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Analyse sur le financement des banque au Sénégal. Modélisation des dépôts à  vue.


par Souleymane NDIAYE
Université de Thiès - Master en sciences économiques et de gestion 2015
  

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Section 1. Valeur théorique des résultats

I. ACTIVITE BANCAIRE

Au cours de la période 2000 à 2009, l'activité bancaire au Sénégal a connu un développement relativement satisfaisant, sous l'effet de la croissance économique d'ensemble. Les principaux indicateurs de l'activité, représentés par le total de bilan, les concours à la clientèle et les dépôts et emprunts, ont ainsi progressé depuis 2000. Le total bilanciel des banques (Tableau 1 Annexe) est ressorti à 2.655,4 Mds, en progression de 215,0 Mds (8,8%) comparé à 2008 et de 1647,0 Mds (+163,3%) par rapport à 2000.

a. Emplois

Les emplois nets du système bancaire (Tableau 5 annexe) ont sensiblement augmenté, passant de 885,0 Mds en 2000 à 2.022,2 Mds en 2008, et à 2.120,4 Mds en 2009. L'ensemble des principaux postes a contribué à cette hausse globale, en particulier les crédits à la clientèle qui sont passés de 686,6 Mds en 2000 à 1.535,0 Mds en 2008 et à 1.605,1 Mds en 2009, soit une hausse moyenne de 15,5% entre 2000 et 2008, et de 4,6% en 2009.

Les titres de placement ont plus que doublé entre 2000 et 2008, avant d'enregistrer une hausse de 14% en 2009. Les immobilisations ont, pour leur part, plus que triplé entre 2000 et 2008. En 2009, ces actifs ont progressé de 2,6%. Le détail des concours à la clientèle fait ressortir une prédominance des opérations à court terme mais la part de celles-ci dans les crédits baisse de 54,5% en 2000 à 47,7% en 2008 et à 46,8% en 2009. La part des concours à moyen terme s'est, par contre, renforcée de 26,6% en 2000 à 37,7% en 2008 et à 39,3% en 2009. Il en est de même des crédits à long terme dont la part passe sur la période de 4,6% à 4,8% et à 5,4%. La part des crédits à long terme demeure cependant relativement faible.

L'accroissement de l'activité de crédit s'est par ailleurs accompagné d'une certaine détérioration de la qualité du portefeuille des banques. En effet, à fin 2009, les créances en souffrance ont représenté 9,7% des concours bancaires, contre 8,9% en 2008 et 6,1% en 2000.

55

b. Ressources

A l'instar des emplois, les ressources des banques sénégalaises enregistrent une hausse sensible sur la période 2000 à 2009, (Tableau 6 annexe)

Figure 5. Évolution des dépôts en crédits.

++

3 000 000

2 000 000

1 000 000

0

EVOLUTION DES DEPOT DE CRÉDITS

1. DEPOTS ET EMPRUNTS RESSOURCES (1+2+3)

2. FONDS PROPRES NETS

Source : calcul de l'auteur, d'après donnée BCEAO

Les dépôts à terme ont suivi la même évolution, affichant une progression de 129% en passant de 446,2 Mds en 2000 à 1020,1 Mds en 2009. Globalement, la part des dépôts et emprunts dans le total de bilan s'est situés à 75,1% en 2009, contre 70,6% en 2008. Les Fonds Propres Nets des banques se sont également accrus sur la période, de 88 Mds en 2000 à 247 Mds en 2008 et à 273 Mds en 2009. Cette évolution est imputable à la bonne rentabilité du secteur qui s'est traduite par des reports importants d'une partie des bénéfices réalisés par les banques tout au long des derniers exercices.

Elle est également, en partie, liée à l'impact de la décision prise par le Conseil des Ministres de l'UMOA en septembre 2007 de relever le capital social minimum à 5 Mds pour les banques et à 1 Md pour les établissements financiers à compter du 1er janvier 2008. Un délai de trois (3) ans avait été accordé aux banques et aux établissements financiers en activité pour se conformer aux nouveaux seuils. Ainsi, depuis le 1er janvier 2011, ces nouveaux seuils doivent être respectés par l'ensemble des banques et établissements financiers en activité dans l'UMOA.

c.

Rentabilité

L'activité des banques au Sénégal (Tableau 6 annexe) a dégagé un bénéfice global de 40,1 Mds en 2009, en progression de 8,0 Mds (+ 24,9%) par rapport à l'exercice 2008 et de 23,5 Mds (+ 41,6%) comparé à 2000. Cette amélioration du résultat aurait pu être plus prononcée, n'eût été la crise ayant affecté les économies en 2008 et 2009. Elle est attribuable en partie à l'augmentation sensible du produit net bancaire (PNB) qui est passé de 71 Mds en 2000 à 169 Mds en 2008 et à 177 Mds en 2009, soit des hausses respectives de 137,8% entre 2000 et 2008 et de 5,0% entre 2008 et 2009.

L'accroissement du PNB entre 2008 et 2009 est lié aux produits d'exploitation bancaire générés par les produits perçus sur les opérations avec la clientèle (+13,7 Mds), les prestations de services financiers (+0,8 Md), les activités de crédit-bail (+0,5 Md) et les opérations sur titres (+0,4 Md). Dans un contexte de relative maîtrise des frais généraux, l'augmentation importante des produits d'exploitation bancaire a participé à l'amélioration de la rentabilité du système bancaire. Le résultat d'exploitation est ainsi passé de 24,0 Mds en 2000 à 44,2 Mds en 2008, puis à 50,8 Mds en 2009. En dépit de la rentabilité des banques, la part relative des fonds propres dans le total de bilan est demeurée cependant stable, s'établissant à 10,2% en 2009, contre 10,1% en 2008. Cette évolution de la part des fonds propres dans les ressources bancaires suscite des interrogations quant à la capacité des établissements de crédit à maintenir dans leurs ressources une part conséquente des flux générés par leur rentabilité, à l'effet de pallier la faiblesse des dépôts longs qui caractérise le marché.

d. Trésorerie

La trésorerie bancaire est essentiellement constituée des encaisses, des avoirs auprès de la Banque Centrale et des disponibilités entretenues en comptes auprès des correspondants. Elle est utilisée par les banques pour faire face à leurs opérations courantes, représentées par leurs propres besoins et ceux de la clientèle. Elle sert également à la constitution de réserves obligatoires.

La notion de liquidité est plus large que la trésorerie. Elle permet de mieux mesurer la capacité d'une banque à faire face à des paiements qui porteraient sur des montants excédant sa trésorerie, en incluant sa capacité à mobiliser, dans le très court terme, des avoirs en monnaie centrale. Le concept de liquidité intègre des préoccupations de gestion financière et d'optimisation de la rentabilité des actifs bancaires, en prenant en compte une approche

57

d'appariement des emplois et des ressources alliée à un souci de prudence. Il est, par conséquent, plus dynamique que la notion de trésorerie. Ainsi, la liquidité inclut tous les placements ainsi que les autres actifs pouvant être mobilisés sous diverses formes, en vue d'alimenter la trésorerie. Elle comprend les titres publics admissibles au refinancement ainsi que les concours éligibles aux différents guichets de l'Institut d'émission, voire d'autres partenaires financiers. Depuis plusieurs années, le système bancaire de l'UMOA en général, celui du Sénégal en particulier, est caractérisé par un accroissement notable de sa liquidité. Globalement, la trésorerie du système bancaire a évolué comme suit entre 2006 et 2010, (tableau 8) ci-dessous.

Tableau 5: Evolution de la trésorerie bancaire en Mds

Rubriques

2006

2007

2008

2009

2010

Total trésorerie

392

459,9

367,6

510,8

687

- Dépôts à la BCEAO y compris encaisses

181,8

253

258,4

377,6

433,6

- Correspondants (Nets)

210,2

206,9

109,2

133,2

253,4

Réserves obligatoires à constituer

123,4

136,9

144,3

115

128,7

Excédents de trésorerie

268,6

323

234,8

395,8

558,3

Source : BCEAO

La trésorerie bancaire est passée de 392,0 Mds en 2006 à 687,0 Mds en 2010, en progression de 75,3% sur la période. Les réserves des banques (encaisses et dépôts à la BCEAO) représentent 63,11% de la trésorerie en 2010, contre 46,4% en 2006. La trésorerie auprès des correspondants est pour sa part revenue de 53,6% en 2006 à 36,9% en 2010. Ce constat est en partie imputable à la réglementation des changes qui oblige les banques à exécuter les opérations de la clientèle sur l'extérieur avec leurs propres ressources, avant de solliciter des couvertures de la BCEAO.

En tenant compte des réserves obligatoires requises, l'excédent de trésorerie des banques s'établit à 558,3 Mds à fin décembre 2010 contre 268,6 Mds en 2006. Pour sa part, la liquidité est évaluée à 940,3 Mds à fin décembre 2010, soit 811,6 Mds au-dessus des besoins en réserves obligatoire.

Tableau 6: Evolution de la liquidité bancaire en Mds

58

 
 

Normes de solvabilité

Autres normes prudentielles

 

Années

Nombre de Banque s

Représe ntation du capital minimu

m

Couve rture des risque s

Limitati on

des immo- bilisatio ns et particip ations

Limita tion des engage ments sur une même signatu re

Limit ation du volu me global des risqu es indivi duels

Limitatio n des prêts aux principau

x actionnair es aux dirigeants

Couve rture des emplo is à Mlt par des res-source s stable s

Coeffi cie nt de liquidi té

Ratio de structur e

de

portefeu ille

2009

Sénégal

(16) UMOA

(95)

10

50

14

69

14

68

11

53

14

72

14

66

10

51

12

63

1

2

2008

Sénégal

(16) UMOA

(97)

15

75

15

80

15

73

10

57

15

79

16

74

10

52

12

66

1

1

2007

Sénégal

(17) UMOA

(96)

13

71

16

72

1

74

11

54

16

74

16

72

11

54

13

66

1

1

59

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2006

Sénégal( 17) UMOA (93)

16

75

15

75

16

74

12

51

15

75

17

76

13

58

13

65

1

2

Rubriques

2006

2007

2008

2009

2010

Total liquidité

460,3

630,7

547,3

697,8

940,3

Dépôts à la BCEAO y compris encaisses

181,8

253

258,4

377,6

433,6

- Correspondants (Nets)

210,2

206,9

109,2

133,2

253,4

- Placements : Bons et Obligations du Trésor

68,3

170,8

179,7

187

253,3

Réserves obligatoires à constituer

123,4

136,9

144,3

115

128,7

Excédents

336,9

493,8

403

582,8

811,6

Source : BCEAO

1. Situation vis-à-vis du dispositif prudentiel

La situation des banques sénégalaises, par rapport au dispositif prudentiel, comparée à celle des autres Etats de la Zone UEMOA, se présente comme suit à fin décembre 2009.

Il ressort du tableau ci-dessus les principaux constats suivants:

Normes de solvabilité :

Trois principales normes sont utilisées pour apprécier la solvabilité des banques dans l'UMOA : la représentation du capital minimum, les règles de couverture des risques et de limitation des immobilisations et des participations.

? Représentation du capital minimum : Dix banques sur seize en activité au Sénégal à fin décembre 2009, soit 62,5% respectaient la règle de représentation du capital minimum, qui fixe le niveau minimal des fonds propres de base (FPB) à 5,0 Mds.

? Couverture des risques Le nombre de banques respectant la norme de couverture des risques par les fonds propres effectifs (FPB) s'établissait à 14 sur 16 en activité au 31 décembre 2009.

? Limitation des immobilisations et des participations par rapport aux fonds propres Près de 88% des banques respectaient la règle qui limite le montant total de leurs immobilisations et participations au montant de leurs (FPB).

Autres normes prudentielles

? Division des risques Onze banques, soit 68,7% respectaient à fin décembre 2009, la règle qui limite à hauteur de 75% de leurs FPB, les risques sur un même bénéficiaire ou une même signature tandis que quatorze banques respectaient le plafonnement du cumul des engagements supérieurs à 25% des FPB à huit fois lesdits FPB.

? Limitation des prêts aux principaux actionnaires, aux dirigeants et au personnel Quatorze banques, correspondant à 87,5% des banques en activité en 2009, respectaient la norme qui limite le cumul des prêts aux principaux actionnaires, aux dirigeants et au personnel à 20% de leurs FPB.

? Couverture des engagements à moyen et long terme par des ressources stables En raison d'une mobilisation insuffisante des ressources adéquates et de la sévérité de la norme par rapport à la structure des ressources du système bancaire, seul un peu plus de la moitié des banques en activité (10 sur 16) respectait à fin décembre 2009, l'exigence de couverture à hauteur de 75% des emplois d'une durée résiduelle supérieure à 2 ans par des ressources de durée équivalente.

Coefficient de liquidité.

Les banques sont tenues de couvrir à hauteur d'au moins 75% leurs exigibilités d'une durée résiduelle inférieure à trois mois par des disponibilités d'un terme équivalent. Quatre banques sur seize en activité étaient en infraction par rapport à cette norme au 31 décembre 2009.

Ratio de structure du portefeuille

Seule une banque respectait à fin décembre 2009, la règle fixant un rapport minimal de 60% entre les encours sains de crédit des banques bénéficiant d'accords de classement de la Banque Centrale et le volume total de leur portefeuille.

· Dispositions en vigueur Afin d'éviter une transformation excessive des ressources à vue ou à court terme en emplois à moyen et long terme, le dispositif prudentiel impose aux banques et aux établissements financiers le financement d'une proportion de leurs actifs immobilisés et de leurs autres emplois à moyen et long terme par des ressources stables. Dans l'UMOA, les règles relatives à la classification des actifs et des passifs dans les bilans des banques sont fixées comme suit :

· Court terme : durée < 2 ans ;

· Moyen terme : 2 ans < durée < 10 ans ;

· Long terme : durée > 10 ans ;

Pour mesurer la transformation opérée, les autorités de supervision bancaire ont retenu la notion de durée "restant à courir" ou "durée résiduelle". Ainsi, les éléments sont pris en compte pour la détermination du ratio sur la base d'une durée résiduelle supérieure à deux ans. Le ratio ainsi défini est appelé "coefficient de couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables" ou plus communément "ratio de transformation". La norme à respecter est fixée à 75% minimum, ce qui autorise une transformation des ressources à court terme limitée à 25% des emplois à plus de 2 ans. Dès lors, lorsqu'un établissement veut financer 100 Mds F CFA d'actifs dont le délai d'amortissement (immobilisations) ou de recouvrement (crédits, placements, etc.) est supérieur à 24 mois, il doit disposer d'au moins 75 Mds F CFA de ressources de durée équivalente.

1. Eléments pris en compte pour la détermination du ratio.

Les modalités de détermination du ratio sont retracées dans le (Tableau 11 annexe). L'ensemble des passifs, dont l'exigibilité résiduelle excède 2 ans, sont pris en compte au numérateur, tandis que les actifs réalisables ou recouvrables dans ce délai sont intégrés au dénominateur. Les établissements de crédit, qui auront contrevenu aux règles de l'UMOA fixant les taux et conditions de leurs opérations avec leur clientèle, pourront être requis par la Banque Centrale de constituer auprès d'elle un dépôt non rémunéré dont le montant sera au plus égal à deux cent pour cent (200 %) des irrégularités constatées ou, dans le cas de rémunérations indûment

perçues ou versées, à cinq cent pour cent (500 %) desdites rémunérations, et dont la durée sera au plus égale à un mois.

En cas de retard dans la constitution de ce dépôt, les dispositions de l'article 75 relatives à l'intérêt moratoire sont applicables.

En outre, la CB-UMOA peut prononcer, conformément aux articles 81 de l'annexe à la Convention du 28 juillet 2008 portant règlement bancaire régissant cet organe, des sanctions administratives ou disciplinaires.

i. Au numérateur

Figurent notamment au numérateur :

· les fonds propres ;

· les dépôts reçus de la clientèle, dont la durée résiduelle est supérieure à deux (2) ans ;

· les ressources d'une durée résiduelle supérieure à deux (2) ans, obtenues des banques ou d'autres institutions financières ;

· les emprunts, dont la durée résiduelle excède deux (2) ans.

ii. Au dénominateur

Le dénominateur est principalement composé des postes suivants :

· les immobilisations nettes ;

· les dotations des succursales et agences à l'étranger ;

· les titres de participation ;

· les titres de placement, dont la durée résiduelle de remboursement excède deux (2) ans ;

· les effets publics et les titres d'emprunts d'Etat détenus, dont la durée résiduelle est supérieure à deux (2) ans ;

· les crédits en souffrance (impayés, immobilisés, douteux et litigieux) non couverts par des provisions ;

· les crédits sains dont la durée résiduelle excède deux (2) ans ;

· les concours aux banques et aux autres institutions financières, dont la durée résiduelle est supérieure à deux (2) ans.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille