portable dans la salle de classe parce que les
sonneries dérangent beaucoup, et l'interdire aussi dans
l'établissement car son utilisation perturbent l'activité
scolaire et amène les élèves à se
déconcentrer. Ils demandent aussi de :
- appliquer rigoureusement les sanctions qui
existent,
- appliquer les mêmes sanctions à
tous les élèves qui ont commis les mêmes fautes, -
remettre en fin d'année les portables confisqués aux
propriétaires.
Cette dernière suggestion laisse transparaître
que dans certains établissements, tous les portables confisqués
ne sont pas remis en fin d'année aux propriétaires.
Pour ceux qui voudraient qu'on ait une nouvelle vision du
portable à l'école, il
faudrait :
- réglementer l'utilisation du portable
dans l'enceinte de l'établissement,
- réglementer l'utilisation du portable
pendant les sorties d'étude,
- autoriser l'utilisation dans la cour, mais en
la réglementant.
Parmi ceux-là, quelques-uns ont suggéré
de permettre l'utilisation à l'élève tant qu'elle ne
dérange personne et exiger que tous les portables soient éteints
avant le début de chaque cours ou chaque devoir.
Après les avis des élèves sur les
différentes questions abordées, qu'en est-il alors des
éducateurs?
II.4. Les avis des éducateurs
II.4.1. De l'importance du portable pour les
élèves
Les éducateurs se prononcent à présent sur
l'importance du portable pour les élèves.
75
II.4.1.1. De l'utilité du téléphone
portable pour les élèves
A la question de savoir à quoi peut servir le portable
à un élève, les trente (30) éducateurs, soit 100%,
sont unanimes à affirmer que le téléphone portable peut
bel et bien servir à quelque chose. En effet, ils reconnaissent que le
portable offre à l'élève plusieurs avantages parmi
lesquels nous avons retenu :
- la possibilité d'appeler ses parents
en cas de besoin ou d'urgence, surtout entre l'école
et la maison ;
- la possibilité permanente d'être
en contact avec ses parents ;
- la possibilité d'entrer en contact
avec ses camarades de classe pour s'accorder sur
leurs heures d'étude ;
- la possibilité de s'informer par la
radio sur la bande FM ou par l'internet ;
- l'utilisation de l'alarme pour se
réveiller à temps afin d'éviter les
retards.
II.4.1.2. De la nécessité d'emporter le
téléphone portable à l'école
En ce qui concerne la nécessité d'emporter le
portable à l'école, les avis des éducateurs sont
partagés.
A ce niveau, 13 enquêtés sur 30
éducateurs, soit 43,33%, pensent qu'il est nécessaire que les
élèves emportent leur téléphone à
l'école. Selon l'un des éducateurs, « si l'on admet
qu'ils peuvent l'utiliser pour joindre leurs parents en cas de
problèmes, entre la maison et l'école, comment peut-il en
être autrement. Ils doivent nécessairement l'avoir sur eux
». Un autre nous a déclaré : « un jour, un
parent d'élève est venu me confier le portable de son enfant que
ce dernier avait oublié d'emporter afin que je le lui remette
après les cours ».
Quant aux 17 autres enquêtés qui
représentent 56,66% des trente éducateurs, ils ont répondu
par la négative. Ils pensent que dès que l'élève a
un portable à l'école, il est toujours tenté de
l'utiliser, ne serait-ce que pour consulter l'heure ou faire voir la
qualité de son portable. Ainsi, le portable pourrait le
déconcentrer ou perturber l'action pédagogique des
enseignants.
Par ailleurs, le portable peut même prédisposer
l'élève à faire autre chose que ce pour quoi il est
présent à l'école. A ce propos, une assistante
d'éducation nous a confié qu'un élève, venu en
retard au cours d'anglais, passait son temps à visionner les images
obscènes
76
contenues dans son portable au lieu de faire autre chose en
attendant de rentrer en classe à la deuxième heure.
De plus, même sur le chemin de l'école,
l'élève peut être exposé aux dangers de la
circulation routière à cause de son portable. Car l'utilisation
du portable n'est pas compatible avec d'autres activités comme rouler
à vélo, marcher dans la rue ou encore traverser une route.
Par ailleurs, « comment les parents
d'élèves entraient-ils en contact avec leurs enfants avant
l'arrivée du téléphone mobile? » s'est
interrogé un éducateur. Pour lui, l'argument selon lequel
certains parents disent qu'ils ont souvent besoin d'entrer en contact avec
leurs enfants, même à l'école, est fallacieux. Il conclut
que « tout élève inscrit dans une école a une
adresse implicite par laquelle tout parent doit passer pour s'informer sur son
enfant ».
Le taux non moins important de 43,33% montre qu'une proportion
non négligeable soutient que le portable est nécessaire à
l'école, même s'il doit être éteint ou mis en mode
silencieux. Celui de 56,66% démontre tout de même que la
majorité des éducateurs sont contre la présence du
téléphone portable dans l'établissement.
De notre point de vue, il serait bon pour les
établissements de repenser les règlements intérieurs
locaux avec la participation de tous les acteurs et partenaires. Toutefois,
c'est un projet de règlement intérieur qui devrait être
proposé à l'ensemble des participants.
A la question de savoir l'âge à partir duquel ou la
classe à partir de laquelle les parents peuvent offrir un portable
à un élève, les réponses données par les
enquêtés sont présentées dans le tableau
ci-après.
77
Tableau 13: avis des éducateurs sur
l'âge ou la classe des élèves qui peuvent être
dotés de téléphone portable.
|
Nombre de réponses
|
Taux
|
Tranche d'âge
|
12 à 14 ans
|
01
|
03,33
|
15 à 17 ans
|
07
|
23,33
|
Plus de 18 ans
|
18
|
60
|
Sans réponse
|
04
|
13,33
|
Classes
|
6ème - 5ème
|
04
|
13,33
|
4ème - 3ème
|
03
|
10
|
2nde-1ère-Tle
|
19
|
63,33
|
Sans réponse
|
04
|
13,33%
|
Ce tableau nous indique qu'un (01) seul éducateur sur 30,
pense qu'un élève âgé de 12 à 14 ans peut
détenir un portable. Ce qui représente un faible taux de
03,33%.
07 éducateurs, soit 23,33%, estime qu'entre 15 et 17 ans,
un élève peut bel et bien posséder un
téléphone portable. Ces éducateurs soutiennent que
dès lors que l'enfant peut se servir du portable, on peut lui en
remettre un. Pourvu qu'il l'utilise bien conformément à ce qu'on
lui aurait donné comme conseils.
18 autres éducateurs pensent qu'il faut attendre
l'âge de 18 ans avant d'offrir un portable à son enfant. Ce qui
représente un taux de 60%. Pour ces derniers, 18 ans est l'âge de
la majorité. A cet âge, on devrait donc apprendre aux enfants
à assumer leurs responsabilités.
Les éducateurs se sont, dans le même temps,
exprimés sur la classe à partir de laquelle les parents peuvent
doter leurs enfants de téléphone portable.
A ce sujet, 04 éducateurs sur 30, soit 13,33%, ont dit que
les parents peuvent les doter déjà à partir de la classe
de 6ème ou de 5ème.
03 éducateurs, soit 10%, se sont prononcés pour la
4ème ou la 3ème. De notre point de vue, ce
faible taux pourrait s'expliquer par le fait que les personnes
enquêtées aient eu beaucoup à faire avec les
élèves de ces classes. En effet, les élèves de ces
classes sont généralement difficiles à encadrer,
imperméables aux conseils et prompts à faire tout ce qui est
interdit.
78
19, soit 63,33% de ces éducateurs, quant à eux, se
sont prononcés pour le second cycle. Selon eux, « c'est encore
mieux que ce soit à ce niveau car on y rencontre beaucoup plus des
élèves qui ont largement dépassé la majorité
civile ».
Par contre, 04 enquêtés sur 30 éducateurs,
soit 13,33%, ont choisi de ne pas répondre directement à cette
question double. Cependant, ils ont justifié leur silence en affirmant
qu' « il n'y a pas d'âge ni de classe pour doter un enfant de
portable. Il suffit qu'il sache se servir des principales fonctions d'appel et
d'envoi de sms qui vont lui permettre de communiquer avec ses parents en cas de
besoin ».
Le surveillant général d'un établissement
public de la ville de Banfora nous a confié que « les
problèmes liés à l'utilisation du portable se rencontrent
tant en 6ème qu'en terminale, en passant par toutes les
autres classes » avant d'ajouter que « c'est même plus
accentué dans les grandes classes ».
Nous constatons que les points de vue sont largement
différents, avec une forte proportion d'éducateurs qui pensent
qu'on peut quand même doter les enfants de portable à partir du
second cycle ou à partir de 18 ans.
II.4.2. De l'utilisation du téléphone
portable à l'école
II.4.2.1. De la manière dont les
élèves utilisent leurs portables dans les
établissements
Tableau 14 : réponses des
éducateurs sur la manière d'utiliser le portable des
élèves dans les établissements
|
Abusivement
|
Discrètement
|
Pas du tout
|
Lieu
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Dans la classe
|
03
|
10%
|
21
|
70%
|
06
|
20%
|
Dans la cour
|
15
|
50%
|
12
|
40%
|
03
|
10%
|
Dans votre établissement, comment les
élèves utilisent-ils leurs portables?
A la question de savoir comment les élèves
utilisent les portables dans leurs établissements, comme l'indique le
tableau ci-dessus, dans la classe, 03 enquêtés sur 30
éducateurs affirment qu'ils l'utilisent abusivement; ce qui
représente un taux de 10%. 21
79
enquêtés, soit 70%, disent qu'ils le font
discrètement. En revanche, 06 éducateurs, soit 20%,
déclarent que les élèves n'utilisent pas du tout le
portable dans les salles de classe.
De l'analyse de la première partie du tableau, nous
constatons que seulement 10% des éducateurs trouvent que les
élèves utilisent abusivement leurs portables. Si les 70% et 20%
disent que les élèves le font discrètement ou même
pas du tout, nous pourrions penser que ces derniers observent des
précautions d'usage dans la classe.
Par rapport à l'utilisation du portable dans la cour,
15 enquêtés sur les 30 éducateurs, soit un pourcentage de
50%, affirment que les élèves utilisent abusivement leurs
portables. Un pourcentage de 40%, soit 12 éducateurs disent qu'ils le
font discrètement contre 03 éducateurs, soit 10% des
enquêtés qui déclarent qu'ils ne l'utilisent pas du
tout.
La deuxième partie du tableau nous révèle
clairement que le téléphone est utilisé abusivement dans
un nombre assez important d'établissements.
Cependant, le pourcentage de 40% qui n'est pas du tout
négligeable, nous indiquent que beaucoup d'élèves
utilisent discrètement leur portable et cela, dans plusieurs
établissements. Ce qui pourrait signifier qu'ils observent
également certaines précautions d'usage pour ne pas voir leurs
appareils confisqués. Mais reconnaissons tout de même que ces
manipulations, bien que discrètes, les déconcentrent et les
perturbent eux-mêmes, perturbent aussi leurs voisins immédiats.
II.4.2.2. De la fréquence des cas d'indiscipline
liés au portable Tableau 15 : fréquence des cas
d'indiscipline dans les établissements
Fréquent
|
Peu fréquent
|
Rare
|
Pas du tout
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
Nombre
|
Taux
|
14
|
46,66%
|
05
|
16,66%
|
11
|
36,66%
|
00
|
00,00%
|
De la fréquence des cas d'indiscipline liés
à l'utilisation du téléphone portable dans les
établissements, le tableau ci-dessus nous indique que 14
éducateurs sur 30 enquêtés, soit 46,66%, reconnaissent que
ces cas sont fréquents dans leurs établissements. Par contre, 05
éducateurs qui représentent 16% des enquêtés
trouvent qu'ils sont peu fréquents chez eux. Dans d'autres
établissements, les cas d'indiscipline sont rares selon onze (11) autres
enquêtés. Ils représentent un taux de 36,66%.
80
Aucun des enquêtés n'a reconnu l'inexistence des
cas d'indiscipline dans son établissement.
L'analyse de ces données nous permet d'affirmer
qu'aucun établissement n'est à l'abri des méfaits du
téléphone portable. Seulement l'ampleur des cas d'indiscipline
varie d'un établissement à un autre.
II.4.3. De l'appréciation du règlement
intérieur
A la question de savoir ce qu'ils pensent du règlement
intérieur qui interdit l'utilisation du téléphone portable
dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire, 11
éducateurs sur 30, pensent que le règlement intérieur, en
son article 25, aide à régler le problème du portable dans
les établissements scolaires. Ce nombre représente 36,66%. Pour
ces enquêtés, il suffit seulement de bien appliquer les
dispositions qui y sont consignées.
Cependant, la confiscation des téléphones
portables engendre d'autres problèmes. A ce propos, un éducateur
nous a rapporté que les portables confisqués dans un
établissement public ont été vendus ou utilisés par
son collègue.
En revanche, 19 éducateurs, soit 63,33%, trouvent qu'il
n'est pas suffisamment efficace. Parmi ces enquêtés, treize (13)
estiment que l'article 25 dudit règlement est imprécis quant
à l'espace d'application. Ils relèvent, en effet, qu'il stipule
en substance que l'utilisation du téléphone portable est
sanctionnée par la confiscation dudit jusqu'à la fin de
l'année, sans préjudice de l'une des sanctions citées...,
sans toutefois préciser si l'interdiction couvre tout le domaine
scolaire et toutes les heures. Par ailleurs, ils disent que ce règlement
est diversement appliqué pour les mêmes fautes.
A ce sujet, au cours d'un stage que nous avons effectué
au LMHFG, nous avons remarqué que les enfants des parents qui ont des
relations particulières avec les personnels administratif, enseignant et
éducatif, bénéficient souvent de traitements particuliers.
Les portables confisqués leur sont remis ou remis aux parents. Par
contre, beaucoup d'autres parents se voient carrément refusés la
remise du portable de leurs enfants malgré les négociations
faites.
Pour terminer, les éducateurs ont fait des propositions
de suggestions pour une autre forme de gestion de la question de l'utilisation
du téléphone portable par les élèves. Les
81
divergences de leurs points de vue sur les différentes
questions abordées transparaissent dans leurs réponses.
Toutefois, une majorité s'est dégagée pour une relecture
du règlement intérieur pour lui donner plus de précision
et plus de clarté.
II.4.4. Des suggestions des éducateurs
A l'endroit des élèves, les éducateurs
suggèrent de laisser leurs portables à la maison ou de
désactiver l'alarme juste au réveil ; de l'éteindre
systématiquement avant d'entrer dans la classe ou même dans
l'établissement ; ou encore de l'utiliser utilement en mode silencieux
dans la cour.
Quant aux parents, les éducateurs suggèrent de
donner des conseils aux enfants avant de leur permettre d'envoyer leur portable
à l'école ; d'éviter d'appeler leurs enfants en classe, ou
même à l'école ; ne donner aux élèves que des
portables simples pour éviter les usages trop abusifs ; ne pas donner un
portable à un élève de moins de 18 ans.
Quelques-uns d'entre eux ont suggéré
d'éviter d'acheter des portables à leurs enfants avant
l'université. Pour ces derniers, être à l'université
signifie quand même que l'élève a atteint une certaine
majorité car ils ont généralement dix-huit ans au
moins.
A l'endroit des responsables des établissements
secondaires et du MESS, les éducateurs suggèrent ce qui suit.
Ceux qui sont formels sur l'interdiction suggèrent
d'appliquer avec rigueur le RI51 en sanctionnant
systématiquement. Pour ce faire, ils proposent l'interdiction stricte de
l'utiliser dans la cour.
Néanmoins, parmi eux certains proposent de n'interdire
strictement l'utilisation que dans la classe. Et comme solutions palliatives,
ils suggèrent d'offrir aux élèves des montres-bracelets et
des calculatrices pour les parents qui pensent que c'est pour ces besoins
qu'ils offrent des portables à leurs enfants.
Par contre, ceux qui voudraient une autre forme de gestion de
la question du portable suggèrent de sensibiliser les
élèves à une utilisation citoyenne. Pour ce faire, ils
souhaitent que le MESS rende effectif l'enseignement de l'éducation
à la citoyenneté pour prendre en compte l'aspect du
téléphone mobile et initie des émissions de
sensibilisation des parents et des élèves.
51 Règlement intérieur
82
A l'attention des responsables des établissements, ils
suggèrent de sanctionner selon la gravité des faits et des actes,
d'autoriser et de réglementer l'usage du portable dans la cour,
d'informer les APE sur les conséquences de l'utilisation du portable par
les élèves.
Voyons à présent ce que pensent les enseignants
sur les différentes questions abordées.
II.5. Les avis des enseignants
II.5.1. De l'importance du téléphone
portable pour les élèves
Que pensent les enseignants sur la question du portable à
l'école ?
II.5.1.1. De l'utilité du téléphone
portable
A la question de savoir à quoi peut servir le potable
à un élève, 32 enseignants sur les 39 ayant répondu
au questionnaire, soit 82,05%, trouvent que le portable peut servir à
bien de choses aux élèves.
Pour eux, le portable peut servir à
l'élève à communiquer comme tous les autres utilisateurs ;
l'élève peut aussi utiliser les autres fonctions et outils tels
l'alarme pour programmer son heure de réveil, la montre pour suivre
l'heure, la radio pour s'informer, la calculatrice pour s'aider dans les
calculs, l'internet pour d'éventuelles recherches. Aussi, l'appareil
photo du portable peut servir à garder en souvenir dans l'album les
photos de ses camarades, l'enregistreur de sons et d'images peut être
utilisé pour les besoins d'enregistrement des enquêtes qu'on peut
demander souvent aux élèves d'effectuer, dans le cadre de
certaines leçons, etc.
Les 07 autres enseignants qui représentent 17,94%,
pensent au contraire que le portable sert aux élèves à se
faire plus de mal que de bien. Ils estiment qu'il favorise la tentation
à la tricherie. A ce propos, un enseignant, d'une certaine
expérience professionnelle, soutient que « le
téléphone portable favorise surtout le harcèlement des
filles par des enseignants et leurs camarades (garçons) ».
II.5.1.2. De la nécessité d'emporter le
téléphone portable à l'école
A la question de savoir s'il est nécessaire pour
l'élève d'emporter le portable à l'école, 20
enquêtés sur 39, expriment leur accord sur la
nécessité pour les élèves d'emporter leur portable
à l'école. Ce nombre représente un pourcentage de 51,20%.
Entre autres raisons
83
avancées pour justifier leur point de vue, ces
enseignants pensent que le portable peut bien servir à
l'élève en cours de route, entre lui et ses parents en cas
d'urgence et vice-versa. Or, pour pouvoir s'en servir il faut l'avoir sur soi ;
donc, il faut qu'il l'emporte à l'école. Mais, selon ces
enquêtés, une fois à l'école, il doit respecter le
règlement intérieur. Pour l'un d'eux, « si
l'élève est sage, il peut se servir de certains outils de son
portable (montre, calculatrice lorsque c'est autoriser) ».
Un enseignant, lui, rappelle que « les fonctions
premières du portable sont les émissions d'appels et les envois
de sms ». Il poursuit qu' : « à l'image des
postes-radios et autres baladeurs qui ont été toujours interdits
dans les établissements, il ne doit pas être question que les
élèves soient autorisés à utiliser les fonctions
multimédias des portables ». Un autre enseignant nous a
confié que dans son établissement, les élèves qui
tiennent à envoyer leur portable à l'école sont tenus de
les déposer dans les bureaux des éducateurs; et qu'ils ne peuvent
les reprendre qu'à la fin des cours.
En revanche, 19 enquêtés, soit 48,71%, ne
trouvent pas qu'il soit nécessaire pour les élèves
d'emporter leurs cellulaires à l'école. Pour la majorité
de ces enquêtés, c'est-à-dire 15 enseignants sur 19, soit
78,94%, la présence du portable à l'école peut occasionner
beaucoup de désagréments : les perturbations des cours, les
violences envers leurs camarades et les enseignants, les mauvais usages de
toute nature.
II.5.2. De l'utilisation du téléphone
portable à l'école II.5.2.1. De la perturbation des
cours
A la question de savoir si leurs cours ont déjà
été perturbés par les sonneries de portable, nous avons
enregistré 15 « oui », soit un pourcentage de 38,46%. Contre
24 « non », pour un pourcentage de 61,53%.
12 enseignants sur les 15 dont les cours ont
déjà été perturbés, reconnaissent que cela
s'est produit rarement. Ils représentent un taux de 80%.
03 enseignants sur les 15, soit 20%, disent avoir vécu
parfois des cas de perturbation. En revanche, aucun ne reconnaît avoir
vécu fréquemment ces perturbations pendant un quelconque
cours.
Notre analyse fait ressortir que les cas rares de perturbation
de cours sont les plus importants en termes de pourcentage. Ce qui
dénote, à notre avis, des précautions d'usage de la part
des utilisateurs.
A la question suivante de savoir s'ils croient que les
élèves le font volontairement, 15 enquêtés sur 29,
soit 38,46%, affirment que les élèves le font volontairement.
Parmi eux, 05 soit 33,33%, pensent que les actes des élèves sont
toujours volontaires. Contre 10 qui pensent que c'est souvent volontaire. Ce
qui représente 66,66%.
24 enseignants ont répondu par la négative, soit un
taux de 61,53%.
II.5.2.2. De la manière dont les
élèves utilisent les portables dans leurs
établissements
Quant à la question de savoir, comment les
élèves utilisent les téléphones portables dans
leurs établissements, 31 enseignants sur les 39 enquêtés,
affirment que l'utilisation du téléphone portable dans leurs
établissements se fait discrètement. Ce pourcentage est de
79,48%.
Quant à l'utilisation abusive, 08 enseignants, soit
20,51%, reconnaissent qu'elle a cours dans leurs établissements.
Par contre, aucun des enquêtés ne reconnaît
que les élèves n'utilisent pas du tout le portable dans leurs
établissements.
De façon générale, l'analyse de ces
chiffres nous permet d'affirmer que le phénomène du portable
existe dans tous les établissements. Seulement, la tendance est à
une utilisation discrète.
84
II.5.2.3. Du cycle où l'on rencontre le plus de
cas de perturbation
Graphique 5 : réponse des enseignants par
rapport au cycle où l'on rencontre le plus de cas de perturbation.

1er+2nd Cycles; 2
1er Cycle; 11
2nd Cycle; 26
1er Cycle 2nd Cycle 1er+2nd Cycles

Le graphique nous indique que la majorité des
enquêtés, soit 26 sur 39 correspondant à un taux de 66,66%,
trouvent que les cas de perturbation liés au téléphone
portable se rencontrent le plus au second cycle.
11 enquêtés, soit 28,20%, pensent qu'on les
rencontre plus au premier cycle. Et seulement 06,66%, correspondant à 02
enquêtés, trouvent que les cas de perturbation ont la même
ampleur dans les deux cycles.
Cette analyse nous permet de dire que la question d'âge
ou d'appartenance à un cycle ne saurait être un alibi pour
remettre ou pas un portable à un élève. Car, le second
cycle où l'on rencontre, en principe, beaucoup plus les moins jeunes,
est malheureusement le cycle où il se produirait aussi le plus de cas de
perturbation.
85
II.5.2.4. De la question du genre dans les cas de
perturbation
86
Graphique 6 : réponse des enseignants sur
la question du genre

35
30
4
28
7
Pourcentage
Nombre
Plus de Filles
10,25%
4
Autant de Filles que de Garçons
71,79%
28
Plus de Garçons
17,94%
7
25
20
15
10
5
0
Pourcentage Nombre
Selon le graphique, la perturbation des cours par les
portables n'est pas l'affaire d'un genre en particulier. En effet, la
majorité des enquêtés, soit 28 enseignants sur 39,
reconnaissent qu'autant les filles que les garçons sont à
l'origine des cas de perturbation dans les établissements. Ils
représentent 71,79% des enseignants enquêtés.
07 enquêtés, soit 17,94% pensent que ce sont les
garçons les plus grands perturbateurs ; contre 04 sur 39
enquêtés qui penchent plutôt pour les filles.
II.5.3. Des sanctions et du règlement
intérieur
II.5.3.1. Des sanctions
A la question de savoir si la confiscation du
téléphone portable est systématique, 15 enseignants sur 39
ont répondu par l'affirmative. Ce qui représente un taux de 38,
46%.
En revanche, la majorité des enquêtés,
soit 24 représentant un pourcentage de 61,53%, ont répondu «
non ».
De notre point de vue, la position de ces 24 enseignants de ne
pas confisquer systématiquement les portables tiendrait compte de
certains éléments tels l'oubli de les désactiver ou de les
éteindre.
87
II.5.3.2. Du règlement
intérieur
Il a été demandé aux enseignants ce
qu'ils pensent du règlement en vigueur dans les établissements
secondaires. A cette question, les réponses suivantes ont
été données :
06 enquêtés sur 39 jugent efficace le
règlement intérieur, soit 15,38% ;
26 enquêtés sur 39, soit 66,66%, ne le trouvent pas
suffisamment efficace ;
01 seul enquêté le trouve moyennement efficace, soit
02,56% ;
01 autre enquêté dit ne pas avoir connaissance de ce
règlement intérieur, soit 02,56% ;
05 enquêtés, soit un taux de 12,82%, sont
restés sans réponse à cette question.
Les justifications apportées par ceux qui ne trouvent
pas suffisamment efficace le règlement intérieur sont que
l'article 25 dudit règlement n'est pas suffisamment expressif et
précis. Il ne précise pas exactement son aire d'application.
Cette situation fait que chaque établissement s'offre la
possibilité de l'appliquer comme il le souhaite. De plus, il n'a pas
été suffisamment vulgarisé ; donc il est méconnu du
grand public. A ce sujet, un enseignant d'un établissement public et le
directeur d'un complexe scolaire ont déclaré ne pas être au
courant du nouveau règlement intérieur. Cependant, ce directeur
nous a confié que malgré cet état de fait, son
établissement a depuis longtemps pris des dispositions pour lutter
contre le phénomène du portable.
II.5.4. Des suggestions des enseignants
Par rapport à la question du portable, deux tendances
se dégagent également du côté des enseignants. Ceux
qui sont carrément contre sa présence à l'école et
ceux qui relativisent leur position vis-à-vis du phénomène
qu'il constitue de nos jours.
En rappel, les enseignants qui pensent que le portable peut
bien servir à quelque chose aux élèves sont au nombre de
32 sur 39, soit 82,05% des enquêtés. Et ceux qui pensent qu'il est
nécessaire que les élèves l'emportent à
l'école sont au nombre de 20, soit un pourcentage de 51,28%.
88
A la question de savoir ce qu'ils proposent comme suggestions
pour envisager une autre forme de gestion de la question de l'utilisation du
téléphone portable par les élèves, ces enseignants
ont suggéré ce qui suit.
D'abord à l'endroit des parents, les enseignants
souhaitent qu'ils sensibilisent et conseillent leurs enfants au bon usage du
téléphone portable. Et surtout, d'apprendre aux
élèves à bien utiliser leur portable en évitant de
déranger les autres. Certains préconisent de ne permettre l'usage
aux élèves qu'à partir de 18 ans.
Ensuite, aux responsables des établissements, ils
suggèrent de sensibiliser les élèves contre la mauvaise
utilisation, d'intervenir dans les assemblées générales
des APE52 pour présenter les méfaits du portable et
aussi ce qu'on peut considérer comme avantages afin de faire savoir aux
parents qu'il n'y a pas trop de mal à doter son enfant de
téléphone portable. Certains enseignants ont
suggéré de ne plus confisquer les portables pendant un long
temps. En lieu et place, ils recommandent d'appliquer d'autres sanctions telles
que l'expulsion du cours, ou la confiscation pendant une brève
période assortie d'une consigne s'il y a récidive ou si les faits
sont suffisamment graves.
Enfin, les enseignants suggèrent au MESS de
sensibiliser par les médias l'ensemble de la population sur les
méfaits du portable à l'école, de ne pas chercher à
interdire formellement et strictement le téléphone portable
à l'école à l'heure du développement des NTIC.
D'autres enseignants préconisent qu'il soit
précisé en des termes plus clairs l'article du RI qui concerne
l'utilisation du téléphone portable à l'école.
II.6. La synthèse des entretiens
Les entretiens que nous avons réalisés dans le
cadre de notre étude, ont concerné les responsables des
établissements (proviseurs, directeurs, ou censeurs) et trois chefs de
service en fonction dans la commune de Banfora.
Ces entretiens ont porté sur l'importance du portable
dans les relations parents-élèves, la nécessité de
l'emporter à l'école et son utilisation par les
élèves en milieu scolaire. Pour clore chacun des entretiens, des
suggestions envisageables pour une autre forme de gestion de la question de
l'utilisation du téléphone portable ont été faites
par les responsables d'établissement et les chefs de service.
52 Association des Parents d'Elèves
89
II.6.1. Des entretiens avec les responsables
d'établissement et les chefs de service.
Au cours de notre étude, nous avons interviewé
un total de quinze responsables d'établissement et trois chefs de
service. Soit un total de dix-huit entretiens.
Il faut rappeler que tous les établissements ont
été visités à cet effet. Selon la
préférence de chacun des participants, les entretiens ont
été soit enregistrés, soit transcrits. Ainsi, nous en
avons enregistrés treize qui ont duré en moyenne une trentaine de
minutes chacun, et transcrit cinq qui ont duré en moyenne une
quarantaine de minutes chacun.
Auprès de ces enquêtés, il s'est agi de
recueillir leurs avis sur la question de l'utilisation du
téléphone portable par les élèves, en leur
qualité de premier responsable d'un service qui peut être
intéressé par notre problématique. C'est en ce sens que
nous avons interviewé une chef de service à la DRESS-Ca, le
responsable de "Aide à l'Enfance-Canada" (AEC), une ONG oeuvrant pour la
promotion des droits de l'enfant dans les régions des Cascades et du
Sud-ouest. Nous avons enfin invité un chef de service de la
société TELMOB à se prêter à notre
entretien.
Le guide conçu pour l'entretien comporte les questions
suivantes :
- Est-ce que vous partagez l'avis des parents
qui disent qu'ils ont souvent besoin de communiquer avec leurs enfants à
l'école ? Ou pour s'assurer de leur position après les cours ?
- Selon vous, y a-t-il des avantages pour les
parents à doter leurs enfants scolarisés au secondaire de
téléphone portable ?
- L'importance du téléphone
portable est reconnue dans la société. Pensez-vous qu'il est
nécessaire aux élèves à l'école ? Pourquoi
?
- Pensez-vous que le portable pourrait
empêcher un élève de travailler sérieusement en
classe ?
- Selon vous, certains élèves
pourraient-ils avoir des problèmes avec leur portable en classe ou
à l'école ? Comment ?
- Quelles suggestions pourriez-vous faire
pour envisager une autre forme de gestion de la question de l'utilisation du
téléphone portable par les élèves dans les
établissements secondaires ?
90
A l'issue des entretiens, nous avons fait la synthèse
des opinions recueillies selon les thématiques abordées.
II.6.2. Les opinions des interviewés
II.6.2.1. De l'importance du téléphone
portable
En ce qui concerne le besoin de communication des parents avec
leurs enfants, même si ces derniers sont à l'école, toutes
les personnes interrogées pensent qu'il n'est pas du tout normal que des
parents puissent agir comme cela. Selon eux, une fois que l'élève
est à l'école, il reste et demeure sous la responsabilité
de l'établissement. Donc, pour tout besoin de communication, les parents
doivent s'adresser à l'administration des établissements. Sinon,
tout appel ou sms adressé directement à un élève
pourrait bien au contraire lui créer des problèmes.
A ce sujet, « Quelle urgence peut-il conduire un
parent avisé à agir comme çà ?», s'est
interrogé un chef de service.
« D'ailleurs, comment les parents entraient-ils en
contact avec leurs enfants avant l'avènement du cellulaire? »,
a renchéri un directeur de CEG. Selon ce responsable, c'est «
un vrai faux problème ». Pour terminer, il a ajouté
qu'« à la limite, je peux admettre que ce soit l'enfant
même ou son entourage qui contacte ses parents en cas de problème
en dehors des heures de cours. »
Cependant, quelques-uns relativisent leur opinion sur la
question. Ils ne sont d'accord avec cette pratique que si cela se fait
après les cours et dans le respect de certaines règles de bonne
conduite. A ce propos, un autre directeur du CEG d'un village rattaché,
soutient cette tendance, en ce sens que certains élèves
résidant dans la commune de Banfora parcourent, chaque jour de classe,
plus de quinze kilomètres pour rejoindre l'établissement.
« Je pense qu'en cas de panne ou de retard pris sur l'heure de retour
à la maison, le portable peut servir en ce moment-là aux parents
et/ou à l'élève », a-t-il
précisé.
On constate que sur cet aspect de la question les avis sont
quelque peu divergents.
En revanche, pour ce qui est de s'assurer de la position des
enfants après les cours, tous les chefs de service et presque tous les
responsables d'établissement partagent cette
91
opinion. Ils estiment que trop de dangers guettent les enfants
dans la rue et dans la circulation, en l'occurrence les agressions et les
accidents. D'ailleurs, à propos de la question du
téléphone portable, une chef de service affirme qu' « il
faut désormais faire avec, tout en ayant à l'esprit
d'éduquer les enfants au bon usage. »
II.6.2.2. Des avantages pour les parents à
doter de téléphone portable leurs enfants scolarisés au
secondaire
A ce niveau, certains enquêtés affirment qu'ils
ne voient pas particulièrement d'avantages pour les parents de donner un
téléphone portable à leurs enfants. Cependant, ils pensent
que ceux qui le font ont de bonnes raisons de le faire.
D'autres enquêtés, eux, pensent qu'il existe bel
et bien des avantages à doter les enfants de portables. Ils se
justifient par le fait qu'au-delà même de l'école, certains
parents peuvent avoir besoin de communiquer avec leurs progénitures afin
qu'ils accomplissent certaines courses de la famille.
« Une fois, aux environs de 8 heures, il est
arrivé que mon fils qui est en classe de troisième m'appelle sur
son portable pour me dire que j'étais convoqué à
l'administration de son établissement pour un acte d'indiscipline qu'il
aurait commis à l'égard d'un surveillant. Lorsque je me suis
rendu là-bas quelques trente minutes après son appel, ça
lui a permis de réintégrer la classe pour continuer les cours de
la journée », nous a déclaré un chef
d'établissement. Et il a conclu par cette interrogation : «
mais avec ça, est-ce qu'on doit toujours interdire aux
élèves d'emporter leur portable à l'école ?
»
De plus, ils ont évoqué l'usage de certains
outils, paramètres ou fonctions qui leur permettent effectivement
plusieurs possibilités d'utilisation. A ce propos, le directeur d'un CEG
affirme : « c'est grâce au réveil du portable de mon fils
que la maisonnée se réveille à l'heure pour éviter
d'être en retard. Surtout lorsque je ne suis pas là. D'ailleurs,
souvent je m'en sers moi-même quand je me sens trop cassé.
»
II.6.2.3. De la nécessité du
téléphone portable à l'école
La majorité des enquêtés pensent que le
téléphone portable n'est pas nécessaire aux
élèves à l'école car il peut constituer une source
de problèmes pour eux.
92
Ils croient que c'est parce que le port du cellulaire en
lui-même n'est pas formellement interdit qu'il arrive que les
élèves enfreignent régulièrement le
règlement intérieur. Selon les chefs d'établissement et
chefs de service enquêtés, le portable peut ne pas être
nécessaire à l'école, mais être nécessaire
que les élèves le possèdent à condition de ne
l'utiliser qu'après les cours. Pour ce faire, le portable devrait
être éteint dans l'enceinte de l'établissement.
Les autres interviewés, qui sont tout de même
minoritaire, soutiennent qu'il est nécessaire aux élèves
tant qu'il restera éteint dans la classe pour être ensuite bien
utilisé dans la cour ou en partance pour la maison.
En définitive, tous sont d'accord que le
téléphone portable peut être nécessaire à
l'école, mais il ne doit pas être utilisé dans la
classe.
II.6.2.4. Des conséquences néfastes du
téléphone portable pour les élèves
Selon la plupart des personnes interviewées, le
téléphone portable ne devrait pas empêcher un
élève de travailler sérieusement en classe. Seulement,
avant de donner un portable à un élève, les parents
devraient s'assurer qu'il a atteint une certaine maturité d'esprit, un
sens élevé du respect de ce qui est interdit de faire.
Sinon, pour eux, l'envie de manipuler le
téléphone portable à tout-va peut prendre le pas sur ce
pour quoi il est assis en classe.
Parlant d'autres inconvénients du
téléphone portable, ils pensent que tout élève
utilisateur qui n'intègre pas les dispositions réglementant son
utilisation dans l'espace scolaire, est à tout moment exposé
à encourir des sanctions telles que l'expulsion de la classe, la
confiscation de son appareil...En effet, selon les mêmes
interviewés, par un simple oubli d'éteindre son portable ou de
désactiver l'alarme, un élève peut se retrouver devant le
fait accompli. Une chef de service a affirmé : « Le portable de
mon fils a été retiré l'autre jour en classe parce qu'il
avait oublié de désactiver l'alarme qui lui sert de
réveil. Et pourtant, il l'avait éteint avant d'entrer en classe.
»
Quant aux chefs de service, ils affirment que leurs enfants
n'ont jamais eu de problèmes de discipline liés à leurs
portables. Par conséquent, ils pensent que tout est une question
d'éducation.
93
II.6.2.5. Des suggestions faites par les chefs
d'établissement, les censeurs et les chefs de service
Toutes les personnes interviewées marquent leur accord
pour l'interdiction de l'utilisation du téléphone portable dans
la salle de classe. En effet, compte tenu de son caractère perturbateur
réel et de son usage à des fins de tricherie, l'une d'entre elles
estime qu' « il ne faut pas faire de quartier aux utilisateurs du
mobile dans cet espace ». Cependant, ajoute-t-elle, «
puisque le règlement intérieur national n'interdit pas
formellement le portable à l'école, il faudrait travailler
à éduquer les élèves à son bon usage dans la
société en général, et dans les
établissements en particulier ». Pour ce faire, les
responsables d'établissement et les chefs de service ont émis des
suggestions.
Ainsi, à l'endroit des parents, ils suggèrent
d'exhorter leurs enfants au respect du règlement intérieur de
leurs établissements, de collaborer avec les établissements
pendant les heures où les élèves sont censés
être sous la responsabilité des éducateurs, de donner aux
enfants l'exemple du bon usage en famille ; en mettant le portable en mode
silencieux lorsque la famille est réunie dans le salon ou en ne
communiquant pas bruyamment dans la nuit lorsque toute la maisonnée
s'endort, et d'éviter les sonneries trop bruyantes. Pour le directeur
d'un collège privé, on ne doit point parler d'incivisme des
élèves tant que l'éducation à la base des enfants
n'aura pas été assurée. Il recommande donc que chaque
parent assume sa part de responsabilité.
A l'endroit des élèves, ils leur
suggèrent d'éteindre le portable une fois qu'ils
s'apprêtent à entrer dans l'enceinte de l'établissement,
d'éteindre le portable avant d'entrer dans la salle de classe, de
veiller à désactiver l'alarme qui peut sonner à n'importe
quel moment même si le portable est éteint, ou de confier le
portable à l'éducateur avant d'aller en classe. A défaut
de pouvoir observer toutes ces précautions, il leur demande tout
simplement de laisser leurs portables à la maison.
A l'intention des responsables d'établissement, un chef
de service de l'ONG « Aide à l'Enfance Canada » recommande de
ne pas priver les enfants de téléphone portable car il participe
à leur épanouissement. Cependant, pour l'intérêt
supérieur de l'enfant qui est l'un des grands principes de la Convention
Relative aux Droits de l'Enfant, il faut vraiment restreindre son utilisation
dans la cour, l'interdire dans la classe afin de permettre aux
élèves de se concentrer sur ce qui est essentiel pour eux.
94
A l'endroit du MESS, ils préconisent de faire une
très large diffusion du règlement intérieur qui semble
être méconnu du grand public, de faire à travers les
médias une campagne d'information et de sensibilisation sur les
conséquences de l'utilisation du téléphone portable par
les élèves à l'école et dans la rue, de rendre
effectif l'enseignement de l'éducation civique et morale dans les
lycées et collèges.
II.7. Bilan de l'observation directe
Selon Paul NDA cité par Jean Baptiste
NDAGUIMANA53,
« L'observation directe est décrite comme une
observation où le chercheur est présent sur le terrain. A partir
d'une grille d'observation, il note, décrit les comportements des
acteurs au moment où ils se produisent, tels que les conduites des
élèves et des enseignants en classe. L'observation consiste donc
à regarder se dérouler sur une période de temps
donnée des comportements ou des événements et à les
enregistrer ».
Le temps d'observation que nous avons passé dans trois
établissements d'enseignement post-primaire et secondaire nous a permis
d'observer plusieurs situations.
Sur la grille d'observation confectionnée à cet
effet, nous avons retenu les faits les plus saillants que nous avons
observés dans chacun des établissements visités.
D'abord, au Collège Sainte Thérèse,
établissement catholique qui n'accueille que des filles, et dans les
Etablissements Louis Querbes communément appelés "Saint-Viateur"
qui a un caractère mixte, les téléphones portables n'ont
pas été beaucoup aperçus dans la cour de
recréation.
Toutefois, au Collège Sainte Thérèse, les
deux élèves que nous avons vues tenant leur portable, ne l'ont
consulté que pendant quelques secondes. Etait-ce pour voir si elles
avaient reçu des SMS, des appels en absence ou voir l'heure qu'il
faisait ? Nous sommes-nous demandé. Pendant la recréation, aux
alentours du "petit marché" les utilisatrices discrètes se sont
faites plus nombreuses. Pendant que quelques-unes avançaient vers le
bois, seule, par groupe de deux ou de trois, d'autres se regroupaient autour
d'une camarade. Il nous a été difficile de percevoir
distinctement leurs actions mais tout portait à croire qu'il y avait
souvent manipulation discrète de portable.
53
www.memoireoneline.com/1/09/2770/m_Motivation-et-réussites-apprentissages-scolaires.31html
, site visité le 31 mars 2012 à 12h30mn
95
Mais à la fin des cours de la matinée, entre 12h
et 12h 15 mn, sorties des classes, presque toutes les filles tenaient un
portable à la main. Vers la principale porte de sortie de
l'établissement, alors que quelques-unes semblaient biper leurs parents,
certaines appelaient les leurs pour qu'ils allassent les chercher. D'autres
encore, à bicyclettes ou à motos, se frayaient un passage pour se
rendre à la maison avec des écouteurs collés aux oreilles.
Les scènes similaires ont été observées dans et aux
environs des Etablissements Louis Querbes.
Aux ELOQ, dès 6h30mn, nous étions
arrêté face à l'entrée principale. L'arrivée
massive des élèves a généralement lieu entre 6h40
mn et 6h50mn. L'attitude d'un petit garçon arrivé à 6h45mn
a particulièrement attiré notre attention. Descendu de son
vélo, il a tout de suite sorti son portable de sa poche et a
informé ses parents par un bref appel : « allô ! Maman,
je suis bien arrivé ». Puis il a éteint son portable et
l'a rangé dans son sac avant de franchir la porte d'entrée de
l'établissement.
D'autres élèves ont tout simplement
retiré leurs portables de la poche, décroché les
écouteurs et les ont tous rangés dans leur sac.
A 6h55mn, l'unique passage ouvert aux élèves est
bouclé. Tous les arrivants à cette heure sont
considérés comme retardataires et sont tenus de rester hors de
l'établissement jusqu'à 7h30mn. Ces retardataires, assis sur
leurs engins passent le plus clair de leur temps à tripoter leur
téléphone portable. Lorsque nous sommes entré dans
l'établissement, nous nous sommes posté au niveau de la
guérite d'où nous avions une vue panoramique de la vaste cour. De
cette position, nous n'avons vu aucun élève manipuler un
portable.
Ensuite, au LMHFG54, nous avons pu observer le
comportement des élèves avec leurs téléphones
portables sur plusieurs moments de la journée, aux abords de
l'établissement, dans l'enceinte de l'établissement et dans les
salles de classe pendant les heures considérées comme creuses par
les élèves. D'abord, aux alentours de l'établissement et
plus précisément au "petit marché", il nous a
été donné de voir plusieurs élèves en train
de manipuler leurs téléphones portables ou d'écouter la
musique avec le volume grand ouvert, ou à l'aide d'écouteur.
Ensuite, pendant que se déroulaient les cours d'EPS, les
élèves dispensés ou les malades du jour se donnaient
à coeur joie au visionnage d'images ou à l'écoute de
musique aux abords des terrains de sports. Dans cet établissement, il y
a des mouvements incessants d'élèves, des va-et-vient
interminables entre les salles de classe et le "petit marché", avec pour
la plupart du temps un portable à la main. Dans ce
méli-mélo, seuls les malchanceux sont
54 Lycée Municipal Héma Fadouah
Gniambia
96
souvent interpelés pour se voir confisquer leur
portable. Une chose qui nous a beaucoup marqué a été le
silence et la passivité de certaines personnes. Elles qui étaient
censées rappeler à l'ordre des élèves de la classe
de terminale "A" qui prenaient plaisir à communiquer avec leur portable
devant les bureaux de l'administration.
Enfin, les visites que nous avons effectuées dans
certaines classes qui n'avaient pas cours nous ont permis de savoir qu'en
dépit de l'interdiction qui est faite de l'utilisation du portable dans
la classe, beaucoup d'élèves continuent d'y manipuler leurs
portables. Cependant, à chacune de nos entrées dans les classes,
ils ont toujours tenté de dissimuler leurs appareils. A midi, au son de
la cloche, en sortant de la classe ou de l'établissement, tous les
élèves possédant des portables les tiennent dans la main
ou les manipulent.
Le soir, à partir de 17h30mn, c'est une autre situation
qu'on découvre dans cet établissement. En effet, ce lycée
abrite des cours du soir organisés par un groupe d'enseignants du
secondaire. Dès 17h30mn donc, les apprenants de tous âges et de
plusieurs couches socioprofessionnelles investissent la cour de
l'établissement. Tous les élèves confondus, ceux du LMHFG
et ceux des cours du soir, se livrent à ce qu'ils pensent être le
mieux à faire : manipuler et tripoter leurs portables à
souhait.
Les résultats de cette observation confirment que le
phénomène du téléphone portable existe bel et bien
dans tous les établissements, même dans ceux qui le combattent
fermement. Cependant, l'attitude de certains élèves nous
paraît si importante qu'il faut le rappeler. Aux ELOQ, par exemple, le
petit garçon s'est servi de son portable pour rassurer ses parents qu'il
est bien arrivé à l'école. Il a ensuite éteint son
portable et l'a rangé dans son sac avant d'entrer dans l'enceinte de
l'établissement.
Au Collège Sainte Thérèse, il a aussi
permis à des filles d'informer leurs parents de la fin des cours afin
que ces derniers partent les chercher.
Tous ces usages nous font dire que le portable peut
paraître, par moments, bel et bien utile aux élèves, sur le
chemin de l'école, dans leur poche ou dans leur sac. Il
transparaît également dans le comportement du petit garçon,
la question d'une éducation au bon usage.
97
CHAPITRE III. INTERPRÉTATIONS ET
VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES
Après avoir recueilli et analysé les
données, nous procédons à leurs interprétations
pour voir si elles confirment les hypothèses émises en
début de recherche.
Pour l'étude de notre problématique sur
l'utilisation du téléphone portable par les élèves,
nous avons formulé une hypothèse principale et trois
hypothèses secondaires. Nous allons d'abord vérifier les
hypothèses secondaires.
III.1. Hypothèse secondaire 1
Au regard de l'importance du téléphone
portable et de sa nécessité dans les relations avec leurs
enfants, les parents ne manquent pas de les conseiller au bon
usage.
D'après les résultats de nos investigations
auprès des parents, avoir un téléphone portable
aujourd'hui est une nécessité indéniable. Ils l'affirment
à 100% même s'ils reconnaissent dans le même temps que
quelques utilisateurs le possèdent par snobisme ou par conformisme.
En outre, la majorité des parents enquêtés
trouvent que le téléphone portable peut être utile à
l'élève, à la maison comme à l'école. Selon
eux, en plus de se servir de certaines fonctions ou outils tels le
réveil, la montre, la calculatrice ou l'internet, l'élève
peut utiliser son portable pour prendre rendez-vous avec les camarades de son
groupe d'étude. Il peut également l'utiliser pour situer ses
parents en cas de contretemps. Cette majorité qui représente
73,68%, soit 70 enquêtés sur 95 dit qu'elle serait prête
à doter les enfants de portables pour les usages ci-dessus cités.
Ceux qui l'ont déjà fait sont autour de 45%, un taux quand
même considérable.
Vu la facilité de communication et les vertus
sécurisantes qu'offre le téléphone portable à la
société, nous disons que la majorité des parents ont de
bonnes raisons d'en doter leurs enfants. A ce propos, un surveillant nous a
raconté qu' « un jour, un parent d'élève est venu
me confier le portable de son enfant que ce dernier avait oublié
d'emporter afin que je le lui remette après les cours ».
Quant aux réponses des élèves
eux-mêmes, il ressort que le téléphone portable leur permet
de joindre effectivement leurs parents en cas de problèmes. Et cela,
après les heures de cours, ou encore en cas de retard dû à
une panne survenue en cours de route.
98
Pour ce qui est de communiquer avec leurs enfants même
si ces derniers sont censés être à l'école, 49,47%
des parents enquêtés, soit 47 sur 95 parents, disent qu'ils le
font. Cependant, ils disent tenir compte de certains moments de la
journée : à la recréation ou après les cours. Cette
attitude sous-entend quelques précautions de la part de certains
parents.
Ceux qui, à priori, déclarent ne pas communiquer
avec leurs enfants lorsqu'ils sont à l'école, disent qu'ils se
voient par la suite obligés de les appeler. Pour eux, jusqu'à une
heure tardive et inhabituelle, si leurs progénitures ne sont pas encore
rentrées, ils disent ne pas avoir d'autres choix que d'appeler. A ce
niveau encore, l'agissement des parents témoigne de l'observation de
certaines précautions de leur part, jusqu'à la limite de la
patience.
Par ailleurs, 42 parents, soit 44,21%, déclarent qu'ils
ont donné des précautions d'usage à leurs enfants. Cela
implique que les élèves ont été conseillés
au bon usage. Ces parents se soucient des mauvais usages que peuvent faire les
enfants de leurs portables. Pour ce faire, ils leur ont demandé de
respecter ce qu'on leur dit de faire ou de ne pas faire.
De plus, pour permettre à leurs enfants de mieux
gérer, les parents leur donnent certaines précautions d'usage.
En conclusion, malgré les 44,21% des parents qui
déclarent avoir donné des précautions d'usage à
leurs enfants et les 49,47% qui affirment qu'ils communiquent avec leurs
enfants en tenant compte de certains moments de la journée, nous pouvons
dire que les données obtenues et les témoignages des parents
infirment partiellement notre première hypothèse secondaire.
III.2. Hypothèse secondaire 2
Malgré les dispositions prises, le
téléphone détenu par les élèves demeure un
élément perturbateur des cours, des heures d'études et
aussi d'eux-mêmes.
En ce qui concerne cette hypothèse, au vu des
données recueillies, nous pouvons dire que l'utilité du
téléphone portable pour les élèves est reconnue de
tous, parents, éducateurs, enseignants, chefs d'établissement et
chefs de service.
Ils reconnaissent dans le même temps que si le portable
est utilisé n'importe comment, il perturbe les cours. A ce propos, 190
élèves sur 274, soit un pourcentage de 69,34%,
99
soutiennent que les élèves manipulent leurs
portables dans les classes et 95,62% affirment qu'ils le font dans la cour.
L'éloquence de ces taux est révélatrice des cas de
perturbation qui peuvent se produire pendant les cours ou pendant les
études.
En outre, 18 élèves seulement sur 185, soit
09,72%, affirment que leurs portables restent toujours allumés dans la
classe. Ce taux qui pourrait paraître faible reste significatif. De notre
point de vue, il suffirait largement à créer des risques de
perturbation sonore. Perturbation des autres camarades de la classe, et
déconcentration de celui-là même qui le laisse
allumé ou qui le manipule. En effet, dès que le portable reste
allumé, qu'il soit en mode vibreur ou en mode silencieux, le moindre
bip, la moindre vibration ou la moindre luminosité détournent
l'attention du détenteur du cours ;
En effet, un seul portable qui sonne de façon insolite
dans une salle, ou dans un milieu calme suffit pour perturber la
quiétude et le silence. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle, dans
plusieurs lieux sensibles, il est fermement recommandé d'éteindre
les téléphones portables.
L'interprétation de ces données nous permet de
confirmer la deuxième hypothèse secondaire.
III.3. Hypothèse secondaire 3
Les élèves prennent des
précautions d'usage pour éviter de se voir confisquer leurs
portables.
Notre enquête a révélé que 72,26%
des élèves ayant répondu au questionnaire, soit 198
enquêtés sur 274, pensent que les bons et les mauvais usages du
téléphone portable dépendent de chacun des utilisateurs.
Cela implique qu'il existe une catégorie d'élèves qui
utilisent normalement leurs portables.
En effet, à la question de savoir si leur portable
reste toujours allumé en classe, 90,27%, soit 167 élèves
sur 185, nous ont confié que leurs appareils restent éteints
lorsqu'ils sont en classe.
Aussi, seulement 05,47%, soit 15 élèves sur 274,
reconnaissent que leurs portables ont déjà été
confisqués; contre 259 élèves sur 274, soit un taux de
94,52%, qui déclarent le
100
contraire. Pour ces élèves, afin d'éviter
tout problème lié au portable, il suffit de respecter le
règlement intérieur de son établissement,
d'éteindre son portable dès qu'on doit rentrer dans la classe, ou
même dans l'établissement, ou encore de le mettre en mode
silencieux.
Nous allons encore, rappeler la façon d'utiliser le
téléphone portable de ce petit élève de
l'établissement "Saint-Viateur". Il a juste sorti son portable de sa
poche, a rassuré sa maman par un bref appel, puis il l'a éteint
avant de le ranger dans son sac.
Ces données témoignent des précautions
que la plupart des élèves observent dans l'utilisation de leur
portable. Par conséquent, elles confirment notre troisième
hypothèse secondaire.
Aux termes de l'interprétation des données et de
la vérification de nos hypothèses secondaires, l'hypothèse
principale se trouve donc confirmée en grande partie. En effet, ces
données nous ont permis d'établir que des parents et des
élèves observent certaines précautions dans l'utilisation
du téléphone portable à l'école.
C'est dans le but de porter un autre regard sur la
présence contestée du téléphone portable en milieu
scolaire que nous proposons des solutions et un code de bonne conduite afin de
mieux gérer aujourd'hui la question de son utilisation par les
élèves dans les établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire.
101
CHAPITRE IV. SUGGESTIONS-DIFFICULTÉS-LIMITES DE
L'ÉTUDE
Dans ce chapitre, nous allons retenir quelques suggestions
faites par les personnes enquêtées, proposer des solutions
personnelles et un code de bonne conduite relatif à l'utilisation du
téléphone portable dans les établissements à
l'intention des élèves et des parents.
IV.1. Des suggestions des enquêtés et
propositions de solutions personnelles IV.1.1. De la synthèse des
suggestions faites par les enquêtés
Des suggestions pertinentes ont été faites par
les participants à notre étude. Celles qui vont dans le sens
d'une gestion du téléphone portable fuuriste ont
été prises en compte.
La plupart des personnes enquêtées qui ne sont
pas extrêmement contre l'utilisation du téléphone portable
par les élèves ont suggéré qu'avant d'offrir un
portable à un enfant, il faut lui donner d'abord des conseils d'usage.
Cependant, ils souhaitent que le portable ne lui soit offert que si la
nécessité s'impose véritablement.
Les enquêtés ont proposé aussi à
l'endroit des parents, de laisser leurs numéros de
téléphone auprès des éducateurs même si leurs
enfants ont un portable. Ils devraient aussi connaître les numéros
des éducateurs de leurs enfants. En d'autres termes, ils demandent que
les parents collaborent et communiquent avec l'école pendant les heures
où les élèves sont sous la responsabilité de
l'administration scolaire.
Les enquêtés ont également souhaité
que l'accent soit mis sur la sensibilisation des élèves et les
parents d'élèves par les administrations scolaires, les APE.
D'autres enquêtés ont suggéré de
privilégier à la confiscation d'autres sanctions stipulées
à l'article 25 de l'arrêté n°2011-530/MESS/SG portant
règlement intérieur des établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire au Burkina Faso, telles que : expulsion du cours
perturbé plus avertissement à l'élève fautif ;
expulsion du cours plus traduction de l'élève fautif en conseil
de discipline, s'il y a récidive...
A l'endroit du MESS, les enquêtés ont
suggéré de sensibiliser par les médias toute la
communauté éducative sur les conséquences et les avantages
du téléphone portable pour les élèves, dans les
relations parents-élèves et aussi dans les relations
trilatérales famille-école-
102
élève. Ils ont aussi recommandé la mise
en oeuvre effective de l'enseignement de l'Education Civique et Morale.
IV.1.2. Des propositions de solutions personnelles
IV.1.2.1. Des solutions personnelles
Le téléphone portable est devenu aujourd'hui un
phénomène de société. Depuis son avènement
au Burkina Faso, il est dans un processus irréversible. Il a
pénétré la société et le monde scolaire avec
son lot d'avantages et d'inconvénients. A présent,
réglementer son utilisation est devenu le maître-mot des
responsables éducatifs. Quelle est notre vision par rapport à
cette problématique?
Nous nous fondons sur le principe sociologique de R. BOUDON.
Ce sociologue estime que l'individu est l'élément premier de tout
phénomène social. Par conséquent, l'analyse de tout
phénomène social doit partir de l'homme, pris
individuellement.
Pour notre part, nous pensons qu'il faut d'abord informer et
sensibiliser largement les élèves sur les différentes
conséquences de l'utilisation abusive du téléphone
portable. Car c'est d'abord à leur niveau individuel que le changement
de comportement devrait se faire.
Pour ce faire, chaque matin, les éducateurs pourraient
rappeler aux élèves d'éteindre leurs portables ou de le
mettre en mode silencieux, selon le règlement intérieur de
l'établissement. Dans la cour, ils pourraient tolérer les
élèves tant que l'utilisation du portable resterait raisonnable.
Quant aux enseignants, ils pourraient également inviter les
élèves à éteindre ou à désactiver
l'alarme avant le début des cours. Les éducateurs aussi
pourraient rappeler permanemment aux élèves d'éteindre
leur portable, à l'aide d'une affiche collée dans la classe et
portant la mention « Eteignez vos téléphones portables, SVP!
».
Placer ensuite l'élève face à ses
responsabilités individuelles dans la gestion de son portable. Car il
existe tout de même des élèves qui utilisent correctement
leur téléphone portable.
Dans la même logique, les enseignants en cours devraient
éviter de faire sonner bruyamment leur portable ou de communiquer dans
la classe. A ce propos, l'un de nos enseignants qui a affirmé avoir du
respect pour les stagiaires que nous sommes désactivait son
103
portable chaque fois qu'il avait cours. Malheureusement, dans
le même temps, certains stagiaires le mettaient mal à l'aise en
laissant sonner leur portable. Nous, adultes, devrions donc donner
l'exemple.
Enfin, la société, elle aussi, devrait jouer sa
partition.
A ce titre, les parents devraient donner l'exemple du bon
usage en famille : avoir une sonnerie moins bruyante à défaut du
mode silencieux et se déplacer quand il le faut pour répondre aux
appels afin de ne pas déranger le reste de la maisonnée.
Eviter de manipuler son portable dans la circulation, surtout
quand on est en compagnie d'une personne à qui l'on doit donner le bon
exemple. A cet effet, le Ministère de l'Administration Territoriale, de
la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS) devrait
effectivement réprimer l'utilisation du téléphone portable
dans la circulation routière par l'application de la loi qui l'interdit
au Burkina Faso.
Afin de faciliter la communication
école-famille-école pour un meilleur encadrement et un meilleur
suivi des élèves, des moyens devraient être
dégagés à quel que niveau que ce soit pour doter les
services de surveillance ou d'éducation de lignes
téléphoniques. A cet effet, chaque établissement devrait
à son niveau, créer un répertoire d'adresses des parents,
facile à exploiter par les éducateurs.
IV.1.2.2. Du code de bonne conduite et de l'adoption d'une
charte.
A l'attention des parents et des élèves, nous
proposons les règles de conduite suivantes et une charte pour aider
à mieux gérer la question de l'utilisation du
téléphone portable par les élèves.
IV.1.2.2.1. Code de bonne conduite à l'intention
des parents
- Ayez dans votre répertoire des
numéros utiles, ceux de l'établissement ou des éducateurs
de votre enfant.
- N'appelez jamais directement votre enfant
sur son portable quand il est censé être sous la
responsabilité de ses éducateurs ou de ses enseignants.
- Adressez-vous aux éducateurs pour
toutes informations utiles à transmettre à votre enfant.
104
- Rassurez-vous que votre enfant n'utilise
pas abusivement son téléphone portable en échangeant avec
lui ou en le testant par une tentative d'appels ou d'envoi d'un sms aux heures
où son portable devrait être éteint ; ou encore en
vérifiant l'historique de ses appels et des sms.
- Donnez à votre enfant des conseils
pratiques pour faire bon usage de son portable.
IV.1.2.2.2. Code de bonne conduite à l'intention des
élèves
- Chaque matin au réveil,
désactive l'alarme de ton téléphone portable avant de
partir
pour l'école.
- N'écoute pas la radio ou la musique
dans la circulation si tu n'as pas de casque ou
d'écouteur.
- Evite de manipuler ton portable lorsque tu es
dans la circulation.
- Eteins ton portable ou mets-le en mode
silencieux (selon le règlement intérieur de
l'établissement) à l'entrée de
l'établissement.
- Evite de consulter l'heure de ton portable
pendant le cours.
- Choisis d'éteindre ton portable avant
le début de chaque cours.
- N'utilise pas ton portable pendant les heures
d'étude, à part consulter l'heure.
- N'affiche pas d'images obscènes sur le
fond d'écran de ton téléphone portable.
- Evite d'utiliser bruyamment ton
téléphone portable dans la cour.
- Evite de visionner ou d'enregistrer des
scènes ou des films obscènes.
- Ne prends jamais la photo d'une personne sans
son consentement.
- Ne rallume ton portable qu'après les
cours de la matinée et de la soirée.
- Evite de donner ton numéro de
téléphone à n'importe qui.
- Ne réponds jamais à un appel ou
un sms si tu ne connais pas l'émetteur.
- Informe tes correspondants de ne jamais
t'appeler pendant les heures de cours.
IV.1.2.2.3. De l'adoption d'une charte
A l'image du règlement intérieur d'un
établissement privé catholique, qui ressemble beaucoup plus
à une charte, nous suggérons aux établissements
secondaires d'élaborer un document règlementaire qui pourrait
s'assimiler à leur règlement intérieur local. Ce document
intitulé "charte scolaire" qui va contenir les principales règles
de conduite à observer dans un établissement secondaire (y
compris l'utilisation citoyenne du téléphone portable) serait
105
proposé aux parents d'élèves et aux
élèves avec la mention "lu et approuvé". Cette mention
donnerait ainsi au document signé un caractère contraignant.
De façon spécifique, cette charte pourrait
concerner seulement l'utilisation du téléphone portable en milieu
scolaire.
Voici donc une proposition de charte.
Charte des droits et des devoirs (de
l'élève et des parents)
Cette charte tient à informer les parents et les
élèves des dispositions prises par l'établissement
notamment sur ce qui concerne le téléphone portable et autres
assimilés. Chacun en ce qui le concerne se doit de les observer.
A. Les droits de l'élève
- Tout élève a le droit de
posséder un téléphone portable.
- La détention du
téléphone cellulaire n'est pas interdite dans l'enceinte de
l'établissement.
- A la fin des cours de la journée
(au-delà de 12 heures et de 17 heures) l'élève a le droit
d'utiliser son téléphone portable.
B. Les devoirs de l'élève
- Il est interdit aux élèves
d'utiliser un téléphone portable ou un baladeur dans l'enceinte
de l'établissement.
- Il est également interdit aux
élèves d'exhiber leur téléphone portable dans la
classe ou de l'utiliser dans la classe pendant les cours et pendant les heures
d'étude.
- Les téléphones portables
devront être éteints ou placés en mode silencieux en
entrant dans l'établissement.
- L'utilisation du portable en mode
silencieux pendant les heures d'études est admise mais il est
formellement interdit de communiquer dans la salle de classe ou de faire des
jeux.
- L'utilisation du téléphone
portable dans la cour est admise. Toutefois il est strictement interdit de
l'utiliser avant la fin des cours.
106
- Tout élève qui désire
communiquer après les cours avec son téléphone portable
doit le faire discrètement, hors de la classe, sans déranger ni
ses camarades, ni les enseignants, ni les personnels administratifs et
d'éducation.
- Les baladeurs et consoles devront
être éteints en entrant dans l'établissement.
- L'utilisation des écouteurs et des
casques est strictement interdite dans l'enceinte de l'établissement.
- Tout élève
soupçonné de mauvais usages (visionnage d'images obscènes,
prise de vue d'autrui sans consentement...) de son téléphone dans
la cour de l'établissement doit obligatoirement se soumettre au
contrôle ou à la vérification du contenu des fonctions
multimédias par l'éducateur.
C. Les devoirs des parents
- Tout parent d'élève doit
communiquer son numéro de téléphone au bureau de
l'éducateur.
- Les parents ne doivent pas communiquer
directement avec leurs enfants à l'heure où ceux-ci sont sous la
responsabilité de l'établissement.
- Tout parent doit s'assurer du bon usage du
téléphone portable par son enfant.
D. Les sanctions applicables aux
élèves
- Si un téléphone sonne pendant
un cours, il est confisqué et le fautif expulsé du cours. Il ne
sera remis à l'élève que le lendemain après les
cours, avec une retenue de 2 heures.
- En cas de récidive, le portable sera
confisqué et ne sera remis qu'à la veille des vacances.
- Si un élève est pris avec un
baladeur ou une console, il lui sera confisqué avec une retenue de 2
heures, et ne lui sera rendu qu'à la veille des vacances suivantes.
- Tout élève pris en flagrant
délit de communication dans la salle de classe, verra son portable
confisqué pour une durée de deux jours à une semaine.
Toute récidive est passible de la confiscation jusqu'à la fin de
l'année.
- En cas de récidive d'un parent qui
communiquerait avec son enfant, ce dernier se verrait interdire le port du
téléphone cellulaire dans l'enceinte de l'établissement
durant tout le reste de l'année scolaire.
- Tout visionnage de films ou images
obscènes est sanctionné directement par la confiscation du
portable sans préjudice d'autres sanctions (retenue de quelques heures,
expulsion temporaire, traduction devant le conseil de discipline).
Fait à .le .2012
Le chef d'établissement
Lu et approuvé
107
L'élève Le parent
IV.2. 108
Les difficultés liées à la
recherche
Au cours de notre étude, nous avons rencontré
par moments quelques difficultés. La ville de Banfora est notre champ
d'étude et aussi la localité où nous avons fait notre
stage professionnel. La distance qui la sépare de Koudougou où
réside notre Directeur de mémoire, n'a pas facilité notre
travail de recherche. En effet, des difficultés financières et
des problèmes de santé ne nous ont pas permis de le rencontrer
physiquement et régulièrement. Mais grâce à son
esprit de sacrifice et de compréhension, et sa volonté de nous
accompagner jusqu'au bout, il nous a permis de lui acheminer les
différents aspects de notre projet de mémoire par internet.
Aussi, avons-nous désagréablement compris, au
cours de la phase de collecte de données, que l'engouement que notre
pré-enquête avait suscité en janvier 2011 s'était
effrité. Nous avons dû faire preuve de patience pour recouvrer le
maximum de nos questionnaires. Il faut souligner que quelques-uns semblent
avoir été volontairement dissimulés. Quant aux entretiens,
deux se sont passés comme si nous avons été un
élément de trop, malgré les rendez-vous qui avaient
été programmés.
Par ailleurs, au niveau de la documentation relative à
l'objet de notre étude, il nous a été très
difficile de trouver des documents physiques. Nous avons donc dû recourir
à plusieurs sites internet où nous avons pu consulter des
mémoires en ligne.
Heureusement, en dépit de toutes ces
difficultés et de tous les obstacles, nous avons pu réaliser
notre travail.
IV.3. Les limites de notre étude
L'étude que nous avons menée sous l'angle
sociologique ne saurait prétendre aborder la question de l'utilisation
du téléphone portable par les élèves dans toutes
ses dimensions. Nous l'avons traitée ici dans son caractère
abusif et perturbateur. Cependant, l'étude nous a permis
d'évoquer la question de la confiscation du portable, et de survoler "la
question du droit de l'enfant et du téléphone portable".
A notre sens, ces deux questions pourraient constituer des
sujets de réflexion pour d'autres travaux de recherche.
109
CONCLUSION
L'évolution des moyens de communication est aujourd'hui
dans une dynamique irréversible. Celle du téléphone
portable s'est faite à une telle vitesse qu'il a
pénétré toutes les couches de la société et
s'est imposée comme le moyen de communication le plus utilisé.
La présence du téléphone portable en
milieu scolaire a littéralement contribué à changer le
comportement des élèves, à accentuer les actes
d'indiscipline et à créer un dysfonctionnement dans les relations
famille-école. Son utilisation se fait de façon abusive :
perturbation des cours et des études, communication directe des parents
avec leurs enfants et autres mauvais usages.
Notre recherche sur la question de l'utilisation du
téléphone portable par les élèves a tenté
d'apporter des réponses aux questions soulevées.
Ainsi, pour réaliser les objectifs que nous avons
fixés à notre étude qui étaient d'évaluer la
prise de conscience des élèves et des parents, d'inculquer aux
élèves le sens de la responsabilité par l'utilisation
citoyenne du portable et de proposer aux acteurs des solutions pour mieux
gérer la question du téléphone portable, nous avons soumis
des questionnaires à quatre catégories d'acteurs du
système éducatif. Des entretiens ont été
également réalisés auprès des responsables
d'établissement et quelques chefs de service.
Les résultats issus de ces investigations ont mis en
évidence aussi bien les inconvénients que les avantages
liés à l'utilisation du téléphone portable en
milieu scolaire. En effet, même s'il n'est pas nécessaire aux
élèves en classe, il n'en demeure pas moins qu'il est d'une
certaine utilité en milieu scolaire. Après les cours, entre
l'école et le domicile, le téléphone portable permet aux
élèves de communiquer avec leurs parents afin de les rassurer. Il
leur permet également de communiquer entre eux pour les besoins de leur
groupe d'étude respectif. Il permet même aux élèves
responsables de structures d'élèves et aux responsables des
établissements de communiquer pour résoudre certaines questions
urgentes.
L'enquête a également révélé
qu'il y a aussi bien des élèves que des parents qui utilisent
correctement leurs portables, tout en observant certaines précautions
d'usage. Toutefois, elle a attesté que l'utilisation abusive qui en est
faite par certains n'est liée, ni au genre, ni à l'âge.
110
Pour ce faire des suggestions et des propositions de solutions
ont été faites. Elles pourraient permettre d'offrir aux acteurs
de l'éducation une autre forme consensuelle de gestion de la question du
téléphone portable par les élèves.
Au regard des raisons avancées par les uns et les
autres, l'interdiction de l'utilisation du téléphone portable en
elle-même est une bonne décision. Mais, une éducation
à l'utilisation citoyenne serait plus judicieuse, car à l'instar
des autres NTIC, le téléphone cellulaire doit être
intégré à l'école.
Fort de cela, nous pensons qu'il y aurait
nécessité pour chaque établissement, de revoir à
l'interne, à travers un règlement intérieur local, une
réglementation qui pourrait permettre à chaque
élève utilisateur du téléphone portable d'assumer
pleinement sa responsabilité à travers une utilisation citoyenne
du téléphone portable.
C'est à ce prix qu'on pourrait avoir dans quelques
années une société où le téléphone
portable serait très bien utilisé partout, dans les lieux publics
ou les endroits ou services sensibles (salles de réunions, salles de
cinéma, mosquées, églises, tribunaux,...), dans le respect
des règles de bonne conduite.
Cependant, compte tenu de la vitesse de
pénétration du téléphone portable dans la
société, des changements de comportements et de pratiques qu'il a
occasionnés, comment devrions-nous appréhender la question de son
utilisation par les élèves dans ses aspects psychologiques ?
111
? BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
- ALBERT, P. ; TUDESQ, A.-J(1996), Histoire de la radio -
télévision, 5è édition, Paris: PUF ; 126
pages.
- BOUDON, R. (1993), Effets pervers et Ordre social,
2è édition « Quadrige », Paris : PUF,
286 pages.
- GENTZBITTEL, M. (1988), Madame le Proviseur,
éditions du Seuil, 258 pages.
- HOUSSAYE, J. (1996), Autorité ou Education ?
Entre savoir et socialisation : le sens de l'éducation, Paris: ESF,
190 pages.
- MEIRIEU, P. (1999), Le choix d'éduquer :
éthique et pédagogie, Presse de l'Imprimerie Nouvelle
à Saint-Jean-de-Braye, France, 198 pages.
II. Mémoires
- COMPAORÉ, M. A. (2005), Plus qu'un produit
complémentaire le mobile constitue de plus en plus une menace à
la survie du téléphone fixe au Burkina. Quelles stratégies
de marketing pour le maintien et le développement du fixe à
travers l'introduction de nouveaux produits et services ?, Ecole Nationale
des Télécommunications, 75pages.
- KABORÉ, H. (2001), L'utilisation du
téléphone mobile cellulaire et les implications
socio-économiques dans la ville de Ouagadougou, Unité de
Formation et de Recherche/Sciences Humaines-Université de Ouagadougou,
103pages.
- SAMA, L. (1998), La discipline : parts respectives de
l'école et de la famille dans la conduite actuelle des
élèves (Cas de la circonscription de Safané dans le
Mouhoun), Ecole des Cadres d'Animation et de Contrôle Pédagogique,
88pages.
- SANOU, R. (1985), Télécommunications et
processus de développement économique et social, Ecole
Supérieure des Sciences Economiques/Université de Ouagadougou,
58pages.
III. 112
Conventions internationales
- Convention Relative aux Droits de l'Enfant : document
téléchargé sur le site
http://www.droitsenfant.com/cidé.htm
le 23-10-2011 à 10h35mn.
- Déclaration universelle des droits de l'homme :
document téléchargé sur le site
http://www.un.org/fr/documents/udhr
le 23-10-2011 à 10h43mn.
IV. Documents officiels
- Arrêté N°2010-224/MESSRS/SG portant
règlement intérieur des établissements d'enseignement
secondaires au Burkina Faso.
- Arrêté N°2011-553/MESS/SG portant
règlement intérieur des établissements d'enseignement
post-primaire et secondaire au Burkina Faso
- Arrêté N°2003-054/MESSRS/SG/DGESG/DGESTP
portant règlement intérieur des établissements
d'enseignement secondaire au Burkina Faso.
- Rapport général de la CAES de 2009.
V. Autres documents
- KONÉ/TAGO, H. (2006), Usages et bonnes pratiques
des technologies et des documents de communication dans l'enseignement à
distance et l'apprentissage libre, plus particulièrement pour la
formation continue des enseignants, Réseau d'Appui Francophone pour
l'Adaptation et le Développement des TIC en Education
(RESAFAD-TICE/MEBA), 49pages.
- Monographie de la ville de Banfora- 2010.
- Règlement intérieur des élèves
(2011-2012) de l'Etablissement Louis Querbes. - Règlement
intérieur du Lycée Municipal Héma Fadouah Gniambia de
Banfora. - Règlement intérieur du Collège Sainte
Thérèse.
- Règlement intérieur du Lycée Provincial
Lompolo koné.
VI. Dictionnaires
- LEGENDRE, R. (2005) ; Dictionnaire actuel de
l'éducation ; Montréal, Edition Guérin ; Paris. ESKA,
3è édition ; 1500pages.
113
- Le Petit Larousse Illustre (2003). - Le Petit Larousse
Illustre (2008). - Le Nouveau Petit Robert (2003).
? SITOGRAPHIE
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Le changement social, visité le 20-092011 à 23h32mn.
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comprendre les medias, visité le 30-05-2010 à 21h55mn.
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les téléphones portables à l'école,
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Rallumons les téléphones mobiles dans les classes,
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métiers face aux nouvelles technologies de l'information et de la
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le 19/12/2010 à 15h10mn.
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Comment les opérateurs Ouest Africains de
télécommunications pourraient-ils modifier leur statut de
filiales des multinationales européennes ? par Cheikh MBENGUE, site
visité le 19/12/2010 à 15h10mn.
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L'inventeur du téléphone portable trouve les appareils
portables actuels trop compliqués, visité 27-11-2011
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http://www.skyminds.net/economie-et-sociologie/les-activités-economiques-et-leur-cadre-social,
visité le 20-09-2011 à 22h20mn.
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le 23-04-2011.
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http://www.sudlangues.sn/,
Déconstruction et reconstruction de la langue française par
les étudiants burkinabè : l'exemple des abréviations en
milieu estudiantin, par le Pr NAPON Abou, Université de
Ouagadougou, site visité le 03-01-2012 à 12h26mn
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http://www.un.org/fr/documents/udhr,
Déclaration universelle des droits de l'homme, visité le
23-10-2011 à 10h43mn.
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http://www.memoireonline.com/1/09/2770/m_Motivation-et-reussites-apprentissages-scolaires.31html,
Motivation, réussites et apprentissages scolaires,
visité le 31 mars 2012 à 12h30mn.
115
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE I
REMERCIEMENTS II
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
III
LISTE DES TABLEAUX V
LISTE DES GRAPHIQUES VI
SOMMAIRE .VII
RÉSUMÉ VIII
INTRODUCTION 1
ASPECTS THÉORIQUES ..3
CHAPITRE I. PROBLÉMATIQUE ..4
I.1. Constats 4
I.2. Question de recherche 10
I.3. Hypothèses de recherche 11
I.3.1. Hypothèse principale 11
I.3.2. Hypothèse secondaire 1 11
I.3.3. Hypothèse secondaire 2 11
I.3.4. Hypothèse secondaire 3 11
I.3.5. Indicateurs de vérification des
hypothèses 11
I.4. Objectifs de recherche 12
I.4.1. Objectif général ..12
I.4.2. Objectifs secondaires ..12
I.5. Justification du choix du thème
.12 CHAPITRE II. HISTORIQUE DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE AU
BURKINA FASO
15
II.1. Situation des télécommunications au
Burkina Faso avant l'arrivée du téléphone mobile.
15
II.2. L'avènement de la téléphonie mobile
au Burkina Faso 17
116
CHAPITRE III. ÉLUCIDATION CONCEPTUELLE-CADRE
THÉORIQUE -REVUE
DE LITTÉRATURE.
20
|
|
III.1 Elucidation conceptuelle
|
20
|
III.1.1. Le téléphone portable
|
20
|
III.1.2. Le milieu scolaire ou environnement scolaire
|
21
|
III.1.3. La vie scolaire
|
22
|
III.1.4. L'utilisation abusive
|
.22
|
III.1.5. Les effets pervers
|
...23
|
III.1.6. Les précautions
|
.24
|
III.1.7. Le règlement intérieur local
|
24
|
III.1.8. L'éducation à la citoyenneté
|
..25
|
III.1.9. La responsabilité
|
26
|
III.1.10. L'autorité
|
.28
|
III.2. Cadre théorique
|
28
|
III.3. Revue de littérature
|
31
|
III.3.1. Importance et utilité du téléphone
portable
|
32
|
III.3.1.1. Importance et utilité du
téléphone portable dans la société
|
.32
|
III.3.1.2. Importance et utilité du
téléphone portable en milieu scolaire
|
.34
|
III.3.2. Les facteurs favorisants du développement du
téléphone portable dans la société
|
35
|
III.3.2.1. Son évolution (les atouts du mobile, la
multiplicité des modèles, la chute des prix)..
|
..36
|
III.3.2.2. La libéralisation du marché et la
concurrence
|
36
|
III.3.2.3. Le snobisme
|
..37
|
III.3.3. Les effets pervers du téléphone portable
|
38
|
III.3.1. Les effets pervers dans la société
|
.38
|
III.3.2. Les effets pervers en milieu scolaire
|
40
|
III.3.4. La part de responsabilité des acteurs du
système éducatif
|
41
|
III.3.4.1. La responsabilité de l'autorité centrale
(l'État)
|
.41
|
III.3.4.2. La responsabilité des établissements
scolaires
|
..42
|
III.3.4.3. La responsabilité des parents
|
43
|
117
III.3.4.4. La responsabilité des élèves
..44
III.3.5. Les législations et autres textes 44
III.3.5.1. Les textes internationaux. 44
III.3.5.2. Le règlement intérieur et le
règlement intérieur local 45
ASPECTS PRATIQUES .49
CHAPITRE I. CADRE MÉTHODOLOGIQUE 50
I.1. Le champ d'étude 50
I.2. La population cible 51
I.3. L'échantillonnage 51
I.4. La méthode de collecte de données 53
I.4.1. La pré-enquête 53
I.4.2. Les instruments de collecte .53
I.4.2.1. Le questionnaire écrit ..54
I.4.2.2. L'entretien 54
I.4.2.3. L'observation directe 54
I.5. La situation du recouvrement, des entretiens et de
l'observation 56
I.5.1. La situation de recouvrement du questionnaire
écrit ..56
I.5.2. La situation de réalisation des entretiens
56
I.5.3. La situation de l'effectivité de l'observation
directe ..57
I.6. La méthode d'analyse des données 57
CHAPITRE II. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
DONNÉES 58
II.1. Identification des enquêtés 58
II.1.1. Identification des parents ..58
II.1.2. Identification des élèves .59
II.1.3. Identification des éducateurs 61
II.1.4. Identification des enseignants 61
II.2. Les avis des parents 62
II.2.1. De l'importance du téléphone portable
62
II.2.1.1. Des raisons motivant l'achat du
téléphone portable 62
118
II.2.1.2. De la possession du téléphone portable
par les parents 63
II.2.1.3. De l'utilité du téléphone
portable pour les élèves 63
II.2.2. De l'utilisation du téléphone portable
par les élèves .63
II.2.3. Des précautions d'usage .65
II.2.4. Des suggestions faites par les parents .66
II.3. Les avis des élèves ..68
II.3.1. De l'importance du téléphone portable
68
II.3.1.1. De l'utilité du téléphone
portable pour les élèves 68
II.3.1.2. De la nécessité du
téléphone portable à l'école 68
II.3.1.3. De l'ampleur de la présence du
téléphone portable dans les classes 69
II.3.1.4. De la possession d'un téléphone
portable 70
II.3.2. De l'utilisation du téléphone portable
à l'école ..71
II.3.3. Des suggestions faites par les élèves
74
II.4. Les avis des éducateurs 74
II.4.1. De l'importance du téléphone portable
pour les élèves 74
II.4.1.1. De l'utilité du téléphone
portable pour les élèves 75
II.4.1.2. De la nécessité d'emporter le
téléphone portable à l'école .75
II.4.2. De l'utilisation du téléphone portable
à l'école 78
II.4.2.1. De la manière dont les élèves
utilisent leurs portables dans les établissements 78
II.4.2.2. De la fréquence des cas d'indiscipline
liés au portable 79
II.4.3. De l'appréciation du règlement
intérieur 80
II.4.4. Des suggestions des éducateurs ..81
II.5. Les avis des enseignants 82
II.5.1. De l'importance du téléphone portable
pour les élèves .82
II.5.1.1. De l'utilité du téléphone
portable 82
II.5.1.2. De la nécessité d'emporter le
téléphone portable à l'école .82
II.5.2. De l'utilisation du téléphone portable
à l'école .83
II.5.2.1. De la perturbation des cours 83
II.5.2.2. De la manière dont les élèves
utilisent les portables dans leurs établissements .84
II.5.2.3. Du cycle où l'on rencontre le plus de cas de
perturbation 84
119
II.5.2.4. De la question du genre dans les cas de perturbation
85
II.5.3. Des sanctions et du règlement intérieur
..86
II.5.3.1. Des sanctions 86
II.5.3.2. Du règlement intérieur 87
II.5.4. Des suggestions des enseignants 87
II.6. Synthèse des entretiens 88
II.6.1. Des entretiens avec les responsables
d'établissement et les chefs de service 89
II.6.2. Les opinions des interviewés ..90
II.6.2.1. De l'importance du téléphone portable
90
II.6.2.2. Des avantages pour les parents à doter de
téléphone portable leurs enfants scolarisés au
secondaire 91
II.6.2.3. De la nécessité du
téléphone portable à l'école 91
II.6.2.4. Des conséquences néfastes du
téléphone portable pour les élèves ..92
II.6.2.5. Des suggestions faites par les responsables
d'établissement et les chefs de service ..93
II.7. Bilan de l'observation directe 94
CHAPITRE III. INTERPRÉTATIONS ET
VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES 97
III.1. Hypothèse secondaire 1 97
III.2. Hypothèse secondaire 2 98
III.3. Hypothèse secondaire 3 99
CHAPITRE IV. SUGGESTIONS-DIFFICULTÉS-LIMITES DE
L'ÉTUDE ..101
IV.1. Des suggestions des enquêtés et
propositions de solutions personnelles 101
IV.1.1. De la synthèse des suggestions faites par les
enquêtés ..101
IV.1.2. Des propositions de solutions personnelles 102
IV.1.2.1. Des solutions personnelles ..102
IV.1.2.2. Du code de bonne conduite et de l'adoption d'une
charte ..103
IV.1.2.2.1. Code de bonne conduite à l'intention des
parents 103
IV.1.2.2.2. code de bonne conduite à l'intention des
élèves ..104
IV.1.2.2.3. De l'adoption d'une charte ..104
IV.2. Les difficultés liées à la
recherche 108
IV.3. Les limites de notre étude 108
120
CONCLUSION
|
.109
|
BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE
|
111
|
TABLE DES MATIÈRES
|
115
|
LISTE DES ANNEXES
|
ii
|
ANNEXES
i
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Lettre de sollicitation pour la
pré-enquête
Annexe 2 : Fiche de collecte de la pré-enquête
Annexe 3 : Formulaire de consentement
Annexe 4 : Questionnaire adressé aux parents
Annexe 5 : Questionnaire adressé aux
élèves
Annexe 6 : Questionnaire adressé aux
éducateurs
Annexe 7 : Questionnaire adressé aux enseignants
Annexe 8 : Guide d'entretien à l'intention des chefs
d'établissement, censeurs et chefs de
service
ii
Annexe 9 : Grille d'observation

iii
Annexe 1
UNIVERSITÉ DE KOUDOUGOU Burkina Faso
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
Unité-Progrès-Justice
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE L'ÉDUCATION
Koudougou, le 10 décembre 2010
SANOU Brahima, élève-conseiller d'éducation
en formation à l'École Normale Supérieur-Koudougou
A
Objet : collecte de données pour
l'élaboration d'un mémoire de fin d'études.
Pièce jointe : fiche de collecte
M ,
Dans le cadre de la pré-enquête pour
l'élaboration de notre mémoire de fin de formation portant sur le
thème « Problématique de l'utilisation du
téléphone portable en milieu scolaire au Burkina Faso : quelles
stratégies de gestion ? Cas des établissements secondaires de la
commune de Banfora », nous voudrions par la présente solliciter
votre contribution combien précieuse pour une collecte de données
portant sur les élèves utilisateurs de cellulaire.
Aussi, voudrions-nous vous rassurer de l'exploitation anonyme
qui en sera faite tout au long de notre étude.
Nous vous prions, M , de bien vouloir croire à notre
sincérité et agréer l'expression de notre profond
respect à vous et à toute votre équipe.
SANOU Brahima
iv
Annexe 2
Nom de l'établissement (facultatif) :
Statut : Public Privé
Nombre d'élèves ayant un
téléphone portable
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
6ème
|
|
|
|
5ème
|
|
|
|
4ème
|
|
|
|
3ème
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
|
2nde
|
|
|
|
1ère
|
|
|
|
Tle
|
|
|
|
Total
|
|
|
|

Effectif des classes
Filles
Total
Garçons
NB. Prière prendre en compte même les
élèves qui ne viennent pas avec leur téléphone
portable à l'école.
Date de la fin de collecte:
v
Annexe 3
Formulaire de consentement
Nom : SANOU
Prénom : Brahima
Statut : Élève-conseiller d'éducation
à l'ENS/UK
Chers responsables administratifs et pédagogiques,
chers enseignants, chers parents d'élèves, chers
élèves
Dans le cadre de notre formation à la fonction de
conseiller d'éducation, nous nous proposons de mener des recherches sur
la question de l'utilisation du téléphone portable par les
élèves au Burkina Faso mais plus particulièrement dans la
commune de Banfora. A travers notre étude, nous voudrions d'une part,
chercher à dégager les responsabilités des
différents acteurs et particulièrement celle des parents ;
d'autre part proposer des stratégies et des solutions à adopter
pour minimiser l'ampleur du phénomène dans les
établissements.
Aussi, sommes-nous persuadé que votre contribution
à travers les réponses au présent questionnaire qui vous
est adressé, permettra d'atteindre nos objectifs. Par ailleurs, nous
vous rassurons de la confidentialité que nous observerons tout le long
de notre étude.
Merci pour votre collaboration !
vi
Annexe 4
Questionnaire adressé aux
parents
Profession/Fonction :
Sexe : Masculin Féminin
Nombre d'enfants scolarisés au secondaire :
Consignes : répondez sur cette fiche en
mettant une croix dans la case de votre choix ou en écrivant directement
votre réponse sur les lignes en pointillés.
1. Aujourd'hui, les gens s'achètent le portable : (vous
pouvez cocher plusieurs cases)
- par nécessité
- par snobisme
- par conformisme
2. Avez-vous un téléphone portable ? Oui
Non
3. A quoi peut servir le téléphone portable
à un élève ?
-
-
-
-
-
4. Accepteriez-vous de donner un portable à votre enfant
pour les usages que vous avez cités ci-
dessus ? Oui Non
Pourquoi ?
5. Avez-vous offert un portable à votre enfant
scolarisé ? Oui Non
6. Pendant les jours de classe, communiquez-vous avec votre
enfant qui est censé être à l'école ?
Oui Non
- Si oui, combien de fois ?
- Pour quelles raisons ?
vii
..................................................................................................
..................................................................................................
7. Le portable de votre enfant a-t-il déjà
été confisqué à l'école ?
Oui Non
Pourquoi ?
8. Pensez-vous que le portable peut nuire à
l'élève ?
Oui Non
Comment ?
9. Avez-vous donné des précautions d'usage du
téléphone portable à votre enfant ?
Oui Non
Si oui, lesquelles ?
10. Que pensez-vous que chacun puisse faire pour éviter
que l'utilisation du portable crée des problèmes dans les
établissements d'enseignement post-primaire et secondaire ?
viii
Annexe 5
Questionnaire adressé aux
élèves
Classe :
Age : ans
Sexe : Masculin Féminin
Consignes : répondez sur cette fiche en
mettant une croix dans la case de votre choix ou en écrivant directement
votre réponse sur les lignes en pointillés.
1. A quoi peut servir le téléphone portable
à un élève ?
2. Selon toi, le téléphone portable est-il
nécessaire à l'école ?
Oui Non
Pourquoi ?
3. Combien d'élèves ont-ils un
téléphone portable dans votre classe ?
Pas beaucoup Beaucoup La majorité Tus les
élèves Aun
4. As-tu un téléphone portable ?
Oui Non
a. Si oui, comment l'as-tu eu ?
b. Si non, pourquoi ?
5. ix
Est-ce que les élèves manipulent leur portable ?
Dans la classe : Oui Non
Dans la cour : Oui Non
6. Pendant le calcul des moyennes trimestrielles ou annuelles
les professeurs vous autorisent-ils à utiliser la calculatrice de votre
portable ?
Oui Non
7. Dans votre classe, le téléphone des
élèves sonne-t-il ?
Jamais Rarement régulièrement
8. Quand un téléphone portable sonne dans la
classe, que fait le professeur ?
9. Ton portable a-t-il déjà été
confisqué ?
Oui Non
Pourquoi ?
10. Est-ce que ton portable reste toujours allumé en
classe ?
Oui Non
Et pourquoi ?
11. Comment utilises-tu ton portable à l'école
pour ne pas avoir de problème ?
12. Es-tu d'accord avec l'article du règlement
intérieur qui interdit l'utilisation du portable dans ton
établissement ?
Oui Non
Pourquoi ?
X
13. Qu'est-ce que tu suggères pour ce qui
est de l'utilisation du téléphone à l'école ?
xi
Annexe 6
Questionnaire adressé aux éducateurs
Titre : Conseiller Attaché Assistant
Autre
Fonction : Surveillant général-
Oui Non
Sexe : Masculin Féminin
Nombre d'années à la surveillance : ans
|
Consignes : répondez sur cette fiche en
mettant une croix dans la case de votre choix ou en écrivant directement
votre réponse sur les lignes en pointillés.
1. A quoi peut servir le portable à un
élève ?
2. Est-il nécessaire qu'il l'emporte à
l'école ?
Oui Non
Pourquoi ?
3. Selon vous, à partir de quel âge ou quelle
classe les parents peuvent-ils offrir un portable à
leurs enfants ? Age : Ans ou
Classe :
Pourquoi ?
4. Dans votre établissement, comment les
élèves utilisent-ils leurs portables ? (vous pouvez cocher
plusieurs cases)
a. Dans la classe
xii
Abusivement Discrètement Pas du tout
b. Dans la cour Abusivement Discrètement
Pas du tout
5. Les cas d'indiscipline liés au portable sont-ils
fréquents dans votre établissement ?
Fréquents
Peu fréquents
Rare
Pas du tout
6. La confiscation des appareils est-elle systématique
?
Oui Non
Si non, comment procédez-vous ?
7. Que pensez-vous du règlement intérieur qui
interdit l'utilisation du téléphone portable dans les
établissements secondaires?
8. Que proposez-vous pour une autre forme de gestion de la
question de l'utilisation du téléphone portable par les
élèves ?
9. Autres suggestions :
xiii
Annexe 7
Questionnaire adressé aux
enseignants
Sexe : Masculin Féminin
Ancienneté : ans
Nombre d'enfants scolarisés au secondaire :
|
Consignes : répondez sur cette fiche en
mettant une croix dans la case de votre choix ou en écrivant directement
votre réponse sur les lignes en pointillés.
1. A quoi peut servir le téléphone portable
à un élève ?
2. Est-il nécessaire qu'il l'emporte à
l'école ?
Oui Non
Pourquoi ?
3. Vos cours ont-ils déjà été
perturbés par les sonneries de téléphone portable ?
Oui Non
Si oui : fréquemment parfois
rarement
4. Croyez-vous que les élèves le font
volontairement ?
Oui Non
Si oui : toujours souvent
5. De façon générale, comment les
élèves utilisent-ils leurs téléphones portables
dans
votre établissement ?
a. Ne l'utilisent pas du tout
b. L'utilisent discrètement
xiv
c. L'utilisent abusivement
6. Dans quel cycle rencontre-t-on le plus de cas de perturbation
?
1er cycle 2nd cycle Autant dans les 2
cycles
7. Les cas de perturbations sont-ils liés au genre ?
Plus de filles autant de filles que de garçons pls
de garçons 8. La confiscation du téléphone
portable est-elle systématique ?
Oui Non
9. Que pensez-vous du règlement intérieur en
vigueur dans votre établissement ?
10. Que proposez-vous comme suggestions pour envisager une autre
forme de gestion de la question de l'utilisation du téléphone
portable par les élèves ?
11. Autres suggestions
xv
Annexe 8
Guide d'entretien avec les chefs
d'établissement, les censeurs et des chefs de service
1. Est-ce que vous partagez l'avis des parents qui disent
qu'ils ont souvent besoin de communiquer avec leurs enfants à
l'école ? Ou pour s'assurer de leur position après les cours ?
2. Selon vous, y a-t-il des avantages pour les parents
à doter leurs enfants scolarisés au secondaire de
téléphone portable ?
3. L'importance du téléphone portable est
reconnue dans la société. Pensez-vous qu'il est nécessaire
aux élèves à l'école ? Pourquoi ?
4. Pensez-vous que le portable pourrait empêcher un
élève de travailler sérieusement en classe ?
5. Selon vous, certains élèves pourraient-ils
avoir des problèmes avec leur portable en classe ou à
l'école ? Comment ?
6. Quelles suggestions pourriez-vous faire pour envisager une
autre forme de gestion de la question de l'utilisation du
téléphone portable par les élèves dans les
établissements secondaires ?

MOMENTS
FAITS OBSERVES
LIEUX
xvi
Annexe 9
GRILLE D'OBSERVATION
Nom de l'établissement :

Date :
|