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Mobilité résidentielle et processus d'étalement de la ville de Niamey (Niger).

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par Abdoulaye ADAMOU
Abdou Moumouni Dioffo - Doctorat de Géographie 2012
  

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5.4.2. Quatre phases de la planification urbaine au Niger

Les quatre phases de la planification traduisent une certaine dégradation de la mise en oeuvre des outils de planification en fonction du régime politique en place. De même, il se pose d'énormes incohérences entre les différents niveaux de planification. Tout cela fait qu'à la fin, la planification urbaine apparaît comme une réglementation foncière de l'aménagement qui a favorisé un éparpillement de l'habitat un peu plus loin sur les espaces périurbains.

5.4.2.1. Première étape : la période coloniale

Selon A.H. Sidikou (1980), il y avait déjà un esprit de planification à cette période coloniale qui a vu ainsi l'élaboration du premier véritable plan de développement de la ville de Niamey. Ce plan qui date de 1937 a été appliqué dans l'ensemble. En outre, cette période est particulièrement marquée par les plans 1947-1953 et de 1953-1957, initiés dans le contexte global de l'Afrique Occidentale Française (AOF), avec le financement des programmes par le Fonds d'Investissement pour le Développement Economique et Social ( FIDES) et le Fonds d'Equipement Rural de Développement Economique et Social ( FERDES). Ces plans ont favorisé l'implantation d'unités industrielles et l'augmentation des exportations de matières premières.

C'est dans cette logique que les trois villes principales du Niger que sont Niamey, Zinder et Maradi, ont été spécifiquement dotées chacune d'un plan d'urbanisme respectivement en 1952, 1953 et 1954. D'une part, l'infrastructure urbaine recevait des moyens massifs nécessaires à son développement et d'autre part, la croissance démographique devenait telle qu'il fallait organiser rationnellement l'aménagement et l'extension de ces trois villes. Par exemple, Niamey recevait 8 000 exodants en 1948, 14 000 en 1953, 20 000 en 1956 et 30 000 en 1960. De ce fait, en 18 ans le nombre d'exodants par an a presque quadruplé34(*).

Pour accompagner l'extension spatiale de Niamey, le plan de développement économique et social de 1961-1963 du Niger avait prévu des études et extensions des réseaux d'assainissement, d'adduction d'eau et d'électricité.

Ainsi, pour l'assainissement, il est prévu de faire une extension de 50 km en 1961, 20 km en 1962 et 17 km en 1963. Alors que le programme d'adduction d'eau prévoyait au total 220 km de 1961 à 1963, contre seulement 55 km pour l'extension du réseau d'électricité. Cela confirme que la planification urbaine est considérée à cette époque comme une composante de la planification économique et sociale, qui est un cadre plutôt global à l'échelle du pays et qui ne peut pas traiter, avec les détails nécessaires, de la question urbaine.

Par ailleurs, des institutions financières ont vu le jour à cette période, pour promouvoir l'accès à la propriété, dans le but de résoudre le problème du logement qui se faisait déjà sentir. C'est ainsi que fut créé le Crédit du Niger dès août 1957, avec pour mission d'aider les nigériens à trouver un logement en leur octroyant des prêts pour construire ou améliorer leurs habitations. D'après O. Aga (2002), cet organisme étatique entreprend aussi des constructions destinées soit à la location, soit à la location-vente. Il avait en 2000, 187 logements à son actif. Il faut préciser que ses actions n'ont été bénéfiques qu'aux fonctionnaires nigériens dont beaucoup sont devenus propriétaires de « logement-clé en main ». A ces propriétaires s'ajoutent ceux qui ont bénéficié des crédits de ladite institution. Tout cela se fait au détriment des pauvres qui n'ont aucune garantie de prêts ni d'accès à un logement en location-vente. C'est une politique injuste que l'élite a récupérée pour ses propres fins et qui exclut la majorité pauvre des citadins évoluant dans le secteur informel. La persistance des difficultés financières dues d'une part au gel des avoirs par le trésor national et d'autre part à la détérioration du portefeuille, conduit les autorités du Niger à mettre cet organisme sous administration provisoire par arrêté n° 035/MF/DGER/DMCE du 30 août 1999.

Cette période jette les jalons de la macrocéphalie de l'armature urbaine du Niger. En effet, la concentration des industries et autres investissements à Niamey renforce l'attractivité de cette ville qui doit désormais accueillir les multiple flux de migrants (exode rural). Si l'accent a été mis sur la production de logements à cette période, force est de reconnaitre que les actions ne se sont limitées qu'aux fonctionnaires de l'Etat. Il s'ensuit une injustice sociale à laquelle le reste de la population pourtant majoritaire doit apporter sa solution. Cette dernière consiste en la création de quartiers informels ou en une demande croissante de parcelle à bâtir.

* 34 République du Niger, Présidence de la République, Plan de développement économique et social 1961-1963, Plan intérimaire, Tome 1, .149 p.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld