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Economie experimentale et théorie des jeux.


par Adil FERTAH
Université Cadi Ayad - Diplôme des études supérieures approfondies en sciences économiques 2003
  

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Section II- les jeux expérimentaux :

une discussion de cas

Historiquement nous pouvons affirmer que le rapprochement entre la théorie des jeux et l'expérimentation a connu deux étapes d'évolution2(*)2 :

- la première étape commence du début des années 50 jusqu'à la fin des années 60. durant cette période le recours au laboratoire avait pour objectif exclusif la validation théorique des concepts de solutions avancés par la théorie des jeux2(*)3. Les chercheurs ont essayé pendant cette étape de gagner une certaine confiance quant à la fiabilité de la théorie des jeux comme outil performant qui permet une modélisation correcte des interactions stratégiques entre individus. En d'autres termes on a essayé pendant cette période d'avoir une réponse à la question suivante : Est ce que, en créant un environnement (expérimental) aussi semblable que celui préconisé par la théorie, le concept de solution avancé par cette dernière (tel que l'équilibre de NASH dans un environnement non coopératif) tiendra ?

En effet, nous essayerons dans un premier point de donner l'exemple d'une expérience de ce type. Nous avons choisi une expérience qui reste jusqu'à présent parmi les plus célèbres dans le domaine de la théorie des jeux, il s'agit de l'expérience réalisée par SHUBIK en 19622(*)4 dont l'objectif était la validation expérimentale des différentes concepts de solutions, connu jusqu'à cette date, pour des jeux à deux joueurs, à somme non nulle avec information incomplète sur les règles du jeux.

-La deuxième étape commence du début des années 70 jusqu'à nos jours. Cette période se caractérise par une conviction de la part des théoriciens des jeux ou plus généralement des économistes quant à la pertinence de la théorie des jeux comme outil performant de la modélisation des interactions interindividuelles. Une fois cette confiance établie, les économistes commence à utiliser le langage de la théorie des jeux dans plusieurs domaines (là où il y a interaction stratégique entre individus). Là encore on trouve que c'est SHUBIK qui était le précurseur, sa conviction quant à la pertinence de la théorie des jeux était même très précoce2(*)5 par rapport à la plupart des autres économistes. Mais en général ce n'est que pendant cette deuxième période qu'on a pu abordé, en utilisant aussi bien l'expérimentation que le langage de la théorie des jeux, des questions en relations avec des sujets réels tels que l'étude des structures des marchés ( l'émergence des Cartel et leur stabilité, l'apparition des attaques spéculatives dans les marchés financiers, la réaction des marchés aux modifications de la réglementation), les relations internationales (les négociations bilatérales ou multilatérales), l'étude et l'analyse des décisions publiques ( les opérations de privatisation, la communication des décisions publique tel que la communication des risques).

Pendant cette deuxième période, on peut remarquer qu'il y avait un changement dimensionnel et formel de la relation entre la théorie des jeux et l'économie expérimentale. Cette relation prend parfois une forme bi-dimensionnelle («théorie des jeux-économie expérimentale »), il s'agit là de la forme classique dans laquelle le laboratoire est considéré comme outil de validation théorique seulement ou plutôt un outil de raffinement des processus d'équilibration. Dans d'autres cas cette relation prend une forme tri-dimensionnelle (ou plus) (« théorie des jeux-économie expérimentale-domaine(s) de référence »), dans ce cas l'objectif du « théoricien-expérimentateur » n'est pas seulement la recherche de la pertinence d'un certain concept théorique, mais il y a un second objectif aussi important que le premier. Il s'agit de chercher, à travers cette jonction entre théorie des jeux et économie expérimentale, la résolution des problèmes propres à certains domaines. On peut citer à titre d'exemple : la détermination des mécanismes de privatisation, la détermination des raisons des attaques spéculatives dans les marchés financiers, la conception de nouveaux marchés (boursiers). En d'autres termes, on dira qu'on a vécu pendant cette période la naissance de ce que nous appelons les « jeux expérimentaux appliqués » menant par la suite à la constitution d'un domaine de recherche proprement dit, ROTH l'a nommé le « Design Economics ».

Nous essayerons, donc, dans un deuxième point de présenter une expérience matérialisant ce changement dimensionnel en prenant comme « domaine de référence » la communication des décisions publiques et plus précisément les décisions publiques pour un financement efficient d'un bien public.

* 22 - En ne parlant pas précisément de l'évolution conjointe de la théorie des jeux et les expériences en laboratoire, GAGEY et REY voient que en général l'expérimentation a parcouru trois étapes. Ainsi ils déclarent : « Les recherches menées en ce domaine se sont schématiquement déroulées en trois étapes. Tout d'abord, les expériences ont été mises au point pour tester, à l'aide de simulations, les conditions d'application à la réalité des modèles théoriques. Par la suite, de nombreuses études ont été consacrées à l'analyse de l'impact du contexte institutionnel (structure informationnelle, mode d'enchères,...) sur le déroulement et l'issue des expériences. Plus récemment, enfin, l'expérimentation a été utilisée comme instrument de prévision et effectivement appliquée à l'étude de situations réelles. » p. 6 dans GAGEY F., REY P. (1986), « l'Economie expérimentale comme outil pédagogique : Elaboration d'un jeu d'incitation à la micro-économie », Revue Economique, N°1, Janvier.

* 23 - WRIGHTSMAN, O'CONNOR et BAKER (trois expérimentalistes éminents de cette époque) étaient conscient de l'absence de travaux rapprochants le laboratoire à la vie réelle. Ainsi ils déclaraient en 1972 que « apparently no studies have compared degreee of cooperative behavior in loratory mixed-motive game with cooperation in different real-world tasks » p207. dans WRIGHTSMAN L.S., O'CONNOR J., BAKER N.J. (1972), Cooperation and Cometition Reading in Mixed-Motive Games, Belmont, Brookes-Cole. Cité dans COLMAN. (1982). op. cit. p. 128-129.

* 24 - SHUBIK M. (1962), « Some Experimental Non-Zero Sum Games With Lack of Information about the Rules » Management Science, Vol. 8, N° 2, January.

* 25 - SHUBIK déjà en 1964 ( SHUBUK M. (1964). op.cit) utilisait le langage de la théorie des jeux pour la représentation des différentes structures de marché. Ainsi, il écrivait dans le premier chapitre de son ouvrage : « A l'origine de ce livre on trouve la conviction que les méthodes de la théorie des jeux nous aident à découvrir et à étudier cette structure ». Parallèlement il a conçu des expériences dont l'objectif était la validation de ses modèles théorique. Voir par exemple :

- « Comments Upon Games as a Teaching Device », in Proceedings of the Conference on Business Games ( avec DILL. W. T., JACKSON. J. R., SWEENEY J. W), New Orleans: Tulane University, 1961, 134-135.

- « Oligopoly Bargaining: The Quantity Adjuster Models » (avec FOURAKER L.E et SIEGEL S), Bargaining Behavior, Hightstown, NJ: McGraw-Hill, 1963.

- «Experimental Gaming and Some Aspects of Competitive Behavior », New Perspectives in Organization Research, New York: Wiley, 1964, 449-463.

- « The Dollar Auction Game: A Paradox in Noncooperative Behavior and Escalation », The Journal of Conflict Resolution, 15, 1, 1971, 109-111.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry