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L'integration des batwa au Kivu comme moyen de lutter contre la discrimination et la pauvreté. Cas des batwa babuluko de Walikale.

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par Dieudonné AKILIMALI
Institut Supérieur Technique Commercial et Économique "ISCTE" Bukavu - Licencié en développement communautaire et rural  2012
  

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Chapitre 3. LES BATWA BABULUKO DE WALIKALE AU NORD-KIVU

3.1. Présentation physique du milieu

Walikale est l'un de six territoires que compte la province du Nord Kivu. Créé par l'Ordonnance n°23/129 du 17 Décembre 1954, après son détachement du territoire de Masisi. Le territoire de Walikale est Situé à l'ouest de la ville de Goma chef-lieu de la dite province. Avec une superficie de 23 475km2. Habité par 939 337 âmes (Etat civil territoire de Walikale 1er trimestre 2011) avec une densité moyenne de 40habitants au kilomètre carré. Les Batwa Babuluko sont estimés à plus ou moins 5000 âmes soit 0.53% de la population totale.

Le territoire de Walikale fonctionne sous les limites géographiques telles que tracées par les dispositions de l'Ordonnance-loi n°68-018 du 12 Janvier 1968. Il est subdivisé en deux collectivités secteurs et une cité ; « la cité de Walikale ». La collectivité secteur des Wanyanga compte 13 groupements : Bafuna, Bakusu, Banabangi, Ihana, Ikobo, Kisimba, Luberike, Usala, Utunda, Walowa-Loanda, Walowa-Uroba, Walowa - Yungu et Wassa. La collectivité secteur des Bakano compte à son tour deux groupements : Bakano et Bakondjo.

Le territoire de Walikale est limité au Nord par le territoire de Lubero, à l'Est par Kalehe, Masisi et Rutshuru ; au Sud par Shabunda et à l'Ouest par les territoires de Lubutu, Punia et Bafwasende dans la province orientale.

Le climat  est de montagne à l'Est, le reste est compris dans le climat de basse altitude, c'est à dire équatoriale. Sa température varie entre 25° à 27° centigrade. Les pluies sont abondantes toute l'année, ce qui explique l'existence d'une longue saison pluvieuse et d'une saison sèche, mais courte. Le Relief  à l'Est on trouve des plateaux, des montagnes. Le reste du territoire constitue une dépression parsemée des collines. L'Altitude minimum est de 600m, maximum : 1800m et la moyenne est de 900m.

La plus grande partie du territoire de Walikale est composée d'une forêt dense, très riche en végétation et accessible à toutes sorte de cultures, cependant dans la partie Nord du territoire, on y trouve une forêt clairière (steppe).

Dans la faune de Walikale on peut y comptabiliser les espèces rares comme : les gorilles, les éléphants, pangolins géants, buffles, léopards, chimpanzés, babouins, pythons, crocodiles, antilopes, boas, caïmans, etc.

La rivière Lowa est la principale rivière qui traverse le territoire de Walikale, elle est un affluent du fleuve Congo ; Luhoho, Osso, Osokari, Luka, Kyassa, Ulilu sont ses affluents. La forêt de Walikale est riche en biodiversité, ce qui a poussé l'Etat à étendre les limites du parc national de Kahuzi Biega dans la collectivité secteur des Bakano en 1975.

L'agriculture vivrière, le petit commerce et l'exploitation artisanale de minerais constituent l'essentiel de l'économie du territoire de Walikale. L'huile de palme est la principale culture de rente et industrielle. Il est possible d'y cultiver aussi le cacao, le caféier, la canne à sucre etc.

Le territoire de Walikale est traversé par la route nationale n°3 reliant Bukavu-Bunayakiri - Walikale - Lubutu et Kisangani. Il est relié à la ville de Goma par la route secondaire Walikale - Masisi - Sake - Goma.

2.5. Les différentes communautés tribales à la rencontre des Batwa Babuluko à Walikale

Le territoire de Walikale est habité par les communautés de tribus : Kano ou Lega, Nyana, Kumu, Tembo, Kusu, et Batwa Babuluko. Toutes ces tribus ses reconnaissent allochtones par rapport au terroir walikalien, excepté les Batwa Babuluko dont l'origine s'emble difficile à prouver, car toutes ces communautés tribales reconnaissent avoir rencontré ce peuple dans ce milieu. Selon Kisa Bin Tond (2000), le premier groupe ethnique à entrer en contact avec les Batwa Babuluko était les warega venus de Shabunda(Sud Kivu), Pangi et Punia (au Maniema). Ils ont occupé les deux groupements de la collectivité secteur de Bakano (Bakano et Bakondjo) ; Suivi par les Nyanga du clan Bana bangi et Baroba qui ont croisé les Batwa Babuluko au sommet du mont Mika, au centre de Walikale, venu de Torro en Uganda passant par Rutshuru. Un groupe important des Nyanga est cantonné dans la partie Nord Est du Territoire et constitue la majorité de la population du territoire de Walikale ; Les Kumu sont venus au même moment que les Rega au 16e siècle et occupèrent le groupement Wassa en direction de Lubutu. Le Tembo et les Havu (devenus plus tard les Bakano) ont occupé la partie sud Est du territoire en provenance du territoire de Kalehe et Idjwi ; les Kusu sont les derniers à occuper le centre de Walikale par la guerre de conquête dite : la guerre de Lukundula et s'approprièrent ainsi le groupement portant leur nom, abritant le chef-lieu du territoire de Walikale.

Finalement par l'influence de la colonie, le territoire sera peuplée plus tard par une minorité des Shi, des Rwandais, des Burundais et des Nande venus travailler pour le compte de la société : Mine des Grands Lacs (MGL 1923) transformée en Société Minière et Industrielle du Kivu (SOMINKI en 1975).

D'où les Batwa Babuluko sont les autochtones des Walikale. Malcolm G, poursuit en disant que ce peuple vivait de la chasse et de la cueillette. Ils étaient donc nomades.On les trouve dans la grande forêt équatoriale. Suite aux relations matrimoniales mixtes, ces hommes ont fini par adopter le mode de vie des Bantous et servent pour loisir dans les palais royaux. Ils sont très indispensables lors de l'intronisation des chefs coutumiers.

2.6. Localisation des Batwa Babuluko.

Les batwa Babuluko par leur mode de vie, caractérisé jadis par le nomadisme, ont fini par se retrouver dans d'autres territoires en dehors du territoire de Walikale. Une souche est signalée dans le groupement Kalima, chefferie de Buhavu, en territoire de Kalehe.Une autre souche serait signalée dans le territoire de Shabunda, près de l'Institut Kalumbwa don Bosco.

La collectivité secteur des Bakano est à cet effet considérée comme le foyer de dispersion des Batwa Babuluko. Les uns ayant pris la direction de Walikale Lubutu fuyant le combat tribal qui les opposait aux Nyanga. Ils avaient occupé les localités de : Kirundu, Boboro, Matenda et Lukumbi. Ces Batwa Babuluko cohabitent avec les tribus Kumu et Nyanga, et parlent ainsi respectivement les dialectes de ces tribus. Une autre souche après un conflit interne au sein du clan, avait pris la direction du Nord Est du territoire et occupa la localité de Buruko du côté de Pinga, à la limite avec le territoire de Masisi. S'agissant de ceux qui ont pris la direction de Kalima à Bunyakiri, ils sont assimilés pour le moment aux Batembo.Car, ils s'expriment en Kitembo et swahili pour communiquer. Les restes, occupant la collectivité secteur des Bakano et ceux se trouvant à Shabunda parlent tous Kirega comme dialecte de communication. Ces éléments linguistiques nous font croire à l'hypothèse selon laquelle, « qu'au Kivu, les Batwa se servent de dialectes des communautés dominantes pour communiquer ». CHIFUNDERA Z. suggère  qu'on croirait à l'existence d'une langue des pygmées, le « TWA » mais il apparaît que les pygmées adoptent la langue de leurs voisins Bantous. Ils reconnaissent ce fait en disant que leur langue est « perdue ». Malgré cela, ils désignent souvent leur idiome par un terme spécifique : Irhwarhwa, Machwa, Marhwa, Kimbuti, Chichiga, Indegha.

2.7 Les spécificités des batwa babuluko.

Signification de « Babuluko » ;

Il est clairement prouvé que la dénomination Batwa Babuluko tire son origine de l'ancêtre commun de ce clan qui est « Sababuluko » c'est-à-dire : le père des Babuluko. Tout en gardant les caractères des Batwa. Toute l'opinion pour les distinguer des autres groupes tribaux avait l'habitude de les appeler pygmées. Indenté qu'ils avaient tendance à camoufler suite à son caractère péjoratif et discriminatoire. Ce pourquoi ils avaient mis en avant plan l'appellation de leur ancêtre « sababuluko : Babuluko » qui signifiait à la fois «  Batwa » ou pygmées.

De Sababuluko naquis Luusi, de Luusi naquis Kaswera, de Kaswera naquis Kabubala de Kabubala naquis Kansinsi, Kansinsi engendra quatre fils dont :

1. Mumpima père de Ndakindwa groupe se trouvant dans les villages: Itebero, Tusoke, Miassa, Isangi, Mpango, Mbongolo, Bushishi, Walikale, Lufito, Kisa, Idambo, Kilali et Matoyre/Musenge.

2. Sachag'ha est le père du groupe se trouvant à : Otobora, Mutiku/Kambushi et Kichanga,

3. Bushu est le père du groupe se trouvant à : Mutiku/Kambushi, Idambo, Musenge, Kissa, Isangi, Lufito et Kilali.

4. Kikululu dont les descendants se trouvent dans le territoire de Kalehe/ Kalima : Ebisha, Kambegete, Nyamirwa, Makwe, Mashere et Mutiku/Kambushi, Kilongote dans le territoire de Walikale.

Il existe dans le territoire de Walikale, d'autres groupes de Batwa connus sous les clans: Bakeka, Banamatumo, Baruko et Batungu dont la généalogie pourrait faire l'objet d'une étude ultérieure.

Le chef de collectivité secteur des Bakano ; Monsieur Katindi LWAMIANGO, dans son rapport du 4 Aout 2011 ; reconnait que  pendant la période coloniale, sa collectivité secteur était constituée de huit clans principaux à savoir : Bakano, Bakondjo (Banasigha, Batulanga, Basengele), Bananingi, Banisamasi, Bafuna, Babutetu, Banakiundila et Babuluko. Il poursuit en disant que les Babuluko sont les pygmées qui ne détenaient pas le pouvoir coutumier, mais leur pouvoir était limité à l'intronisation des chefs coutumiers et à l'installation de la circoncision traditionnelle.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote