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Réflexion sur le processus de démocratisation en Afrique. Cas de la république démocratique du Congo.

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par Christophe Zamba Mungongo
Université libre De Kinshasa - Licence en droit public 2012
  

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3. Les manifestations de l'opposition

La plupart des mouvements qui ont secoués les pouvoirs dictatoriaux à travers l'Afrique, relevés du ras-le-bol de la population, ainsi, avec la bénédiction des opposants, s'en suive une péripétie des manifestations comme c'était le cas en RDC, allusion ici aux 13 parlementaires qui avaient emboités les pas en exigeant en 1980 au président Mobutu de démocratiser son régime.

Alors qu'on croyait que la population se résignait à son sort parce qu'incapable de répondre aux défis majeurs de son destin de manière créatrice, les treize parlementaires ont élevé énergiquement la voix en 1980 pour résister au système de concentration de pouvoir, et se sont battus pour une idée autre de la vie et de l'espace politique zaïrois.

En fait, ces parlementaires furent sanctionnés le 21 décembre 1980 par la Commission de discipline du Comité Central du MPR. Cette dernière les condamna pour manquement à la discipline du Parti-Etat. Les "parlementaires rebelles" sont loin d'être des `révolutionnaires', appartenaient au Collège des Commissaires Généraux mis en place par MOBUTU en 1960.

Bravant les normes du parti politique et la police du régime, ils créèrent une nouvelle formation politique, ``l'UDPS''. Autant par nécessité que par conviction, ce parti fait le choix de la non- violence, et se réfère aux idéaux démocratiques, au respect des droits de l'homme.

Emprisonnés, battus, relégués en province, les fondateurs de ce parti, feront preuve de courage notable et Etienne TSHISEKEDI sera le plus populaire d'entre eux.

Au commencement, c'était juste une froide initiée, mais face à l'autisme du maréchal-président, ce mouvement déboucha un an plus tard, soit en 1981, par la création d'un parti politique battant pavillon opposition du temps fort du MPR parti-Etat dénommé « union pour la démocratie et le progrès social » (UDPS) parti cher à Etienne Tshisekedi.29(*)

La répression fut sans appel, les commissaires du peuple furent déchus de leurs fonctions et mis aux arrêts. Car, dans le contexte de la deuxième république, l'acte posé était plus qu'un simple crime de lèse-majesté. Cela équivalait purement et simplement à la trahison.

Ainsi donc, arrestations, relégations aux villages, tortures et autres sévices devenaient le vécu quotidien de ceux qui avaient osé braver le tout-puissant « président fondateur », guide éclairé, leader charismatique, le seul maitre après Dieu dans l'ex-Zaïre.

Rappelons également que la classe moyenne et les enseignants furent durement touchés par les mesures d'austérité que le FMI imposa à la nation zaïroise dans le cadre de l'ajustement structurel à partir de 1983. Des dizaines de milliers de fonctionnaires et d'enseignants rejoindront ainsi le rang de l'Opposition.

Il est aussi à noter que la création de l'UDPS fut l'aboutissement de tout un processus qui était parti de la première guerre du Shaba, guerre des quatre-vingts jours. C'est à ce titre que celle-ci peut-être considérée comme un tournant décisif vers l'effondrement du régime dictatorial de la deuxième République.

D'une manière générale, les causes profondes qui avaient conduit le régime à l'ajustement institutionnel se justifiaient par la misère générale du peuple.

En effet, la population zaïroise prenait de plus en plus conscience de la misère dans laquelle elle vivait, de la pression extérieure, des réclamations incessantes des opposants, tant de l'intérieur que de l'extérieur.

Bref, la population prend conscience de la situation politique chaotique qu'elle a vécue sous la deuxième république.

En plus, quelques manifestations seront organisées dans les rues, surtout à Kinshasa, pour réclamer la fin de la dictature et l'instauration d'un régime politique nouveau.

Face à toutes ces contraintes sur le plan interne et sur le plan externe, le pouvoir en place ne pouvait plus que s'inscrire sur la voie de la démocratie. C'est ainsi que les consultations populaires seront organisées pour déboucher sur l'annonce du processus démocratique le 24 avril 1990.

* 29Amnesty international, La république du Zaïre en marge de la loi, les forces de sécurité répriment les opposants au gouvernement (1988-1990), Londres : AI, AFR62/10/90, 1990, p. 25.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams