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Impacts des changements climatiques sur les migration humaines dans la commune rurale de Garalo, cercle de Bougouni.


par Gaoussou KANE
Ecole Normale Supérieure de Bamako (Mali) - Master en histoire géographie 2019
  

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4.3. Migrations internationales

Les migrations internationales constituent un sujet de débat quotidien. Pourtant le nombre de migrants rapporté à la population mondiale apparait bien faible par rapport à la période de migration massive du XIXème Siècle et du début du XXème Siècle. D'après les Nations-Unies, en 2017, le monde comptait 258 million de migrants internationaux, c'est-à-dire des personnes installées dans un pays différent de celui où elles sont nées. Ces dernières ne représentent qu'une faible part de la population mondiale environ 3,4% et la majorité des migrants habitent dans les pays développés. Le Mali, à l'instar des autres pays de l'Afrique subsaharienne, est un pays où la population est jeune de plus en plus, aspire à la migration. Selon le Forum International sur les migrations tenues à Abidjan le 4 avril 2019, 14% des migrants dans le monde sont Africains. Même s'il est vrai qu'une grande partie de ces migrants reste à l'intérieur du continent africain, il importe de porter un regard sur la migration clandestine en direction de l'Europe, par le biais de la méditerranée. Pire, les chiffres données le 18 décembre 2018 par Organisation Internationale pour la Migration (OIM) sont assez alarmants pour l'Afrique, 6617 décès de migrants confirmés sur le continent. Il s'agit là des statistiques qui sont le résultat de recherches et des centaines de dépositions des témoins oculaires de ces drames. Selon le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) au 3 janvier 2018, on note 2 260 migrants morts en méditerranée tandis que 115 000 migrants sont arrivés à destinations, contre 170 000 en 2017 et les changements climatiques font partie des facteurs de cette forte migration en Afrique car les CC affectent négativement les sources de revenu des ménages notamment la détérioration des conditions de vie des populations, c'est ce qui pousse la jeunesse à prendre fuite étant donné qu'elle constitue la force de travail ou main d'oeuvre. Comme aparaphrasé le directeur général de l'OIM lors du dialogue international sur la migration à Genève (Suisse) du 29 au 30 mars 2011 « D'ores déjà, les changements climatiques provoquent des déplacements et des migrations, sous l'effet de phénomènes météorologiques de plus en plus intenses, de l'élévation du niveau de la mer et de la dégradation de plus en plus rapide de l'environnement. A l'avenir nous serons sans doute confrontés à une augmentation des flux de population auxquels, aujourd'hui, le monde n'est pas en mesure de répondre avec l'efficacité. Si les changements climatiques ne constituent pas le seul facteur à l'origine de ces mouvements, il va vraisemblablement en devenir l'une des causes majeures dans les décennies àavenir ».De manière contre-intuitive, certaines des premières études ont établi un lien entreenvironnement et migration internationale en Afrique de l'Ouest révèlent des effetsinhibiteurs ou réducteurs. A ce propos, on peut citer Henry (2004b) comme une auteurepionnière qui a amené l'idée que les changements environnementaux peuvent affecter les migrations internationales. Récemment, deux études ont confirmé ce phénomène. Lapremière de Nawrotzki et al.(2016) étudie les relations entre des contextes d'insécuritéalimentaire induite par les variations de températures et de pluviométrie entre 1960 et2010, et les migrations au Burkina-Faso ainsi qu'au Sénégal en mobilisant la base dedonnées Terrapop. A travers une analyse statistique, les auteurs concluent que les vaguesde chaleur sont en lien avec une augmentation des migrations internationales au BurkinaFaso, tandis qu'une diminution pluviométrique accroît les migrations internationalesau Sénégal et au Mali en Afrique de l'Ouest.En effet, les développements futurs des migrations internationales des Maliens dépendront de plusieurs facteurs, les plus déterminants étant l'évolution de la pauvreté et des conditions climatiques. Il convient de signaler que malgré les contraintes que constituent l'enclavement du pays et sa vulnérabilité aux aléas climatiques, le pays possède un fort potentiel de développement, surtout au niveau agropastoral et minier. Ce potentiel ne pourra cependant être mobilisé et transformé en richesse pour le plus grand nombre que dans un contexte de stabilité et de bonne gouvernance. Les autorités du pays font preuve d'un certain volontarisme, notamment à travers les programmes de lutte contre la pauvreté, la création d'emploi et la décentralisation pour mobiliser les énergies et les ressources locales. Cependant, le défi est immense et les moyens de l'Etat sont limités.

Les analystes prévoient qu'au rythme actuel, la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement ne seront pas atteints (Coulibaly M. et Mohamed I., 2004).En cas de sécheresse grave, on observerait probablement les mêmes mouvements de masse que ceux enregistrés dans les années 1972-73 et 1983-84. Des études ont montré que les changements climatiques ont provoqué et continu à provoquer les migrations internationales, une étude (Naudé, 2008) souligne cependant que les dégradations peuvent tout de même aussi favoriser indirectement les migrations internationales. L'auteur compare 45 pays sur une période allant de 1965 à 2005. Outre les raisons économiques et conflictuelles, l'environnement serait le plus important et le plus vieux déterminant de déplacement de personnes et cela à travers 3 canaux : la raréfaction de l'eau et des terres arables ; les conflits pour les ressources naturelles ; les catastrophes naturelles. Il est à noter que les changements climatiques participent à exacerber ces trois facteurs. L'étude conclu qu'il y'a une interrelation complexe entre l'économie, les conflits et les conditions environnementales et qu'il est donc difficile de mettre en exergue un déterminant plus qu'un autre. Néanmoins, l'environnement influe sur les conflits et les opportunités de travail, ce qui affecte négativement la croissance économique. Cette migration induite par les fluctuations climatiques se fait vers l'Europe et souvent vers l'Amérique, selon le ministère Malien des affaires étrangères et de l'intégration Africaineenviron 6 000 000 de Maliens vivaient à l'étranger en novembre 2018, dont 120 000 en France et environ 3 000 000 en Côte d'Ivoire.

4.3.1. Vers l'Europe

L'Europe du Sud connait bien une migration irrégulière à partir des pays de l'Afrique du Nord comme le Maroc et la Lybie. Depuis le début des années 1990, desmilliers d'Africains à partir du Maroc et de la Lybie ont tenté de traverser la méditerranée afin d'atteindre l'Europe à travers l'Espagne et l'Italie.Depuis des années le Maroc et la Lybie sont des points de transit des migrants vers l'Europe et ces migrants sont originaire du Sénégal, la Gambie, le Ghana, le Mali, La Guinée, le Nigéria, le Cameroun etc.

4.3.1.1. Voie terrestre vers l'Espagne via le Maroc

Le Maroc est un point de transit des migrants Africains vers l'Europe car le Detroit de Gibraltar sépare l'Afrique (Maroc) à l'Europe (Espagne). En raison de sa proximité géographique, il n'y a que 14 km entre les deux rives du détroit de Gibraltar, le Maroc est le point de départ de la plupart des tentatives d'entrées clandestine en Espagne par le sud et sert de base opérationnelle aux réseaux qui contrôlent le trafic de l'immigration clandestine. A la proximité géographique se greffe un écart économique profond entre l'Europe et l'Afrique. Le Maroc est un pays qui permet aux migrants Africains d'accéder à l'Europe. Selon le ministère de l'intérieur Espagnol 32 472 migrants arrivés dont 14.591 migrants Africains sont par ailleurs arrivés par la mer en Espagne depuis janvier 2018, soit 42,5% de moins que 2017. L'Espagne, première porte d'entrée de l'immigration clandestine en Europe en 2018, a été dépassée en 2019 par la Grèce selon l'organisation internationale pour les migrations (OIM).

La photo 6 ci-dessous montre l'arrivédes migrants des pays de l'Afrique de l'Ouesten Espagne en 2019.

Photo 6 : migrants africains traversant l'enclave espagnole de Ceuta, et Mélina dans le Nord du Maroc en franchissant la clôture hérissée debarbelé

Source :tiré le 22 janvier 2020 sur Google, publié par l'AFP février 2019

La photo 6 ci-dessus publié par AFP en février 2019, montre l'état ou la situation des 300 migrants Ouest africains (Maliens, Ivoiriens, Guinéens...) arrivésdans l'enclave de Ceuta en Espagne et elle montre comment aussi ces migrants ont été accueil et sécurisé par les polices de frontière Espagnole.

4.3.1.2. Voie terrestre vers l'Italie via la Lybie

En Lybie, des migrants en provenance du Niger, du Mali, de Somalie, de Côte d'Ivoire, du Burkina Faso, de l'Algérie et du Maroc, sont également en attente pour passer sur l'autre rive ; les îles de Lampedusa, Linosa et Pantelleria au milieu du détroit de Sicile donnent une importance stratégique à cette région maritime. Mais après 2000, la répression accrue vis-à-vis des migrants en Lybie a incité un nombre croissant de migrants subsaharien à aller vers d'autres pays maghrébins ou vers l'Europe. La « porte maritime » symbolisée par la mer Adriatique est empruntée principalement par des populations en provenance du Proche et Moyen-Orient.

Selon l'OIM la route Italienne a eu environ 119 369 migrants arrivés en Italie en 2017contre 19 303 migrants arrivésmajoritairement d'origine Ouest Africain en 2018. Les subsahariens ont maintenant dépassé les nord-africains comme la première catégorie de migrants irréguliers interceptées par les gardes-frontières.

La photo 7 ci-dessous montre les migrants africains arrivés en Italie en 2019.

Photo 7 :migrants africains ayant pénétré en Europe (Italie) à travers la Lybie

Source :tiré le 19 janvier 2020 sur Google, publié par le site de la croix rouge.com le 12 janvier 2019.

La photo 7 ci-dessus tiré sur le site decroix rouge explique l'arrivé de 150 migrants majoritairement Ouest africains à l'île de Lampedusa en Italie en janvier 2019 dans des conditions extrêmement difficiles, de leur arrivé ils sontaccueils, soignés et sécurisés par la croix rouge et les polices de frontière de l'Italie. Ces migrants africains préfèrent se jeter dans la méditerranée que de se retourner en Afrique (croix rouge 2019).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry