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Facteurs de risques et acces aux soins pour le paludisme dans la communauté rurale de Mampatim (Kolda): analyse géographique

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par Boubou Thiam
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Maitrise Géographie 2009
  

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Conclusion partielle

Au terme de cette troisième partie, nous nous rendons compte que la population de la Communauté Rurale de Mampatim a, de manière générale, une bonne connaissance des symptômes et du mode de transmission du paludisme. Cependant, certains ménages ignorent le mode de transmission du paludisme. Cette ignorance entraine des comportements à risque qui peuvent accroître le nombre de cas de paludisme. En effet, 92 % des ménages déversent les eaux usées soit dans la nature ou à l'intérieur des champs qui se trouvent dans les concessions. De plus, 83 % des ménages affirment avoir utilisés les mêmes endroits comme lieu de dépôt des ordures. Ces pratiques augmentent le risque de prolifération des moustiques vecteurs de maladie comme le paludisme.

Dés lors, pour se protéger des piqûres de moustiques, l'utilisation de moustiquaires imprégnées est préconisée par les autorités médicales. On remarque que la majeure partie des ménages (76 %) ont au moins une moustiquaire. Toutefois, ces moustiquaires sont souvent détériorées ou ne sont pas imprégnées. Il faut ajouter que dans certains villages, les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans ne dorment pas sous une moustiquaire. La cause évoquée est le manque de moyen financier pour acheter les moustiquaires imprégnées.

Cette négligence de la prévention renforce les risques de transmission du paludisme et entraine des dépenses de santé élevées lors d'un épisode morbide palustre. Effectivement, les populations dépensent en moyenne 4.747 FCFA pour soigner un cas de paludisme.

Nous avons également étudié dans cette partie les différentes stratégies de lutte contre le paludisme développées dans la Communauté Rurale de Mampatim. Ces stratégies visent à réduire le nombre de cas de paludisme et les dépenses effectuées par les ménages pour soigner la maladie. Ces stratégies sont mises en oeuvre par le PNLP, les partenaires au développement (USAID, World Vision et Aide et Action) et les groupements féminins.

Malgré quelques difficultés, les intervenants dans la lutte contre le paludisme arrivent à sensibiliser les populations, subventionner les prix des moustiquaires imprégnées et des médicaments (ACT), faire des dons de moustiquaires imprégnées et de médicaments, rembourser des frais de médicament, etc.

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CONCLUSION GENERALE

L'étude des facteurs de risque et de l'accès aux soins pour le paludisme constitue une analyse de l'évolution de la maladie dans la Communauté Rurale de Mampatim. Dans cette zone, comme sur l'ensemble du Sénégal, le paludisme demeure un problème de santé publique majeure. Il constitue le principal motif de consultation dans les postes de santé et touche toutes les couches de la population. Au terme de ce Travail d'Etude et de Recherche, nous avons pu dégager un certain nombre d'enseignements quand à la compréhension de l'évolution du paludisme dans l'espace communautaire de Mampatim.

Située à la partie méridionale du pays qui est caractérisée par une saison des pluies longue de quatre à six mois avec une moyenne de 100mm d'eau/ mois, la Communauté Rurale de Mampatim présente un environnement physique favorable à la multiplication des gîtes larvaires vecteurs de maladies parasitaires comme le paludisme.

Outre l'aspect physique, le développement du paludisme est accentué par un environnement socio-économique précaire. La faiblesse des revenus (78 % des ménages ont moins de 25.000 FCFA par mois) fait que l'accès aux services sociaux de base, surtout à l'éducation, pose problème dans l'espace communautaire de Mampatim. Il en résulte un niveau d'instruction bas qui se répercute sur les comportements des populations par rapport à la maladie. L'ignorance des symptômes et du mode de transmission du paludisme sont autant de facteurs qui favorisent le développement du paludisme.

La prégnance du paludisme au sein de la population est aggravée par l'insuffisance de structures sanitaires dans la zone de Mampatim. Avec une population de 30.346 habitants, la Communauté Rurale de Mampatim dispose de deux postes de santé soit une desserte d'un poste de santé pour 15.173 habitants, là où l'OMS préconise un poste de santé pour 10.000 habitants.

La principale conséquence en est que l'accessibilité aux postes de santé demeure problématique. Suivant l'Indicateur d'Accessibilité aux Soins de Santé Primaires (IASSP), 18,14 % de la population de Mampatim vivent dans un rayon inférieur ou égal à 5 km des postes de santé. Autrement dit, 12 villages sur 108 jouissent d'une bonne accessibilité aux structures de soins. Pour accéder à un poste de santé, les populations font en moyenne 35 km.

Les problèmes d'accessibilité constituent des contraintes entraînant une faible fréquentation des postes de santé en cas de paludisme. De ce fait, les populations font recours à plusieurs

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types de soins. Cependant, la médecine traditionnelle est le choix privilégié en cas d'épisode morbide palustre. Le recours aux tradipraticiens compense la faible couverture sanitaire. Or, les guérisseurs traditionnels confondent souvent les symptômes du paludisme à ceux de la fièvre jaune, faussant ainsi le traitement de la maladie ; d'où la récurrence du paludisme au sein de la population.

Toutefois, pour se prévenir la maladie, les autorités médicales préconisent l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticides. Malgré cela le nombre de cas de paludisme présumé ne cesse d'accroître dans la Communauté Rurale de Mampatim. La faiblesse des ressources financières amène les populations à négliger la prévention. Ces dernières utilisent des moustiquaires souvent détériorées et dont la dernière imprégnation remonte à des années.

Cette négligence de la prévention renforce les risques de transmission du paludisme et entraine des dépenses de santé élevées lors d'un épisode morbide palustre. En moyenne, les populations dépensent 4.747 FCFA pour soigner un cas de paludisme.

Pour faire face à la maladie, différentes stratégies de lutte contre le paludisme sont développées dans la Communauté Rurale de Mampatim. Ces stratégies visent à réduire le nombre de cas de paludisme et les conséquences économiques de la maladie.

Au terme de cette étude, nous avons pu constater que le paludisme est la maladie qui affecte le plus les populations. Cette récurrence de la maladie contribue à la baisse de la productivité. Aussi, les résultats de notre Travail d'Etude et de Recherche nous amène à dégager un certain de nombre de perspectives pouvant améliorer la lutte contre le paludisme :

? la construction d'infrastructures socio-économiques adéquates permettant d'améliorer les conditions de vie de la population. Il s'agit, entre autres, d'accroitre le nombre d'établissements scolaires afin d'élever le niveau d'instruction des populations et de désenclaver les villages par la construction et la réhabilitation de pistes de production pour une meilleure circulation des personnes.

? la promotion de la santé qui passe par une couverture sanitaire satisfaisante qui permettrait à un maximum d'habitants d'accéder aux structures de soins et par l'éducation sanitaire des populations.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille