Introduction
La question, comme élément essentiel dans toute
communication, est présente dans toutes les langues naturelles.
Plusieurs types
12
d'interrogation sont à distinguer, elles
diffèrent de part, leurs constructions syntaxiques et les fins pour
lesquelles elles sont posées.
La question, dans le Petit Robert4, est
définit comme étant une demande qu'on adresse à quelqu'un
en vue d'apprendre quelque chose...C'est un sujet qui implique des
difficultés, donne lieu à la discussion...une torture
infligée aux accusés ou aux condamnés pour leur arracher
des aveux...
La question est liée, dans toute définition,
à la demande d'informations. Or, dans d'autres contextes, la question
peut acquérir des finalités pragmatiques c'est-à-dire
qu'elle ne reste pas liée à la demande d'information mais elle
acquiert d'autres valeurs d'ironie, de prescription, de conseil, etc.
L'interaction interrogative fait intervenir deux individus. Il ne faut
cependant pas perdre de vue que questionneur et questionné peuvent
être la même personne. En plus, le locuteur peut interroger
l'allocutaire pour pousser une autre personne à répondre. La
question découle dans la plus part des cas d'un manque, le questionneur
ne dispose pas de la réponse ou des réponses
possibles5, ou parfois ne parvient pas à détecter la
plus adéquate. Dans ce sens, l'interrogation a pour finalité la
modification d'un état de croyance ou des dispositions à agir.
Ainsi, la réponse contribue à l'élimination ou simplement
à la réduction de l'incertitude. En effet, l'interrogation a pour
force illocutoire la question. Celle-ci s'évalue plutôt selon les
critères de pertinence, d'ambigüité, de maladresse ou de
futilité. Dans ce sens, la question est à classer selon les types
de réponses postulées : demande d'information, demande indirecte
(mande), etc. Alors, la phrase interrogative est une question qui permet de
4 Rey, A., 1994, Le Micro Robert,
dictionnaire.
5 Sauf dans une situation didactique où le
locuteur est sensé avoir la réponse, mais sa question n'est qu'un
outil de vérification de l'assimilation des acquis.
13
demander quelque chose ; elle se termine par un point
d'interrogation et peut être affirmative ou négative. C'est l'une
des modalités d'énonciation qui correspond à une attitude
énonciative non thétique (le locuteur demande une information ou
une validation) et à un acte de langage (celui de la question). En
effet, la question transparait à travers la phrase interrogative mais ne
s'y réduit pas.
Il est question ici de dégager le fonctionnement de la
question et de discuter certaines conditions qui régissent l'acte de
questionner. La question n'est pas toujours liée à la demande
d'information, c'est pour cela que le traitement des autres
interprétations qui peuvent être assignées à la
question est indispensable.
I.1 Les types d'interrogation
L'interrogation se manifeste sous différents
états qui peuvent être traités selon la portée de
l'interrogation (totale ou partielle), la nature de l'interrogation (directe ou
indirecte) et la valeur de l'interrogation (interrogation rhétorique,
demande d'information ou ordre déguisé.).
Généralement, la phrase interrogative est marquée par une
intonation montante dans l'orale et un point d'interrogation à
l'écrit. Dans la langue soutenue, elle est marquée par une
inversion ou une redondance du sujet.
|