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Impacts de l'exploitation artisanale de l'or sur la conservation du chimpanze au Sénegal

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par Massylla NDIAYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Mémoire de Diplôme de Master II en Biologie Animale 2016
  

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CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION

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III.1. Résultats

III.1.1. Les sites d'orpaillages (diouras)

Les enquêtes et les séries d'observations directes sur le terrain ont permis d'obtenir des informations sur la structure et le fonctionnement des diouras d'une part et leurs impacts sur les habitats des chimpanzés d'autre part.

III.1.1.1. Présentation et description des sites d'orpaillages

? Le dioura de Fongoli

Le site d'orpaillage de Fongoli (figure 9a) se situe sur un plateau à quelques kilomètres du village. Les coordonnées géographiques du dioura sont :12°40'890N, 12°14'219W. Il présente quelques dizaines de damas ou puits miniers avec plus de cents orpailleurs. Le dioura reste avant tout un espace cosmopolite renfermant à la fois la population locale et des ressortissants de la sous-région (Mali, Gambie, Guinée) et multi-professionnel (orpailleur, vendeurs, forgerons, gardiens). La plupart des orpailleurs viennent des villages environnants comme Gari, Banta Tekento, Cheikhouto, Marwodi, Tomboronkoto.

? Le Dioura de Kharakhéna

Comparé au dioura de Fongoli, celui de Kharakhéna (figure 9b) est très vaste et très actif et est situé sur une colline. Ses coordonnées géographiques sont : 12°54'462 N, 11°31'161W. Il présente plusieurs damas (ou fosses d'exploitation) voir des centaines. Le processus d'obtention d'un damas ou puit minier consiste à choisir un emplacement non encore occupé par un exploitant dans le dioura et procédé à son enregistrement par une carte d'exploitation valable pour cinq ans. La carte matérialise le nom et le numéro de l'exploitant. Le dioura regroupe des individus d'origine divers constitué à majorité par des burkinabais, des togolais, des ivoiriens, des gambiens, des maliens, et des guinéens. Le dioura est aussi un espace multi-fonctionnel où orpailleur, vendeur, forgeron, et bailleur entretiennent des relations indissociables. En dehors des activités, le dioura est gardé par des personnes appelées tomboulmans en malinké. Ces tomboulmans sont chargés de surveiller les activités dans le dioura, de régler les conflits entre les orpailleurs, de veiller au respect des règles de partage, d'attribuer les damas aux propriétaires et de veiller au bon fonctionnement du dioura.

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a b

Figure 9: Le dioura de Fongoli (a) ; le dioura de Kharakhéna (b) III.1.1.2. Extraction de la roche et récupération de l'or

? La récupération de la roche

L'extraction de l'or consiste à l'isolement et à la récupération de l'or dans le but de le vendre. Elle débute par l'extraction des roches qui sont supposées renfermer l'or. Celle-ci se fait par le creusement de puits ou damas d'environ 30 à 60 mètres de profondeur (figure 10a). Avant l'extraction des roches et leur mise dans des sacs, les femmes de manière générale très actives dans ce procédé effectuent des tests pour déceler la présence ou l'absence de l'or dans ces roches. Ces tests consistent à piler et à tamiser la roche puis à procéder au lavage simple avec de l'eau. Une fois la roche ou le minerai extraite, elle est mise dans des sacs et stockée dans les entrepôts avant d'être partagés entre les différents acteurs qui ont participés à l'activité. Les parts diffèrent selon le statut de l'orpailleur.

? Traitement et récupération de l'or

Les traitements de l'or se font en général dans les concessions au niveau des villages (figure11) pendant les jours de repos c'est-à-dire les lundis et les vendredis. L'extraction de la roche consiste à concasser (figure 10b) et à piler la roche en poudre grâce à un mortier ou un moulin puis tamisée pour recueillir une poudre. La poudre obtenue est mélangée directement avec de l'eau dans des bassines contenant le mercure (figure 10c) ou dans certain cas, elle est versée avec de l'eau sur une table inclinée tapissée de morceaux de tissu pour faciliter l'écoulement de l'eau et des particules légères et pour retenir les particules lourdes dont l'or (figure 10d). Le concentré ainsi obtenu dans les deux cas est additionné au mercure et malaxé à main nue pour obtenir l'amalgame or-mercure (figure 10e).

Ce processus permet de récupérer une grande partie des particules fines se trouvant dans des concentrés d'or et de sables noirs. L'or brut est ensuite récupéré en faisant chauffer l'amalgame manuellement à l'aide d'un fourneau et une cuillère à charbon le plus souvent à l'air libre (figure 10f). L'amalgame ainsi chauffé occasionne simultanément l'évaporation du mercure sous forme de vapeur dans l'atmosphère. Le reste du mercure est perdu sous forme liquide avec les déchets miniers rejetés à côté du lieu de traitement. A Kharakhéna le restes des déchets miniers est stocké et revendu à d`autres traiteurs qui utilisent davantage le mercure pour extraire le reste de l'or.

a b c

d

e

f

18

Figure 10: Les différents processus utilisés pour le traitement de l'or : (a) puit minier ;(b) concassage ;(c ; d) concentration ;(e) amalgame or-mercure ;(f) chauffage et récupération de l'or

Figure 11: Schéma simplifié du principe de récupération de l'or par les orpailleurs à Kédougou

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault