RESUME
L'objet de cette étude porte sur le rapport des
enseignants aux langues nationales utilisées comme médiums et
matières d'enseignement dans l'éducation bilingue au Burkina
Faso. L'enjeu de cette question tient au fait que l'éducation bilingue,
comme innovation pédagogique au Burkina Faso, est appelée
à se développer dans un contexte fortement marqué par la
diglossie où les langues nationales ne jouissent pas toujours des
préjugés les plus favorables à leur usage comme
matières dans l'enseignement. Faisant l'hypothèse que les
enseignants qui sont issus de ce contexte pourraient être eux aussi
gagnés par la réticence et conscient de leur rôle
incontournable dans la mise en oeuvre de cette innovation pédagogique,
nous avons voulu comprendre quel était leur posture dans ce
système éducatif. Pour y parvenir, nous avons mis en oeuvre une
démarche méthodologique de type mixte comprenant un questionnaire
et des entretiens complémentaires. Les résultats montrent que les
enseignants sont effectivement réticents mais l'objet de la
réticence ne porte pas primordialement sur les objets d'enseignement
comme nous l'avions envisagé ; si les enseignants sont réticents
c'est avant tout en raison des hésitations et des incertitudes qui
jalonnent la conduite du projet. Cette étude nous donne de comprendre
que si des choses restent à améliorer au plan didactique dans
l'éducation bilingue, les obstacles à son extension sont à
chercher ailleurs.
Mots clés : Burkina Faso, Education
bilingue, Ecole bilingue, Enseignement bilingue, Education classique, Ecole
classique, langue nationale, langue maternelle, diglossie, système
éducatif, Enseignant, rapport au savoir.
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