WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le rapport des enseignants aux langues nationales, en tant que médiums et matières d’enseignement, dans l’éducation bilingue au Burkina Faso.


par Bouinemwende Wenceslas ZOUNGRANA
Université sciences humaines et sociales /Lille 3 - Master 2 Recherche 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

19

2.1.2 Les intérêts des anciennes colonies

Le second obstacle à l'utilisation des langues nationales dans l'éducation serait lié aux pressions exercées par les anciennes métropoles sur leurs ex-colonies. Nikiema (2011) soutient que dans toutes les anciennes colonies, la langue de la métropole est restée la langue officielle des Etats ; plus encore, ces anciennes métropoles seraient plus soucieuses de faire rayonner leurs langues, à travers des organisations telles que la Francophonie pour ce qui concerne la France ou le Commonwealth dans le cas de la Grande Bretagne, que de développer les langues nationales africaines. La réalité c'est que ces anciennes puissances coloniales voient d'un mauvais oeil toute promotion des langues nationales en ce sens qu'elles pourraient constituer une menace pour le monopole de la langue officielle. Face à ce jeu d'intérêts des puissances coloniales dans la problématique de l'usage des langues, Erny (1977 :140) invite les pays africains à faire preuve de méfiance et de discernement dans l'acceptation des aides extérieures qui leur sont proposées car : « quand les grandes puissances cherchent à placer leur langue, leur culture, leur idéologie ou leur technologie, les bénéficiaires apparaissent comme de simples moyens au service de projets d'expansion qui les dépassent, et on se soucie finalement fort peu de leurs besoins ». Et cela aurait pour effet direct de contraindre les pays africains à promouvoir une éducation qui se trouve être en inadéquation avec les réalités et les besoins du terrain. Dans son livre « Eduquer ou périr » (1990 : 99), le professeur Joseph Ki-Zerbo abonde dans le même sens que Erny (1977) quand il s'interroge sur l'adéquation du système scolaire importé d'Europe à la culture et à la réalité sociale des populations africaines : « Veut-on d'une éducation, pâle photocopie du modèle « gaulois » ou de cette éducation qui met l'homme debout et lui donne sa vraie stature ? » s'insurge-t-il. Selon Ki-Zerbo (1977), le système scolaire africain dans sa situation actuelle est loin des réalités socioculturelles et économiques dans lesquelles vivent les populations africaines ; et cette inadéquation est liée au fait qu'on ne fait que ressasser les programmes scolaires reçus de l'époque coloniale. Pour lui, cette inadéquation serait, en outre, à la base des nombreux échecs à la scolarisation car, dit-il, « le système éducatif des sociétés africaines n'est pas seulement en retard sur celui des pays industrialisés ; il est surtout en contradiction avec les besoins vitaux alimentaires et élémentaires des dites sociétés » (1990 : 17). Si le système éducatif africain ne tient pas compte de ces impératifs, il pourra bien implanter des écoles en Afrique mais « ce serait l'école en Afrique et non l'école africaine » (1990 : 92).

20

L'inadéquation du système scolaire classique, c'est aussi la thèse défendue par Paul Taryam ILBOUDO (2009), l'un des promoteurs de l'école bilingue au Burkina. Selon lui, l'école classique est inadaptée et déracinante car elle ne s'est jamais intégrée à la société et de ce fait, coupe l'élève de son environnement. Une des conséquences de cette inadéquation se vérifie dans le constat que les diplômés ou non diplômés qui sortent de ce système éducatif n'arrivent pas à s'intégrer dans leur milieu et à utiliser les acquis de leur scolarisation.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille