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Autonomisation de la femme malienne face à  la tradition: mythe ou espoir ? Etude de cas en commune IV du district de Bamako

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par Issa DOUMBIA
Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux - Diplome Supérieur en Travail Social 2016
  

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C- hiérarchie, rôles et division du travail au Mali

Pour ce faire, on dénote que la hiérarchie se joue sur plusieurs plans. On la remarque d'abord par le principe de l'âge. Les aînés ont un respect et une autorité inconditionnels, peu importe leur sexe. Ainsi, un jeune se doit d'obéir aux commandements de son aîné(e). Cependant, la hiérarchie est aussi existante par la prédominance du sexe masculin. Donc, la femme, de manière générale, est subordonnée à l'homme, mais aussi aux femmes plus âgées qu'elle. On constate, entre autres, ces rapports hiérarchiques par les chaînes de parole. Par exemple, lors d'une réunion, un jeune homme ne peut s'adresser directement à l'aîné qui dirige la conversation. Il doit s'adresser à la personne au-dessus de lui dans la hiérarchie d'âge, qui elle fera circuler le message de la même manière. Cela s'applique aussi pour les femmes. Donc, une chaîne verbale est créée suivant l'âge des gens. Par ailleurs, les femmes doivent passer par leur représentante, qui est souvent l'aînée, pour s'adresser aux hommes. On a vu précédemment que l'homme prend les décisions au sein de la famille et, du moins, même si les femmes participent, c'est l'homme qui détient le dernier mot. Ceci est un exemple clair de hiérarchie démontrant une subordination des femmes. Ce pouvoir de décision s'impose dans tous les domaines, donc nécessairement dans celui du travail.

Bien évidemment, les rôles des hommes et des femmes ne sont pas les mêmes.

Les tâches des hommes s'apparentent au domaine de la production alors que celles des femmes sont à la fois de l'ordre de la reproduction et de la production. Dans les zones rurales, où les gens vivent -pour ne pas dire survivent- de l'agriculture, la production s'exprime par tout ce qui touche le travail aux champs. Pour ce qui est du terme de reproduction, il évoque la procréation, donc donner la vie. Les femmes sont en charge de l'éducation et de la transmission des valeurs et de la culture. On confère à la femme toutes les responsabilités liées aux enfants, car biologiquement elle leur donne naissance.

En conséquence, la femme s'acquitte, non seulement de toutes les tâches domestiques, mais aussi du travail aux champs. Il importe de spécifier que les tâches domestiques regroupent plusieurs activités. D'abord elles font référence à tout ce qui touche de près ou de loin les enfants, la collecte de l'eau, du bois, la préparation des repas, la lessive, la vaisselle ainsi que le pillage du mil (céréale à la base de leur alimentation). Les femmes se trouvent donc avec une lourde tâche qui ne s'arrête que très rarement.

Dans une certaine mesure, la division des tâches peut être complémentaire, mais elle illustre certainement une subordination des femmes par l'ampleur des tâches effectuées.

Enfin, les femmes sont ainsi les piliers des familles et voient à ce que tout fonctionne correctement.

En milieu urbain, la femme tient toujours ses activités de « soins » nécessaires au maintien du lien social comme son homologue du village. L'homme contrairement, s'occupe de ramener les aliments de consommation de la famille et d'assurer le bien-être de la famille. Cette division du travail selon le sexe est nettement en défaveur de la femme sur qui pèsent les travaux les plus longs et pénibles et qui, très souvent nécessitent de l'attention. C'est ce qui a fait réagir, lors du Séminaire de Rosario sur les droits des femmes en Amérique Latine (décembre 2009) une participante de Colombie qui disait que : « Ce n'est pas naturel que les femmes soient tournées vers les activités ménagères et ce n'est pas par nature que les hommes en seraient incapables. Qui oserait croire que le fait de pouvoir enfanter donne du talent pour faire la vaisselle ?

Eduquer les filles dès l'enfance à tenir ce rôle domestique, par imitation de leur mère et par pressions familiales et sociales, c'est ne pas leur donner les mêmes chances qu'aux garçons de faire des études (...) Enfermer les femmes dans cette fonction c'est bien souvent leur fermer l'accès à une activité professionnelle reconnue et rétribuée.35(*)»

* 35Rapport sur Autonomie économique des femmes consulté bog.ccfd-terresolidaire.org le 21 mai 2016, p-9 

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