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Mobilité résidentielle et processus d'étalement de la ville de Niamey (Niger).

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par Abdoulaye ADAMOU
Abdou Moumouni Dioffo - Doctorat de Géographie 2012
  

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Introduction

Les ménages qui habitent dans une strate ont forcément une histoire urbaine qui leur confère une trajectoire résidentielle particulière par rapport aux habitants des autres strates de la ville. Ainsi, le nombre moyen de quartiers habités, la durée de séjour depuis la dernière installation à Niamey, la localisation des quartiers d'habitation, l'évolution des attributs du ménage (par exemple : statut d'occupation) font-ils l'objet d'analyse chaque fois que le ménage se déplace dans l'espace urbain.

4.1. Nombre moyen de quartiers habités par les ménages vivant dans les différentes strates

Le nombre moyen des quartiers habités par les ménages de la strate 1 est de 2,4. Cette moyenne varie selon le quartier ; il est plus important à Terminus et plus faible à Liberté. D'ailleurs, les chefs de ménage du Terminus ont déménagé deux fois plus que ceux du quartier Liberté. Dans cette strate, 2 sur ménages 5 n'ont jamais déménagé hors de leur quartier ; ils ne connaissent donc que leur quartier d'accueil. Ces derniers sont plus présents au quartier Liberté. En revanche, ceux qui ont vécu dans plus de 3 quartiers de la ville, qui ne dépassent guère 16 % des ménages de cette strate, se retrouvent la plupart du temps au quartier Terminus. En effet, 66 % de ces ménages habitent dans le quartier Terminus.

Nombre de quartiers

pourcentage

1

39

1 à 3

45

4 à 5

12

6 à 9

4

Plus de 10

0

Total

100

 
 

Tableau n°4.1: Nombre de quartiers habités par les ménages de la strate1dans la ville de Niamey

Dans le quartier Lacouroussou, les chefs de ménage enquêtés ont habité en moyenne 2,3 quartiers de Niamey. On trouve parmi les enquêtés, des ménages qui n'ont pratiquement pas de trajectoire résidentielle puisqu'ils ont toujours vécus à Lacouroussou ; il s'agit de 38% des ménages du quartier dont les chefs sont natifs de Niamey pour la plupart. Parmi ces derniers, 1/3 sont des propriétaires et des locataires alors que la moitié est formée d'ayants droit. Les locataires qu'on compte parmi eux sont soit au début de leur parcours migratoire ou se sont fixés dans le quartier pour une raison donnée. Par ailleurs, 88% des ménages du quartier Lacouroussou n'ont pas habité plus de trois quartiers. Ceux dont la trajectoire résidentielle va au-delà de trois quartiers sont de rares propriétaires ou locataires.

Notons que Lacouroussou est l'un des quartiers dans lesquels la spéculation locative est très développée. Aussi, est-il fréquent de voir des maisons dans lesquelles le propriétaire cohabite avec plusieurs autres ménages locataires. Ce qui fait que le taux des locataires est très important dans ce quartier où il est de 46%.

La composition sociale du quartier explique également la courte trajectoire résidentielle observée parmi les ménages de Lacouroussou. En effet, près de la moitié de ces ménages ont un chef qui est artisan ou commerçant auxquels s'ajoutent 16 % de chefs de ménage femmes au foyer. Or l'analyse a montré que ces catégories sociales présentent rarement de longues trajectoires résidentielles. Cependant on trouve également de rares cadres supérieurs qui sont le plus souvent natifs du quartier qu'ils n'ont pas voulu quitter malgré leur promotion sociale. Dans ce cas, ils rénovent une partie de la maison familiale en banco, en la transformant en villa ou en habitat de cour en dur. Il faut dire qu'ici même les cadres supérieurs ne présentent pas toujours une trajectoire résidentielle intra-urbaine diversifiée ; leur statut d'occupation du logement, leur statut matrimonial, leur type d'habitat changent dans le même espace résidentiel.

En ce qui concerne les ménages du quartier Liberté, ils ont vécu en moyenne dans 1,6 quartiers de la ville. Cette moyenne est bien plus faible que celle observée à Lacouroussou. Liberté est un quartier où la plupart de chefs de ménage sont soit des ayants droit, soit des copropriétaires qui ont accéder à la propriété par héritage. Alors que dans le quartier Lacouroussou on observe plutôt une forte proportion de locataires qui sont les ménages les plus mobiles du fait de leur statut d'occupation précaire.

Notons que plus de la moitié des ménages du Liberté n'ont jamais quitté leur quartier. C'est le cas de tous les ayants droit, de 3/5 des copropriétaires, de 1/2 des propriétaires mais aussi de 2/5 des locataires. Les ménages qui ont habité plus de trois quartiers sont très rares (4 %) ; ce sont essentiellement des locataires et des propriétaires.

Liberté est un quartier où la plupart des maisons ont été héritées suite aux décès de leurs propriétaires. C'est pourquoi on y trouve aussi beaucoup de propriétaires natifs du quartier. Ici comme à Lacouroussou, ce sont les copropriétaires et les locataires qui ont vécu dans le plus grand nombre de quartiers.

De plus, l'enquête montre que les seuls chefs de ménage du Liberté ayant eu plus de 3 quartiers d'habitation sont les cadres supérieurs et les retraités. Contrairement à Lacouroussou, les artisans et commerçants de Liberté n'ont jamais vécu dans plus de trois quartiers de la ville.

Dans le quartier Terminus, la proportion des ménages n'ayant jamais déménagé, deux fois moins importante qu'à Lacouroussou et trois fois inférieure qu'au Liberté, est de 20 %. Ce taux est loin d'être négligeable. Ce qui corrobore le nombre moyen de quartiers habités par les ménages qui est de 3, soit le double de la moyenne observée au quartier Liberté. Ce ratio est nettement supérieur à celui observé au quartier Lacouroussou. Donc les ménages de Terminus ont une trajectoire résidentielle assez développée. D'ailleurs, ceux qui ont vécu dans plus de 2 quartiers sont majoritaires : 4/5 des ménages du quartier dont les 40 % ont vécu dans plus de trois quartiers. Les ménages qui n'ont vécu qu'au Terminus sont en grande partie des ayants droit et des propriétaires. Ceux qui ont habité plus de trois quartiers sont à 56 % des locataires.

Par ailleurs, Terminus est un quartier dominé par des cadres moyens, des cadres supérieurs, et des retraités qui représentent 67 % des ménages qui n'ont vécu que dans le quartier actuel. Mais, dans l'ensemble, la plus courte trajectoire résidentielle est celle des ouvriers, étudiants et appelés du service civique national. En revanche, la plus longue trajectoire est observée auprès des cadres supérieurs puis des artisans et commerçants.

Il faut préciser que, dans l'ensemble, les ménages de la strate 1 ont bougé moins que ceux de la strate 2 dont le nombre moyen des quartiers habités est de 2,6. En outre, plus de la moitié des ménages de la strate 2 ont vécu dans 2 à 3 quartiers. Mieux, le tableau n° 4.2 montre que la proportion de ménages ayant vécu dans plus de 4 quartiers est de l'ordre de 23 % ; ce qui est assez important. Tout cela fait que le taux des ménages qui n'ont jamais déménagé est faible dans la strate 2 comparativement à celui enregistré dans la strate 1 ; Ici, on note que seul 1 ménage sur 4 a toujours vécu dans le quartier actuel. Ces derniers sont observés principalement dans le quartier traditionnel de Boukoki 1 (3/5 de ces ménages de la strate 2 qui n'ont vécu que dans le quartier actuel se retrouvent à Boukoki 1) ; il s'agit de ménages dont la trajectoire est stabilisée ou qui la débutent.

Nombre de quartiers

Pourcentage

1

24,65

1 à 3

52,06

4 à 5

19,86

6 à 9

3,43

Plus de 10

0

Total

100

Tableau n°4.2 : Nombre de quartiers habités par les ménages de la strate2 dans la ville de Niamey

Vu que la strate 2 est aussi constituée d'une diversité de quartiers, il parait logique de s'attendre à des différences de trajectoire résidentielle entre les différents espaces résidentiels.

Dans le quartier Boukoki 1, le nombre moyen de quartiers habités par les ménages est de 2,4. Les ménages qui n'ont vécu qu'à Boukoki 1 constituent 43 %. L'importance de cette catégorie de ménages rapproche Boukoki 1 des quartiers traditionnels de la strate 1 (Liberté, Lacouroussou). Il s'agit de la moitié des locataires, de 2/3 des copropriétaires et du quart des propriétaires. En revanche, la proportion de ceux qui ont vécu dans plus de 5 quartiers de la ville est très faible. Il s'agit exclusivement de propriétaires. Parmi les ménages qui ont habité 2 à 3 quartiers, on note une prépondérance des propriétaires. En effet, 53 % des propriétaires se retrouvent dans cette catégorie alors que les ménages qui ont vécu dans 3 à 4 quartiers se comptent surtout parmi les locataires qui en constituent plus de 3/5.

Notons que la trajectoire résidentielle varie énormément selon la profession du chef de ménage. A ce propos, il convient de rappeler que plus de la moitié des chefs de ménage de Boukoki 1 sont des artisans ou commerçants. Ces derniers forment 3/5 des ménages qui n'ont jamais déménagé ; à cela s'ajoutent toutes les femmes au foyer et 1/3 des cadres supérieurs ; il en résulte une certaine stabilité des ménages dans leurs logement. Cette stabilité dans le logement s'explique par le fait le quartier se trouve non loin du centre ville et par la proximité du marché Katako, un des plus grands marchés de la ville. Il convient de noter qu'ici tous les ouvriers et les retraités ont vécu dans au moins deux quartiers de la ville.

La situation est totalement différente dans le quartier résidentiel de Cité Fayçal où le nombre moyen de quartiers habités par les chefs de ménage est de 2,8. Contrairement au quartier Boukoki 1, la proportion de ménages n'ayant jamais déménagé est faible à Cité Fayçal ; elle n'est que de 17 %, soit deux fois moins qu'à Boukoki 1. D'ailleurs, la plupart des ménages de Cité Fayçal sont à leurs deuxième ou troisième logements à Niamey (c'est le cas de 56 % d'entre eux). Ceux qui sont à leur quatrième ou cinquième logement sont de l'ordre de 22 % ; ils sont actuellement propriétaires de leur logement au quartier Cité Fayçal. De ce fait, les propriétaires présentent la plus longue trajectoire résidentielle. Mais, il convient de préciser que les ayants droit et les copropriétaires ont toujours séjourné dans plus d'un quartier.

L'importance du nombre de quartiers habités par les chefs de ménage est aussi relative à la prédominance des cadres supérieurs et des retraités. En effet, plus de 2/5 des chefs de ménage sont des cadres supérieurs tandis que les retraités en constituent 1/4. On n'y compte aucun ouvrier. Les cadres supérieurs et les retraités semblent avoir les parcours les plus longs des chefs de ménage de Cité Fayçal. D'ailleurs, les cadres supérieurs sont les seuls à avoir vécu dans plus de 5 quartiers de la ville.

S'agissant du quartier Plateau 2, le nombre de quartiers habités par les chefs de ménage est comparable à celui des chefs de ménage de Cité Fayçal. En effet, la moyenne des quartiers habités est de 2,7 pour les ménages de plateau 2. De même, comme au quartier Cité Fayçal, la proportion des ménages qui n'ont jamais déménagé est très faible ; elle n'est que de 14 % composé essentiellement de ménages locataires qui viennent d'amorcer leur trajectoire résidentielle dans la ville de Niamey. Par ailleurs, il convient de préciser que plus de 3/5 des ménages de Plateau 2 ont habité entre 2 à 3 quartiers de la ville. Mais seuls les propriétaires et les locataires ont eu à habiter plus de 4 quartiers. De ce fait, ils sont les ménages qui présentent le parcours résidentiel le plus développé et le plus long. D'ailleurs tous les propriétaires ont eu à déménager au moins une fois. Aussi, ont-ils vécu en moyenne dans 3,5 quartiers de la ville.

Ici (plateau 2), les cadres supérieurs sont plus nombreux que les autres classes socioprofessionnelles et présentent, avec les retraités, les plus longs parcours résidentiels. En effet, ils forment 90 % des ménages ayant vécu dans plus de quatre quartiers.

Au regard de ce qui précède, on peut dire que l'importance relative du nombre de quartiers habités par les ménage de la strate 2 est liée à la présence de quartiers résidentiels anciens où se concentrent les cadres moyens et supérieurs qui y sont les plus dynamiques en matière de mobilité résidentielle.

Dans la strate 3, le nombre moyen de quartiers habités par les ménages est plus faible que ceux observés dans les strates précédentes. Ce nombre n'est que de 2,1 quartiers pour les ménages de la strate 3. Ici aussi, cette moyenne varie d'un quartier à l'autre ; elle est plus élevée à Dar es-Salaam puis à Couronne Nord. Dans l'ensemble, 45 % des ménages de la strate 3 n'ont jamais déménagé depuis leur première installation dans l'actuel quartier ; il faut préciser que 3/5 de ces ménages sont observés dans le village urbain de Gamkallé. Par contre les ménages qui ont vécu dans 2 à 3 quartiers sont plus présents au quartier Couronne Nord. Dans l'ensemble, 36 % des ménages de la strate 3 sont à leur deuxième ou à leur troisième quartier d'habitation.

Nombre de quartiers

pourcentage

1

45%

1 à 3

36,24%

4 à 5

14,09%

6 à 9

4,69%

Plus de 10

0%

Total

100%

Tableau n°4.3 : Nombre de quartiers habités par les ménages de la strate3 dans la ville de Niamey

En outre, moins d'un ménage sur cinq a eu à séjourner dans plus de trois quartiers de la ville de Niamey. Il s'agit surtout des ménages vivant actuellement à Dar es-Salaam. On les retrouve très rarement à Gamkallé.

L'enquête montre que 4/5 des ménages de Gamkallé n'ont jamais déménagé. Ils ont toujours vécu dans le quartier. On y dénombre 72 % des locataires. Ici, la trajectoire résidentielle est plus stabilisée que dans les quartiers traditionnels du centre ville. Les rares ménages qui ont eu à séjourner dans deux à trois quartiers sont en partie des locataires. Seuls quelques propriétaires et les ayants droits déclarent avoir séjourné dans plus de quatre quartiers. Le nombre moyen de quartiers habités n'est que de 1,3. Cette moyenne est faible pour tous les statuts d'occupation. Elle suppose que l'on change de statut d'occupation sur place c'est-à-dire sans changer de quartier sinon de logement. Ainsi, passe-t-on d'hébergé à propriétaire dans la même maison en passant par les statuts d'ayant droit, de locataire ou de copropriétaire suite à un héritage.

Dans le quartier Couronne Nord, le nombre moyen des quartiers vécus est de 2 ans. Ce chiffre est plus important que celui observé à Gamkallé. Il faut dire que les logés gratuitement sont ceux qui ont la trajectoire résidentielle la plus développée car ils ont vécu en moyenne 2,7 % quartiers contre 2,3 pour les locataires et moins de deux pour les autres statuts d'occupation. L'instabilité du logement observée chez les logés gratuitement, ne s'inscrit pas dans une logique promotionnelle de mobilité résidentielle, mais bien dans une logique de déplacement contraint lié à l'insolvabilité du ménage.

La plupart des ménages de Couronne Nord y sont à leur deuxième ou troisième quartier d'habitation (48 %). Mais, ceux qui sont à leur premier logement constituent 38 % des ménages de quartier et se retrouvent dans tous les statuts d'occupation (44 % des propriétaires, 75 % des ayants droit et de 57 % des logés gratuitement, 16 % des locataires). Ces derniers ont le plus souvent un chef dont la profession est celle d'artisan ou de commerçant (74 % des ménages qui n'ont vécu qu'à Couronne Nord).

On observe une nette différence entre le quartier Couronne Nord et celui de Dar es-Salaam bien que tous les deux soient des quartiers périphériques d'habitat mixte. En effet, le nombre moyen de quartiers habités par les ménages de Dar es-Salaam est de 2,9 ; cette moyenne est plus élevée que celle observée chez les ménages de Couronne Nord. Ici, le nombre des quartiers habités dépasse largement trois chez les propriétaires et les logés gratuitement. Ces derniers présentent à cet effet les plus longues trajectoires résidentielles.

Globalement, 18 % des ménages n'ont vécu qu'à Dar es-Salaam et la plupart d'entre eux sont des locataires ; on y compte de rares propriétaires. Dans tous les cas de figure, les ménages concernés sont ceux dont le chef est un cadre moyen ou supérieur. Quant à ceux qui ont vécu dans 2 à 3 quartiers de la ville, ils sont de l'ordre de 44 % des ménages ; ce taux concerne tous les statuts d'occupation, mais la plupart des ménages concernés ont un chef qui est artisan ou commerçant. Cependant, les squatters, les propriétaires et les locataires constituent l'essentiel des ménages ayant vécu dans plus de 3 quartiers.

En résumé, on se rend compte que les ménages logés gratuitement sont plutôt ceux qui présentent la plus longue trajectoire résidentielle intra-urbaine contrairement à la strate 1 où il s'agit de ménages propriétaires ou locataires de leurs logement mais dont la fonction du chef équivaut à celle d'un cadre supérieur.

S'agissant de la strate 4, seuls 14 % des ménages n'ont vécu que dans un quartier. Par contre, près de 3/5 ont vécu dans un ou deux quartiers avant de s'installer dans le quartier actuel. Quant à ceux qui sont, au moins, à leur quatrième lieu d'habitation, ils forment 28 % des ménages de la strate. Ce taux assez important contribue à rehausser le nombre moyen de quartiers habités par l'ensemble des ménages de la zone périphérique de la ville. En conséquence, le nombre moyen des lieux d'habitations des ménages de la strate 4 est de 3. Cette moyenne est plus importante que dans toutes les strates précédentes.

Nombre de quartiers

Pourcentage

1

14%

1 à 3

58%

4 à 5

20%

6 à 9

8%

Plus de 10

0%

Total

100%

Tableau n°4.4 : Nombre de quartiers habités par les ménages de la strate 4 dans la ville de Niamey

Les nuances entre quartiers enquêtés dans cette strate montrent que ce sont les ménages du quartier résidentiel de Kouara Kano et du quartier spontané de Pays-Bas qui présentent le plus grand nombre de quartiers habités dans la ville.

Le nombre de quartiers habités par les chefs de ménage de Lazaret est de 2,4. Cette moyenne varie en fonction du statut d'occupation actuel du ménage. Aussi, est-elle de 3,5 chez les locataires contre seulement 1,4 chez les squatters. Globalement 28 % des ménages de Lazaret n'ont vécu que dans le même quartier ; c'est la situation de 85 % des squatters. Quant aux ménages qui sont à leur deuxième ou leur troisième quartier d'habitation à Lazaret, ils sont largement majoritaires puisqu'ils constituent 56 % des ménages du quartier. Ceux qui ont habité dans plus de trois quartiers avant de s'installer à Lazaret sont de l'ordre de 16% des ménages dont la moitié est constituée de locataires.

Les ménages de Kirkissoye Extension ont vécu dans le même nombre de quartiers que ceux du quartier Lazaret (2,4 quartiers habités). Ici aussi, les locataires sont parmi ceux qui fréquentent plus de quartiers que les autres statuts d'occupation.

Dans le quartier Pays-Bas, la situation est tout à fait différente, car le nombre moyen des quartiers habités par les ménages est très élevé ; il est de 3,3 %. Cette moyenne élevée est due essentiellement aux propriétaires et aux locataires parmi lesquels on compte des ménages dont le chef est une femme au foyer, un ouvrier ou un retraité. Quant aux ménages dont le chef est artisan, commerçant, cadre moyen ou cadre supérieur, ils constituent 3/5 des ménages qui sont à leur deuxième ou troisième quartier d'habitation à Pays-Bas. Il faut noter que seuls 21% des ménages de Pays-Bas y sont à leur premier logement à Niamey.

C'est dans le quartier Kouara Kano que les ménages ont séjourné en moyenne dans le grand nombre de quartiers ; ici, le nombre moyen de quartiers habités est presque égal à 4 ; d'ailleurs, cette moyenne s'élève à 4,2 chez les propriétaires qui forment 67 % des ménages qui ont habité dans plus de 3 quartiers. Ce sont des ménages dont les chefs de ménage est un cadre supérieur, un retraité ou une femme au foyer ; ils présentent aussi les parcours résidentiels intra-urbains portant sur un nombre important de quartiers. En revanche, la moitié de ceux qui sont à leur deuxième ou troisième quartier d'habitation à Kouara Kano sont des locataires. Il convient de préciser que les squatters sont le plus souvent à plus de leur troisième logement à Kouara Kano. La part des ménages qui n'ont jamais vécu ailleurs à Niamey est négligeable.

En définitive, l'analyse montre que ce sont les ménages de la strate 4 qui ont dû fréquenter le plus grand nombre d'espaces résidentiels de la ville avant de s'installer dans la zone actuelle. Le temps passé dans cette zone peut être dû à plusieurs facteurs explicatifs qu'il y a lieu d'aborder.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe