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De la protection juridique des forêts du Burundi : le cas du parc national de la Kibira

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par Désiré UWIZEYIMANA
Université de Limoges - M2 Droit International et Comparé de l'Environnement 2012
  

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CONCLUSION GENERALE

Nous voici au terme de notre réflexion, qu'il nous soit permis de revenir sur les idées maîtresses de notre étude qui a porté sur « la protection juridique des forêts au Burundi : Cas du Parc National de la Kibira ».

Cette étude aura permis de réaffirmer que les ressources forestières du Burundi, en particulier celle du Parc National de la Kibira, contiennent la plus grande partie de la biodiversité sauvage du pays. Le PNK regorge également de beaucoup de potentialités écotouristiques distinguées.

Malheureusement, suite à la pression anthropique et à l'exploitation anarchique qui pèsent sur sa biodiversité, cette forêt naturelle risque de disparaître si rien n'est fait dans un proche avenir, une situation, exacerbée par la crise socio-politique de 1993. Leur épuisement est devenu l'une des questions les plus préoccupantes pour l'avenir du pays, mais aussi de l'humanité toute entière. En effet, la dégradation de cette ressource forestière est le résultat des besoins croissants des populations riveraines du PNK, en bois de feu, de service et d'oeuvre. La dégradation forestière est également influencée par le fait que les pouvoirs publics se sont préoccupés de la gestion rationnelle de ces ressources très tardivement vers les années 1980, période au cours de laquelle le PNK a reçu son statut légal.

Toutefois, les différents textes de loi et conventions internationales analysés prévoient des dispositions permettant d'infléchir les pratiques anthropiques qui pèsent sur la biodiversité du PNK en consacrant des aspects de conservation et de gestion.

Quant à ces textes de loi et conventions internationales en rapport avec la conservation de la biodiversité du PNK, bien qu'ils existent, l'analyse a constaté qu'ils accusent de nombreuses lacunes et insuffisances qui handicapent leur application et partant, mettent à mal ses ressources naturelles. A cet effet, il a été souligné une nécessité de les améliorer ou de les compléter afin de renforcer leur efficacité afin contrer les menaces qui pèsent sur cet écosystème. Par ailleurs, dans le prolongement du cadre légal il a été soulevé l'existence des aspects qui ne font pas encore l'objet d'aucun encadrement juridique. Il s'agit du cas de manipulations génétiques, de la réglementation des expérimentations, etc.

En outre, cette législation repose sur un cadre politique comportant beaucoup de documents qui militent en faveur d'une bonne conservation et gestion de la biodiversité du PNK.

En effet, sur le plan politique, le Burundi se préoccupe de la conservation de la biodiversité du PNK pour permettre son utilisation durable dans l'intérêt de la communauté aussi bien nationale qu'internationale. Ainsi donc, ces dernières années, les politiques relatives à la sauvegarde de la biodiversité de cette aire protégée ont été renforcées notamment par la formulation de la Politique Sectorielle du Ministère de l'Eau, de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de l'Urbanisme, le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, la Stratégie Nationale et Plan d'Action en matière de diversité biologique ainsi que la Stratégie Nationale et Plan d'Action en Renforcement des capacités en matière de diversité biologique.

Cependant, il a été relevé au cours de l'étude, que cette politique connaît des contraintes liées notamment au fait que les préoccupations relatives à la gestion rationnelle des écosystèmes forestiers au Burundi n'ont pas été maîtrisées de façon suffisante.

En outre, une conservation et une utilisation durable de la biodiversité du PNK suppose l'existence des mécanismes institutionnels appropriés permettant de suivre de près les agissements qui seraient de nature à porter atteinte aux ressources naturelles de cette forêt naturelle. En effet, il a été constaté que la responsabilité de conserver et de gérer les ressources forestières du PNK est partagée entre diverses institutions tant nationales qu'internationales à des titres divers tout en précisant que la coordination incombe à l'Institut National pour l'Environnement et la Conservation de la Nature (INECN) sous la tutelle du Ministère de l'Eau, de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de l'Urbanisme (MEEATU) qui réalise la politique du Gouvernement en la matière.

Egalement, il été souligné que, quoi que l'INECN a la mission principale d'assurer la gestion des forêts naturelles et les aires protégées dont le PNK, il doit collaborer avec les autres partenaires comprenant les institutions publiques et les ONGs nationales et les organisations internationales pour arriver à gérer efficacement cette aire protégée.

Cependant, il a été remarqué que ces institutions surtout publiques éprouvent d'énormes difficultés qui sont de plusieurs ordres et qui limitent par conséquent, la mise en oeuvre de la législation ayant trait à la protection de la biodiversité du PNK. En effet, ces contraintes concernent notamment les capacités institutionnelles qui sont trop faibles en termes de moyens humains, matériels et financiers, l'absence d'un système de suivi-évaluation permettant de connaître de façon fine l'évolution des ressources forestières du parc ainsi que les causes principales de leur diminution, la coordination intersectorielle essentielle en matière de protection des ressources naturelles du PNK qui fait défaut, la faible implication des collectivités et des communautés locales dans l'application de la loi, etc. L'analyse des capacités humaines montre que les ressources humaines de l'INECN et des autres partenaires en charge de la conservation de cette aire protégée sont quantitativement insuffisantes et sous employées faute de logistique nécessaire.

Par ailleurs, malgré la prolifération des règles et l'existence d'institutions tant nationales qu'internationales de protection du PNK, la dégradation de ses ressources forestières est une réalité. La préoccupation majeure à cet égard est de savoir comment rendre effectives les normes de protection de cette aire protégée dont l'utilité paraît évidente. Devant cet état de choses, il s'est avéré urgent d'adopter des stratégies tant légales qu'institutionnelles idoines susceptibles de permettre une protection effective des richesses écologiques de ce massif forestier.

En effet, des stratégies légales consistant en un renforcement du dispositif légal existant et l'élaboration d'une législation adéquate ont été proposées en vue de rendre efficace la préservation des ressources de ce patrimoine naturel.

Ainsi, il serait indispensable de mettre en oeuvre les mécanismes de contrôle prévus à cet effet et d'impliquer étroitement tout bénéficiaire des ressources naturelles du PNK, dans la mise en oeuvre des règles de sa conservation, notamment par l'éducation et la sensibilisation ; tout cela

afin de mettre fin à l'inapplicabilité des règles protectrices du PNK et à l'approche autoritaire et policière longtemps adoptée par l'autorité étatique dans la gestion de ses ressources forestières. De même, pour pallier aux différentes contraintes auxquelles sont confrontées les institutions impliquées dans la conservation et la gestion de la biodiversité du PNK, des stratégies ont été proposées visant à mette en place un cadre de coordination et de concertation entre différents partenaires intervenant dans la protection du Parc National de la Kibira.

En effet, le manque de cadre de coordination et de collaboration effectif entre ces différentes institutions intervenant dans la protection des ressources naturelles du PNK constitue un obstacle qui ne peut qu'empêcher la bonne gestion de ce patrimoine naturel.

Face à la difficulté liée à la disponibilité des ressources humaines en quantité et en qualité suffisantes, il s'avère opportun que le renforcement des capacités humaines au niveau des institutions et des communautés de base ayant trait à la conservation et à l'utilisation durable de la diversité biologique du PNK se veule être le seul remède envisageable.

Toutefois, la meilleure manière de sauvegarder la forêt de la Kibira est d'associer les populations locales à sa gestion en leur garantissant un partage équilibré des produits de leurs efforts, car un mouvement de protection de la forêt qui part de la population a plus de chances de maintenir la souplesse nécessaire. Toute intervention extérieure qui chercherait à restreindre l'utilisation des ressources naturelles du PNK contre la volonté de ceux qui y vivent serait vouée à l'échec.

Par ailleurs, la condition du succès de cette entreprise est que la population active s'associe avec engouement au programme d'éducation environnementale et de sensibilisation en faveur de la protection du patrimoine forestier du PNK, cela implique que tout citoyen prenne conscience de l'importance des richesses écologiques de cette aire protégée.

Nous ne prétendons pas avoir fait un travail de dernière main pour un sujet pareil si pertinent et vaste. Ce mémoire n'est qu'une contribution modeste à l'étude de la protection juridique du Parc National de la Kibira du Burundi. C'est pourquoi nous livrons notre travail aux critiques constructives et invitons d'autres chercheurs qui s'intéresseront à cette prestigieuse forêt naturelle de nous emboîter le pas.

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