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Autonomisation de la femme malienne face à  la tradition: mythe ou espoir ? Etude de cas en commune IV du district de Bamako

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par Issa DOUMBIA
Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux - Diplome Supérieur en Travail Social 2016
  

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CHAPITRE IV : LA QUETE D'AUTONOMIE DE LA BAMAKOISE

Bamako abritant la quasi-totalité des structures en charges des femmes ; la femme de Bamako réclame l'autonomie sur divers échelons non seulement en son nom mais aussi pour toutes les autres femmes du pays.

I- Typologie de quête d'autonomie de la Bamakoise

Sa quête d'autonomie sera analysée sur les plans suivants :

A- sur les plans politique et économique :

En Afrique, et particulièrement au Mali, la grande masse des femmes a toujours été économiquement active. Elles participent aux divisions traditionnelles du travail basées sur le sexe et l'âge, notamment au sein des familles paysannes et artisanales.

Suite à l'occupation coloniale et aux politiques postcoloniales de développement, ces modes de vie traditionnels ont commencé à se transformer. La colonisation va ainsi créer une nouvelle forme de marginalisation et de dépendance de la femme avec la fonction de ménagère : « C'est aussi, depuis, que la fonction et le statut de ménagère ont un contenu précis avec les épouses de certains salariés qui, en dehors du travail de ménage (cuisine, lessive, soins aux enfants, etc.), n'apportent aucune contribution à l'obtention des moyens d'existence27(*).» Ce phénomène s'est progressivement étendu à la quasi-totalité des femmes citadines.

Mais par la suite, des questions de nécessité économique vont obliger ces ménagères à travailler en dehors de la famille. Aussi, l'expansion de l'éducation scolaire, la montée des nouvelles valeurs (démocratie, liberté, égalité) associées depuis plus d'une décennie aux mouvements démocratiques et populaires vont d'une part, créer un noyau de femmes accomplies et d'autre part, accentuer la revendication de l'exigence d'un traitement des femmes sur le même pied d'égalité que les hommes conséquent sur la quête d'autonomie de la femme.

Depuis lors, donner une autonomie à la fois politique et économique à la femme malienne est devenu un objectif majeur des gouvernements depuis l'avènement de la démocratie au Mali(1991).

Au niveau politique, depuis l'accession de notre pays à l'indépendance, les femmes ont été écarté de la sphère politique sinon l'ont participé à des proportions faibles. Cependant, elles ont contribué à l'élection des dirigeants mais n'ont pas été conscientes de leurs potentialités à gérer elles aussi les affaires publiques et de leur supériorité numérique. Elles ont été toujours mobilisées par les hommes politiques.

La prolifération des associations et groupements féminines a été la conséquence de notre jeune démocratie au tout début des années 1990. Depuis ces temps, ces associations, groupements et ONG féminines bien sûr, à partir de la capitale ont dénoncées cette présence relative des femmes dans la politique et mènent sans relâche des manifestations de sensibilisation, d'information, de renforcement de capacité, de plaidoyer et même de lobbying pour un plus grand investissement des femmes dans la politique.

Si le nombre de femmes dans les électives a été toujours en baisse, de nos jours, surtout dans les grandes villes maliennes comme Bamako ; les femmes, avec l'appui des associations et des groupements de femmes, sont nombreuses presque dans tous les niveaux de la politique : maires, députés, ministres, etc. et n'hésitent plus comme avant à se présenter aux élections en dépit des différentes contraintes de tous genres.

Les dernières élections municipales ont vu l'élection des femmes de la BASE militaire, avec l'appui du CAFO.

Au niveau économique, la bamakoise est occupée à différentes activités économiques qui génèrent des revenus non négligeables. On retrouve ces activités au niveau du secteur formel ainsi que celui du secteur informel.

- dans le secteur formel, de plus en plus avec les politiques nationales de scolarisation des filles, notre pays a enregistré l'entrée des femmes dans le secteur économique formel à l'instar des femmes du district de Bamako et ce, depuis les années 1960. A ce niveau, même si le nombre de femmes reste insuffisant, elles deviennent de plus en plus présentes et actives économiquement tant dans la conception que dans la mise en oeuvre des plans et programmes nationaux. Ainsi, avec l'accès des femmes bamakoises aux postes de décision, leurs rôles deviennent mieux perçus. Ce qui ne veut pas dire qu'il y a déjà une égalité entre hommes et femmes dans les faits. Elles sont par ailleurs, généralement cantonnées dans les secteurs sociaux : santé, éducation, affaires sociales... margé cela, la bamakoise a commencé à occuper les secteurs dits masculins. De plus en plus on la retrouve dans presque tous les domaines de la vie économique de notre pays. Elle envahit de plus en plus le secteur de l'informatique et sont chefs d'entreprise.

- quant au secteur informel, nombre de chercheurs trouvent que le secteur informel résulte du taux sans cesse croissant des populations vivant en ville d'une part, et d'autre part, des difficultés, voire de l'impossibilité de trouver de l'emploi dans le secteur formel28(*). Pour la bamakoise, le commerce est le domaine d'activité par excellence du secteur informel.

Dans ce secteur, elle s'affaire dans diverses activités qui vont du commerce en gros, demi-gros et détails, aux prestations de services : secrétariat, bureautique en passant par l'artisanat moderne, la teinture, la couture, le bogolan, la sérigraphie, etc. parallèlement au commerce, les prestataires de services ont vu la diversification de leurs activités ainsi que l'accroissement de leur nombre. En effet, en plus des aides ménagères, il est apparu de nombreuses autres activités dans l'artisanat moderne ainsi que dans la restauration. Elles constituent, pour beaucoup de femmes et leurs familles, des sources de revenus les aidant à subvenir à leurs besoins fondamentaux.

Comme mentionné un peu en haut, le commerce constitue l'activité principale de la grande majorité des femmes de ce secteur. Très variée, l'activité commerciale comprend les femmes entrepreneurs, de grandes commerçantes import-export, les commerçantes à capitaux moyens et celles qui vendent au jour le jour faute de capitaux. A Bamako, les femmes sont nombreuses et évoluent dans le petit commerce : alimentation, produits maraichers et fruits, etc.

Les activités génératrices de revenus des femmes évoluant dans l'informel, les activités qui peuvent être principales ou secondaires, connues ou clandestines servent à juguler très souvent les aléas quotidiens. Il suffit donc d'un léger problème/ déséquilibre pour que ces activités économiques s'effondrent puisse qu'elles ne bénéficient d'aucune assurance bancaire. Toutefois, il faut souligner l'existence d'un nouveau phénomène financier qui est accessible aux femmes, ce sont les caisses populaires de crédit et d'épargnent, et à l'heure actuelle, la prolifération des caisses de transfert électronique et téléphonique d'argent.

En attendant la vulgarisation de ces structures de microcrédits, la majorité des femmes du district évoluant en particulier dans le commerce et dans le secteur informel en général sont exposées à la faillite, étant donné que nombre d'entre elles bénéficient de marchandises à crédit. À cela, il faut ajouter le fait que les femmes du district travaillant dans le secteur informel, concilient leurs activités de ménage avec celles économiques ; ensuite, la plupart d'entre elles exercent le commerce à domicile, chez elles ou dans l'anonymat par peur des taxes et impôts, mais une chose est sûre, c'est que le secteur informel est créateur d'emploi et générateur de revenu non négligeable dans la lutte contre la pauvreté des femmes.

* 27Béridogo Bréhima : « Le régime des castes et leur dynamique au Mali », Recherches Africaines, annales de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines, N°00, p- 21, 2002, Université de Bamako ; cité par B. Béridogo (2006).

* 28Livre Blanc, APDF; p-39

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard