WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les déterminants des performances à l'exportation des entreprises industrielles camerounaises

( Télécharger le fichier original )
par Sébastien FOTUE NJOMOU
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA, Yaoundé-Cameroun) - Ingénieur d'Application de la Statistique 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2 LES PERFORMANCES ÉCONOMIQUES

De nombreux éléments peuvent nous permettre d'apprécier les performances économiques du Cameroun. Parmi ceux-ci, on peut citer la répartition sectorielle du PIB ainsi que son taux de croissance.

La répartition sectorielle du PIB montre que le secteur tertiaire y a toujours prédominé. Durant la décennie 1970, alors que l'agriculture était au coeur du développement économique du Cameroun, le secteur primaire occupait le deuxième rang dans la répartition sectorielle du PIB ; l'industrie étant encore naissante. Les structures rurales à forte autoconsommation et à faible capacité d'accumulation étaient prédominantes. L'effort d'industrialisation entrepris dans la décennie 1980 a fait passer le secteur secondaire au second rang dans la répartition du PIB. La récession économique dans laquelle entre le pays et qui se poursuit jusque dans la première moitié de la décennie 90 frappe de plein fouet le secteur productif. On assiste à une baisse de la valeur ajoutée industrielle plus importante que celle observée dans le secteur primaire.

Sur la période 1960-1993, le Cameroun connaît plusieurs rythmes de croissance. De 1960 à 1976, le taux de croissance annuel moyen est de 3 %. Entre 1977 et 1981, le Cameroun profite du début de la production pétrolière pour voir son taux de croissance s'établir à 11 %. Sur la période 1982-1985, celui-ci se stabilise à 7 %. Le Cameroun entre dans une phase de crise de 1986 à 1993 ; le taux de croissance oscille pendant cette période entre - 8 et - 2 %. Depuis sa sortie de crise, le taux de croissance s'est établi autour de 5 % ; le taux d'inflation est maintenu en dessous de 3 %. Le Cameroun a eu à exécuter avec succès un programme économique et financier triennal (du 1er juillet 1997 au 30 juin 2000) appuyé par le FMI ; il a pu ainsi bénéficier de certaines mesures d'allègement de sa dette extérieure à travers son admission à l'Initiative Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE). Ce programme visait à (i) consolider l'assainissement de la situation des finances publiques et à (ii) mettre en place les conditions d'une croissance économique soutenue et d'un redressement tangible du niveau de vie des populations.

2.3 LES PERFORMANCES DU COMMERCE EXTÉRIEUR

L'économie camerounaise a toujours été très peu diversifiée, son commerce extérieur étant constitué de quelques produits facilement repérables (cacao, café, pétrole, bois, coton, banane).

L'essentiel de la décennie 1970 a été marqué par la prédominance des cultures de rente que sont le cacao et le café dans les exportations. Entre 1970 et 1978, ces deux produits contribuent en moyenne pour 50 % des exportations en valeur du Cameroun. La fin des années 1970, caractérisée par le début de l'exploitation pétrolière et la mise en valeur plus accrue du bois brut, voit ces deux produits s'ajouter aux deux précédents, occupant ainsi à eux seuls près de trois quarts des exportations en valeur du pays. Globalement, la part des produits exportés dans le PIB - traduisant l'effort à l'exportation du pays - avoisine durant cette décennie 15 %. Du point de vue de la balance commerciale, on peut distinguer deux périodes sur la décennie 1970. La première moitié de cette décennie est caractérisée par une balance commerciale alternant le chaud et le froid. Au cours de la seconde moitié, en raison de la transformation (construction de routes, d'hôpitaux et autres infrastructures) du pays et de l'apparition du secteur productif - à forte propension à importer -, la balance commerciale devient déficitaire. En 1979 par exemple, les taux d'importation10(*) et d'exportation11(*) sont respectivement de 19 % et 16 %.

La première moitié de la décennie 1980, tout comme la fin de la précédente, se caractérise par un poids de plus en plus importants des produits primaires - cacao, café, bois brut, pétrole brut - dans les exportations en valeur du Cameroun. Les exportations de coton commencent également à occuper une part importante dans les exportations totales. La forte dépendance du Cameroun à l'égard des produits d'exportation primaires et la chute du cours de ces produits seront les principaux facteurs explicatifs de la crise économique que connaîtra le pays à partir de 1985. Les années qui suivent sont marquées par une baisse considérable de l'ensemble des revenus d'exportations.

Les produits d'exportations traditionnels du Cameroun continuent à être les mêmes durant la décennie 1990. En 1992, ces produits représentent 91 % des exportations totales du pays. Cette décennie est également marquée par la dévaluation du franc CFA en janvier 1994 ; dévaluation dont l'un des objectifs majeurs était la sortie de crise grâce à des recettes d'exportations plus importantes. Cet objectif sera atteint, puisque le pays renouera avec des taux de croissance positifs. La hausse des cours du pétrole durant une partie de cette décennie augmentera la part des produits pétroliers - déjà très importante - dans les exportations totales. Cette part (en valeur) oscillera entre 30 et 50 % entre 1996 et 2000. Le corollaire de cette situation étant une balance commerciale hors pétrole déficitaire. En effet, entre 1997 et 2000, la balance commerciale hors pétrole est demeurée déficitaire, avec pourtant des taux de couverture des importations par les exportations nettement supérieurs à 100 %.

Le tableau ci-dessus nous donne la valeur de certains indicateurs du commerce extérieur du Cameroun ces dernières années.

Tableau 1 : Quelques indicateurs du commerce extérieur du Cameroun (en %)

Période

1974

1979

1983

1985

1992

1998

Part des principaux produits

d'exportation12(*)

68,31

83,14

79,35

51,21

90,54

76,85

Part du pétrole dans

les exportations

-

23,59

40,32

20,30

54,19

30,44

Taux d'exportation

19,74

16,93

12,69

19,89

13,87

17,85

Taux d'importation

18,07

19,23

14,62

12,52

-

15,97

Taux de couverture13(*)

109,21

88,03

86,85

158,96

-

111,80

Taux de couverture hors pétrole

109,21

67,27

51,83

126,70

-

77,77

Source : INS, Nos calculs

L'économie camerounaise a connu une évolution en dents de scie au cours des quarante dernières années. Les conséquences des dix années de récession (de 1985 à 1994) sont loin d'être effacées. Certes, la dévaluation du franc CFA en 1994 a laissé entrevoir d'excellents résultats pour l'économie du pays. Toutefois, de nombreuses entraves à la croissance subsistent encore. On peut citer : la non diversité de l'économie, le manque d'infrastructure et le déficit énergétique. S'agissant de l'énergie, son rationnement a eu des effets multiformes sur l'économie et le retour à un niveau optimal de production est un préalable à la reprise et au renforcement de la dynamique de croissance dans le pays.

* 10 Le taux d'importation d'un pays est égal au rapport de ses importations par son produit intérieur brut.

* 11 Le taux d'exportation d'un pays est la part de ses exportations dans son produit intérieur brut.

* 12 Les principaux produits d'exportation sont ici : le cacao, le café, le coton brut, le bois et ouvrage en bois, les huiles brutes de pétrole.

* 13 Le taux de couverture est le ratio exportations/importations.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote