

MASTER II CONTROLE, AUDIT & CONSEIL - PROMOTION
FORMATION CONTINUE 2010/2011

samir.bouguetaya@orange.fr
· Mme Stéphanie PENSO
Directrice de mémoire
· M. Samir BOUGUETAYA
Etudiant


REMERCIEMENTS
Je voudrai tout d'abord remercier Stéphanie PENSO,
responsable de l'audit et du contrôle interne du groupe
Onet, ma directrice de mémoire, pour sa
disponibilité, son enthousiasme et sa maitrise dans autant de domaines
de compétences qui ont beaucoup apporter à la richesse de ce
mémoire.
Mes remerciements vont aussi vers Jean Michel
CARRATZA, superviseur du pôle Audit Interne au sein d'Orange
group, qui a toujours su se rendre disponible pour répondre à mes
questions et ce malgré un emploi du temps très chargé.
Je remercie aussi toutes les personnes que j'ai
rencontré dans le cadre de ce mémoire et qui m'ont
éclairés sur bien des sujets évoqués dans cette
étude, je cite :
Véronique APOCHER, auditrice interne
chez Orange group
Michelle CIARAMELLA, responsable de la
performance du Business chez Orange Business
Services
Alain BODOURIAN, responsable du contrôle
interne chez Orange Business Services
Philippe BOROUKHOFF, manager de
l'équipe de pilotage des PABX et offres IP chez Orange
Business Services
Jean Paul CAYA, auditeur interne / externe
chez Orange group. Thierry DE CLER, responsable SMQ chez
Orange Business Services Cherif LAHLOU, maître de
conférence à l'université de Tlemcen -
Algérie Mathieu LEMOINE, mon manager qui m'a soutenu
dans les moments difficiles
à tous merci..

3

AVERTISSEMENTS
L'université de la Méditerranée n'entend
donner ni approbation ni improbation aux affirmations contenues dans ce
mémoire.
Celle-ci reste de la responsabilité exclusive de
l'auteur.

DECLARATION SUR L'HONNEUR

4
Ce travail de recherche est écrit de ma main.
Tous les emprunts à des travaux existants sont
clairement encadrés par des guillemets avec indication de la source
en bas de page ou en bibliographie.

PREFACE

5
« Au sein de France Telecom,
les missions de l'Audit Interne ont
fortement évoluées depuis les
dix dernières années.
La valeur ajoutée que
l'Audit apporte à l'entreprise
également.
Les contrôles de conformité dans
la réalisation des opérations
sont de plus en plus transférés
vers des équipes de Contrôleurs internes mises en
place suite aux lois SARBOX et
LSF.
Les équipes d'Audit
Interne sont davantage focalisées sur
des missions d'assurance adressant les
risques majeurs de la cartographie des risques
Groupe.
Une évaluation
factuelle des risques est
réalisée (probabilité /
impact notamment Business et financier) accompagnée de propositions de
recommandations de plus en plus transverses
aux organisations, levier
d'amélioration de la
performance globale de
l'entreprise.
Comme toute performance,
celle de l'Audit
Interne dans sa contribution à la
création de valeur peut encore progresser.
Cette progression passera, maintenant que
la relation de confiance avec
les décideurs est
établie, par sa capacité
à communiquer largement, à
impliquer et fédérer les
acteurs à tous niveaux de l'organisation autour de ses
recommandations ou conseils, notamment dans
les entités
opérationnelles.
Après avoir contribué à
développer la culture
du contrôle interne, l'Audit a encore
un rôle important à jouer en terme de mise en
place des processus de management des risques dans
les entités »
Marseille le 03 juin 2011
Jean-Michel CARATZA
Superviseur du pôle
audit interne France Telecom Orange

6

RESUME
La dernière crise financière internationale a
révélé que l'audit interne (contrôle, management des
risques, gouvernance) constitue la pierre angulaire de la maîtrise des
activités des entreprises et le pilotage de leurs performances.
Ce mémoire essayera de répondre si l'audit
interne est réellement capable par l'analyse des risques et des
déficiences d'accroître l'efficacité et la performance au
sein de l'entreprise.
Il importe donc de vérifier avec précision la
fonction d' audit interne au sein de l' entreprise, la situer par rapport aux
autres systèmes de contrôle ( contrôle de gestion,
contrôle interne, SMQ et audit externe ) et s' assurer de sa
capacité à contribuer à l' amélioration de la
performance au sein de l' entreprise .
Ce mémoire essayera donc de répondre à la
problématique afin de démontrer si l'audit interne peut
être créateur de valeur ajoutée dans l'entreprise par
l'amélioration de la performance.
Pour cela il définira l'audit et le contrôle interne
et le lien qui existe entre les deux.
Il apportera les éléments de définition
de la performance, de ses indicateurs et de sa mesure afin de traiter
efficacement le sujet.
Par l'analyse d'un cas pratique au sein de l'agence France
Telecom Orange, je confronterai l'aspect théorique de mes recherches
avec une approche terrain pour répondre à la question suivante
:
L'audit interne est il facteur de performance dans l'entreprise
?

SOMMAIRE
1.1.1 Qu'est ce que la performance de l'entreprise ? 38
1.1.2 Qu'est ce que la notion d'indicateur de performance?
39
1.2 Les indicateurs de performance dans
le pilotage de l'entreprise
41
1.2.1 Cas d'expérience dans le pilotage de la
performance au sein d'un call center 41
1.2.2 La mesure de la performance dans un call center 42

SOMMAIRE (SUITE)

8

CONCLUSION 70
ANNEXES 71
Chapitre 2 - Etude de cas chez France Telecom Orange
53
2.1 Organisation de l'audit interne chez France
Telecom Orange. 53
2.1.1 Positionnement de l'audit interne au sein du groupe 53
2.1.2 Définition et missions 53
2.1.3 Pouvoirs et responsabilités 54
2.1.4 Ressources 54
2.1.5 Rôle de l'audit interne dans la performance de
l'entreprise 55
2.2 Présentation de
l'agence Orange Business Services - Agence
Rhône Méditerranée
2.2.1 L'organisation 55
2.2.2 L'organigramme 56
2.2.3 Les départements principaux et leurs missions 57
2.3 Etude de cas d'audit
interne à l'Agence Entreprises Rhône
Méditerranée 58
2.3.1 Présentation des solutions de communication PABX
58
2.3.2 Les enjeux pour l'Agence Entreprises Rhône
Méditerranée 59
2.3.3 Analyse du processus de commercialisation et
l'administration des ventes
des PABX.
2.3.4 Les risques inhérents à l'activité des
PABX 63
2.3.5 Apport de l'audit interne à une meilleure
performance, réalité de terrain et
analyse
1.3 Modèles de
performances. 44
1.3.1 L'approche par les buts (goal achievement model) 44
1.3.2 L'approche par les ressources (resource acquisition model)
48
1.4
l'évaluation de la
performance chez France Telecom Orange 49
1.4.1 Enjeux des applications analytiques métier et champs
d'application 49
1.4.2 L'entretien individuel et objectif de performance 52
60
67
55

9
INTRODUCTION
Les différentes évolutions du monde
économique ont mis en évidence une exigence accrue d'une
comptabilité claire et précise reflétant fidèlement
la réelle situation économique de l'entreprise.
Les dirigeants de nos entreprises demandent des informations
financières plus actualisées et se dotent grâce au
système d'information d'outils de plus en plus performants pour y
arriver.
Cependant la fonction d'audit interne demeure incontournable.
Dans un environnement en perpétuelle turbulence
où la gestion des risques constitue un défi majeur du management
et occupe une place plus importante dans les préoccupations des
directions d'entreprise, l'auditeur interne est désormais un acteur
privilégié du processus de management des risques.
En effet, la reconnaissance de l'audit interne en tant que
fonction clef pour l'efficacité ou la performance du dispositif de
contrôle interne, lui confère la légitimité
nécessaire pour jouer un rôle prépondérant au sein
de l'organisation.
Partant de ce constat, l'auditeur interne n'est plus
perçu comme un contrôleur mais comme un partenaire ayant un
rôle défini et une action indépendante qui lui permet de
maîtriser les risques qui peuvent menacer le développement et la
croissance de l'entreprise.
La valeur ajoutée de l'audit interne trouve alors son
origine dans son contact direct et permanent avec les dirigeants de
l'entreprise mais aussi avec tous les organes de l'entreprise.
L'audit interne revêt ainsi un aspect stratégique
d'alerte et d'anticipation des risques.
Par soucis d'assurer une croissance durable et pérenne,
les entreprises doivent d'autant plus maitriser les risques qu'elles
encourent.
L'audit interne se définissant aujourd'hui comme une
activité indépendante et objective donne ou s'efforce de garantir
à l'entreprise la bonne maitrise de ses opérations et permet de
contribuer à l'amélioration des processus et à
créer de la valeur ajoutée.
Au sein des grandes entreprises nous sommes confrontés
de plus en plus aux questions d'auditeurs internes sur le respect des
procédures déterminés par nos organes de contrôle
interne.
Bien que très bien connue au sein des services
financiers de l'entreprise, dans les unités opérationnelles, la
fonction et la mission d'auditeur interne sont généralement
perçues comme un organe de contrôle et d'inspection au service des
dirigeants de l'entreprise.
Les auditeurs sont appelés à aider les services,
unités opérationnelles et autres organes de l'entreprise à
adapter leurs modes de gestion aux exigences d'un environnement plein
d'incertitudes, et, à prévoir et à maîtriser tous
genres de risques.

10
En effet, la dernière crise financière
internationale a révélé que l'audit interne
(contrôle, management des risques, gouvernance) constitue la pierre
angulaire de la maîtrise des activités des entreprises et le
pilotage de leurs performances.
C'est dans ce contexte que je souhaite poser la question suivante
:
? Est ce que l'audit interne est il réellement
facteur de performance dans l'entreprise ?
Est-il réellement capable par l'analyse des risques et
des déficiences d'accroitre l'efficacité et la performance au
sein de l'entreprise ?
Les recommandations édictées par l'audit interne
sont elles capables d'optimiser les moyens mis en oeuvre pour réaliser
les objectifs de l'entreprise ?
Il importe donc de vérifier avec précision la
fonction d'audit interne au sein de l'entreprise, la situer par rapport aux
autres systèmes de contrôle (contrôle de gestion,
contrôle interne, SMQ et audit externe) et s'assurer de sa
capacité à contribuer à l'amélioration de la
performance au sein de l'entreprise.
Mon étude se concentrera sur l'audit interne et la
performance et plus précisément la question qui est posée
est comment l'audit interne insuffle t'il une dynamique d'amélioration
de la performance et comment réussit-il ou pas à le faire ?
C'est pourquoi l'orientation prise dans ce présent
mémoire est de tenter de définir comment l'audit interne
contribue-t-il à l'atteinte des objectifs financiers et
opérationnels que l'entreprise s'est au préalable fixés et
dont dépend sa réussite.
Pour mener à bien cette étude, la
démarche méthodologique s'inscrit dans une
approche qualitative.
Je mènerai une étude de cas sur site, se
concentrant sur la société où je travaille actuellement,
Orange Business Services à Marseille.
J'aborderai le sujet de la commercialisation et la gestion des
commandes d' « Autocommutateur téléphonique privé
» activité dans laquelle l'entreprise doit gérer deux
risques financiers majeurs.
J'essayerai de répondre à la
problématique par l'analyse du processus de bout en bout et
démontrer que l'audit interne peut être créateur de valeur
ajoutée dans l'entreprise par l'amélioration de la
performance.

11
PREMIERE PARTIE, QU'EST CE QUE L'AUDIT
INTERNE?
Chapitre 1 - CADRE GENERAL DE L'AUDIT INTERNE 1.1 La
dimension historique
L'activité de l'audit interne peut jouer un rôle
important auprès de la direction de l'entreprise dans l'accomplissement
d'un composant essentiel de leurs mécanismes de gouvernance.
L'auditeur interne peut substantiellement par ses actions, son
analyse, ses recommandations et ses conseils, optimiser les moyens mis en
oeuvre par l'entreprise, améliorer la maitrise des coûts, et donc
les profits, et réduire les risques liés à son
activité.
Nous pouvons envisager ou imaginer un réel partenariat
entre l'audit interne et la gouvernance d'entreprise.
Mais comment est nait cette activité d'audit interne et
quelle dimension historique a-t-elle réellement?
Nous savons par notre histoire qu'il existait
déjà et ce depuis deux mille ans avant la naissance de
Jésus-Christ des comptables.
Il est évident que les échanges commerciaux
entre les différents peuples et communautés ont contribué
aussi aux progrès de la comptabilité.
Les commerçants profitant des connaissances acquises et
des expériences faites par les sociétés avec lesquelles
ils entretenaient des liaisons commerciales.
A titre d'exemple les Egyptiens, les Phéniciens, les
Grecs et les Romains tenaient des comptabilités de trésorerie et
ont amené au fil des échanges et des expériences ces
derniers à établir de solides systèmes d'informations leur
permettant d'en analyser les données pour une meilleure gestion.
L'analyse des données financières serait donc nait
depuis très longtemps.
L'intérêt de l'audit ne commencera à
être reconnu qu'à partir du XIII siècle, ainsi les grandes
organisations administratives mis en place à cette époque par les
rois, les barons, les Eglises et les municipalités ont exercé
pendant longtemps une grande influence sur le développement de la
comptabilité et de l'audit.
C'est indéniablement au XVIII° siècle que
la comptabilité a commencé à attirer des personnes
compétentes pour y exercer leur profession.
Ainsi un noyau professionnel naquit au XVIII°
siècle.
A cette période il y a eu floraison d'énormes
banqueroutes scandaleuses qui a accompagné les balbutiements du
capitalisme populaire avec entre autre la faillite en 1720 en Angleterre de la
« South Sea Company », premier krach de l'histoire, qui
déclencha une panique générale ou tout actionnaire voulait
bien entendu vendre, mais personne ne voulait acheter.

12
Les premières tentatives de création d'une
association de comptables ont eu lieu en Italie sous le nom de : « Il
collegio di raxonati » et fut fondé à Venise en 1581.
Cette association et le collège de Milan, qui a
été créé en 1739, ont appliqué des
méthodes d'enseignement professionnel et de sélection des
candidats semblables en quelques points, à titre d'exemple, un stage
dans le cabinet d'un expert comptable et un examen de connaissances aux
procédures utilisées dans la plus part des organisations
actuelles.
Ces associations n'ont malheureusement pas pu survivre au
XVIIIe siècle, et ce n'est qu'en 1854 que fut créée la
plus ancienne des associations actuelles, il s'agit de « L'institute of
Chartered Accountants in Scotland » qui s'est efforcé de
bâtir une communauté de professionnels tout au long de ces
années ; l'objectif étant de construire une profession comptable
forte afin de doter la communauté des affaires des meilleurs
comptables.
C'est ainsi qu'à titre d'exemple KPMG, le premier
réseau en France de prestations de services d'audit, d'expertise
comptable et de conseil est devenu le principal partenaire de L'I.C.AS.
Les gouvernements ont joué aussi un rôle
très important dans la professionnalisation de cette activité,
ainsi en France des décrets ont créé l'ordre des experts
comptables & comptables agréés en 1945, ainsi que la
Compagnie nationale des Commissaires aux comptes en 1969.
Le contrôle de l'état se formalisera aussi par la
création de la Cour des Comptes en 1807.
Ainsi nous pouvons distinguer une synthèse des
étapes de l'évolution de l'audit les plus significatives
représentées par le tableau ci dessous:
1
Synthèse de l'évolution de l'audit à
travers les âges:
|
|
|
|
|
|
|
|
Période
|
Prescripteur de l'audit
|
Auditeurs
|
Objectifs de l'audit
|
2000 av. JC à 1700
|
Rois, empereurs, églises et états
|
Clercs ou écrivains
|
Punir les voleurs pour les détournements de
fonds
|
1700 à 1850
|
Etats, tribunaux commerciaux et
|
Comptables
|
Protéger le patrimoine.
Réprimer les fraudes et punir les fraudeurs
|
1850 à 1900
|
actionnaires
Etats et actionnaires
|
Professionnels de la comptabilité
|
Protéger le patrimoine.
|
1900 à 1940
1940 à 1970
|
Etats et actionnaires
Etats, banques et actionnaires
|
Professionnels de l'audit et de la
comptabilité
Professionnels de l'audit et de la
comptabilité
|
Eviter les fraudes et les erreurs et attester la
Attester la sincérité et la
régularité des états
|
ou juristes
Eviter les fraudes et attester la fiabilité du
bilan
fiabilité des états financiers
historiques.
financier historiques.
1970 à 1990
Etats, tiers et actionnaires
Professionnels d'audit et de
comptabilité et du conseil
Attester la qualité du contrôle interne et
le
respect des normes comptables et normes
d'audit
à partir de 1990
Etats, tiers et actionnaires
Professionnels d'audit et du conseil
Attester l'image fidèle des comptes et la
qualité
du contrôle interne dans le respect des
normes.
Protection contre la fraude internationale.
1 Tableau de synthèse de
l'évolution de l'Audit - Audit & contrôle interne, aspects
financiers, opérationnels et
stratégiques - Lionel Collins, Gérard Valin -
Editions DALLOZ.
Audit & contrôle interne, aspects financiers,
opérationnels et stratégiques - Lionel Collins, Gérard
Vallin -
Editions DALLOZ - Historique de l'audit et du contrôle
interne.

13
En effet à travers tout âge, il est apparu que
l'examen par un homme indépendant et compétent de la
fidélité des représentations comptables et
financières est la clé de voute garantissant la probité et
la crédibilité des transactions économiques des
entreprises et des entrepreneurs.
Le cadre historique étant dressé, nous allons
donc de définir avec précision la fonction d'audit interne au
sein de l'entreprise, la situer par rapport aux autres systèmes de
contrôle (contrôle de gestion, contrôle interne, SMQ et audit
externe) et comprendre son fonctionnement, mission et son champ
d'application.
1.2 Définitions et champ d'application
1.2.1 Définition de l'audit Interne
Lorsque l'on aborde le sujet de l'audit, on a souvent tendance
à retrouver les termes d'auditeur interne et d'auditeur externe.
L'auditeur interne travaille au sein d'une entreprise.
Celle ci est souvent un grand groupe car seuls ces derniers
disposent d'un service d'audit.
Au sein de ce service, l'auditeur va mener différentes
missions dans les différentes composantes de la
société.
Sa mission est de veiller au respect des procédures
mises en place par la direction et d'observer la manière dont les
employés travaillent.
Cela permet d'étudier leurs méthodes de travail,
d'observer leur adaptation aux changements et de veiller au bon respect des
différents cadres juridiques afin d'éviter tout problème
éventuel.
L'auditeur interne peut se charger des contrôles
financiers, organisationnels ou autres.
Plus l'entreprise est grande, plus le nombre de ces auditeurs
augmente et plus leur degré de spécialisation est fort.
L'auditeur interne est donc un expert qui doit très
bien connaître les métiers sur lesquels il intervient ainsi
qu'être fin diplomate pour ne pas froisser les employés qui le
perçoivent souvent comme un espion de la direction.
Il existe toujours ce décalage entre la base du personnel
et le siège social d'où vient l'auditeur.
Les deux parties ont souvent tendance à se faire des
reproches et l'auditeur, représentant de la direction dans les
unités opérationnelles, sert régulièrement de
défouloir au personnel qui en profite pour clamer haut et fort la
stupidité de telle ou telle méthode de travail.
Il faut avoir le caractère nécessaire pour mener ce
type de mission.
Et pourtant, l'auditeur interne ne fait que remplir une mission
qu'on lui impose.

14
Si cette présentation insiste sur le côté
difficile du métier d'auditeur interne, il faut également
préciser que les contreparties peuvent être très
avantageuses.
L'auditeur interne, au cours de ses missions, apprend
énormément sur l'entreprise, sur les personnes qui y travaillent
et sur l'impact de stratégies et de modifications sur le personnel.
Ce double lien entre la base et la direction fait de lui un
candidat potentiel pour un poste de stratège ou de cadre dirigeant.
On remarque en effet que les auditeurs internes progressent
rapidement dans la hiérarchie de leur entreprise car leur expertise sont
reconnue et appréciée ; c'est un bon moyen d'atteindre la
direction de l'entreprise très rapidement.
L'auditeur externe lui exerce les mêmes tâches que
l'auditeur interne, à ceci près qu'il ne travaille pas à
l'intérieur de sa structure mais pour d'autres structures.
Il est donc amené à se déplacer dans les
entreprises pour y vérifier le respect des différentes
procédures.
En effet, dans ce cas, à chaque mission, on a
l'impression de changer d'entreprise et de devoir faire l'effort de se
réintégrer dans une organisation.
Contrairement à l'auditeur interne, les perspectives
d'évolution ne se font pas en interne (quoique) mais plutôt en
externe.
Bien souvent, il arrive que les auditeurs externes soient
débauchés par des entreprises clientes. Il est difficile de
conseiller tel ou tel métier dans l'audit.
1.2.2 Mission de l'audit interne
La méthodologie de l'audit interne dans le cadre d'une
mission trouve la toute sa dimension dans la conduite et l'élaboration
de la mission d'audit interne.
En effet, toute mission comprend une phase préliminaire et
quatre phases fondamentales:
? La phase d'information des audités qui se traduit par un
ordre de mission
? La phase de préparation ou d'étude
? La phase de vérification ou d'audit proprement dit
? La phase de synthèse et du rapport
Il est évident que toute mission d'audit interne s'inscrit
dans le cadre du programme et du plan d'audit élaborés et
approuvés antérieurement par la Direction de l'entreprise ou par
le comité d'audit.
L'utilisation de l'outil informatique et du système
d'information de l'entreprise peut améliorer la productivité et
l'efficacité de l'auditeur interne d'une manière
appréciable (sur le plan documentaire, la communication et le travail de
rédaction).

ETAPES
SUPPORTS
externes internes
15
1.2.3 Programme et plan d'audit interne
Le cycle d'audit et le plan annuel de l'audit,
constitue les bases du programme d'un service d'audit interne.
m Le cycle d'audit couvre une période longue et
il est élaboré en fonction de plusieurs facteurs,
notamment:
m Les risques qui pourraient mettre en cause la
pérennité de l'entreprise (risques purs, risques d'exploitation
et risques catastrophiques)
m Les domaines sensibles pour lesquels une
défaillance du contrôle interne s'avère
intolérable
m Les préoccupations de la Direction
Générale.
Le plan annuel couvre un exercice et il est
élaboré par le service de l'audit interne et approuvé par
la direction Générale ou le comité d'audit.
Ce plan donne la liste des missions à
entreprendre par le service. Il est généralement
arrêté en fonction de:
? Priorité de la Direction de l'entreprise ou
du Comité d'audit ? Importance des domaines à
auditer
? Demande des opérationnels.
Schéma d'une mission d'audit interne au sein du
groupe Orange2
PRISE DE CONNAISSANCE
|
LANCEMENT DE LA MISSION
|
ANALYSE DES RISQUES
ET DU CONTRÔLE INTERNE
|
Choix des Objectifs
(pourquoi, quoi, comment, où,
quand)
|
Lettre de lancement
Plan d'approche
Lettre de saisie
Entretien préparatoire prescripteur
(mission confirmée et
précisée)
|
Plan d'approche
|
Analyse des données clé /
Benchmark
|
Planning
|
Interne et des Risques
|
Réunion de lancement de l'audit
|
Choix des sites audités Lettres de
saisie Mise à jour du fichier des
entités auditées
Programme de
vérifications
Référentiel, ou Feuille
d'Analyse du Contrôle
Questionnaires -
Tests Comptes-rendus d'entretien Note
de revue intermédiaire IRM FACIR
complétée
FRAP (validées)
es
Restitution écrite à l'entité
auditée Restitution orale à l'entité
auditée
is
Check-list de fin de mission
de
Transparents de restitution Restitution
orale au prescripteur
|
n
|
se
Suivi des recommandations
|
I
2
i
Projets de rapport +
Rapport + Plans
2 Schéma d'une mission d'audit interne issue
d'un document interne chez Orange
Programme de travail
ACCOMPLISSEMENT
DE LA MISSION
SYNTHESE DES RESULTATS
COMMUNICATION DES
RESULTATS
CLÔTURE DE LA MISSION
Lettre d'envoi (au prescripteur)
Projet de rapport
Rapport
Suivi des recommandations

16
1.2.4 Lancement de la mission et enquête
préliminaire - pré audit
La phase qui suit l'élaboration de l'ordre de mis ion
et l'information des audités est l'enquête préliminaire.
Celle ci vise le recueil d'informations qui vont faciliter les
travaux de l'auditeur interne et lui permettre de réaliser sa mission
avec un gain de temps et efficacité.
Délimitant les objectifs généraux de la
mission, la durée de la mission et la présentation des
équipes.
Cette opération vise en premier lieu d'impliquer
davantage les deux protagonistes pour mieux définir le programme de
travail.
A ce stade, l'auditeur interne va s'attacher à la
reconnaissance du domaine à auditer, par l'étude des dossiers et
des rapports de missions antérieurs et de tout document susceptible de
l'aider à mieux cerner l'activité auditée.
Il convient de noter qu'au cours de cette phase diagnostic,
l'auditeur interne, élabore un plan d'action qui énonce:
? les objectifs de l'audit,
? le programme des vérifications à
réaliser,
? les personnes à contacter,
? le calendrier prévisionnel des étapes de la
mission.
En conclusion, cette phase s'organise autour de trois axes
? l'analyse des risques,
? la définition des objectifs de l'audit,
? les programmes de travail pour les atteindre.
1.2.5 L'exécution de la mission d'audit
interne
C'est la phase de vérification proprement dite.
Il se concrétise par un budget temps/hommes, un planning
d'exécution et par un suivi du travail.
Les conclusions du travail et les anomalies constatés sont
transcrites sur des supports spéciaux notamment, les feuilles du
travail, les feuilles de révélation et d'analyse de
problèmes.
Le budget de la mission dans un sens large, la couvre dans le
temps et dans l'espace depuis la fin de la phase d'étude à la
phase de diffusion du rapport d'audit.
Le suivi de cette opération est réalisé par
le responsable de la mission à travers l'état d'avancement.

17
En effet, le budget doit respecter un certain nombre de
principes, notamment:
? L'estimation de la charge-temps allouée à chaque
tache du programme de vérification; ? L'affectation de chaque
tâche du programme aux différents membres de l'équipe de la
mission
? La précision des dates et des lieux de
déroulement de la mission
? Le contrôle de cette opération est
assuré par le responsable de la mission sur la base des rapports de
temps des auditeurs en mission et matérialisé par un état
d'avancement (prévisionnel et réel) qui est transmis au
Responsable de l'audit interne.
S'agissant des supports de travail, ils seront
étudiés au niveau de la partie consacrée aux outils de
l'auditeur interne.
1.2.6 Fin de la mission d'audit interne
Le rapport d'audit :
Le rapport d'audit est avant tout un moyen de communication.
Il sert à convaincre le destinataire et à
déclencher une action et il est souvent aussi le résultat des
travaux de synthèse préliminaires.
Les caractéristiques du rapport :
Pour atteindre ses objectifs, le rapport doit être:
? Concis
? Complet
? Compréhensible;
? Exact et limité aux faits
? Courtois et sans préjugés
? Approuvé par les responsables
? Opportun.
Les différentes formes de rapport d'audit :
Les rapports d'audit peuvent revêtir plusieurs formes,
dépendre de la nature du travail effectué. Ainsi, ils peuvent
être:
? Formel ou informel
? Définitif ou en cours de mission ? Ecrit ou verbal
A caractère général ou limité
à certains aspects de la mission.

18
1.2.7 Edition et envoi du rapport d'audit
interne
La rédaction du rapport doit se faire d'une manière
simple et vivante.
A ce niveau, l'auditeur doit respecter un cheminement logique
pour donner à son rapport une teneur de professionnalisme.
Pour ce faire, il doit suivre le schéma suivant: ?
Une introduction avec:
? La description de l'objet de la mission ? Le
résumé des principaux points ? La conclusion du travail
effectué
? Une description des travaux entamés par
l'auditeur et les points
soulevés ? Une
annexe.
Avant de procéder à la diffusion du rapport,
l'auditeur interne doit s'attacher à la révision de son rapport
au niveau de la forme et du fond.
Ce travail lui permettra d'éviter des surprises
inutiles.
La discussion du rapport avec les responsables de l'unité
auditée est une étape importante de la mission dans la mesure
où celle ci peut être l'occasion de valider les constatations et
de faire adhérer les audités aux recommandations
émises.
Il faut souligner que la discussion se fera soit avec les
supérieurs hiérarchiques, soit avec les responsables directs et
ce, en fonction des conclusions du rapport (absence d'anomalies, anomalies au
niveau de toute l'unité ou une partie de l'unité...).
La réunion de discussion du rapport est en
général une épreuve difficile et délicate.
Pour tirer profit de celle ci, l'auditeur doit se prépare
d'une manière sérieuse aux objections et aux résistances
et doit faire preuve d'une grande capacité de négociation.
Cependant, s'il sera amené à faire des adaptations
et rectifications à son rapport initial, il ne devrait en aucun cas
céder (sur l'essentiel) ou se compromettre.
Par ailleurs, l'auditeur doit veiller à transmettre une
copie du rapport au préalable aux audités (au moins une semaine
à l'avance).
A la fin de la mission, le service audit interne ne doit
transmettre son rapport final qu'aux audités et à la Direction
Générale.
? Pour la Direction Générale.
Le Service Audit interne aura à envoyer:

19
? Une note de synthèse succincte (1 à 3
pages)
? Le rapport de synthèse.
? La synthèse des recommandations avec les
réponses des audités.
? Pour l'unité auditée
Le Service Audit interne transmettra:
? Le rapport détaillé;
? Le rapport de synthèse;
? La synthèse des recommandations (avec un délai
pour la réponse)
Cependant, la mission d'audit ne doit pas se limiter à
la formulation des recommandations, mais doit se prolonger par le suivi de la
mise en place des mesures correctives.
Cette action fait appel en premier lieu à la collaboration
et à l'adhésion des audités.
Dans cette perspective, le service d'audit interne est en
général chargé de suivre la mise en oeuvre des actions
correctives et d'informer la Direction Générale de l'avancement
de ces actions
Il est évident, que le service d'audit interne ne
s'implique pas dans l'action de mise sous peine de perdre son
objectivité future.
La mission d'audit est définie comme étant une
mission "d'assurance", c'est-à-dire :
Une mission confiée à un professionnel avec
initialement des compétences comptables, en vue d'évaluer ou
d'apprécier des informations fournies par une personne responsable, par
référence à des critères appropriés et
d'exprimer une conclusion destinée à un utilisateur
identifié quant à la fiabilité de celles-ci.
L'auditeur interne intervient dans le respect des principes
éthiques suivants : intégrité, objectivité,
compétence professionnelle, soin et diligence, confidentialité,
professionnalisme, respect des normes techniques et professionnelles.
Les critères de référence sont les normes
ou dispositifs utilisés pour évaluer ou mesurer l'information
objet de l'intervention.
Voir Annexe 1 : lettre de projet de rapport d'audit
interne Voir Annexe 2 : Check-list suivi de mission d'audit interne
1.3 Positionnement de l'audit interne
Dans la définition que nous avons apporté
à l'audit interne, nous avons évoqué la différence
entre l'audit interne et externe, qui aujourd'hui sont deux fonctions
complètement différenciées et nous sommes d'accord pour
dire que l'audit externe est une fonction

20
indépendante de l'entreprise qui a pour mission de
certifier l'exactitude des comptes, résultats, bilans et autre
états financiers.
Cependant pour toutes les composantes de l'entreprise ce n'est
pas si évident, car bien d'autres fonctions peuvent porter à
confusion par rapport à l'audit interne et il important de bien le
positionner par rapport :
? Au contrôleur de gestion
? Au service méthode/organisation
? Au S.M.Q, système de management de la
qualité
? Au RISK Management
1.3.1 L'audit interne et le contrôle de
gestion
Généralement le contrôle de gestion vise
à analyser l'efficacité du système de gestion de
l'entreprise.
Dans la plupart des entreprises, la comptabilité de
gestion est complètement rattachée aux données comptables,
cela tient à la nécessité d'obtenir les chiffres dans des
délais assez courts.
Très souvent, il y a donc un résultat de gestion
qui diffère du résultat comptable.
L'auditeur interne lui peut, en cherchant à valider,
par exemple, la procédure de calcul du résultat de gestion,
cerner les leviers permettant de réduire l'écart entre les deux
types de résultat.
Or, la faiblesse de cet écart traduit la performance du
système de management de l'entreprise.
L'audit interne permet d'obtenir une évaluation du
niveau de performance du contrôle de gestion.
De même, le contrôle de gestion peut être au
service de l'audit.
Ce premier opérant un contrôle par exception, il
peut dégager les écarts significatifs.
Cela permet de conduire l'audit interne de manière
cohérente en le focalisant tout d'abord sur ces écarts importants
; puis, en affinant la recherche, ou en l'élargissant à l'amont
ou à l'aval du problème, l'auditeur lui mène une recherche
méthodique des dysfonctionnements.
Cet aspect est particulièrement mis en avant dans la
conduite de l'audit interne.
Sur un autre plan, la composante humaine des deux
métiers est extrêmement forte : un travail efficace ne peut
être mené que si les deux spécialistes parviennent à
se faire percevoir comme échappant à tous les enjeux de
pouvoir.
Pourtant, le contrôleur de gestion est peut être
plus fragile car si sa fonction n'est pas promue par la direction
générale, la valeur ajoutée de son travail ne sera pas
aussi élevée qu'elle pourrait l'être.

21
A l'inverse, si l'aspect déontologique du métier de
contrôleur de gestion est sans doute aussi fort que celui de l'auditeur,
les jugements qu'ils peuvent émettre peuvent différer fortement
sur la forme.
Pour conclure, une remarque peut être tirée de la
comparaison des deux parties pratiques :
? Celle qui portait sur le contrôle de gestion n'avait pas
de rappels méthodologiques.
? Alors que l'audit est un travail très normalisé
dans ses méthodes, dans la rédaction du diagnostic, la mise en
oeuvre du contrôle de gestion est un peu plus intuitive.
La contrepartie de cette non-formalisation est la
nécessité absolue, pour le contrôleur de gestion,
d'être d'une rigueur absolue dans ses jugements.
La différence entre le contrôle de gestion et
l'audit interne réside aussi dans la nature des chiffres analysés
:
? chiffres issus du passé pour l'audit / budget,
prévisions, ... pour le contrôle de gestion
Le contrôle de gestion ne porte pas de jugement sur les
procédures alors que c'est le but principal de l'audit interne.
1.3.2 L'audit interne et les services
méthodes/organisation
Le positionnement de l'audit interne par rapport aux services
méthodes & organisations peut apparaitre semblable dans le
fonctionnement.
Cependant les services méthodes ne se contentent pas de
faire des recommandations, mais ils peuvent aller jusqu'à la mise en
oeuvre de ses mêmes recommandations
Elles ne s'appuient pas nécessairement sur un diagnostic
préalable de l'entreprise.
Elles peuvent répondre à un besoin nouveau de
réorganisation en faveur de nouveaux développements ou d'une
nouvelle stratégie à mettre en place.
Cette fonction d'organisation au sein de l'entreprise peur
s'illustrer de formes et objectifs très disparates : de la conception
d'un nouveau formulaire papier, à la réorganisation
complète d'un service de l'entreprise.
L'audit interne est susceptible d'intervenir avant ou
après en ce sens qu'il ne peut être à l'origine du
changement et avoir à auditer la nouvelle situation ainsi
créée et éventuellement émettre de nouvelles
recommandations.
1.3.3 L'audit interne et le S.M.Q, (Système de
Management de la qualité) Tout d'abord il est utile de savoir
ce qu'est le système de management de la qualité.
C'est l'ensemble des dispositions et des moyens humains et
matériels nécessaires à l'obtention de la qualité
afin de garantir l'accroissement continu de la satisfaction des clients.
Toute activité qui peut avoir une incidence sur la
satisfaction ou sur le mécontentement d'un client doit être
maîtrisée.

Il consiste à :
? Définir une politique et des objectives
qualités
? Déterminer les critères et les
méthodes nécessaires pour assurer l'efficacité du
fonctionnement
et la maîtrise des processus
? Déployer les moyens humains et matériels
nécessaires aux activités
? Garantir une logique de progrès permanent.
Cartographie macroscopique des processus (France Telecom
Orange)

Nous remarquerons que le fil conducteur du système de
management de la qualité est la priorité donnée au client,
la recherche de sa satisfaction, la conformité à ses besoins ou
à ses attentes, l'orientation de toute l'entreprise vers cet objectif
fondamental.
L'entreprise peut aussi s'inscrire dans une démarche de
certification ISO (exemple ISO 9000:2000), cependant il est clair que les
convergences entre le contrôle interne et le SMQ sont de plus en plus
rependues et fortes, comme c'est le cas aujourd'hui dans le groupe France
Telecom.
Dans quelques temps nous ne pourrions plus voir de
différence entre le management par la qualité et le
contrôle interne.
En ce qui concerne l'audit interne et le SMQ, on peut se poser
la question sur leurs relations réciproques, leurs approches sont elles
concurrentes ou complémentaires ?

23
Bien que motivé par l'ISO, l'audit qualité a
fait son apparition mais il n'est qu'une partie de la fonction qualité,
alors que l'audit interne existe à l'origine comme une fonction en soi
et par définition indépendante de la ligne
opérationnelle.
Bien que l'audit interne doit se conformer aux exigences d'une
démarche qualité, ce programme qualité doit faire l'objet
d'évaluations internes ainsi celles externes réalisées
tous les cinq ans par une équipe qualifiée et
indépendante.
1.3.4 L'audit interne et le RISK Management
Généralement le Risk management prépare le
travail à l'auditeur interne, de par sa mission de gestion des
risques.
Le Risk management se définit en 4 principales missions
:
? Identification des risques internes et externes à
l'entreprise
? Elaboration de la cartographie des risques
? Définition d'une stratégie des
risques
? Sensibilisation et formation des managers afin d'installer
une réelle culture des risques dans
l'exercice de leurs fonctions.
L'audit interne participe de manière indépendante
au maintien d'un dispositif de contrôle approprié pour
l'entreprise, en évaluant son efficacité et en encourageant son
amélioration continue.
Sur la base de la documentation, des résultats de
l'évaluation des risques et des préconisations des audits
précédents, l'audit interne procède à des tests qui
contribuent à l'évaluation du dispositif de contrôle
interne.
Le groupe France Telecom Orange dispose ainsi d'une Direction du
contrôle général chargée d'examiner les alertes
éthiques et de réaliser des investigations lors de manquements
supposés à l'éthique ou à la déontologie.
Cette direction intervient également dans la
détection et le traitement des cas de fraude.
Le management des risques s'assure lui de l'identification et du
pilotage des plans d'actions pour traiter les risques identifiés par les
risks managers locaux.
Le Risk Management présente au moins annuellement une
cartographie des risques au Comité des risques, ainsi qu'au
Comité d'audit.
Le risk management identifie les risques, le contrôle
interne couvre ces risques et l'audit interne évalue l'efficacité
du contrôle interne et du risk management.

24
Chapitre 2 - OBJECTIFS DE L'AUDIT INTERNE
2.1 De l'assurance à la fiabilité des
comptes 2.1.1 Les objectifs dans un cadre général
Les objectifs de mission correspondent aux différents
points de contrôle, aux activités, dont l'auditeur doit s'assurer
qu'ils sont sous la maîtrise de l'entité auditée sous peine
de dysfonctionnements préjudiciables à l'organisation.
Les objectifs d'une mission d'audit sont
déterminés en mettant la priorité sur les domaines
d'activité les plus sensibles de l'entité auditée en
considérant soit :
? L'importance de l'activité
? Les risques inhérents à cette
activité.
Lorsque l'organisation dispose d'un dispositif de management
des risques, les objectifs de la mission découlent de
l'évaluation préalable à la détermination du plan
d'audit.
En effet, l'identification de ce plan repose sur
l'évaluation de la maîtrise des risques des entités
opérationnelles :
Plus une activité (une entité, un processus,
etc.) présente des risques élevés non
maîtrisés, plus elle est priorisée et inscrite dans le plan
d'audit.
L'auditeur s'appuie donc sur cette évaluation du
management des risques de l'activité (ou de l'entité) pour
identifier les points de bonne gestion auxquels renvoient les risques les plus
critiques et en fait ces objectifs de mission.
Si l'entreprise ne dispose pas d'un système de gestion
des risques, l'auditeur s'appuie sur les motivations (craintes du management,
dysfonctionnements avérés, assurance à obtenir, etc.) qui
ont conduit à retenir la réalisation de la mission d'audit afin
d'en déterminer les objectifs.
L'audit interne devra dans tous les cas assumer les objectifs
de mission préalablement définis et s'assurer qu'il ne se fait
dévier de sa mission initiale par l'entité auditée.
L'objectif principal étant de garantir la
fiabilité des comptes financiers ou des données
financières.
Néanmoins il existe plusieurs sortes d'audit et il est
indispensable à mon sens de bien connaitre et cerner les
différentes missions variées que serait amené à
explorer l'audit interne.
2.1.2 Dans le cadre d'un audit financier
L'audit financier s'efforce d'exprimer une opinion sur la
régularité, la sincérité et l'image fidèle
des comptes de l'entreprise.
Il constitue donc le pilier essentiel du dispositif de
sécurité associé à la communication et à
l'utilisation des publications financières.

25
Parce qu'elle constitue des zones de risques spécifiques,
une attention particulière est portée sur le traitement des
opérations ayant une incidence significative sur les états
financiers de l'entreprise et sur la production des comptes.
Au delà du contrôle des comptes et de la force de
son indépendance, l'auditeur interne apporte toute sa compétence
et sa maitrise afin d'évaluer l'entreprise dans ses
problématiques comptables et réglementaires.
Pour atteindre cet objectif, il est indispensable de
réunir un ensemble de facteurs, essentiellement humains et
qualités requises:
? Equipe très bien formée pourvue de
qualités humaines et techniques de haut niveau. ? Très bonne
connaissance de l'entreprise et de son fonctionnement
? Très bonne technique de recherche des risques
? Rigueur dans la préparation et l'orientation de la
mission.
On peut se faire une idée précise du rôle de
l'audit interne dans le cadre d'un audit financier par le schéma suivant
:
Figure 1 - Rôle de l'audit financier dans
l'entreprise3

L'audit financier a très longtemps été le
sujet phare de l'audit interne mais au fil des années et des
organisations, l'audit interne s'est intéressé à toutes
les composantes de l'entreprise car la gestion du risque dépasse
largement uniquement les risques liées aux indicateurs financiers, mais
concerne aussi de plus en plus l'activité des entités
opérationnelles.
2.1.3 Dans le cadre d'un audit
opérationnel
Le contrôle de la réalisation d'une
opération de gestion par l'auditeur interne ne saurait rester
subjectif.
3 Schéma issue du livre Audit &
contrôle interne, aspects financiers, opérationnels et
stratégiques - Lionel Collins, Gérard Vallin - Editions DALLOZ
.

26
Il doit nécessairement se fonder sur un certain nombre
de règles et de principes qui constituent les procédures internes
de l'entreprise ; c'est là le point commun entre l'audit financier et
l'audit opérationnel.
Comme nous l'avons évoqué dans la
présentation du SMQ et dans le positionnement du système de la
qualité par rapport à l'audit interne, le contrôle des
procédures internes s'appuie beaucoup sur le contrôle interne et
de plus en plus sur le SMQ.
J'avais expliqué précédemment, il y a
beaucoup d'interaction entre le contrôle interne et le SMQ, pour preuve
au sein du groupe France Telecom la préparation des audits internes
opérationnels, même si c'est bien les risques financiers qui sont
évalués, sont réalisés conjointement et en
collaboration entre l'audit interne et le responsable national de processus
qualité de l'activité auditée.
Toutes les procédures internes au sein du groupe France
Telecom Orange s'articulent autour des items suivants :
? Le besoin du client et /ou prospects
? La satisfaction et la fidélité des clients
La démarche qualité au sein des entités
opérationnelles ne répond pas uniquement à un besoin de
certification à une norme qualité quelconque mais vient maitriser
toute l'activité, par la formalisation et par la mesure de la
performance des procédures internes.
Dans le schéma à la page suivante nous
remarquerons que toutes les composantes de l'entreprise sont engagées
dans la satisfaction du client, à savoir :
? L'avant vente (technico commerciaux, service contrat,
marketing,...)
? La vente
? L'administration de la vente
? La facturation et le recouvrement
? L'assistance aux clients
? Le SAV
? La gestion des réclamations
Dans cette procédure macroscopique autour de la
satisfaction client, le contrôle interne est omniprésent et
associe la gestion des risques qu'ils soient financiers ou opérationnels
dans toute démarche qualité.

27
Figure 2 - Cartographie générale «
Servir le marché B to B (Business to business) - Orange
Figure 3 - Cartographie détaillée «
Servir le marché B to B (Business to business)-Orange

28
Toutes ces procédures de management de la
qualité ou SMQ sont déclinées dans le schéma dE la
page précédente.
Elles s'associent sur la partie des risques inhérents
à telles ou telles activités, au Contrôle interne et chaque
procédure liée à un risque fait appel à une «
A.C.T » qui veut dire une
Activité de Contrôle des
AcTivités chez Orange, et qui par définition est
une procédure de contrôle interne.
Ces A.C.T sont labellisées par le contrôle
interne du groupe et font l'objet d'un audit interne au moins une fois par
an.
Toutes les procédures qui concernent la démarche
qualité sont auditées par l'audit interne qualité et les
risques financiers par l'audit interne du groupe.
Il existe bien entendu des audits opérationnels dans
toutes les composantes de l'entreprise, à titre d'exemple :
L'audit opérationnel des ressources humaines, où
va être évalué l'organisation humaine de l'entreprise dont
l'organigramme, les descriptions de postes, la politique d'évaluation du
personnel, les procédures de recrutement, la formation, etc.
Nous pouvons dire aujourd'hui que l'audit opérationnel
devient et est devenu incontournable pour les auditeurs internes car le risque
concerne toute l'organisation de l'entreprise.
NB : dans le schéma 2 la ligne
représentée en couleur jaune est l'activité qui fera
l'objet de mon étude terrain.
2.1.4 Dans le cadre d'un audit
stratégique
Au-delà de l'audit financier et opérationnel, de
nouveaux besoins se font jour dans les entreprises et les institutions en voie
d'internationalisation de leurs activités.
Les organes de contrôle comme le Conseil
d'administration ou le Conseil de surveillance et les dirigeants de
l'entreprise souhaitent de plus en plus conforter leurs réflexions par
l'analyse indépendante, objective et fiable de leur stratégie
d'entreprise.
L'audit stratégique est appelé à
répondre ce type de demande.
D'autres personnes ont une approche différente de
l'audit stratégique qu'il considère comme un moyen
d'évaluer la performance au sein de l'entreprise et utilisent des outils
aujourd'hui pour mesurer l'atteinte de cet objectif.
Cependant nous pouvons nous interroger sur la véritable
capacité de l'audit interne au sein de l'organisation à
établir un audit stratégique de façon indépendante
compte tenu de son rattachement à ces mêmes instances qui le
dirige.
A mon sens l'audit stratégique tel que défini
dans tous les ouvrages que j'ai étudié n'est pas à
contrario réellement du ressort de l'audit interne, mais une mission que
peut mener un auditeur externe qui bien entendu doit être
impérativement partenaire de l'organisation ou de l'entreprise car les
éléments d'une politique stratégique sont très
sensibles.

29
Je vois plutôt l'audit stratégique s'inscrire
dans une démarche d'audit interne pour bien vérifier ou
évaluer que les orientations stratégiques édictés
par les organes de gouvernance ont bien été comprises par toutes
les composantes de l'organisation et respectés.
Figure 4 - Les composantes de l'audit
stratégique4

Dans le schéma ci-dessus dans la partie coloriée en
rouge, cet aspect là « de démarche et de choix » ne
peut être à mon sens mené par l'audit interne de par son
rattachement au CA.
On peut se poser la question si l'audit interne a
réellement une liberté de parole pour venir discuter des choix
stratégiques avec la gouvernance d'entreprise.
2.2 A l'évaluation du contrôle
interne5
2.2.1 Définition du contrôle
interne
Parce qu'il s'intéresse aux hommes et à leurs
activités, le contrôle interne est avant tout une
responsabilité managériale.
Toute entreprise se doit d'atteindre ses objectifs
opérationnels et ce dans le respect des lois et règlements en
vigueur.
Pour y parvenir, l'entreprise met en place un certain nombre de
pratiques et d'outils qui contribuent à couvrir les principaux risques
pouvant affecter la réalisation de ses objectifs.
4 Schéma issue du livre Audit &
contrôle interne, aspects financiers, opérationnels et
stratégiques - Lionel Collins, Gérard Vallin - Editions
DALLOZ.
5 Une partie du chapitre « L'évaluation du
contrôle interne » a été rédigée avec
l'aide du site intranet ToniC dédié au contrôle interne et
la charte du contrôle interne du groupe France Telecom Orange.

30
L'ensemble de ces outils et leur bonne utilisation, notamment
par les managers, constituent ce qu'on appelle le contrôle interne.
Décliné à tous les niveaux de
l'entreprise, le contrôle interne est une démarche essentielle
pour l'entreprise, car il permet aux managers et à leurs équipes
de mieux atteindre leurs objectifs.
En maîtrisant les dépenses, en étant
vigilant sur les risques de fraude interne et externe, en protégeant les
actifs, en s'assurant de la compétence des salariés, en veillant
à ce que l'offre de services donne réellement satisfaction aux
clients.
La démarche se veut raisonnée et ne cherche pas
à couvrir tous les risques, mais seulement ceux qui sont
considérés comme les plus importants.
La mise en place de contrôles destinés à
limiter les risques permet à l'entreprise d'utiliser ses ressources de
manière plus efficace, dans le respect des règlements et lois en
vigueur.
D'une manière générale, les
contrôles importants existent déjà dans l'entreprise, mais
cependant, ils ne sont pas toujours suffisamment formalisés.
Or, la formalisation des contrôles est
nécessaire, car elle permet, d'une part, de faciliter par exemple la
prise de poste d'un nouvel arrivant et, d'autre part, de procéder
à une analyse globale et approfondie de la couverture des risques.
Un dispositif de contrôle interne se traduit de
manière opérationnelle par des contrôles visant à
éviter ce qui pourrait mal se passer dans la conduite des
opérations.
Il compare les résultats aux objectifs et, le cas
échéant, met en place des actions correctives; il auto
évalue périodiquement son système de contrôle
interne.
Le contrôle interne est effectivement
intégré dans le quotidien du manager.
Tous les niveaux hiérarchiques de l'entreprise
participent au fonctionnement et à l'évolution du dispositif.
Ainsi, chaque salarié de l'entreprise est responsable
du bon déroulement des activités de contrôle le concernant,
prévues dans les procédures et modes opératoires.
Toutefois, les managers opérationnels ont une
responsabilité plus large, parce qu'ils doivent maîtriser leurs
activités et parce qu'ils ont un rôle de superviseur des
activités menées et de relais des politiques de l'entreprise.
En tant qu'aide à l'atteinte des objectifs, le
contrôle interne doit s'intégrer dans les pratiques
quotidiennes.
Dans ce contexte, les managers doivent favoriser le
développement et l'appropriation de la culture de contrôle interne
au sein de leurs équipes.

31
2.2.2 Qui est responsable du contrôle interne
?
On peut citer, entre autres des politiques Groupe (ressources
humaines, anti-fraude, systèmes d'information, éthique et
déontologie...), déclinées dans les entités, dont
l'application est évaluée régulièrement, exemples
:
? une publication financière de qualité, de
nature à rassurer les marchés financiers par la mise sous
contrôle des processus impactant les comptes : c'est la certification
Sarbanes-Oxley ;
? des produits et services de qualité, notamment par la
mise sous contrôle des étapes du processus de développement
Time to Market ;
? une vigilance accrue au niveau des réglementations en
vigueur, par exemple sur les aspects sécurité, droit du travail
et concurrence ; au niveau des entités, des procédures à
jour et prenant en compte les risques importants pouvant affecter la
réalisation des objectifs.
Pour ces raisons, la robustesse du système de
contrôle interne doit être régulièrement
évaluée. C'est même une obligation légale pour ce
qui concerne les aspects comptables et financiers.
Comme on l'a constaté dans d'autres entreprises, les
faiblesses de contrôle interne peuvent conduire par exemple à des
fraudes, avec pour conséquences des pertes financières parfois
très importantes et des poursuites juridiques coûteuses ; des
violations de lois pouvant entraîner un risque d'image, de
réputation ; la perte de confiance des actionnaires, clients,
fournisseurs ; la déstabilisation, voire le départ, du management
en place ; des pertes de chiffre d'affaires dues à des facturations
incomplètes ou inexactes.
La responsabilité du contrôle interne est
finalement l'affaire de tous et concerne toutes les composantes de
l'entreprise.
2.2.3 Et si le système de contrôle interne
est défaillant ?
Le contrôle interne n'offre pas de garantie contre tous
les risques, d'autres dispositifs sont nécessaires.
Notamment, la loi américaine Sarbanes-Oxley (Sox),
à laquelle les entreprises sont assujetties en raison de leur cotation
sur la bourse de New York, leur impose certaines obligations.
Les entreprises doivent ainsi rendre compte de leur
système de contrôle interne sur les aspects comptables et
financiers, en mettant sous contrôle les activités qui permettent
d'éviter les erreurs importantes, volontaires ou involontaires, dans les
comptes publiés.
La conformité aux lois financières est
effectivement un aspect important du contrôle interne.
Dans le contexte de la loi Sarbanes - Oxley, le management
doit réaliser des travaux d'évaluation lui permettant de rendre
compte de la qualité de son contrôle interne.
A l'issue des phases d'évaluation de
l'efficacité opérationnelle de l'environnement de contrôle
et des contrôles opérationnels menées par l'entité,
les auditeurs internes et les commissaires aux comptes ainsi qu'à
l'issue des audits financiers menés par ces derniers, l'ensemble des
« problèmes » / « issues » relatifs au reporting
financier sont identifiés.

32
Tous les « problèmes » / « issues »
non résolus à la fin de l'exercice SOX font l'objet d'une analyse
afin de déterminer :
? si ceux- ci doivent être considérés comme
une lacune de contrôle interne financier ;
? l'impact de la lacune.
Il est ensuite de la responsabilité de la Direction du
contrôle interne (DCI) de centraliser ces informations et de qualifier ou
non ces lacunes en défaillances au niveau du Groupe.
Une défaillance de contrôle interne financier est
soit une lacune, soit une agrégation de lacunes observées dans
une ou plusieurs entités.
Les défaillances de Contrôle Interne sont
qualifiées par la DCI, selon un ordre croissant de gravité, de
:
1. Simple (Définition du PCAOB* AS5 , Annexe A, §A3
: Deficiency)
2. Significative (Définition du PCAOB AS5, Annexe A,
§A 11 : Significant Deficiency)
3. Majeure (Définition du PCAOB AS5, Annexe A, §A 7
: Material weakness)
* Le PCAOB est une société à but non
lucratif créé par le Congrès Américain pour
superviser les audits des entreprises publiques afin de protéger les
investisseurs et l'intérêt public en favorisant les rapports
d'audit complets, exacts et indépendante.
Le PCAOB supervise également les audits des courtiers, y
compris les rapports de conformité déposée en vertu de
lois fédérales sur les titres, afin de promouvoir la protection
des investisseurs.
|
|
Voir Annexe 3
|
Nous pouvons distinguer ci-dessous quelques exemples de
défaillances majeures de Contrôle Interne Financier :
? Problèmes de contrôle interne en rapport avec les
transactions d'inventaire
? Erreurs de calcul de l'impôt sur les
sociétés
? Faiblesse de contrôle interne relative au design et
aux politiques de reconnaissance du chiffre d'affaire
? Faiblesse de contrôle interne dans la contractualisation
avec les clients
? Faiblesse des procédures de séparation des
tâches (par exemple, manque de séparation pour certaines
tâches entre le personnel chargé de la paie et celui chargé
de la comptabilisation).


33
Figure 5 - Processus d'analyse et de reporting des
défaillances du contrôle interne financier chez France Telecom
Orange.
Les étapes du processus sont les suivantes :
Etape 1 : Chaque «problème»
/ « issue » non résolu à la fin de l'exercice est une
lacune potentielle.
Une lacune de contrôle interne financier est une absence
ou un défaut d'un contrôle ou un mauvais fonctionnement, ne
permettant pas à la direction de l'entreprise de prévoir ou de
détecter des erreurs dans la production des données
financières.
Elle est identifiée au niveau local.
Etape 2 : Le Contrôle interne local
fait appel à toutes les compétences nécessaires pour mener
à bien cette analyse, comme les responsables des processus
concernés, les contrôleurs de gestion, etc.
Une analyse de l'impact du risque résiduel doit
être effectuée quant au fonctionnement du processus
concerné et ainsi que les éventuels effets collatéraux,
l'impact financier et la probabilité de survenance.
Une recherche d'éventuels contrôles
compensatoires doit être effectuée pour diminuer, voire couvrir
entièrement le risque résiduel.

34
Ces contrôles compensatoires devront avoir
été préalablement évalués à
maturité 3.
Etape 3 : Le Contrôle interne Local
qualifie la lacune dans le SI en complétant les champs ad hoc de l'issue
déclarée.
Le management de l'entité est informé de
l'ensemble des lacunes validées.
Etape 4 : La DCI Groupe rassemble et analyse
l'ensemble des lacunes de contrôle opérationnel puis les regroupe
domaine fonctionnel.
Etape 5 : La DCI Groupe conduit l'analyse
finale au niveau consolidé afin de qualifier les défaillances de
Contrôle Interne Financier du Groupe comme simples, significatives ou
majeures.
Cette analyse se fait en collaboration avec les Contrôle
internes locaux, et avec l'Audit Interne dont les travaux, en particulier sur
l'environnement de contrôle, peuvent conduire à compléter
ou modifier le résultat de l'analyse.
Les valorisations financières des impacts
résiduels sont agrégées.
Etape 6 : La DCI Groupe rédige une
synthèse et présente le résultat de ses travaux au
management, dont le comité des risques, et au Comité d'audit
Groupe.
Les défaillances majeures de Contrôle Interne
Financier sont communiquées au Comité d'Audit et publiées
dans le document de référence.
Les défaillances significatives sont
communiquées au Comité d'Audit, mais non publiées.
Les défaillances dont l'impact financier est
supérieur à 5 M€ sont également portées
à la connaissance du Comité d'Audit.
L'exemple de défaillances et faillites des entreprises,
comme Worldcom ou Enron démontre le rôle important du
contrôle interne dans l'entreprise, mais aussi du rôle majeur de
l'audit interne.
2.2.4 C'est ce qu'on appelle la conformité
Sarbanes-Oxley ?
Les points de contrôle qui couvrent les risques
importants font l'objet de tests d'efficacité par des équipes
spécialisées d'auditeurs internes et externes.
La confiance dans le dispositif ne peut être obtenue que
si le taux de succès des tests est très élevé, ce
qui accroît la nécessité pour le manager de motiver ses
équipes autour de l'application stricte des procédures.
Dans ce contexte, les recommandations éventuelles des
auditeurs constituent de précieux leviers pour améliorer ou
corriger les contrôles défaillants.
Quant aux contrôles qui ne sont pas dans le
périmètre des tests, il est tout aussi fondamental pour le
management de les piloter, car ils contribuent à la robustesse du
dispositif.
L'entreprise doit démontrer dans le cadre de la
conformité Sarbanes-Oxley que le dispositif de contrôle interne
documenté est correctement appliqué.

35
2.2.5 Qui est impliqué dans l'évaluation du
dispositif de contrôle, et à quoi ça sert ?
Tout manager peut être sollicité, par exemple par le
responsable du contrôle, pour fournir les preuves matérielles des
contrôles effectués.
La démarche de contrôle interne, même si elle
s'est Jusqu'à présent surtout inscrite dans un contexte de
sécurisation des comptes et de conformité aux lois, se traduit
sur le terrain par des pratiques de bon sens.
Les démarches qualité et contrôle interne ont
été mises en place pour répondre à des objectifs
complémentaires :
Satisfaction des clients pour la qualité et satisfaction
des autres parties prenantes en particulier actionnaires et autorités de
marché pour le contrôle interne.
Il y a cependant beaucoup de points communs entre qualité
et contrôle interne, par exemple l'approche processus, la dynamique
d'amélioration permanente et la dimension managériale,
l'exemplarité, l'implication et l'intégration nécessaire
dans les pratiques managériales.
2.2.6 Composantes du contrôle interne
Selon le COSO (Committee Of Sponsoring Organisations), l'atteinte
de chacun des objectifs, ci dessous:
? la conformité aux lois et règlements,
? l'application des instructions et orientations fixées
par la direction de l'entreprise,
? le bon fonctionnement des processus internes de
l'entreprise,
? la fiabilité des informations financiers,
? la maîtrise des activités, l'efficacité des
operations,
? L'utilisation efficiente des ressources.
L'atteinte de chacun de ces objectifs est donc conditionné
par 5 facteurs appelés les composantes du contrôle interne.
Celles-ci sont liées les unes aux autres comme le
symbolise le schéma en page suivante et forment un système plus
ou moins homogène dont dépendra la performance globale du
contrôle interne.

Evaluation des risques
36
Figure 6 - Pyramide du COSO6
Ce sont ces composantes qui structurent l'ensemble de toute
approche en matière de Contrôle Interne.
Environnement de contrôle
L'environnement de contrôle est un élément
très important de la culture d'une entreprise, puisqu' il
détermine le niveau de sensibilisation du personnel au besoin de
contrôles
Toute entreprise est confrontée à des risques
externes et internes qui doivent être indéniablement
évalués.
Sur le plan pratique, il n'existe aucun moyen d'éliminer
tous les risques et ceux ci peuvent
6 Pyramide du COSO (Committee Of Sponsoring Organisation
of the tradeway commission) source
http://www.procomptable.com/qualite/controle_interne.htm

37
mettre en cause la survie de l'entreprise, sa
compétitivité au sein du secteur économique, sa situation
financière, son image de marque, la qualité de ses produits, de
ses services et de son personnel.

Activités de contrôle
Les activités de contrôle sont menées
à tous les niveaux hiérarchiques et fonctionnels de la structure
et comprennent des actions aussi variées qu'approuver et autoriser,
vérifier et rapprocher, apprécier les performances
opérationnelles, la protection des actifs ou la séparation des
fonctions.

Pilotage
Le contrôle interne doit lui-même être
contrôler à son tour.
Pour cela, il convient de mettre en place un système de
suivi permanent ou de procéder à des évaluations
périodiques, ou encore de combiner les deux méthodes.
L'étendue et la fréquence des évaluations
périodiques dépendront essentiellement de l'évaluation des
risques et de l'efficacité du processus de surveillance permanent.
|
Information et communication
|
Le management doit transmettre un message clair à
l'ensemble du personnel sur l'importance des responsabilités en
matière de contrôle.
Le personnel doit comprendre le rôle qu'il est
amené à jouer dans le système de contrôle interne,
ainsi que la relation existante entre leurs propres activités et celles
des autres membres du personnel et doit être en mesure de faire remonter
les informations importantes.

38
Tous les membres du personnel ont donc une
responsabilité, plus ou moins grande, en matière de
contrôle interne.
Toutefois, la responsabilité du système de
contrôle interne, relève en tout premier lieu du management.
Le Directeur de l'unité opérationnelle à
titre d'exemple est porteur de la démarche de contrôle interne.
Sa responsabilité est de montrer la voie à
suivre aux différents acteurs de l'unité et de superviser la
façon dont ils contrôlent l'activité.
Il peut ensuite s'appuyer sur les autres managers qui jouent
un rôle important en ayant la charge du contrôle des
activités des départements ou services dont ils ont la
responsabilité.
Le rôle principal de l'audit interne sera
d'évaluer le contrôle interne et sa capacité à
couvrir les risqué identifiés.
DEUXIEME PARTIE, L'AUDIT INTERNE, FACTEUR DE
PERFORMANCE?
Chapitre 1 - Définition et management de la
performance Les succès d'aujourd'hui créent les attentes
de demain
Pour réaliser leur potentiel, les entreprises doivent
en permanence améliorer leurs performances et concrétiser leurs
projets et objectifs quels que soient les changements qui affectent leur
environnement.
Pour relever ce défi, atteindre les objectifs
stratégiques, comprendre les opportunités et les contraintes de
chaque projet, les entrepreneurs sont appelés à adopter une
démarche conforme à leurs objectifs, en faisant preuve d'une
large expertise sectorielle, d'une connaissance approfondie des sujets les plus
techniques, des approches méthodologiques prouvées, des tout
derniers enseignements tirés des pratiques à travers le
monde...
Autant de critères qui peuvent assurer la
pérennité et le succès de l'entreprise.
Améliorer la performance pour garantir un meilleur
positionnement sur le marché et s'octroyer un avantage concurrentiel en
réduisant les coûts et les risques financiers liés à
leur activités sont autant de facteurs clés de succès pour
perpétuera leurs modèles économiques.
Cette approche esquisse les contours d'une vision
stratégique de l'entreprise, dans un environnement favorable
encourageant un management du changement, une culture de l'entreprise, la
communication, une gestion des connaissances et des idées, la protection
(veille et intelligence économique, protection économique et
intellectuelle, gestion des contrats) et l'amélioration des performances
et pérennité de l'entreprise.
Mais qu'est ce que la performance et comment se mesure t'elle
dans l'entreprise ?
1.1 La performance et ses indicateurs,
éléments de définition 1.1.1 Qu'est ce que la performance
de l'entreprise ?

39
La question n'est pas si simple car le premier enseignement
tiré de mes recherches me laisse à penser qu'il est vain de
rechercher l'existence d'un véritable système d'organisation
stable et formalisé de la performance que l'entreprise attend du travail
en analysant les documents de gestion ou en interrogeant scrupuleusement les
directions d'entreprise et le management.
La table de référence de la performance en
entreprise n'existe pas.
L'entreprise étant une institution à
finalités essentiellement économique (profit,
rentabilité), elle s'identifie à sa création de
richesse.
(( La performance de l'entreprise serait fondée sur le
couple valeur-coût.
Les deux termes sont indissociables car il ne s'agit, ni de
minimiser les coûts, ni de maximiser la valeur produite (réponse
aux besoins d'un client ou d'un groupe social), mais d'optimiser le rapport
entre les deux.
On peut définir la performance dans l'entreprise comme
étant tout ce qui, et seulement ce qui, contribue à
améliorer le couple valeur-coût, c'est à dire à
améliorer la création nette de valeur.
Par contre, l'action qui contribue à diminuer le
coût ou à augmenter la valeur, isolement, n'est pas forcement une
performance sauf si cela améliore le ratio valeur / coût ou le
solde valeur-coût.
Alors, pour contribuer à l'amélioration du
couple valeur-coût, il faut d'abord traduire ce couple en
éléments d'appréciation plus tangibles c'est à dire
décrire en termes globaux comment l'entreprise dans son ensemble
crée et créera de la valeur en offrant quels produits et
services, à quels clients, en assumant quelles activités en
interne.
Il faut donc traduire le couple valeur-coût en objectifs
stratégiques plus concrets et d'en concevoir les évolutions
futures »7
C'est en fait la définition qui se rapproche le plus de
la réalité de l'entreprise et de la conception que j'ai de la
performance.
La définition de la performance se confond alors
à l'atteinte des objectifs stratégiques de l'entreprise, et, par
extension, avec tout ce qui contribue à l'atteinte de ces même
objectifs.
(( La performance renvoie de manière
générale à quatre notions principales :
? Les résultats de l'action : la performance correspond
alors au résultat mesuré par des indicateurs.
? Le succès : la performance convie à un
résultat positif.
? L'action : la performance désigne
simultanément les résultats et les actions mises en oeuvre pour
les atteindre, c'est à dire un processus.
? La capacité : la performance renvoie alors au potentiel.
»
1.1.2 Qu'est ce que la notion d'indicateur de
performance?
7 Définition du site
http://www.performancezoom.com,
Qu'est ce que la performance de l'entreprise ?

40
« L'ensemble des ouvrages définiront un indicateur de
performance comme une information devant aider un acteur, individuel ou plus
généralement collectif, à conduire le cours d'une
action vers l'atteinte d'un objectif ou devant lui permettre d'en
évaluer le résultat » 8
L'indicateur de performance est construit par l'acteur, en
relation avec le type d'action qu'il conduit et les objectifs qu'il
poursuit.
De manière générale, l'indicateur de
performance n'a d'utilité que relativement à une action à
piloter (à lancer, à ajuster, à évaluer), donc il
est étroitement lié à un processus d'action précis
opérationnelle.
Il doit correspondre à un objectif, qu'il mesure
l'atteinte de cet objectif (indicateur de résultat) ou qu'il informe sur
le bon déroulement d'une action visant à atteindre cet objectif
(indicateur de pilotage).
Il a une pertinence stratégique et est destiné
à l'utilisation par des acteurs précis,
généralement collectifs (les équipes, y compris
l'équipe de direction).
L'indicateur de performance se trouve en quelque sorte au centre
d'un « triangle stratégie traduite en objectifs/processus
d'action/acteur (collectif)» représenté
schématiquement ci-dessous.
Figure 7 - Schéma du triangle stratégie
traduite en objectifs/processus d'action/acteur
(collectif)9
8 Extrait de Gouvernance des entreprises, «
Actionnariat et performances » de C. LAHLOU Maitre de conférence
à l'université de Tlemcen - Algérie
9 Triangle stratégie traduite en
objectifs/processus d'action/acteur (collectif) - Les indicateurs de
performance - Chantal BONNEFOUS, Alain COURTOIS - Editions PRODUCTIQUE
(Chapitre rédigé par Philippe LORINO)


41
« Compte tenu de la définition donnée
ci-dessus, au centre du « triangle stratégie traduite en
objectifs/processus d'action/acteur (collectif) », la qualité de
l'indicateur de performance dépend de la manière dont il remplit
les trois conditions suivantes :
? L'indicateur de performance est il correctement
associé à un objectif à atteindre ?
? L'indicateur de performance est il correctement
associé à une association à piloter ? ? L'indicateur est
il correctement associé à un acteur ?
De nos jours nous ne pouvons imaginer d'activité
économique - productive, marchande ou financière -
réalisée sans que ses effets soient mesurés à
l'aide d'indicateurs de
performances. »10
Mais comment ces indicateurs de performance sont ils
managés ou pilotés au sein de l'entreprise ?
1.2 Les indicateurs de performance dans le pilotage de
l'entreprise
Les indicateurs de performance aident indéniablement
l'entreprise à atteindre ses objectifs.
Dans la définition de l'I.P (Indicateur de performance ou
KPI), nous savons qu'il est comme une information devant aider un
collaborateur, individuellement ou plus généralement
10 Les indicateurs de performance -Chantal BONNEFOUS,
Alain COURTOIS - Editions PRODUCTIQUE (Chapitre sur la performance
rédigé par Philippe LORINO)

42
collectivement à conduire le cours d'une action vers
l'atteinte d'un objectif ou devant lui permettre d'en évaluer le
résultat.
1.2.1 Cas d'expérience dans le pilotage de la
performance au sein d'un call center :
L'expérience la plus marquante en termes de pilotage de
la performance au sein de l'entreprise, je l'ai exercé en qualité
de superviseur d'un centre d'appel chez Orange.
J'ai trouvé qu'il serait pertinent d'évoquer
cette expérience pour bien comprendre l'importance des I.P dans le
pilotage de l'activité de l'entreprise.
Je crois bien qu'il n'existe aucune structure
opérationnelle au sein de l'entreprise de service ou la mesure et le
pilotage de la performance sont aussi forts.
L'objectif d'un centre d'appel est de servir le maximum des
appels de clients, mais aussi de les satisfaire.
La satisfaction client par l'efficacité
téléphonique est donc l'objectif principal du centre d'appel.
La question est posée : comment un centre d'appel (call
center) mesure l'efficacité de son service
téléphonique?
Le ratio Appels servis / Appels reçus mesure
l'efficacité téléphonique, si les conseillers
clientèles d'un call center répondent à tous les appels
des clients de la journée, nous aurions pour cette période une
efficacité de 100%.
Ne rêvons pas ce taux d'efficacité n'existe pas,
mais dans l'élaboration de l'objectif et par l'étude de celui-ci,
nous pouvons dire que le niveau de taux d'efficacité qui donnerait la
mesure de la satisfaction des clients serait à 90% par exemple.
L'objectif collectif devient alors de 90% d'appels servis, cet
indicateur de performance devient alors la cible à atteindre.
1.2.2 La mesure de la performance dans un call center
:
Dans un call center, la mesure de cet objectif se fait en
temps réel avec l'aide du système d'information informatique
très évolué.
Le logiciel utilisé par Orange comme bon nombre d'autres
calls centers est le C.C.S «Call Center Supervision » d'Alcatel.
Le CCD : Call Center Distribution (ou ACD : Automatic Call
Distribution) Le CCS : Call Center Supervision
Ce sont les deux outils qui vont permettre de gérer une
distribution souple des appels et d'avoir une vision globale du centre d'appels
et de ses paramètres.
Le CCS offre aussi la possibilité de suivre en temps
réel toutes les "ressources" du PABX (Autocommutateur
téléphonique privé) :
Figure 8 - image du logiciel CCS

43
Il est aussi possible de suivre un de ces
éléments plus finement, toujours en temps réel, un agent
(conseiller clientèle) par exemple :
Figure 8 - image du logiciel CCS « état d'un
agent »
Ces deux logiciels gèrent donc les appels
téléphoniques mais aussi donnent de nombreux indicateurs comme :
le nombre d'appels en attente, le nombre de conseillers clientèles
libres ou

44
déjà en communication, le délai moyen de
communication d'un hotlineur ou encore le temps de pause.
Cependant pour atteindre cet objectif de 90%
d'efficacité téléphonique, l'action se fera
collectivement, alors comment arrive t'on à mener l'équipe vers
cet objectif ?
Il faut activer certains leviers en déterminant quels
sont les actions individuelles qui pourraient influencer positivement
l'objectif commun de 90% d'efficacité téléphonique.
Les études sur le sujet ont démontrés que
le meilleur moyen pour arriver à servir plus rapidement les appels,
était de diminuer le délai moyen d'un appel, raccourcir le temps
de wrap up (pause entre 2 appels téléphoniques) ou encore
surveiller que les appels ne soient redistribués par l'absence du
conseiller clientèle de sa position de travail, que nous appellerons la
rotation des appels (le chiffre à atteindre est donc de zéro
appels en rotation).

Sur le schéma ci-dessous nous pouvons distinguer les 3
leviers d'action qui seront matérialisés en indicateur de
performance à atteindre individuellement pour chaque hotlineur.
Ces I.P permettront d'évaluer la performance
du hotliner et entreront dans le calcul de leur
prime de bonus variable.
Bien entendu dans un call center, le rôle du superviseur
est aussi
primordial car il est garant de l'efficacité de
l'équipe de hotliners.

Donc lui aussi à son I.P c'est sans aucun doute le
résultat final de 90%
d'efficacité.
Dans un call center, les managers d'équipe sont
évalués sur les résultats collectifs des membres de leur
équipe et toujours sur les mêmes items que sont
l'efficacité téléphonique, le délai moyen de
traitement d'un appel (DMT), le wrap up, etc....
Le pilotage de l'entreprise ne pourrait se faire sans
indicateurs de performance comme dans l'exemple d'un call center.
Cet outil (I.P) est lié étroitement à un
processus d'action qui permet l'atteinte de l'objectif que c'est fixé
l'entreprise.
Il n'existe aucune organisation qui ne manage la performance
de ces collaborateurs sans indicateurs, cependant il est important de bien les
définir et de ne pas multiplier les indicateurs pour ne pas perdre le
cap et pour ne pas tomber dans une situation complexe qui pourrait nuire et
créer une contre performance.
1.3 Modèles de performances :
Beaucoup d'auteurs et de chercheurs ont cherché à
modéliser l'évaluation de la performance selon des
critères et des variables données.
L'approche économique repose sur la notion principale
d'objectifs à atteindre.

45
Ces derniers traduisant les attentes de nos dirigeants, qui son
généralement exprimés en termes financiers ou plus
globalement en termes économiques.
Je citerai, « R.H. Hall qui distingue deux voies majeures
pour concevoir la performance :
? l'approche par les buts (goal achievement model)
? l'approche par les ressources (resource acquisition model).
Un troisième modèle, dit de la satisfaction des
parties prenantes, est évoqué mais considéré
comme marginal. »11
L'approche que je développerai et celle des buts car c'est
celle qui aujourd'hui est proche de celle pratiqué au sein de
l'entreprise France Telecom Orange.
1.3.1 L'approche par les buts (goal achievement model)
:
L'approche par les buts ou objectifs (goal achievement model) est
une méthode qui prend la vision globale ou l'orientation
stratégique de l'entreprise et la convertie en buts à
atteindre.
Je conçois que cette approche peut être
perçue au début comme abstraite.
Cette approche est une méthode qui lie l'organisation,
un département, une équipe, et les objectifs individuels, les
initiatives et activités à l'orientation globale de l'entreprise
d'une façon que tous puissent facilement voir comment leurs efforts
contribuent au résultat final.
Le modèle offre également une vue d'ensemble :
? une façon de voir comment les efforts
déployés par un groupe peuvent affecter ou être
affecté par les efforts des autres.
Elle fournit une compréhension claire de la vision, car
sans la vision, les objectifs ne peuvent pas être correctement
réalisés.
L'atteinte des objectifs requiert de la concentration ainsi
que la coordination entre managers et opérationnels.
Par la nature même de cette coordination, la
réalisation des objectifs fournit une rétroaction aux
participants.
L'objectif des réalisations du modèle (Figure 9 ci
dessous) illustre la méthode.
Pour bien comprendre comment le modèle fonctionne, nous
allons d'abord définir clairement ses principales composantes: la
mission, les objectifs, les initiatives, activités et mesures.
11 R.H. HALL, « Effectiveness Theory and
Organizational Effectiveness », The Journal of Applied Behavioral Science,
vol. 16,1980. pp. 536- 545.
& Finance Contrôle Stratégie - Volume 3, N°
2, juin 2000, p. 145 - 165, Mesurer la performance des entreprises en l'absence
d'indicateurs objectifs : quelle validité ? Analyse de la pertinence de
certains indicateurs - Claire GAUZENTE (Maître de conférences
à la Faculté de Droit, d'Économie et des Sciences Sociales
de l'Université d'Angers)

Mission
Buts
46
Figure 9 - The goal achievement model
12
La mission est une déclaration unique et
générale, qui décrit la vision globale de l'entreprise.
La mission énonce la vision de façon que les
employés puissent facilement comprendre et est pertinente pour eux.
Les buts sont des énoncés de façon
globale qui appuient la mission à long terme, mais de manière
spécifique.
En règle générale, il y aura plusieurs
objectifs en appui de la mission, chacun abordant un aspect différent de
la mission.
Les buts à atteindre peuvent par exemple aider à
:
12 Représentation du modèle « the goal
achievement model » - article « Changing Your Organization for the
Better: Part 3: The Goal Achievement Model » auteur Stephen J. Thomas,
site web :
http://www.changemgt.net

Initiatives
Activités
47
? Développer un programme de fiabilité globale.
? Améliorer le niveau de compétences des
collaborateurs.
? Former le personnel à prendre des décisions
axées sur la fiabilité de l'équipement et les
processus.
Ces buts peuvent réellement aider à affiner la
mission, mettant l'accent sur le mot fiabilité
Des initiatives sont des énoncés qui
décrivent les efforts à long terme qui seront
déployés pour atteindre un but précis.
Typiquement, chaque but aura plusieurs initiatives
associées.
De nombreux efforts différents sont
généralement nécessaires pour atteindre un objectif
déclaré.
Des initiatives sont générées par les
opérationnels qui effectuent le travail réel.
Leur implication dans un modèle visuel permettra aux
différents groupes de voir ce que font les autres : (benchmarking).
Le modèle prévoit aussi un mécanisme pour
éviter de travailler en double ou des efforts qui sont
contre-productifs.
Dans le but de développer un programme de
fiabilité globale par exemple, des initiatives spécifiques
peuvent être entreprises:
Par exemple :
? Établir un programme de maintenance
prédictive.
? Etablissement d'un programme d'entretien préventif.
? Développement d'un outil de suivi afin que le travail
soit planifié.
Les activités sont à court terme, les
stratégies spécifiques qui expliquent exactement et en
détail ce que le groupe ou les individus font pour accomplir chaque
initiative.
A ce niveau, les étapes de travail et des tâches
spécifiques sont décrites.
Les activités sont généralement
développées par le groupe responsable de leur
exécution.

Mesure
48
Si on souhaite prendre l'initiative d'établir un
programme de maintenance préventive, les activités pourraient
inclure les éléments suivants:
? Déterminer quels types de matériels qui
devront recevoir un entretien préventif.
? Identifier les données sur l'équipement et
charger les informations dans une base de données.
? Déterminer comment le personnel de cette
activité.
? Établir la fréquence de chaque pièce
d'équipement devrait recevoir d'entretien préventif.
? Élaboration d'un calendrier de travaux.
? Élaborer un plan pour contrôler la
réalisation de l'ensemble des tâches et de faire respecter le
calendrier d'entretien.
Comme on peut le voir, les activités sont à court
terme
La responsabilité doit être attribuée
à un individu ou un groupe pour l'achèvement de la tâche.
Sans responsabilité confiée, l'effort se perd.
La mesure est la dernière, mais peut-être
l'élément le plus essentiel du processus.
Elle suit les progrès de chaque initiative et
l'activité et montre si le travail est sur la bonne voie.
Cette approche par les buts permet à une meilleure
compréhension d'une stratégie corporate et d'être
clairement comprise et ensuite convertie à partir d'un concept à
l'origine un peu abstraite.
La nature abstraite disparaît.
Parce que le travail fait au niveau de l'activité est
reconnaissable à sa contribution à la mission globale, les
travailleurs peuvent voir la valeur de leurs efforts.
Par exemple, l'activité de collecte des données
soutenue par l'initiative de l'élaboration du programme d'entretien
préventif.
À son tour, cette initiative appuie l'objectif de la
création du programme de fiabilité globale.
Ce lien est clair, non seulement au niveau exécutif,
mais aussi à tous ceux qui sont impliqués sur la ligne de
front.
Ainsi, le modèle peut aider à conduire le
succès du processus.
Parce que les groupes au sein de l'organisation peuvent voir
ce que font les autres, ils peuvent éliminer les activités en
conflit ou même les activités qui nuisent aux autres.
Lorsque les efforts de chacun sont présentés, le
modèle permet à chaque groupe de se concentrer sur le travail qui
apporte une valeur ajoutée pour l'entreprise.
1.3.2 l'approche par les ressources (resource acquisition
model) :

49
L'approche par les ressources s'inscrit comme un outil
managérial qui vise à plus engager les salariés dans un
projet d'entreprise.
Elle revendique des qualités de coopération et
d'adaptation dans le travail.
L'enjeu étant d'inciter l'engagement personnel du
salarié afin de mieux répondre aux exigences de la performance
collective.
Elle doit être mise au service d'une mobilisation
collective qui se mesure en termes d'efficacité, de résultats et
d'adhésion au changement.
L'approche des ressources et des compétences s'appuient
en effet sur des dispositifs d'évaluation personnalisés qui
encouragent les stratégies individualistes.
« Les référentiels de compétences
fournissent des repères qui permettent à chacun de mesurer sa
progression en vue d'une promotion.
Les attitudes coopératives peuvent perdre leur
caractère spontané au profit de calculs préjudiciables au
bon fonctionnement d'un collectif dans la durée.
La gestion des compétences vient ainsi attiser les
tensions que suscite l'individualisation de la relation salariale : cette
individualisation n'est qu'un moyen au service de la dynamique collective mais
le risque qu'elle soit perçue comme une fin en soi existe bel et
bien.
C'est généralement à l'encadrement de
proximité qu'il appartient de déjouer ces pièges et son
rôle est ici majeur.
Il est lui-même pris en tenaille entre des contraintes
budgétaires et de production qui l'obligent souvent à optimiser
l'utilisation qu'il fait des salariés, si bien que la gestion de
l'activité tend à prendre le pas sur la gestion des
compétences.
Il est en effet toujours plus facile pour lui d'utiliser les
compétences immédiatement disponibles que d'organiser leur
développement, surtout dans des contextes de gestion tendue
des effectifs et des budgets consacrés aux avancements
et aux promotions. »13
Cette méthode a pour objectif de développer
l'intelligence "collective" de l'entreprise en incitant les salariés
à dynamiser des comportements professionnels favorisant la
réussite collective.
Nous avons étudiés les deux approches, bien que
l'approche par les buts ou par objectifs soient la plus répandues dans
nos systèmes de management de la performance, le mix avec cette
deuxième approche par la gestion de compétences me semble
pertinent.
Combiner les deux serait un atout pour améliorer la
performance au sein de nos organisations.
13 Article du CEREQ (Centre d'Etudes & Recherches
sur les Qualifications) MANAGEMENT DES COMPÉTENCES ET CONSTRUCTION DES
QUALIFICATIONS, Comment concilier performance des entreprises et
carrières individuelles ? Paragraphe Le management de la
compétence : l'affaire de l'encadrement - auteur Sylvie Monchatre
(Céreq) octobre 2003

50
Le plus étonnant dans mes recherches, c'est que j'ai
découvert que dans le monde de l'enseignement, qu'il est définit
deux approches pédagogiques celle dite l'approche par objectifs et celle
dite par les compétences, ce qui m'amène à penser que la
notion de performance est universelle et peut s'appliquer à d'autres
organisations que le monde exclusif de l'entreprise.
L'école s'inspire t'elle du monde de l'entreprise ou
est-ce le contraire ?14
1.4 l'évaluation de la performance chez France
Telecom Orange
1.4.1 Enjeux des applications analytiques métier
et champs d'application
Dans une unité opérationnelle comme l'agence
entreprises Rhône Méditerranée, l'évaluation et le
management de la performance se sont construits et continuent à se
construire grâce à des directions métiers.
Le pilotage de la performance se réalise conjointement,
la direction métier assurant un support fonctionnel.
L'évaluation de la performance est
évaluée par des solutions dites techniques telles que la mise en
place de :
? Tableaux de bord
? Base de données d'indicateurs ? Architectures
informatiques
Et tous les métiers de l'agence sont concernés
et les besoins s'illustrent bien dans le tableau à la page suivante :

Orange Business Services associe l'expertise et le savoir-faire
d'Equant, d'Orange, de France Télécom et de ses filiales.
14
http://www.med.univ-angers.fr
document : Objectifs_competences2.pdf

51
Elle porte la marque Orange sur l'ensemble du marché
entreprises - PME, collectivités locales, grandes entreprises et
multinationales - partout dans le monde.
Sous l'impulsion de la Ligne de Business Entreprises, elle
à pour objectif de développer les activités B2B du
Groupe.
Au service des clients entreprises, elle met à leur
disposition des services de communication performants et innovants,
basés sur la convergence des technologies, qui vont des services vocaux
classiques aux solutions de transfert de données les plus
élaborées.
Elle peut ainsi répondre à leurs besoins
d'équipements, de gestion de services, d'outsourcing et apporte des
solutions dans les domaines des : réseaux, sécurité,
téléphonie, travail collaboratif, mobilité...
L'Agence Entreprises Rhône Méditerranée est
un partenaire privilégié des entreprises des départements
sud est.
Elle accompagne les entreprises dans leur développement en
leur proposant l'intégration des services, les offres convergentes, le
déploiement de solutions innovantes et le tout IP.
Ainsi, elle s'inscrit dans la transformation du Groupe en
opérateur intégrée et convergent.
? Pour relever ce défi stratégique, les enjeux de
l'Agence Rhône Méditerranée s'orientent autour des 4
priorités suivantes:
1. augmenter sa présence commerciale et sa
réactivité en s'appuyant sur la nouvelle segmentation des clients
et le modèle de vente adapté,
2. faire préférer Orange et accroître
nettement la satisfaction de ses clients en travaillant l'excellence
métier et l'innovation
3. intégrer ses valeurs aux pratiques de chaque
collaborateur avec l'évolution des compétences,
l'éthique
4. garantir l'adéquation économique en
contrôlant la croissance du chiffre d'affaires et en maîtrisant les
coûts.
Afin de garantir la tenue de ces objectifs, une série
d'outils que nous appellerons des applications analytiques, qui sont de types
tableaux de bords, permettront de suivre et analyser des indicateurs de
performance (KPI) pour les besoins d'un métier et / ou un secteur
d'activité.
L'architecture informatique s'articulera autour des
différents métiers de l'agence et illustré dans le tableau
ci dessous :

52
Les enjeux de telles applications analytiques et leurs champs
d'application sont les suivants :
? Optimiser chaque métier en vue d'optimiser l'ensemble
des métiers qui composent une organisation
? Optimiser la relation fournisseur
? Optimiser la relation client (vision à 360 °)
? Optimiser en interne la délivrance des informations
stratégiques et/ou tactiques au sein du SI
? Optimiser les ressources humaines
Néanmoins l'erreur à ne pas commettre est celle de
donner la priorité aux applications sur l'organisation, ainsi :
« La tentation est souvent grande de sauter directement
à des solutions techniques. Les visions étroitement techniques
sont confortables, car elles évitent de poser les questions les plus
délicates (arbitrages, problèmes managériaux)... Elles
paraissent économes en temps (peu de réunions, peu de
discussions). Mais ne pas poser les vraies questions, c'est laisser celles-ci
se
venger à terme .... »15 En risquant de
faire échouer la démarche de performance.
1.4.2 L'entretien individuel et objectif de performance
:
L'entretien individuel appelé il y a quelques
années l'entretien de progrès au sein du groupe France Telecom
est une étape importante où chaque collaborateur doit prendre le
temps de faire avec son manager l'évaluation de sa performance, de ses
compétences, de fixer les objectifs du semestre à venir, et de
réfléchir à son projet professionnel.
Le dialogue qui s'instaure à l'occasion de l'entretien
individuel permet de : Échanger :
15 Méthodes et pratiques de la performance
Philippe LORINO - Editions d'Organisation - page 96

53
? restituer l'action du collaborateur dans un contexte plus
large, celui du métier et de l'entreprise, mais aussi dans la
spécificité du poste occupé
? recueillir les remarques et les propositions du
collaborateur sur ses conditions de travail.
Evaluer :
? reconnaître et développer la performance de
chacun, détecter les points forts et les axes d'amélioration,
évaluer les compétences (détenues ou susceptibles
d'être acquises), identifier les potentiels
? décider des actions à mettre en oeuvre pour
développer les compétences et la performance.
Accompagner :
? anticiper et préparer les axes de
développement des compétences sur l'activité
exercée, et les évolutions professionnelles à plus long
terme...
? présenter et organiser l'accompagnement de
l'évolution professionnelle.
L'entretien individuel est un réel outil pour mesurer la
performance des collaborateurs autour bien entendu d'objectifs communs à
une équipe.
La réalisation de ces objectifs donne lieu à une
rétribution soit par le versement d'une prime annuelle ou le versement
de la prime variable qui sera proportionnelle aux résultats obtenus.
Cette action entre dans ce qu'on appelle le management de la
performance et est un formidable outil de motivation et de mesure.
L'entretien individuel chez Orange est complètement
intégré au SI du groupe ce qui automatise le suivi de ces
indicateurs de performance grâce à un reporting avec une multitude
d'indicateurs, comme par exemple, le nombre d'E.I terminés, en
instances, des indicateurs sur la gestion des compétences, l'atteinte
des objectifs, la formation,...
Figure 10 - Application « performance »
d'Orange qui gère les entretiens individuels.

En annexe vous retrouverez une maquette de tableau de bord «
gérer et développer les compétences »
Voir Annexe 4

54
Chapitre 2 - Etude de cas chez France Telecom Orange
2.1 Organisation de l'audit interne chez France Telecom
Orange 16
Figure 11 - Organigramme de l'audit interne au sein du
groupe France Telecom Orange

2.1.1 Positionnement de l'audit interne au sein du groupe
:
Le Directeur de l'Audit interne est rattaché
hiérarchiquement au Directeur financier délégué du
Groupe.
L'Audit interne rapporte au Comité des Risques ses
constats majeurs tirés des rapports d'audit, les risques significatifs,
les problèmes de contrôle et le suivi des recommandations
majeures.
Il rapporte également le programme annuel des missions
prévues et son évolution semestrielle.
Dans le cadre du règlement intérieur du
Comité d'Audit, l'Audit Interne lui présente son programme de
travail annuel résultant des demandes des Directeurs exécutifs du
Groupe et la synthèse des principaux constats des auditeurs, ainsi que
les suites données à ces constats.
2.1.2 Définition et missions :
« L'audit interne est une activité
indépendante et objective qui donne à une organisation une
assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui
apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à
créer de la valeur ajoutée.
Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en
évaluant par une approche systématique et méthodique ses
processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement d'
entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur
efficacité. » (IIA-IFACI)
2.1.3 Pouvoirs et responsabilités :
16 La définition, la mission et les pouvoirs
sont issue de la charte de l'audit interne du groupe France Telecom Orange

55
Le Directeur de l'Audit Interne est habilité à
informer directement les membres du Comité de Direction Groupe, du Group
Leadership Team et du Comité d'Audit.
Dans le cadre, le cas échéant, des règles
locales et des règlementations applicables à l'entité
auditée:
L'Audit Interne peut accéder de plein droit aux documents,
aux fichiers informatiques, aux personnes et aux biens physiques,
nécessaires à la bonne réalisation des missions
d'audit.
La diffusion du rapport d'audit oblige le management
concerné à répondre aux recommandations et à mettre
en place les plans d'action correctifs.
2.1.4 Ressources :
L'audit interne du Groupe dispose d'auditeurs qualifiés
qui travaillent en service partagé pour l'ensemble des entités du
Groupe et sont principalement localisés en France, au Royaume-Uni, en
Pologne, en Espagne, aux EU d'Amérique, au Moyen Orient et en Afrique
soit 239 personnes.

17
2.1.5 Rôle de l'audit interne dans la performance
de l'entreprise
La direction de l'audit interne du groupe France Telecom Orange
s'est inscrite depuis 2007 dans une démarche qualité dite «
AuditAQ ».
17 Répartition graphique des ressources de
l'audit interne réalisée grâce à l'annuaire des
auditeurs internes du groupe France Telecom Orange - sources site intranet de
l'audit interne.

56
Cette démarche vise à donner comme niveau de
base au professionnalisme et à la qualité de l'Audit, le niveau
exigé par les normes IIA et son code de déontologie, ainsi que
celui correspondant à l'attribution d'un certificat ISO 9001.
En faisant progresser la performance et son influence, la
démarche AuditAQ consent à l'audit interne de permettre une
contribution accrue à la création de valeur dans le groupe.
La définition et les missions définies dans la
charte de l'audit interne du groupe France Telecom lui concède le
rôle de conseil pour l'amélioration et la contribution dans la
création de valeur ajoutée.
Les missions de conseil peuvent résulter de demandes
d'audits formulées par les responsables ayant des fonctions business ou
corporate et émanent le plus souvent des Directions
Opérationnelles.
Elles peuvent inclure (liste non exhaustive):
Analyse de processus,
Analyse d'incident,
Gestion de crise,
Analyse économique, etc. ...
L'audit interne du groupe France Telecom Orange n'a pas un
rôle uniquement de sanction ou un rôle coercitif, il s'inscrit
d'avantage dans un rôle de partenariat avec les entités
auditées.
« Il aide l'organisation à atteindre ses objectifs
en évaluant par une approche systématique et méthodique
ses processus de management des risques, de contrôle, et de
gouvernement
d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer
leur efficacité 18» L'audit interne aide et contribue donc à
la performance.
2.2 Présentation de l'agence Entreprises
Rhône Méditerranée. 2.2.1 L'organisation :
Les entités "entreprises" sont réunies sous la
marque Orange Business Services, bannière unique des offres et services
dédiés aux entreprises dans le monde et numéro 1
européen des solutions de services en communication pour les
entreprises.
Au sein de la Direction Opérations France, l'Agence
Entreprises Rhône Méditerranée bénéficie d'un
rattachement à la Direction Entreprises France (DEF) d'Orange France.
Sa mission est de commercialiser les produits et services du
Groupe France Télécom, sous la marque Orange Business Services
auprès des entreprises du périmètre Rhône
Méditerranée, en leur garantissant une qualité de service
irréprochable.
18 Définition et missions données par la
charte de l'audit interne du groupe France Telecom.

57
Son ambition est de contribuer à faire de notre Groupe la
référence en matière d'entreprises, proche de ses clients
et performante.
Les équipes sont réparties sur les sites de
Marseille, Antibes, Valence et Ajaccio avec une présence commerciale
à Aix-en-Provence, Nice, Villeneuve-Lès-Avignon, Toulon et
Bastia.
L'état major lui se situe à Marseille.

Elle couvre 10 départements : Bouches
du Rhône, Vaucluse, Var, Alpes
Maritimes, Drôme, Ardèche, Alpes de Haute
Provence, Hautes Alpes, Corse du Sud et
Haute Corse.

2.2.2 L'organigramme :

2.2.3 Les départements principaux et leurs
missions Les départements « vente - haut de
Marché et milieu de marché »

58
> Stabiliser et développer le chiffre d'affaires
avec les clients entreprises du Haut et Milieu de Marché
Le département « marketing et performance »
> Contribuer à la réalisation des objectifs
commerciaux de l'agence et à l'amélioration de la satisfaction
client à travers :
t la connaissance du marché
t la construction des portefeuilles et la
fiabilisation de la base clients
t le pilotage et l'animation des actions
commerciales
t le pilotage du lancement des offres
t la définition et la mise en oeuvre des
actions de communication externes
t mettre en oeuvre les leviers d'actions sur le
pilotage de la performance couvrant les
domaines business, contrôle de gestion et maîtrise
des risques
Le département « ressources humaines et
communication »
> Concevoir et organiser la démarche de communication
interne et externe
> Accompagner les évolutions et les changements
stratégiques de l'unité et de l'entreprise.
Le département « Avant vente »
> accompagner les équipes de vente dans la
qualification technique des affaires, élaborer l'offre aux plans
technique et financier et en assurer la défense chez le client
Le département « Centre
d'expertise et pilotage »
> assurer, dans le domaine de l'Administration Commerciale
Entreprises, le pilotage des commandes ainsi que la gestion administrative du
client national, du contrat à la facture.
Le Groupe Intégré de Production
de Services aux Entreprises
> piloter un service national qui gère tous les
clients du marché E pour les offres spécifiques comme par exemple
Business Talk IP (VoIP), BT Talk IP Centrex (e-téléphonie/ToIP),
BIV, BIC. 19
2.3 Etude de cas d'audit interne à l'Agence
Entreprises Rhône Méditerranée :
Pour faire cette étude j'ai d'abords interviewés
les acteurs du domaine et de métiers différents :
t Auditeurs internes d'entités et
missions différentes t Le responsable Qualité de
mon agence
t Le responsable du Contrôle interne de
mon agence
19 Plus d'infos
http://www.orange-business.com/fr/entreprise/portfolio/catalogue/toutes-solutions/business-talk-ip.html

59
? Le responsable du pôle audit interne basé à
Marseille
? Le contrôleur de gestion de mon agence
? Le manager de l'équipe qui a la gestion des commandes et
la livraison des autocommutateurs téléphoniques privés de
mon agence.
Et c'est sur cette commercialisation et le processus commande
livraison des autocommutateurs appelés aussi dans le jargon
télécom « PABX », cette activité dans laquelle
l'entreprise doit gérer deux risques financiers majeurs.
Pour bien comprendre les enjeux pour Orange, il est
nécessaire avant tout de décrire les produits que l'entreprise
commercialise.
2.3.1 Présentation des solutions de communications
PABX :
Le mot PABX est l'acronyme de Private Automatic Branch eXchange :
un central privé de téléphone ou encore appelé
« autocommutateur téléphonique privé »
« Orange Business Services a développé des
solutions de communications ouvertes à l'IP pour les entreprises qui
souhaitent améliorer leur accueil téléphonique,
échanger des données rapidement et de façon fiable et
augmenter leur productivité.
Orange à développer des solutions pour qu'elles
s'intègrent dans l'entreprise avec un objectif clair :
? faciliter l'usage de la technologie
? permettre à l'entreprise à se concentrer sur son
coeur de métier et de mieux satisfaire leurs clients.
C'est pourquoi, une nouvelle génération de
standards téléphoniques proposée par Orange Business
Services, simple à mettre en place, extrêmement fiable et
immédiatement rentable pour l'entreprise et ainsi répondre aux
attentes des entreprises au travers de nouveaux usages
liés à l' IP, d' une exploitation simplifiée
et des coûts réduits . » 20
20 Dossier sur
http://www.telephone-entreprise.fr.orange-business.com
rubrique « Le standard téléphonique ou PABX »

60
2.3.1 Les enjeux pour l'Agence Rhône
Méditerranée :
Comme nous pouvons le constater sur le tableau ci-dessous, cette
offre de service est plutôt orientée vers les TPE ou PME qui
souhaitent dynamiser leurs activités commerciales ou de services,
grâce à des moyens de communications fiables et efficaces.
Entreprises selon le nombre de salariés et
l'activité - données INSEE
Le marché cible se compose des petites, moyennes ou des
entreprises de 2 à 700 salariés qui recherchent une solution de
communication pour un accueil performant et/ou optimisée en

61
réponse à des besoins de : multi
sociétés, mise en réseau de sites distants, applications
hôtelières.
La cible principale est composée de clients
possédant un PABX de plus de 5 ou 7 ans, ou ayant des nouveaux sites
à équiper : création d'entreprise, extension
géographique, déménagement.
Iles entreprises voulant disposer d'une offre complète
intégrant un engagement de qualité et d'optimisation de la
solution.
Les objectifs et attentes des entreprises peuvent être
distingués en 2 segments :
Les entreprises qui veulent avant tout une solution de
téléphonie riche en fonctionnalité
? Ces entreprises veulent bénéficier d'un accueil
téléphonique performant à travers un large choix de
fonctionnalités : répondeur, serveur vocal interactif, standard
automatique, messagerie unifiée (média unique pour tous les
messages), gestion de fax, fonction ACD...Les entreprises ayant un type
d'activité nécessitant un suivi spécifique : hôtel,
hôpital...ou une organisation spécifique: multi sites, partage
d'IPBX avec d'autres entreprises, multi accueil (profession médicale par
exemple).
Les entreprises voulant être prêtes à
évoluer vers l'IP avec une solution ouverte à la convergence voix
et données
? Ces entreprises ne sont pas vraiment arrivées à
maturité pour migrer vers l'IP mais conscientes de cette
évolution technologique, elles souhaitent utiliser une solution ouverte
à l'IP qui leur permettront de profiter, le moment venu, de la
convergence voix et données.
L'objectif principal restant tout même pour le groupe
France Telecom Orange une fidélisation de ces clients car la concurrence
est très agressive sur ce marché.
Le marché étant ouvert à la concurrence,
FT Orange n'est plus seul est doit conjuguer avec d'autres fournisseurs tels
que Bouygues Telecom, 3li Telecom ou le Pack Business de SFR.
Derrières ces installations de PABX, l'opérateur
télécom propose ses lignes réseaux supports comme les
lignes analogiques, Numéris, lignes IP ainsi qu'une gamme très
élargies de services innovants payants.
2.3.3 Analyse du processus de commercialisation et
l'administration des ventes des PABX
Le système de management de la qualité
décline le processus commande livraison des offres PABX en
définissant pour chaque acteurs ses responsabilités dans ce
dernier et ses prérogatives.
Ce processus faisant partie intégrante de la
Cartographie détaillée « Servir le marché B to B
(Business to business) déjà évoquée dans le
chapitre 2 « Objectif de l'audit interne, paragraphe lié à
l'audit interne opérationnel».
La ligne en jaune désignant l'activité de
traitement de la commande et la livraison des PABX pour les clients
Entreprises & Grand
Public (GP étant les petits commerçants, ou les
TPE)

62
Sans nécessairement évoquer, dans cette
étude, complètement le processus commande livraison des PABX, il
est quand même nécessaire d'en décliner les quatre
activités principales :
1. Prendre en charge la commande validée du client
2. Assurer le pilotage de livraison
3. Assurer le pilotage de production
4. Réaliser, mettre en service technique et
facturer.
Les acteurs du processus sont : le pilote de livraison, le
conducteur d'activité et le technicien d'intervention.
Le pilote de livraison à un rôle majeur dans le
processus, car c'est lui qui qualifie la commande et facture le produit
à sa mise en service.
Les risques inhérents à cette activité sont
donc gérés par le pilote de livraison.
Pour bien comprendre l'importance qu'a le pilote de livraison
dans ce processus où plusieurs audits SOX interviennent, nous pouvons
découvrir l'arbre fonctionnel de la vente directe, ainsi
que le schéma global des activités des PABX
ci-dessous.

63
ADV : Administration des ventes (pilote de livraison)
USC : Unité Service Client (analyste reporting)

64
En faisant un zoom sur le processus nous obtenons sur le
logigramme, toutes les ACT (procédures de contrôle interne),
représentées ci-dessous en triangles rouge.

2.3.4 Les risques inhérents à
l'activité des PABX :
La commercialisation des autocommutateurs
téléphoniques pour le groupe Orange se réalise sur un
marché tendu.
France Telecom Orange avait le monopôle autrefois et le
marché a depuis été ouvert à la concurrence.
L'A.R.C.E.P, l'Autorité de Régulation des
Communications Electroniques et des Postes, qui autrefois s'appelait l'A.R.T
(L'Autorité de Régulation des Télécommunications)
veille à ce que France Telecom Orange ne soit pas en abus de position
dominante par la pratique de prix inférieur au marché et ainsi
est garante du développement de la concurrence.
En effet le risque pour France Telecom de se retrouver en abus
de position dominante peut engendrer pour elle un risque financier important et
toutes les activités commerciales de l'entreprise sont
concernées.
A titre d'exemple elle fût condamnée en 2009 par
l'Autorité de la concurrence à une sanction de 27,6 millions
d'euros ou encore à une amende de 80 millions d'euros en 2005.
Les deux exemples cités sont loin de concerner la
commercialisation des PABX, mais l'entreprise peut se retrouver dans cette
situation de risque.
L'abus de position dominante de France Telecom Orange serait
le premier risque généré par cette activité et
à prendre en compte.

Taux de remise conquête
Taux de remise renouvellement
XX%
XX%
XX%
XX%
Produit 1
Produit 2
65
Cependant un second risque est apparu dans mon étude de
cas, le marché étant très tendu et très
concurrentiel, les marges commerciales des PABX sont très faibles et une
attention très particulière est faite sur les risque de vente
à perte.
Les commerciaux pour placer des PABX au sein des entreprises
clientes sont confrontés de plus en plus à une concurrence
très forte et appliquent des remises définies avec leurs
unités d'affaires comme dans le tableau ci-dessous, appelé aussi
tableau des marges de manoeuvre.
Ces taux de remises sont retraduits en taux de marges afin de
donner une information complète aux vendeurs.
Tableau des marges de manoeuvre des vendeurs T2 2011
(exemple)
Gamme PABX 1
XX%
|
XX%
|
XX%
|
XX%
|
XX%
|
XX%
|
XX%
|
XX%
|
XX%
|
XX%
|
Produit 1
Produit 2
Produit 3
Produit 4 (PROMO T2 2011)
Produit 5
Gamme PABX 2
Les remises retraduites en taux de marge
|
Taux de marge minimum du devis client
en renouvellement
|
Taux de marge minimum du devis client
en conquête
|
Gamme PABX 1
|
Produit 1
|
X,25
|
X,25
|
Produit 2
|
X,40
|
X,40
|
Produit 3
|
X,40
|
X,29
|
Produit 4 (PROMO T2 2011)
|
X,47
|
X,29
|
Produit 5
|
X,47
|
X,28
|
Gamme PABX 2
|
Produit 1
|
X,24
|
X,19
|
Produit 2
|
X,20
|
X,12
|
Les valeurs des taux de remises ainsi que les marges ont
été masquées par nécessité de
confidentialité

66
Lorsque la négociation avec le client est difficile, le
vendeur peut demander une remise complémentaire mais elle n'est
acceptée qu'à condition de respecter une procédure de
demande de dérogation auprès de l'unité
d'affaire.
Elle se matérialise par une procédure de GO NOGO
au-delà des marges de manoeuvres déléguées.
Au delà des Taux de remises déléguées
agences:
Une demande de GO NOGO nationale est obligatoire La demande doit
impérativement être réalisée :
? après un premier travail avec le soutien métier
local ? avant envoi de l'offre au client
? justifiée par des éléments objectifs et
factuels
Le devis doit être en état « en cours » ou
« envoi » dans l'application de gestion de devis. Faire une demande
auprès de l'unité d'affaire par mail, selon la procédure
suivante :
? Fourniture du N° de devis issue de l'application de
gestion des devis ;
? Précision si c'est une conquête ou un
renouvellement ;
? Offre concurrente, le nom du constructeur et les
éléments financiers de l'offre
concurrente ;
? Demande de dérogation = coefficient de marge
souhaité ;
? Copie de la demande N+1 et du directeur des ventes.
La remise au-delà des marges de manoeuvres
déléguées est l'ultime recours pour ne pas perdre une
vente, les demandes doivent rester marginales.
Cette procédure active un contrôle mensuel SOX des
Taux de marges différenciées par catégorie «
Renouvellement » ou « Conquête ».
En aucun cas la remise ne peut se traduire avec une vente
à perte.
Nous pouvons distinguer dans la page suivante le processus de
demande de dérogation pour l'octroi d'une demande au delà des
remises déléguées agences.

67
Figure 10 - Processus de demande de GO au delà
des remises déléguées aux agences :

Tableau des faiblesses et de l'organisation et risques de
contrôle interne.
Processus
|
Sous-processus
|
Faits
|
Causes
|
Risques
|
Vendre les
|
Traitements des
|
Signature et saisie par le
|
Mauvaise
|
Risque pour France
|
|
|
vendeur des éléments du
|
|
Telecom Orange de se
|
produits et services
|
commandes PABX
|
communicationbon de commandes dans le
SI et les adresser au pilote
|
du vendeur.
|
retrouver avec des tarifs bien au dessous de celles
|
|
|
de livraison.
|
Passage en force du vendeur pour
|
pratiqués sur le marché
(Risque d'abus de position)
|
|
|
Les remises accordés au
|
conclure la
|
Impact financier en cas de plainte
|
|
|
client doivent être conformes et aux marges
|
vente.
|
d'un concurrent.
|
|
|
de manoeuvre définie par l'unité d'affaire.
|
Non respect des procédures.
|
Risque de vente à perte
|
|
|
Les taux au delà des remises
déléguées aux agences doivent faire l'objet d'une demande
de
|
|
Impact financier d'une amende pouvant aller en plus d'une amende
de 75000€ à la moitié des dépenses de
publicité engagé par l'entreprise coupable.
|
|
|
GO/NOGO
|
|
|
|
|
Les éléments du devis doivent impérativement
correspondre à ce qui a été facturé.
|
|
|

68
2.3.5 Apport de l'audit interne à une meilleure
performance, réalité de terrain et analyse :
Dans l'exemple choisi de la commercialisation et
l'administration des ventes des PABX, j'ai été frappé par
la grande synergie entre le SMQ et le contrôle interne.
Tous les processus qualité incluent des
procédures de contrôles internes, là ou des risques
surviennent sur telle ou telle activité.
A l'analyse, le système de management de la
qualité apparait certainement comme une composante du système de
contrôle interne.
L'audit interne ayant pour mission principale d'estimer et
d'évaluer l'efficacité du contrôle interne, a trouvé
dans le SMQ le levier d'action efficace qui lui permet d'obtenir une meilleure
performance du dispositif.
Comme je l'ai déjà évoqué
précédemment, le management de la qualité est issu du
monde opérationnel alors que l'audit interne a une dimension plus
élargie par son rattachement à la plus haute hiérarchie de
l'entreprise et de par sa mission.
Le SMQ chez France Telecom Orange est exclusivement un management
par les processus.
« La finalité de l'audit interne étant
d'évaluer tous les processus de management des risques, de
contrôle et de gouvernement d'entreprise, notamment dans ses aspects
éthiques et déontologiques, y compris le management de la
qualité, et de faire des propositions pour renforcer leur
efficacité »21
Dans le cas pratique des PABX et dans le logigramme (page 64)
j'ai compté 6 ACT (procédures de contrôle interne)
impactant l'activité.
Cela ne m'a pas surpris de découvrir que le manager de
l'administration des ventes des PABX est aussi RLP ou responsable local de
processus de cette même activité.22
Ce rôle de RLP l'intègre complètement dans
la boucle qualité pour une meilleure efficacité et
performance.
Plus globalement avec cette étude de cas, mon analyse
de départ est confortée par la prise de position de l'IFACI de
2004 sur l'audit interne et la qualité.
Voir Annexe 5 - IFACI - PRISE DE POSITION - AUDIT INTERNE
-QUALITE - MAI 2004
L'audit interne du groupe France Telecom Orange entre
graduellement dans le système de management de la qualité, en
tant que processus de pilotage.
Ce qui pourrait se dessiner prochainement au sein du groupe
France Telecom Orange, c'est l'orientation vers un modèle d'organisation
ou l'audit interne intègre les auditeurs « qualité »,
il interviendrait en bouclage du SMQ englobant l'entreprise toute
entière.
21 IFACI - Prise de position AUDIT INTERNE - QUALITE -
VOIR ANNEXE 5
22 Voir lettre de mission en ANNEXE 6

69
Ce système irait au delà des exigences de la norme
ISO.
Le Système de Management de la Qualité, le Service
Qualité et les processus qualité font partie du champ
d'intervention de l'audit interne dans le cadre de sa responsabilité
d'évaluation de l'ensemble du système de contrôle interne
ainsi que l'illustre le schéma suivant :
Figure 11 - Modèle d'organisation de l'audit
interne + SMQ 23

Le schéma ci-contre est l'exemple d'organisation auquel
tend subtilement l'audit interne du groupe.
« L'Audit Interne Groupe (3ème cercle), qui
intègre des auditeurs " groupe " qualité, intervient en "
bouclage " du système qualité qui est ici un système de
qualité totale, englobant l'entreprise tout entière (Services
Centraux : 2ème cercle, et Opérations : 1er
cercle).
Parmi les services centraux, se trouve la Direction
Qualité du Groupe qui prescrit (conçoit et met en place) et
contrôle le système qualité de l'entreprise, en supervisant
des équipes qualité locales présentes dans toutes les
entités du groupe.
Le service Audit Interne Groupe est lui-même audité
par ces équipes qualité »24.
23 Schéma issu de la prise de position de
l'IFACI sur l'audit interne et la qualité, VOIR ANNEXE 5
24 IFACI - PRISE DE POSITION - AUDIT INTERNE -QUALITE
- MAI 2004

70
Aujourd'hui ce n'est pas encore le cas, il y a bien de la
convergence et un réel travail en commun réalisé entre la
qualité et l'audit interne dans le cadre des missions d'audit, mais les
deux entités sont pour l'instant rattachées à deux
directions différentes.
Elles devraient à moyen terme fusionner ; l'idée
avancée est le fruit de mon analyse et les différents constats
réalisés.
L'audit interne étant rattaché aujourd'hui
à la direction financière, il veille d'abord au respect du cadre
règlementaire qui permet de réduire l'exposition du groupe
à des redressements fiscaux, les risques financiers liés aux
activités du groupe, ... et donc améliorer la performance
financière.
Il contribue à l'évolution du contrôle
interne et notamment, à identifier des contrôles inopérants
ou redondants et donc, in fine, à dégager du temps de certains
collaborateurs (qui vont arrêter de faire un contrôle
déjà réalisé par une autre personne, par exemple)
et donc à améliorer la performance des opérations.
L'audit interne peut prend alors la forme d'audit des
processus et donc oeuvre à l'amélioration de la performance des
opérations.

71
CONCLUSION
Longtemps considéré comme un organe d'inspection
de la Direction Générale, l'audit interne est pourtant
appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans
l'entreprise.
La recherche de la performance a donné à l'audit
interne une importance croissante dans l'entreprise.
Il se déploie désormais maintenant à des
domaines autres que celle de la finance, touchant ainsi toutes les composantes
de l'entreprise.
Bien que l'audit interne soit différent du
contrôle interne, ils sont tous les deux complémentaires.
Le contrôle interne représente l'ensemble des
sécurités contribuant à la maîtrise de
l'entreprise.
Son objectif, en plus de la maitrise des risques financiers,
est d'assurer celle des activités et l'efficacité des
opérations.
Par ailleurs, il consiste à appliquer les directives de
la direction et soutenir l'amélioration des performances.
Quant à l'audit interne, il se situe à
l'intérieur de l'organisation et constitue une fonction
indépendante d'appréciation du contrôle des
opérations.
Il s'agit d'un contrôle dont la fonction est d'estimer
et évaluer l'efficacité des autres contrôles.
L'audit interne motive les audités à pallier
leurs faiblesses et donc les aident à mieux maîtriser leur domaine
pour plus de performances.
L'auditeur n'émet pas de jugements de valeur mais il
formule des solutions pour améliorer les procédures.
L'audit interne s'intéresse désormais aux autres
composantes de l'entreprise comme les entités de production, le
système d'information, le business, le marketing ou encore la gestion
des ressources humaines.
De l'avis des experts du domaine, il constitue un
élément de sécurité dans une entreprise et doit
toujours apporter un plus.
L'étude révèle que l'audit interne
s'oriente vers le conseil en management et devient un support des actions
essentielles de l'entreprise comme chez France Telecom Orange.
Indéniablement l'audit interne est facteur de
performance dans l'entreprise.

72
Bibliographie
Titre
|
Auteur
|
Editeur / Site web
|
AUDIT ET CONTRÔLE INTERNE, ASPECTS FINANCIERS,
OPÉRATIONNELS ET STRATÉGIQUES
|
LIONEL COLLINS &
GÉRARD VALLIN
|
DALLOZ GESTION FINANCES
|
EFFECTIVENESS THEORY AND ORGANIZATIONAL EFFECTIVENESS
|
R.H. HALL
|
NTL INSTITUTE
|
FINANCE CONTRÔLE STRATÉGIE
|
CLAIRE GAUZENTE
|
FACULTÉ DE DROIT,
D'ÉCONOMIE ET DES SCIENCES SOCIALES DE L'UNIVERSITÉ
D'ANGERS
|
LE CONTRÔLE DE GESTION
|
ALAIN BURLAUD / J.SIMON
|
LA DECOUVERTE
|
LE MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE DU TRAVAIL
|
MICHEL ROCCA
|
L'ESPRIT ECONOMIQUE
|
LE MANAGEMENT DES RISQUES DE L'ENTREPRISE
|
LANDWELL & ASSOCIÉS
|
EYROLLES
|
LES INDICATEURS DE PERFORMANCE
|
CHANTAL BONNEFOUS
& ALAIN COURTOIS
|
Editions PRODUCTIQUE
|
LES OBJECTIFS INDIVIDUELS DE PERFORMANCE
|
JACQUES LEMMONIER
|
VUIBERT
|
MANAGEMENT DES COMPÉTENCES ET CONSTRUCTION DES
QUALIFICATIONS, COMMENT CONCILIER PERFORMANCE DES ENTREPRISES ET
CARRIÈRES INDIVIDUELLES ?
|
SYLVIE MONCHATRE
|
CEREQ
(
HTTP://WWW.CEREQ.FR)
|
MANAGEMENT DES RISQUES
|
PASCAL KEREBEL
|
EYROLLES
|
MÉTHODES ET PRATIQUES DE LA PERFORMANCE
|
PHILIPPE LORINO
|
EDITIONS
D'ORGANISATIONS
|
PEUT-ON DÉFINIR LA PERFORMANCE ?
|
BOURGUIGNON
|
REVUE FRANCAISE DE COMPTABILITE
|
THE GOAL ACHIEVEMENT MODEL
|
STEPHEN J. THOMAS
|
ARTICLE " CHANGING YOUR ORGANIZATION FOR THE BETTER: PART
3
|
THÉORIE ET PRATIQUE DE L'AUDIT INTERNE
|
JACQUES RENARD
|
EYROLLES
|

73
Annexes
ANNEXE 1 - Modèle envoi lettre projet rapport d'audit
interne
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Page 73
|
ANNEXE 2 - Modèle Check-list de suivi de mission d'audit
interne
|
Page 74
|
ANNEXE 3- Norme d'audit interne PCAOB 5
|
Page 78
|
ANNEXE 4 - Maquette TDB « Gérer et développer
les compétences »
|
Page 80
|
ANNEXE 5 - IFACI - Prise de position - Audit et qualité -
Mai 2004
|
Page 81
|

74
ANNEXE 1 - Modèle envoi lettre projet rapport
d'audit interne


ANNEXE 2 - Modèle Check-list de suivi de mission d'audit
interne
75

76

77

78
J L
Er
|
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|
ANNEXE 3-- Norme d'audit interne PCAOB 5
|
|
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|
|
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PCAOB
Pub i=f:rtpEriiXpou- -9
~M1éSL tt%r
|
|
|
|
Norme d'audit n
Une vérification du contrôle interne â
l'information financière qui est intégrée dans une
vérification des états financiers
AMVEXE A - DÉFAMONS
r Ai - A111
AL Aux Ris de la pi me ramie, km timrrrts kerne rj. d
uussort&fris arrime suit
A2. Un objectif de carrtr8Fe fournit une tihie Ao4dtkria
permettait d1i i uer l'efficarti dis cent 81ns . Un objectif de
contrôle par le aiotrbie ïiterne des rapports fkrandersse rapporte
gr'neralernentir une assertion pertinente et &mince un aril per
évaluer si les prookluras de ce rtr&e de renbeor'se dans
run thine Strigercia2 de roumi une assurarxe mimera hie que
les re-seignernents. d'une I nexaditxie ou
d'omission dans cette affirmaren ras derrtp
irentotrd ect per les ccrtriles sir un en
temps opportun.
A3. Ure carener#177; en macre de comble interne
dm rapports Mandes etiste lorsque la concept ion ou le
fandiomeinert dun aantreie ne menet pas la
gestlon emplay dans le cars normal de rte er#177;l€e de leurs
foretions assigrérm, dt rr rerir ru de détecter dim.
aromar:dm en terre opportun_
§ Une carence en cre4gra MiSte lorsque (4
unmrt le néamsaire parr atteindre rmiecte de
contrôle est margt eu (b) mcontrete Elistarit ne
sort pas axr tconçus de telle sorte que, m8me le contrôle foc
chiure carme prévu, rots.pcdde contre] le rie seralt pas
artel nt,
· line tarenee en opérzeda otite quand r.n
caneile trent «locus ne nie pas cornme prevu, ou lorscpe la lire qui
effedte · ie co e:rôde ne posséde pas rauton ti
nécessaire et la compétence pou etteduer le mntjle
errh=e.
A4. iiats ni--ondes et ritformatiorr momie se r e des
é eS, financiers de ia compagnie A et
les fetes ai& états rEranciers
pisertés cureorrnérrertt a ux pi pm oat ptaGles rreraler ent
reconnus
( . Rr), Référence aux étais
Ifireaxiers et rsdoarmerrts orque, ne s'appilquent pas la
pnaparabon du rapport de ge lJori et d'analyse au dautns
informations re en dehors dm états financiers prù ent&
seiarr les FCC#t dtirrre socira4 base I`rtancies et les nates.
AS. Le contteeintxreede Marot-nation Ignan te
est un prcraessus conçu par ou sous la
supenvaion de ta rint+pale géarat de la soca du
et les aq ents Wenders, ou dm person nes exem nt des fonctions sinnilaires, et
effeduée par la société de celtei d ·a Orel stem,
de yettion, et d ·autes gerscones, â foirnifune tissurarace
raisoogettfe assurance «lacement la fiabdïté de
[Information
finanJéne et la pp &ati ci des ébats
rreelders ries rrtr redemesmnfurmérnentaux PCGR du Canada et
comprend les p:irques et pro[ es qui
·
(1) Comment la eg.tw de dossiers qr. de lxçrsrt
tacite miment &tail lde. presse et fid le des
opérations. et des Ga Mir= daokils de ka sale-lie;
{2) Fournir une asssxarnce raisanosbie que les operkoris
sente rreginities de manitire A pemie re lapreparation dos !Mais
frrrerriersoecrlam rnentanispr.rcipesocrmptehiesgénkrelerrent reconnus,
et que liereaeiies el les dlpeettesde I e eocietri ne sant
fait; que conforme ment aux autorisafiansdo la direcion net des admiristatetrs
da la socle ra:
(3) Fournir une assura-gel raisonnable queruA ta prier
action OU la d lei ia n en temps opportun de ltraguisition, rutïsaiian, au
de ratisrraion des attifa de la socele qui poumlent avoir un incidence
imp-rlams Sur les étais fieribers_

80

81
ANNEXE 4 - MAQUETTE TDB « GERER ET DEVELOPPER LES
COMPETENCES »


82
ANNEXE 5 - IFACI - PRISE DE POSITION - AUDIT INTERNE
-QUALITE - MAI 2004


Prise de position IFACI / Audit Interne - Qualité /
mai 2004 lien du document reproduit:
http://www.ifaci.com/dl.php?table=bib_en_ligne&nom_file=prise_de_position___audit_interne_qualite__mai_2004__1.pdf&chemin=uploads/_ifaci
La coexistence des deux métiers, audit interne et
qualité, est propre à susciter de nombreuses
interrogations de la part des auditeurs internes : quelle
distinction fait-on entre Contrôle Interne et Système de
Management de la Qualité, quels sont les points communs et les
divergences entre les deux démarches, peut-on faire émerger des
synergies entre Audit Interne et Qualité (en particulier, doit-on
coordonner les deux activités, organiser des missions communes,
envisager une direction commune,...)?
? Il apparaît d'autant plus opportun de préciser
les relations entre Audit Interne et Qualité que ces deux domaines ont
vécus dans la période récente des clarifications
normatives tout à fait essentielles :
- Le cadre de référence que constituent les
"Normes professionnelles de l'audit interne " a été
approuvé et publié en français en octobre 2002 dans sa
version complète, comprenant : la définition de l'Audit Interne,
le Code de déontologie, les Normes professionnelles, les
Modalités Pratiques d'Application ;
- La série complète des Normes ISO
révisées en 2000 termine bientôt sa troisième
année d'existence.
Elle comprend le triptyque ISO 9000, 9001 et 9004. La
publication fin 2002 de la quatrième norme de base, ISO 19011,
consacrée à l'audit qualité et environnemental, marque la
fin du processus de révision, et clôt la cohérence du
système.
? Ce contexte a conduit l'IFACI à élaborer une
prise de position qui présente le point de vue de la profession
de l'audit interne, en intégrant le fait que la démarche
qualité est de plus en plus prégnante dans les organisations et
qu'il convient de tenir compte des avantages que celle-ci peut lui apporter.

83
1. Qu'entend-on par qualité ?
? Il est important de rappeler que si, aujourd'hui, les
démarches suivies par l'audit interne et la Qualité
présentent un certain nombre de convergences, elles ont des origines
profondément différentes.
? L'une des différences majeures entre l'Audit Interne
et la Qualité, c'est que, dès son émergence, la
Qualité est avant tout une démarche
visant l'action, fondée sur quelques orientations très
déterminantes:
- la priorité donnée au client ; - la
participation des acteurs ; - la culture processus,
- etc....
Elle offre aux équipes opérationnelles un large
choix d'outils et de méthodologies (des diagrammes Ishikawa des origines
au Six Sigma d'aujourd'hui) visant à la prise de décision et
à l'action.
Ce n'est que plus tard qu'est apparu l'audit qualité,
principalement motivé par l'ISO. L'audit qualité n'est qu'une
partie de la fonction qualité, alors que l'audit interne est une
fonction en soi, celle qui permet une évaluation, une assurance, par
essence indépendante de la ligne opérationnelle.
Par ailleurs, notons que deux approches majeures se
dégagent du monde de la Qualité : le Management par la
Qualité, appelé à l'origine " Qualité Totale ", et
l'Assurance Qualité.
Le Management par la Qualité renvoie
aux modèles de performance des Prix Qualité : pour l'Europe,
modèle de l'EFQM. Ce modèle propose une représentation
systémique très complète de l'ensemble des processus
génériques de toute entreprise.
Il ne lui est pas associé une activité d'audit,
mais il autorise l'évaluation, ou l'auto-évaluation. Ce
modèle offre aujourd'hui l'une des approches les plus avancées en
matière d'évaluation des " couches hautes " des processus et du
management. C'est une pratique dédiée aux états-majors.
L'Assurance Qualité renvoie à
la série des Normes ISO 9000, redéfinies en profondeur dans la
version
2000, plus synthétique, plus universelle. L'Assurance
Qualité s'entend comme " la partie du management de la
qualité visant à donner confiance en ce que les exigences pour la
qualité seront satisfaites (Norme ISO 9000, 2000) ". Son ambition
est donc moins large que la " Qualité Totale ", mais elle couvre en
revanche un champ auditable, selon un ensemble de " lignes directrices pour
l'audit " (Norme ISO 19011, déc. 2002). L'audit externe selon ces
Normes conduit à la certification qualité.
Enfin, alors que l'Audit Interne moderne, tel qu'il est
apparu aux Etats-Unis entre les deux guerres mondiales, a plutôt son
origine du côté du monde de la finance, la Qualité est
née dans l'univers de la production.
Les domaines couverts se rejoignent actuellement dans des
systèmes globaux de maîtrise des risques.

84
2. Contrôle Interne et Système de Management
de la Qualité 2.1. Définition
"Le Contrôle Interne" est un processus
mis en oeuvre par le Conseil d'Administration, les dirigeants et le personnel
d'une organisation destiné à fournir une assurance raisonnable
quant à la réalisation de ses objectifs
(COSO).
"Le Système de Management de la Qualité
" est l'élément du système de management de
l'organisme qui se concentre sur l'obtention des résultats, en
s'appuyant sur les objectifs qualité, pour satisfaire,
selon les cas, les besoins, attentes ou exigences des parties
intéressées (ISO 9000 - 2.11).
2.2. Ressemblances et différences
· Composition

Le "Contrôle Interne"
(définition du COSO) comprend 5 éléments qui constituent
pour une entreprise donnée son " système de contrôle
interne " :
· L'environnement de contrôle, qui
doit être favorable à la maîtrise des
risques est essentiellement d'ordre culturel et comportemental :
intégrité
et éthique, l'exemplarité de l'attitude du
management, la bonne
définition du rôle de chacun et le respect des
structures.
· L'évaluation des risques,
essentielle à la mise en oeuvre de stratégies de maîtrise
de risques adaptées.
· Les activités de contrôle interne
mises en oeuvre
par chaque manager :
- des objectifs clairs, cohérents avec les missions du
manager et la stratégie de l'entreprise ;
- des moyens adaptés ;
- un système d'information, qui permet de
mesurer la réalisation des objectifs ;
- l'organisation qui met en oeuvre le bon fonctionnement
des moyens ;
- les méthodes et procédures pour bien
opérer les tâches définies ;
- la supervision pour vérifier l'avancement des
objectifs et les faire évoluer en fonction du contexte.
· L'information et la communication entre
les différents acteurs de l'entreprise.
· Le pilotage du Système de
Contrôle Interne.
Le "Système de Management de la
Qualité", au sens ISO, est fondé sur 8 principes (ISO
9000 -0.2).
Sa mise en oeuvre comporte un certain nombre d'étapes
(ISO 9000 - 2.3) qui correspondent à des éléments de
contrôle interne ou les impliquent :
Les 8 principes : Orientation client ;
leadership ; implication du personnel ; approche processus ; management par
approche système ; amélioration continue ; approche factuelle
pour la prise de décision ; relations mutuellement
bénéfiques avec les fournisseurs.


85
? Champs et modalités d'intervention
Ils peuvent être analogues. En effet, le
contrôle interne couvre la maîtrise des risques de l'ensemble des
processus de l'entreprise en allant au-delà des seuls processus
comptables et financiers. Selon le choix de l'organisation, le
système qualité peut englober tous les processus et tous les
risques de l'organisation, au-delà de ceux qui concernent exclusivement
la réalisation du produit, même s'il convient de noter
que la notion de maîtrise de risque n'est qu'implicite dans la
démarche qualité.
Sur un plan concret on note de nombreuses convergences en
termes de méthodes et d'outils entre démarche qualité et
contrôle interne :
- description systématique des processus ;
- suivi des incidents révélateurs de
non-qualité ou de risques ;
- logique d'amélioration continue par des
méthodes participatives (auto-évaluation,...) et
détermination de plans d'actions ;
- suivi d'indicateurs conjoints ;
- etc.
?Conclusion
A l'analyse, le Système de Management de la
Qualité apparaît comme une composante du Système de
Contrôle Interne focalisée sur la dimension " respect des
objectifs qualité " et ciblée sur " les besoins et attentes des
clients et autres parties intéressées ".

86
3. Métiers Audit Interne et Audit Qualité
3.1. Définitions
Définition de l'audit qualité
donnée par la Norme ISO 19011, 2002
Il convient d'entendre par " audit ", " preuves d'audit " et "
critères d'audit " : audit qualité, preuves
d'audit qualité et critères d'audit
qualité.
«L'Audit (ISO 19011, 2002)
est un processus systématique indépendant et documenté en
vue d'obtenir des preuves d'audit et de les évaluer de manière
objective pour déterminer dans quelles mesures les critères
d'audit sont satisfaits.
On appelle critères d'audit, un ensemble de
politiques, procédures ou exigences déterminées. Les
preuves d'audit sont des enregistrements, énoncés de faits ou
autres informations, qui se rapportent aux critères d'audit et sont
vérifiables.»
Définition de l'audit interne donnée par
l'IFACI
«L'Audit Interne est une
activité indépendante et objective qui donne à une
organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses
opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et
contribue à créer de la valeur ajoutée.
Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs
en évaluant par une approche systématique et méthodique,
ses processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement
d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur
efficacité. »
3.2. Convergence partielle des
métiers
Les métiers d'auditeurs internes et d'auditeurs
qualité sont proches en termes de normes et de déontologie, de
champs d'intervention et d'approches.
? Normes et déontologies
Les deux métiers obéissent à un
code de déontologie fort et à des normes
détaillées, ISO 19 011 et IFACI, dont la plupart des
fondamentaux sont proches.
Les deux types d'auditeurs doivent être
indépendants et objectifs par rapport aux entités
auditées. Leurs travaux sont rythmés par une planification
annuelle avec des possibilités d'audits hors programme demandés
par le management. Toutefois, et c'est ce qui en fait sa
spécificité, l'audit interne, à l'inverse de l'audit
qualité, fonde son plan d'audit sur une évaluation des risques de
l'organisation. L'audit interne se positionne, de ce fait, comme un outil
majeur de détection, de prévention et de maîtrise des
risques de son organisation, en coordination avec toute autre fonction
concernée. Enfin, les deux métiers visent l'amélioration
des performances opérationnelles et la création de valeur pour
l'entreprise.
? Champs d'intervention
L'audit interne est susceptible d'intervenir dans toutes les
entités, tous les processus et plus généralement tous les
systèmes de management de l'entreprise, jusqu'aux processus
stratégiques dès lors qu'ils sont en relation avec les risques
qui menacent la réalisation des objectifs de l'organisation.
L'audit qualité, quant à lui, couvre le champ
(entités et processus) du Système de Management de la
Qualité que la Direction de la Qualité a contribué
à élaborer.
? Approches
En audit qualité, sens ISO, le Système de
Management de la Qualité est élaboré par la Direction de
la Qualité à partir des Normes ISO qui sont très
structurantes. En revanche, les référentiels sur lesquels
s'appuie l'audit interne, qu'ils soient construits par le management de
l'activité auditée ou construits par l'audit interne en
concertation avec celui-là, s'inspirent de modèles ou de bonnes
pratiques existants mais moins structurants.
Les missions d'audit interne, souvent non récurrentes,
comprennent de nombreux tests pour appréhender la réalité
des opérations. Par conséquent, elles sont plus longues et
plus

87
approfondies que les missions d'audit qualité (ISO ou
au-delà d'ISO), qui se révèlent plus systématiques
et itératives.
Il est enrichissant pour les deux fonctions qu'elles
procèdent à des échanges d'informations, de bonnes
pratiques, de coordination des missions,...
Les missions d'audit interne conduisent à des
recommandations qui doivent faire l'objet de plans d'actions destinées
à corriger les dysfonctionnements. Ces plans d'actions sont
élaborés et mis en oeuvre par les audités eux-mêmes.
La responsabilité de l'audit interne ne s'arrête pas là
puisqu'il doit mettre en place un programme de suivi permettant de surveiller
et de garantir que des mesures ont été effectivement mises en
oeuvre. En revanche, les rapports des audits qualité indiquent les
écarts par rapport au système qualité de l'organisation,
au sens ISO, mais sans formuler de recommandations. Il appartient ensuite
à l'audité d'élaborer l'action corrective à mettre
en place pour corriger cet écart. La fonction qualité s'assure de
l'existence des actions correctives et mesure leur efficacité.
4 Direction de l'Audit Interne et Direction de la
Qualité
· La finalité de la Direction de
l'Audit Interne est d'évaluer tous les processus de management des
risques, de contrôle et de gouvernement d'entreprise, notamment dans ses
aspects éthiques et déontologiques, y compris le management de la
qualité, et de faire des propositions pour renforcer leur
efficacité.
Le rattachement hiérarchique de
l'Audit Interne se situe " au plus haut niveau ", afin d'assurer son
indépendance. Le rattachement idéal se situe au niveau du
directeur général ou du président avec une liaison forte
avec le comité d'audit.
La Direction de l'Audit Interne, selon les normes de l'audit
interne, doit élaborer et tenir à jour un programme d'assurance
et d'amélioration de la qualité portant sur tous les aspects de
l'audit interne et permettant un contrôle continu de son
efficacité.
· La finalité de la Direction de la
Qualité est :
- d'élaborer le Système de Management de la
Qualité de l'Entreprise. Un Système de Management de la
Qualité efficace fournit aux opérationnels des
référentiels : description des processus (processus de
production, de RH, Informatiques,...), des procédures (check lists,...),
des règles à respecter (sécurité, environnement,
lois et réglementation) ;
- d'aider à leur application ;
- de garantir la conformité de ce Système de
Management de la Qualité à la Norme ISO, par la conduite d'audits
qualité.
Le rattachement de la Qualité se
situe de manière variable selon les entreprises mais cohérente
avec l'orientation d'assistance et d'accompagnement des
opérationnels.
· Les deux directions, de l'Audit Interne et de la
Qualité sont auditables l'une par l'autre, dans le cadre de
leurs responsabilités respectives et de leurs propres méthodes.
En effet :
- Le Service d'Audit Interne peut entrer dans le
Système de Management de la Qualité, en tant que processus de
pilotage, et il est, à ce titre, auditable en termes d'audit
qualité, de manière interne ou externe.
- Le Système de Management de la Qualité, le
Service Qualité et les processus qualité font partie du champ
d'intervention de l'audit interne dans le cadre de sa responsabilité
d'évaluation de l'ensemble du système de contrôle interne
ainsi que l'illustre le schéma suivant:


88
Le schéma ci-contre est un exemple d'organisation.
L'Audit Interne Groupe (3ème cercle), qui intègre des auditeurs "
groupe " qualité, intervient en " bouclage " du système
qualité qui est ici un système de qualité totale,
englobant l'entreprise tout entière (Services Centraux : 2ème
cercle, et Opérations : 1er cercle). Ce système va
donc au-delà des exigences de la norme ISO. Parmi les services centraux,
se trouve la Direction Qualité du Groupe qui prescrit (conçoit et
met en place) et contrôle le système qualité de
l'entreprise, en supervisant des équipes qualité locales
présentes dans toutes les entités du groupe.
Le service Audit Interne Groupe est lui-même
audité par ces équipes qualité.
L'IFACI tient à remercier les personnes qui ont
conçu et rédigé cette prise de position :
- Florence Bergeret, Responsable de la Recherche, IFACI,
- Jean-Michel Chaplain, Directeur de l'Audit, AFPA,
- Alain Gelly, Directeur Qualité et Maîtrise des
Risques, TDF,
- Jacques Szpirglas, Directeur Délégué,
Direction de l'Audit et du Contrôle des
Risques Système d'Information et Réseaux, France
Telecom,
- Jean-Louis Vincent, Directeur de l'Audit Groupe, Michelin.
Pour leur relecture avisée et leurs précieux
commentaires, merci également à :
- Philippe Christelle, Directeur de l'Audit Interne Groupe, Cap
Gemini Ersnt &
Young, Président de l'IFACI,
- Gilbert Fuzillier, Directeur de l'Audit Interne, Philips
France,
- Pierre Poulain, Inspecteur Chargé de Mission pour la
Prévention des Risques,
Banque de France,
- Louis Vaurs, Délégué
Général, IFACI
Le schéma ci-contre est un exemple d'organisation. L'Audit
Interne Groupe (3ème cercle), qui intègre des auditeurs "
groupe " qualité, intervient en " bouclage " du
système qualité qui est ici un système de qualité
totale, englobant
l'entreprise tout entière (Services Centraux : 2ème
cercle, et Opérations : 1er cercle). Ce système va
donc au-delà des
exigences de la norme ISO. Parmi les services centraux, se trouve
la Direction Qualité du Groupe qui prescrit (conçoit
et met en place) et contrôle le système
qualité de l'entreprise, en supervisant des équipes
qualité locales présentes
dans toutes les entités du groupe.
Le service Audit Interne Groupe est lui-même audité
par ces équipes qualité.
En synthèse :
Prise de position du groupe de travail
Le groupe de travail souligne les fortes synergies
entre Contrôle Interne/Management des Risques et Système de
Management de la Qualité, d'une part, et certaines convergences entre
les "métiers" d'audit interne et d'audit qualité, d'autre
part.
Le Système de Management de la Qualité est une
composante du contrôle interne focalisée sur la dimension "
respect des objectifs qualité " et ciblée sur les " besoins et
attentes des clients et autres parties intéressées ".
Un Service d'Audit Interne a tout intérêt
à s'approprier les outils venant du monde de la qualité, et plus
spécialement de l'audit qualité dans ses propres travaux
méthodologiques. De même, les méthodologies du Management
de la Qualité doivent pouvoir utilement être mises à profit
lors de l'élaboration des référentiels de Contrôle
Interne. Pour arriver à ces fins, les auditeurs internes peuvent se
former aux Normes ISO. Une intégration d'auditeurs internes sur des
missions qualité et réciproquement d'auditeurs qualité sur
des missions d'audit interne peut également être
recommandée.
Dans chaque organisme, l'Audit Interne peut avoir
intérêt à se rapprocher du Service Qualité,
lorsqu'il existe, prendre connaissance de son programme d'activité et de
ses méthodes. La coordination des interventions ainsi que les
échanges de résultats sont souhaitables.
La complémentarité entre audit interne et audit
qualité doit pouvoir être explicitée aux audités.
Elle peut figurer de manière formelle dans la Charte d'Audit, et
être inscrite dans la présentation de l'approche des divers types
d'audit en amont de chaque mission. L'utilisation de dénominations
distinctes (audit interne / audit qualité) doit être mise en
oeuvre pour éviter toute confusion.
Toutefois, il y a lieu de toujours bien garder à
l'esprit l'exigence d'indépendance de l'activité d'audit
interne par rapport aux lignes opérationnelles, ce qui va de
pair avec le rattachement du Service d'Audit Interne au plus haut niveau. En
revanche, la Direction de l'Audit Qualité, qui assiste les lignes
opérationnelles dans la mise en place et le maintien du système
de management de la qualité, est plus souvent rattachée à
un niveau opérationnel.
Enfin, une distinction majeure de l'audit interne par rapport
à l'audit qualité est qu'il doit, entre autres, évaluer le
processus de gouvernement d'entreprise, notamment sur ses aspects
éthiques et déontologiques, et formuler des recommandations
appropriées en vue de son amélioration.
Prise de position IFACI / Audit Interne -
Qualité / mai 2004

89

90
ANNEXE 6 - LETTRE DE MISSION RLP PROCESSUS TRAITER LA COMMANDE ET
ASSURER LA LIVRAISON DES PABX
|