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Le rôle du tourisme responsable dans une prestation touristique sur-mesure

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par Alice Gren
Université Paris III - Master 2 ¨Professionnel Tourisme Culturel et Territoire: Ingénierie de Projets 2014
  

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1.1.5 Les opérateurs du tourisme associatif

Examinons l'offre en tourisme associatif. A partir des années 70, des voyagistes ont commencé à s'interroger sur l'impact social et environnemental du tourisme de masse dans le but de créer un tourisme plus soucieux des cultures. C'est ainsi qu'en 1968 est créé Arvel Voyages, une association ayant la volonté de développer le tourisme en favorisant l'économie locale et en organisant un tourisme de préservation patrimoniale, tout en adaptant son offre au niveau des revenus de sa clientèle. C'est avec cette organisation qu'émerge le tourisme solidaire. Plusieurs voyagistes se regroupent au fil des années autour de ce concept éthique en le modifiant quelque peu selon le marché qu'ils souhaitent développer. Apparait ainsi le voyagiste écotouristique Atalante, spécialiste du voyage de trek qui, à partir de 1996 propose à ses voyageurs une charte éthique dont l'on peut citer un extrait : « Deux mondes se rencontrent à chaque fois qu'une personne se déplace d'un pays à l'autre. Voyageur, touriste, découvreur, nous sommes tout cela tour à tour. Mais, sans l'ombre d'un doute, nous sommes toujours un invité. Les pays que nous visitons avec tant de plaisir sont nos hôtes. Tout le bonheur d'un voyage peut reposer sur cette relation parfois si délicate. »19

L'ambition devient plus grande à partir des années 2000 et la volonté de regrouper des tour-opérateurs autour de mêmes valeurs se formule avec l'apparition de l'ATES (Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire) en 2006. C'est le fruit de plusieurs années de travail de l'Union Nationale des Associations de Tourisme20 et de ses partenaires c'est-à-dire à la fois des voyagistes et des membres associés (membres qui par leurs actions font connaître l'offre de

19Dossier de presse Agir pour un tourisme responsable, avril 2014

http://www.datapressepremium.com/rmdiff/2007427/ATRdossierdePRESSEmars14.pdf (consulté le 05/05/2014)

20 « Association reconnue d'utilité publique, l'Unat regroupe les principales associations et organismes à but non lucratif de tourisme français », définition extraite du site internet de l'UNAT

http://www.unat.asso.fr/ (consulté le 19/06/2014)

20

voyages équitables et solidaires). L'objectif de l'ATES est d'identifier mais surtout de fédérer et promouvoir les acteurs du tourisme équitable et solidaire.

Bien que ces formes de tourisme soient guidées par une même éthique, il semble que la clientèle française peine à adhérer à ces valeurs. Selon Bernard Schéou, Docteur ès Sciences Economiques, le tourisme associatif est globalement considéré comme trop contraignant en termes de degré d'exigence éthique par le public français. Pour illustrer ce fait nous nous appuierons sur la pyramide du tourisme qu'il a élaboré. Celle-ci explique le rapport de la population française avec les différents types de tourisme présents sur le marché21.

2. Tourisme responsable, un marché porteur

2.1 Tourisme responsable vs tourisme associatif, une différence de

stratégie

Figure 1 : Pyramide du tourisme, Bernard SCHEOU, 2009

21 « Concepts associés au tourisme durable », site internet Acteurs du Tourisme Durable, 17 août 2013. Source : SCHEOU Bernard, Du tourisme durable au tourisme équitable : quelle éthique pour le tourisme de demain ?, Edition de Boeck, novembre 2009. http://www.tourisme-durable.org/le-tourisme-durable/concepts-associes/2074-concepts-associes-au-tourisme-durable.html (consulté le 19/06/2014)

21

Comme nous pouvons le constater, les tourismes équitables et solidaires se situent en haut de la pyramide en termes de degré d'exigence éthique. Une synthèse a par ailleurs été réalisée par l'UNAT et le Ministère des Affaires Etrangères en 2005 sur le tourisme solidaire vu par les français. Selon une étude qualitative menée en 2001 par l'institut de sondage IPSOS (sur trois groupes de 9 personnes) portant sur le tourisme et la mondialisation « le touriste plaide résolument non coupable, en matière de dégradation de l'environnement ou des cultures locales (...). Il plaide d'autant plus sa non culpabilité que le temps des vacances est un temps précieux, durant lequel il n'a pas envie de servir de bouc émissaire à la bonne conscience internationale »22. Il apparait donc d'une part que les opérateurs de tourisme réussissent difficilement à sensibiliser les touristes au tourisme équitable et/ou solidaire. D'autre part, comme l'indique Bernard Schéou, le degré d'exigence éthique joue également comme un frein pour le voyageur qui refuse de faire preuve de « bonne conscience » durant le « temps précieux » des vacances. On suppose que Bernard Schéou parle ici d'exigence éthique car les tourismes équitable, solidaire, mais également l'écotourisme, sont souvent associés au tourisme humanitaire car ils sont développés dans un cadre associatif.

En parallèle à l'étude qualitative de 2001, une étude plus spécifique a été menée en 2002 par l'institut de sondage SOFRES sur un échantillon de français (402 personnes interrogées par téléphone à domicile) de plus de 18 ans s'étant rendus au moins une fois à l'étranger au cours des deux dernières années (2002-2003). Ces personnes représentaient 29,8% de l'ensemble de la population française âgée de 18 ans et plus. Cette étude démontrait que 28,8 % des personnes déclaraient spontanément « avoir entendu parler du tourisme solidaire, équitable ou écotourisme »23 et, après explication du concept « 32,5% des personnes déclarent en avoir entendu parler ». Néanmoins, il s'est avéré qu'une partie significative des personnes ayant entendu parler du tourisme solidaire a fait des études

22 DGCID (Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement), Ministère des Affaires Etrangères, UNAT, Le tourisme solidaire vu par les français - Notoriété, image et perspectives, mars 2005.

http://www.unat.asso.fr/doc/publication/Etudeclientts.pdf (consulté le 16/08/2014)

23 Cf. Définition de l'écotourisme p.15.

22

supérieures et appartient aux catégories socioprofessionnelles les plus élevées. De plus, il apparait également que « 71% des personnes connaissant le tourisme solidaire ont au moins une fois soutenu une action humanitaire ». En somme, le tourisme associatif apparait comme une forme de tourisme accessible à un faible échantillon de personnes, déjà impliqué dans un mouvement solidaire ou bien ayant un niveau d'éducation supérieure à la moyenne.

En revanche, comme nous pouvons le constater sur la pyramide, le tourisme responsable apparait comme un juste milieu qui serait peut-être accessible à une gamme plus large de clientèle. Se pose alors la question : en quoi le tourisme responsable serait-il un marché plus porteur et plus adapté à la population française ?

Une différence significative existe entre la notion de tourisme responsable et tourisme équitable et/ou solidaire : le tourisme solidaire évoque la contrainte, la nécessité d'un engagement trop coûteux pour les touristes. Le tourisme responsable, quant à lui, semble prendre une direction différente. En donnant la définition du tourisme responsable précédemment, nous avons évoqué le fait qu'il était associé au monde des entreprises. Il a donc un but lucratif contrairement au tourisme solidaire et équitable. L'idée des opérateurs du tourisme responsable est donc d'intégrer le tourisme responsable au sein de leur stratégie de vente comme une valeur ajoutée, un gage de qualité et non comme un effort d'éthique à réaliser lors de ses vacances. En plaçant le tourisme responsable au coeur de leur stratégie commerciale, les opérateurs de tourisme responsable se différencient des acteurs associatifs. Selon Caroline Mignon, intervenante dans le cadre du Master 2 de Tourisme Culturel et Territoires : Ingénierie de Projets à l'université de Paris III - Sorbonne Nouvelle, les acteurs du tourisme équitable et solidaire ne songent pas à développer leur marché et à créer une réelle stratégie de communication en se différenciant du secteur humanitaire. Ils communiquent auprès de leur public déjà confirmé et ne cherchent pas à s'étendre pour atteindre une plus large gamme de

23

clientèle. Selon eux « marketing et éthique ne font pas bon ménage »24. En revanche, les acteurs du tourisme responsable cherchent à développer un marché et opèrent une réelle stratégie de niche afin de se différencier de leurs concurrents.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery