WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dynamique de l'endettement public extérieur et croissance économique au Burundi (1980-2010)

( Télécharger le fichier original )
par Hervé NDAYININAHAZE
Université Lumière de Bujumbura - Licence 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2. Financement et créditeurs étrangers

La plupart des pays qui ont contracté des crédits extérieurs ont le plus souvent connu de sérieuses difficultés pour les rembourser. L'option fréquente est celle des renégociations sur les modalités de remboursement et des rééchelonnements auprès des comités consultatifs de la dette publique. Les plus connus sont le Club de Paris, le Club de Londres et les IFI.

1.2.1. Le Club de Paris

C'est un groupe informel de gouvernements créanciers se réunissant régulièrement à Paris depuis 1956, le secrétariat étant assuré par le Trésor français. Les créanciers rencontrent les pays débiteurs afin de convenir avec eux des mesures de restructuration de leur dette, mesures qui entrent dans le cadre de l'aide internationale accordée aux pays confrontés à des difficultés de service de leur dette mettant en oeuvre des programmes d'ajustement soutenu par un accord du FMI.

1.2.2. Le Club de Londres

C'est un comité consultatif négociant la dette privée des PVD pour le compte des banques commerciales et qui ne se réunit pas forcement à Londres. C'est un groupe informel de créanciers bancaires privés, qui s'est structuré au cours des années 70 sur le modèle du Club de Paris, pour renégocier les créances qu'ils détiennent sur les Etats et les entreprises des PED. Les rencontres se font à l'initiative du débiteur, lesquelles se font dans différents centres de finance internationale. Le Club n'existe que pendant les négociations. La présidence des négociations s'effectue par une importante institution financière, alors que le comité est composé de membres représentant les différents débiteurs, que ce soit des banques ou des fonds d'investissement (surtout s'ils détiennent des obligations financières).

10

1.2.3. Les Institutions Financières Internationales

Les IFI sont des institutions multilatérales auxquelles adhèrent des Etats dans le but d'harmoniser les relations financières internationales. Elles regroupent le FMI, la BM, ainsi que les banques et les fonds régionaux de développement (Banque Africaine de Développement (BAD), Banque Asiatique de Développement, Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement, la Banque de Développement des États de l'Afrique Centrale...). La BM et le FMI forment le noyau dur des IFI.

A la base de toute théorie d'endettement, le point focal est toujours constitué par la capacité de remboursement du pays débiteur ainsi que son seuil d'endettement supportable.

1.3. Soutenabilité de la dette

Que l'on raisonne en termes de solvabilité ou soutenabilité, les conditions financières des emprunts contractés pour un PED jouent un rôle majeur dans la problématique de l'endettement. Le remboursement de la dette est analysé comme le résultat d'une volonté de payer correspondant à la maximisation de son intérêt par le débiteur, en l'absence de toute possibilité de saisie de garantie par le créancier.

1.3.1. Notion de soutenabilité de la dette publique

Le concept de soutenabilité se définit ordinairement par le fait qu'à long terme un rapport jugé pertinent entre la dette et un flux de ressources (recettes publiques, exportations, PIB, etc.) reste stable. La notion de soutenabilité est difficile à mettre en oeuvre sur le plan empirique, et particulièrement dans le cas des pays les plus pauvres pour lesquels les durées de remboursement sont particulièrement longues (MOISSERON et RAFFINOT, 1999).

La soutenabilité de la dette suppose à la fois que l'État soit considéré comme :

? liquide, c'est-à-dire qu'il soit en mesure de refinancer la dette venant à échéance ;

? solvable, c'est-à-dire que les créanciers aient un jugement positif sur sa capacité à rembourser sa dette sur le long terme.

11

Ces éléments reposent largement sur la confiance des créanciers et la crédibilité des autorités.

D'après le FMI(2003), « la dette d'un pays est soutenable lorsqu'il peut financer le solde de la balance des opérations courantes et assurer les obligations du service de la dette sans faillir, sans solliciter le rééchelonnement, sans accumuler les arriérés et enfin sans compromettre la croissance pour arriver à cette fin, il faut s'assurer que les ratios d'endettement ne vont pas connaître une tendance explosive à long terme.»

La question de la soutenabilité d'une dette publique doit donc s'inscrire dans un cadre dynamique en prenant en compte non seulement le solde budgétaire mais aussi la vigueur de la croissance et le niveau des taux d'intérêts.

1.3.2. Contrainte de liquidité et solvabilité de l'Etat

L'analyse de la solvabilité d'un Etat s'inscrit dans un cadre juridique différent de l'approche suivie pour une entité privée, pour laquelle il est possible de liquider les actifs détenus dans le cadre d'une procédure de faillite.

L'absence de telles procédures pour les Etats souverains repose sur le principe de l'intangibilité de l'Etat et sur l'insaisissabilité des avoirs publics. Un Etat est néanmoins contraint de respecter un équilibre budgétaire inter-temporel, dans la mesure où les créanciers n'acceptent pas de détenir indéfiniment sa dette publique, et donc il ne peut s'endetter perpétuellement.

La contrainte budgétaire inter-temporelle peut se comprendre comme un sentier d'équilibre de la dette, reliant le taux d'intérêt et le taux de croissance de l'économie à long terme avec les excédents primaires futurs actualisés. Deux variables apparaissent donc essentielles :

L'excédent primaire, qui permet à un État de dégager les ressources pour faire face aux échéances de remboursement d'une part ;

Le taux d'intérêt qui représente la charge financière pesant sur la dette d'autre part.

12

Un Etat doit continuellement refinancer sa dette venant à échéance et peut donc faire face à une crise de liquidité si ce refinancement n'est pas assuré. Une crise de liquidité survient lorsque les actifs immédiatement disponibles ne permettent pas de couvrir le service de la dette ; elle peut intervenir sans que sa solvabilité soit remise en cause.

La solvabilité est une notion dont la dynamique est mal prise en compte dans un environnement incertain. Un Etat solvable à une période donnée peut devenir insolvable à la suite de chocs. Dès lors, il est courant d'évoquer la soutenabilité de la politique budgétaire et, par extension, la soutenabilité de la dette publique.

1.3.3. Evaluation de la soutenabilité de la dette publique

La notion de soutenabilité de la dette publique représente une question cruciale pour l'ensemble des Etats émergents et des Etats à bas revenus, elle demeure relativement difficile à cerner, tant que les approches et les définitions dont elle fait l'objet diffèrent. Le FMI définit la soutenabilité comme « la capacité à faire face à une contrainte budgétaire, en dehors de toute modification majeure des recettes ou des dépenses publiques, et à un coût de financement sur le marché donné».

D'une manière générale, la gestion des finances publiques d'un pays est soutenable si, d'une part, les déficits budgétaires sont financés par des ressources non inflationnistes et n'obligent pas l'Etat à recourir à des financements exceptionnels pour combler et si, d'autre part, le gouvernement peut s'acquitter intégralement de ses obligations actuelles et futures au titre du service de sa dette publique (intérieure et extérieure), sans recourir à des rééchelonnements, ni accumuler des arriérés de paiements et sans compromettre sa croissance.

Dans le cadre de l'IPPTE, les IBW ont défini les seuils pour les indicateurs afin de définir de façon chiffrée la notion de soutenabilité de l'endettement extérieur d'un pays. Ces ratios étaient placés assez haut dans le cadre de l'initiative initiale (1996), ce qui explique en partie le fait que sept pays1 (sur 41 éligibles et dont 33 en Afrique subsaharienne)

1 La Bolivie, la Guyane, le Mozambique, l'Ouganda, le Burkina Faso, le Mali et la Côte d'Ivoire.

13

seulement aient pu bénéficier de celle-ci avant que la campagne internationale de la société civile n'obtienne l'abaissement des seuils en 1999.

Dans l'IPPTE renforcée, la procédure a été sensiblement simplifiée. La dette est déclarée insoutenable si, au point de décision, un des ratios sélectionnés est supérieur aux seuils prédéterminés. La dette « excédentaire » est alors annulée en plusieurs étapes. Trois ratios sont pris en considération, dont deux utilisent la VAN pour tenir compte de la différence de poids des prêts, et permet ainsi de juger du caractère équitable du partage du fardeau entre créanciers.

La VAN d'une dette est une mesure du degré de concessionnalité de celle-ci. Pour PERRIN et al. (2005), elle se définit comme la somme actualisée au taux de marché approprié des annuités (intérêt et principal) restant à courir sur une dette existante. Ainsi, dès lors que le taux d'intérêt appliqué à un prêt est inférieur au taux de marché, la VAN de celui-ci est inférieur à sa valeur nominale.

Tableau n°1 : Critères de soutenabilité de la dette extérieure

INDICATEURS

Initiative PPTE
originale

Initiative PPTE
renforcée

Stock de la dette (VAN)/Exportations

<200-250%

<150%

Service de la dette/Exportations

<20-25%

<15%

Stock de la dette (VAN)/Recettes budgétaires

<280%

<250%

Source : BOUGOUIN et RAFFINOT (2002)

Un pays voulant un endettement soutenable doit répondre à ces trois conditions:

? Stock de la dette (en VAN) / exportations : Il évalue, pour une année donnée, le poids relatif de la dette totale du pays par rapport au montant de ses exportations en valeur de cette même année. Ce ratio devrait être compris entre 200 et 250% (PPTE originale) et inferieur à 150% (PPTE renforcée) pour que la dette soit soutenable.

14

? Service de la dette / exportations : Il évalue, pour une année donnée, le poids relatif de ce que doit rembourser le pays par rapport au montant de ses exportations en valeur de cette même année. Pour un endettement soutenable, le pays devrait présenter un ratio compris entre 20 et 25%(PPTE originale) et inferieur à 15% (PPTE renforcée).

? Stock de la dette(en VAN) / Recettes budgétaires : Il évalue pour une année donnée le poids relatif de la dette totale du pays par rapport aux recettes budgétaires qu'il est à mesure de mobiliser cette même année. Le seuil de soutenabilité a été fixé à 280% pour l'IPPTE initiale et à 250% pour l'IPPTE renforcée pour que sa dette soit réputée de soutenable.

Toutefois, le fait de retenir des ratios est très discutable, surtout lorsqu'ils sont calculés pour une année donnée. Aussi le sait-on, c'est la dynamique d'évolution de la dette qui importe. Pour les IBW, la justification de cette méthode est purement empirique car au-delà de ces seuils, on constaterait, historiquement, que les pays ont rencontré des difficultés de remboursement (FMI, 2002).

L'examen du Département de l'évaluation des opérations de la BM (OED, 2003) conclut que le principal indicateur utilisé dans le cadre de l'Initiative, le ratio VAN de la dette aux exportations, sans être parfait, est opérationnellement préférable aux autres pour des raisons d'ordre pratique.

Par le biais de ces trois indicateurs, les créanciers évaluent, d'une part, la capacité du pays à dégager les ressources nécessaires au remboursement de sa dette extérieure et, d'autre part, le poids que ces remboursements fait peser sur la capacité financière de l'État. Autrement dit, la soutenabilité de la dette correspond au fait que les finances publiques puissent rester solvables, c'est-à-dire conserver un niveau de dette qui sera couvert à l'avenir par des surplus budgétaires (hausse des prélèvements ou baisse des dépenses) nécessaires.

15

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus