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Rétention pondérale en post-partum à  Kinshasa

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par Patrick KAHINDO MUYAYALO
Université de Kinshasa - Spécialiste en gynécologie et Obstétrique 2014
  

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IV.4.Niveau de rétention à la 6ème Semaine du post-partum

La rétention pondérale moyenne à la 6ème semaine du post-partum dans notre population d'étude était de 3,14 #177; 3,59 Kg avec une médiane de 3 Kg. Cette moyenne est comparable à celle de certains auteurs qui ont travaillé sur la rétention pondérale à la 6ème semaine dans d'autres milieux (Tableau IV).

Dans une revue de la littérature de 1986 à 2004, la rétention pondérale moyenne à la 6ème semaine du post-partum chez les occidentaux variait de 3-7 kg sans distinction de race (44). Une revue similaire réalisée en Asie de 1990 à 2010 a rapporté une rétention moyenne comprise entre 2,5 et 8,6 Kg (116).

Tableau XVII. RPP moyenne à la 6ème semaine du post-partum

Années

Auteurs

Pays

RPP 6ème Semaine Moy. #177; écart type (Kg)

1986

Olsen et Mundt (98)

USA

2,7

1992

Schauberger et al. (12)

USA

3 #177; 4,8

1992

Guillermo-Tuazon (118)

Philippines

2,5

1996

Muscatti et al. (119)

Canada

5,3 #177; 5,7

1998

To WW et Cheung. (120)

Chine

6,77#177; 3,31

1999

Sampselle et al. (121)

USA

4,8

2004

Walker et al. (50)

USA

 
 

-Latino-américaine

 

6,2

 

-Noire américaine

 

6,7

 

-Blanche

 

6,9

2007

Deng et al. (122)

Chine

7,8 #177; 4,7

2008

Monvit et al. (96)

Thailande

4,99 #177; 4,03

2008

Kim et al. (123)

Corée du Sud

4,9

2011

Althuizen E. et al. (97)

Holland

3,7 #177; 4,2

2013

Notre étude

RDC

3,14 #177; 3,597

La rétention pondérale moyenne à la 6ème semaine du post-partum chez la noire congolaise se retrouve dans les intervalles décrits chez les occidentaux et les asiatiques pour la même période.

Notre population a donc une moyenne de rétention comparable à celle des pays où l'obésité constitue actuellement un problème de santé publique suite à sa fréquence élevée. En effet, d'après le rapport de l'OMS en 2012 (23) dans la région européenne de l'OMS, Méditerranée orientale (Arabie Saoudite, Liban, Qatar, Emirats arabes unis, Bahreïn) et celle des Amériques, plus de 50 % des femmes étaient en surpoids.

Dans ces trois régions, environ la moitié des femmes en surpoids étaient obèses (23, 24 et 29 % respectivement) (23).

D'où le risque réel pour notre pays, qui connaît un problème naissant d'obésité (25), de voir croître la fréquence de l'obésité si des mesures préventives ne sont pas prises.

IV.5.Facteurs associés à la RPP à la 6ème semaine

Dans notre étude, deux facteurs étaient significativement associés à la RPP à la 6ème semaine; ce sont le gain pondéral gravidique et le niveau socioéconomique.

Le gain pondéral gravidique est le facteur prédictif le plus important de la rétention

pondérale en post-partum (P < 0,000). Ce constat a également été fait dans deux
grandes revues systématiques réalisées en Occident (44) et en Asie (117). C'est le seul qui fait l'unanimité dans la littérature parmi les facteurs incriminés dans la rétention pondérale à la 6ème semaine du post-partum.

Le niveau socio-économique est significativement associé à la RPP à la 6ème semaine

(p < 0,04). Les femmes de niveau socioéconomique élevé retiennent plus de poids
que celles de niveau moyennement élevé, moyen et bas avec différence statistiquement significative entre les femmes de niveau élevé et celles de niveau moyen (0,000). L'existence d'une disparité dans le retour au poids pré-gravidique en fonction du niveau socioéconomique a également été relevée chez les américaines dans l'étude de Quesnel (124) aux U.S.A où les femmes noires à faibles revenus avaient tendance à avoir une rétention pondérale en post-partum plus importante et à développer l'obésité par la suite ainsi que dans celle de Walker L. (50) qui a constaté que seules 15% des femmes à faible revenu, quelles que soit leur race, avaient atteint leur poids pré-gravidique à la 6ème semaine du post-partum.

Cette tendance à la rétention de poids en post-partum chez les américaines avec niveau socioéconomique bas peut être liées au fait que la plupart d'entre elles ignorent leurs poids (38) mais aussi au fait que le retour au poids pré-gravidique n'est pas une priorité pour la plupart de ces femmes (104).

Dans notre étude, ce sont plutôt les femmes avec niveau socioéconomique élevé qui

retiennent plus de poids. Ceci correspond à la situation réelle dans les pays en
développement. En effet, au cours de ces deux dernières décennies, le taux d'urbanisation (125) est resté croissant sur fond d'acculturation, d'occidentalisation par de transitions épidémiologiques (126), démographiques (127) et nutritionnelles

(128). De nombreux facteurs (27) liés à l'industrialisation et à la modernisation des
villes entraînent un changement dans le style de vie : diète non équilibrée (habitude alimentaire riche en sel et en matières grasses, mais pauvre en fruits et légumes), stress, diminution de l'activité physique (sédentarité) du fait d'activités professionnelles plus sédentaires, de l'utilisation des ordinateurs, de regarder les programmes de la télévision et du recours à des moyens de transports motorisés. Et, dans nos pays, tous ces changements concernent surtout les classes de niveau socioéconomique élevé.

C'est ainsi que, contrairement aux pays industrialisés où l'obésité touche
préférentiellement les classes les plus pauvres, dans les pays en voie de développement le statut socio-économique élevé favorise la survenue de l'obésité (129).

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