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Lean et digitalisation au cœur de la transformation des entreprises.


par Christophe Duru
ESC Clermont Ferrand - Master en management 2020
  

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I) La transformation des entreprises par le Lean

« La mise en oeuvre des concepts et principes Lean n'est pas un problème technologique, c'est avant tout une question de gestion et de ressources humaines. » (Kenneth Kirby). Tout au long de leur histoire, les entreprises n'ont jamais cessé de rechercher des moyens pour améliorer leur productivité, et au-delà du seul progrès technique, l'innovation en matière d'organisation et de management pour enclencher et accompagner la transformation des entreprises a été cruciale. Ainsi, nous verrons dans un premier temps l'historique du Lean management (A) suivi du déploiement du Lean chez Michelin (B).

A. Historique du Lean management

Le Lean en tant que discipline managériale est un ensemble d'outils, de pratiques et principes visant à accroître la performance de l'entreprise, relativement connu et partagé. Toutefois, sa diffusion à travers le monde a suivi une certaine chronologie qui commence avec le Taylorisme (1) suivi du Fordisme (2) dont les modèles assez standardisés se sont confrontés au Toyotisme (3), révolutionnaire en son temps, et qui donnera les grandes lignes de ce que l'on appelle aujourd'hui le Lean mangement (4).

1. Le Taylorisme

C'est à la lumière de son inventeur, l'ingénieur américain Frederick Winslow Taylor, que le taylorisme fut utilisé pour désigner la formation d'organisation scientifique du travail (OST), mise en pratique dans les années 1880 et regroupée sous forme d'un ensemble de théories et méthodes que l'on retrouvera dans un livre écrit par cet inventeur : « The Principles of Scientific Management » (Taylor F. W., 1911).

L'approche organisationnelle de ces théories, qui tendaient à la fois à s'adapter à une main d'oeuvre globalement peu qualifiée et dans le même temps à un monde industriel en plein effervescence doublée d'une explosion démographique (la population des Etats-Unis passera de 31,4 millions en 1860 à 63 millions en 1890 pour atteindre 106 millions en 1920) (Thompson, 1948) pourrait se résumer en une phrase : « L'objectif de la théorie de

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l'organisation scientifique du travail de Taylor n'est pas de diviser le travail mais de diviser les opérations de l'ouvrier afin d'augmenter l'efficacité du travail » (Yong He, 2006).

Cette division des opérations repose avant tout sur une double division des tâches des processus de production (fiche 35 Le Taylorisme, 2016) :

- Une division verticale qui suppose une distinction entre des tâches dites de conceptions du travail et de formation, et d'autres tâches dites d'exécution au moyen d'une logique organisationnelle et managériale simple : « Les ingénieurs pensent le travail et les ouvriers doivent l'exécuter conformément aux instructions et à la formation que les premiers leur fournissent » (Salle, 2018).

- Une division horizontale où l'on décompose le processus de production d'un bien en une succession de tâches réparties entre des ouvriers spécialisés avec comme objectif d'identifier la manière la plus efficace de découper ce processus. Comme pour la division verticale, on retrouve ici des ingénieurs chronométrant chaque action, chaque mouvement, en vue d'éliminer ce qui est inutile avec de définir et mettre en oeuvre le mode de production le plus optimal (Salle, 2018).

C'est donc déjà il y a plus d'un siècle que les entreprises ont saisi l'enjeu de réduire, voire faire disparaître, toutes les formes de gaspillage pouvant survenir dans un processus de fabrication. A ce titre le Taylorisme, bien que précurseur en la matière, nous apparaît seulement centré sur la performance des processus de fabrication sans intégrer d'autres facteurs comme le client ou le salarié, et c'est l'un des procès majeur qui lui sera fait allant même jusqu'à certaines production artistique satirique avec le film « les Temps modernes » réalisé par Charlie Chaplin en 1936 qui tourne en dérision les dérives de l'organisation scientifique du travail (fiche 35 Le Taylorisme, 2016).

Néanmoins, le Taylorisme continuera dans sa postérité à proposer des méthodes telles que les cercles de qualité composés de groupes de travailleurs volontaires se réunissant pour définir et mettre en oeuvre les améliorations d'un processus, ou encore des groupes semi-autonomes libres dans leurs organisations pour atteindre des objectifs fixés (fiche 35 Le Taylorisme, 2016). Ces améliorations du Taylorisme ont principalement vocation à responsabiliser le travailleur et le faire davantage participer au processus de production.

Enfin et si le Taylorisme a su poser les bases méthodologiques de la performance opérationnelle, il n'en demeure pas moins que sa propension à se focaliser presque

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exclusivement sur l'amélioration de la performance des processus de fabrication a laissé un vide qui a rapidement été complété par une autre méthode organisationnelle : le Fordisme.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon