WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Facteurs de risques et acces aux soins pour le paludisme dans la communauté rurale de Mampatim (Kolda): analyse géographique

( Télécharger le fichier original )
par Boubou Thiam
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Maitrise Géographie 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.3.2- L'action de "Dintale Fouladou" du village de Missirah Demba Sadio

"Dintale Fouladou" n'a que quatre ans d'existence et regroupe 27 membres au total. L'agriculture, l'élevage, le commerce et la santé sont ses secteurs d'activités. Il faut dire que ce groupement privilégie le plus les activités génératrices de revenu. Ce fait résulte que le village regorge des plus grands producteurs de produits agricoles dans la Communauté Rurale de Mampatim.

Néanmoins, des initiatives de lutte contre le paludisme, surtout en période d'hivernage, sont mises en oeuvre. Ces initiatives tournent essentiellement autour de l'achat de moustiquaires et des opérations de désherbage pour éviter toutes multiplications de gîtes larvaires. La sensibilisation est également prise en compte.

II.3.3- L'action de " Wakilaré Rewbé Fouladou" du village d'Aine Mady Yoro

Le groupement " Wakilaré Rewbé Fouladou" compte 35 membres qui militent pour le développement de l'agriculture et l'amélioration de la santé des populations. Il a comme principaux objectifs la lutte contre la famine, la pauvreté et les maladies.

La lutte contre le paludisme occupe une place de choix dans le volet sanitaire des programmes de " Wakilaré Rewbé Fouladou". Ayant compris qu'il ne fallait pas attendre l'apparition des symptômes de la maladie pour agir, le groupement concentre ses forces dans le domaine de la prévention. Des séances de projection de vidéo et de photo sont organisées pour sensibiliser la population sur les comportements qui peuvent accroitre l'endémie palustre au sein du village.

En marge de ces séances, le groupement, à l'aide d'une motopompe offerte par un immigré, sillonne les concessions désirant évacuer les eaux stagnantes moyennant une contrepartie. Parfois, c'est tout le village qui est concerné par ces opérations d'évacuation des eaux usées

97

et c'est le Conseil Rural qui paie les frais. Ces opérations font renflouer les caisses du groupement et permettent à ses membres de lutter efficacement contre le paludisme.

De manière générale, l'intervention des groupements féminins dans la lutte contre le paludisme est perçue positivement par les populations. Ces dernières adhèrent au combat de ces femmes et n'hésitent pas à apporter leur soutien. Le Conseil Rural et les partenaires au développement épaulent également ces groupements pour le bien être de la communauté.

L'ensemble des stratégies de lutte développées contre le paludisme dans l'espace communautaire de Mampatim est d'un grand apport. Ces stratégies permettent de soulager le travail des ICP en matière de sensibilisation et de réduire la charge des ménages par la distribution de médicaments et de moustiquaires imprégnées. Cependant, qu'il s'agisse du PNLP, des partenaires au développement ou des groupements féminins, certaines difficultés bloquent la bonne marche des interventions de lutte contre le paludisme.

Pour le PNLP, les obstacles sont multiples et variés. Parmi ces obstacles on peut citer : ? le manque de moyen financier des districts pour mener des interventions à base communautaire qui auraient pu permettre de promouvoir et de pérenniser les mesures de prévention adéquates dans la communauté ;

? les activités d'IEC sont insuffisantes parce que les districts n'exécutent pas un

programme bien élaboré et font surtout la mobilisation sociale de façon ponctuelle ; ? l'insuffisance des relais communautaires et leur manque de formation ou de

motivation pose un réel problème ;

? l'insuffisance de la quantité de moustiquaires imprégnées susceptible d'assurer des taux de couverture appréciables ;

? l'insuffisance dans le volet lutte contre le vecteur (pulvérisation intra-domiciliaire, lutte anti larvaire, etc.) [MSPM, 2006].

Les partenaires au développement rencontrent peu de difficultés dans la mise en oeuvre de leur stratégie de lutte contre le paludisme. Leur principal souci est de pérenniser leurs actions afin que les populations puissent changer de comportement et réduire les cas de maladie. En effet, juste après une campagne de sensibilisation ou de distribution de moustiquaires imprégnées, on remarque, le plus souvent, une adhésion totale des populations quant à l'application des directives pouvant atténuer les risques d'épidémie palustre. Cependant, sur la durée certaines mauvaises habitudes refont surface et annihilent

98

le travail effectué par les ONG. La précarité, la faiblesse des revenus et, parfois, les croyances traditionnelles peuvent expliquer ces échecs.

L'intervention des groupements féminins dans la lutte contre le paludisme est rendue difficile, dans certains cas, par le manque de soutien du Conseil Rural. Pour certains groupements, les autorités locales sont plus enthousiasmées à apporter leur soutien s'il s'agit de manifestation politique. D'après les propos d'une des présidentes d'un groupement féminin : « l'aide du Conseil Rural se limite à l'autorisation d'organiser des actions contre le paludisme et de nous assister, par moment, dans certaines réunions. Nous ne recevons pas d'aide financière de la Communauté Rurale ». En outre, beaucoup d'ONG accentuent leurs projets de développement dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage. Ce qui laisse peu de place à la santé. Mais il ne faudrait pas occulter que les ONG demeurent les principaux partenaires de ces groupements. Enfin, la dernière difficulté est d'ordre familial. Certains hommes interdisent à leur épouse de quitter le foyer pour assister aux réunions.

99

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon