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La coopération franco-gabonaise en matière d'armement et d'équipements des forces de défense du Gabon 1960-2017.


par Davy Ndouve Nguema
Université Omar Bongo de Libreville (Gabon) - Master  2018
  

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B- Matériel logistique

Véritable force motrice d'une armée, le transport assure et garantie toute sa mobilité. La réussite de toute mission est presque toujours subordonnée à un transport efficace (soit par voie aérienne, maritime, ou terrestre). Cependant, il permet de faire parvenir aux forces et selon leur positionnement géographique, les moyens leur permettant de vivre, de se déplacer ou de combattre.

A ce titre, aucune force, aucune armée ne peut faire abstraction de son composant transport ; on pourrait même dire sans risque de se tromper que le transport est au coeur des forces. Dans les forces de défense gabonaise justement, la priorité était jadis donné aux armes mêlé ; aujourd'hui, force est de constater que le transport a redoré son blason en reprenant sa

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place. Afin de garantir l'efficience du soutien de ces différents moyens, la création de deux nouvelles structures de soutien centralisées ont vu le jour ; (Atelier Central de Réparation Automobile et Centre de Formation) ACRACF et (Etablissement Central de Construction et de Réparation Automobile) ACRA. Ces structures dont la vocation est de maintenir la (disponibilité technique immédiate) DTI et (opérationnelle) DTO. C'est dans cette optique qu'en 1960 la France fourni une part importante des matériels militaires aux forces armées gabonaises et en assure le soutien logistique. Elle renouvelle les équipements que lui commande le Gabon, offre à titre d'aide directe des engins d'importances variables, et assure l'entretien. Elle s'occupe des prévisions et des nouvelles dotations à envisager. A cet égard, nous pouvons donc qualifier de la coopération franco-gabonaise en matière d'armement et d'équipements militaires de constante puisqu'elle se coule toujours dans la moule des accords de 1960. Certes elle a évolué, les accords ont vieilli, notamment l'alinéa 2 de l'article 2 stipule que « la République Gabonaise s'engage à faire appel exclusivement à la République Française », mais elle s'est aussi affirmée. C'est dans ce sens que le Gabon utilise le matériel roulant français pour équiper son armée.

Image 22 : Automobile transporteur

Véhicule Léger de Reconnaissance Automatique (VLRA)

Source : ECRA

Fondée en 1972, l'atelier de construction a fabriqué une large gamme de camions. En service dans bon nombre de pays comme le Gabon, le camion possède un moteur étant placé à

l'avant, le véhicule est muni d'une vitre anti-balles dans sa partie supérieure. Les soldats prennent place sur un banc de12 hommes transport de troupe.

Image 23 : Peugeot

Source : EMGFA

Destiné au fores de défense du Gabon, un lot de 27 véhicules Peugeot, don du gouvernement français, a été remis le 11 décembre 1982 au général de division représentant du ministre de la défense. Le matériel comprenait 13 berlines 504 GR pour la Gendarmerie Nationale, 3 berlines 505 GR et 6 berlines 504 GR pour la Garde Républicaine. La livraison a été assurée par la compagnie commerciale du Gabon distributeur de Peugeot. L'aide directe qui porte sur 37 véhicules comprend également 3 cars de Peugeot, 1 car de Renault de 45 places, 6 voitures légères R4 Renault et 17 postes émetteurs/récepteur, à livrer ultérieurement.

Le Peugeot répond au besoin, formulé dès la fin des années 1960 par l'armée française, de remplacer les 10 000 jeeps. Les caractéristiques du nouveau véhicule devaient répondre aux aspirations qui consistent à transporter 4 personnes avec leur paquetage et un poste radio et avoir une aptitude au transport aérien et au parachutage. En 1981, l'armée française commande 15 000 exemplaires du P4 (essence et diesel confondus). En 2015, l'armée française compte encore moins de 2 500 exemplaires en service et ce nombre constitue à baisser à hauteur de plusieurs centaines par an. En 2016, dans le cadre de la coopération militaire avec le Gabon qui vise à lutter contre le terrorisme, l'Etat français fait don à l'armée gabonaise de 21 P4. Ce véhicule a une puissance maximale de 70,5 ch et une boite de vitesse manuelle de 4 AV+1AR.

Image 24 : TRM

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Source : EMGFA

Le Renault TRM 1000 est un véhicule militaire français toutes roues motrices conçu pour les missions de soutien en terrain difficile. Le camion est présenté en mars 1981 et la production commence en 1982. Le TRM 1000 peut transporter 2 tonnes de charge utile, notamment des shelters (abris en dur sur plateau) de 20 à 15 pieds. Son PTCA est de 6,3 tonnes. Il possède des points-portiques à double démultiplication. Sa rame limite en charge est de 50% et son dévers de 30%. Il peut faire des passages de gué de quatre-vingt centimètres. Dans l'armée française, le TRM 1000 a remplacé les camionnettes tactiques Simca marmon et saviem TP3. Le TRM 1000 possède trois essieux moteurs (6x6) pour une utilisation sur routes, pistes et en tout terrains. La garde au sol est de 0,63 mètre. Il peut transporter entre 10 et 16 tonnes de charges utile, de 15 ou 20 pieds, ou 24 soldats sur des bancs à l'arrière. Il existe cependant, une version spéciale avec une cabine agrandie de tracteur pour l'obusier français canon 155 TRF1, le pont flottant motorisé et semi-remorque. Le moteur est un 6 cylindre diesel et la consommation est de 50 litres aux 100 km pour une autonomie de 1200 km.

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Image 25 : Jeep

Source : EMGFA

En 1945, l'armée française de libération est dotée de près de 8 000 jeeps provenant de l'US Army suite aux accords d'Anfa et dans le cadre de la loi prêts-bails. Ce parc étant insuffisant, a été complété par l'apport d'environ 10 000 jeeps provenant de la société nationale des ventes. La jeep peut être armée d'une mitrailleuse d'un calibre lance-roquette de 40mm. Elle est équipée d'un moteur VM motori 2,8 transmission automatique. Elle équipée d'oeillets de transport, le véhicule peut facilement être transporté de façon sécurisé à l'intérieur d'un avion. En dépit de l'armement et du matériel transporteur, le Gabon a également un partenariat de défense avec la France dans le cadre de la protection des eaux territoriales notamment entre le komo et l'Estuaire. Qu'en est-il de ça ?

Afin d'assurer l'action en mer, le contrôle du trafic maritime entre la frontière du Gabon et de la Guinée Equatoriale, le Gabon en partenariat avec la France a entrepris la construction de trois Sémaphores. Une fois équipés et utilisés par des personnels formés de la marine nationale gabonaise, ils participeraient au contrôle des abords maritimes de Libreville 24/24. Ils seraient à même de surveiller le trafic maritime et de participer à la sécurité nautique dans cette région fréquentée par les navires de commerces, les pêcheurs et les navires de plaisance. Ils assurent aussi une surveillance des activités de pêche permettant un meilleur contrôle des ressources halieutiques du pays. Ils sont également des acteurs essentiels dans la détection et l'interception des pirogues d'immigrés clandestins, participant par la même à la prévention de l'immigration clandestine. A cet effet, la France a pris à sa charge, l'acquisition et l'installation des moyens de détection (deux radars par sémaphores), des moyens radios HF, VHF et UHF, du matériel de production d'énergie et de climatisation.

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Il est important de signifier que le Gabon dispose d'une armée musclée malgré un volume restreint. Ses forces terrestres sont ben dotées en moyens blindés (notamment en blindé de combat) et en moyen mobiles. Afin d'augmenter les effectifs, le principe d'une réserve militaire est initié par le décret en avril 2016. L'approche de l'élection présidentielle du 27 août explique cette décision ; Laurent Touchard (2016-2017, p.376) les forces armées africaines. Paradoxalement, la puissance offensive aérienne est trop grande. Ainsi, l'aviation dispose de moyens de combat par rapport aux besoins stratégiques du pays quand, dans le même temps les capacités aéromobiles ne sont pas trop modestes.

L'intérêt de cette deuxième partie réside dans la politique d'armement des deux Etats. Nous retenons essentiellement l'importance de la coopération qui est le fruit d'une longue histoire commune entre les deux pays. La France qui est elle-même est une puissance militaire en termes d'exportations d'armement dans le monde et le justifie par son rendement mondial, quant au Gabon, qui est encore une armée très défaillante et cherche à être au sommet des armées africaines. La sécurité collective semble pourtant s'organiser malgré la présence française au Gabon dans les zones qu'il contrôle. La coopération militaire et de défense a toujours été très présente au Gabon que ce soit en nombre de coopérant ou en nombre de stagiaires. Cette présence se justifie par l'arsenal de matériels militaire que les forces de défense du Gabon possèdent aujourd'hui dans leur armée. Toutefois, il convient de dire que ces stratégies n'ont pas permis de palier aux insuffisances de matériels militaires et de la sécurité individuelle et collective, ni de résoudre les problèmes de dépendance. Le problème de la sécurité et de la défense des deux Etats peut être reposé en d'autres termes. La coopération bilatérale se présente non pas comme une solution idéale mais comme une voie mutuelle.

Comment se fait la répartition dans les forces de défense gabonaise ? Il existe aujourd'hui beaucoup de flou sur les normes en matière d'équipement de chaque force, de chaque compagnie et de chaque soldat. Il en va de même pour ce qui est de la stratégie d'action face à chaque menace et dans chaque système de force. Cela rend très difficile l'élaboration d'une stratégie d'équipement rationnelle des forces. Le bilan des équipements et de matériels de forces permet de constater l'obsolescence de nombreux équipements et matériels et un fort sous équipement des soldats en équipements individuel. De plus, on relève une très forte indisponibilité des équipements des forces. De très nombreux équipements et matériels sont hors service. A cela, nous constatons qu'il n'y a pas de véritable politique

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d'acquisition des équipements comme le mentionne le rapport annuel de performance dans sa page 49.

En effet, la création de la Direction Générale de la Maintenance Automobile et de Formation (DGMAF) participe à améliorer la structure de la fonction. Pour ce qui est des forces terrestre, avec une consommation au-delà du montant prévu dans la LFR, il a été réalisé deux activités dans l'action 1 à savoir : la gestion des équipements du génie et la gestion des équipements roulants. En effet, la première a été à hauteur de de 16 448 864 FCFA notamment pour l'achat d'armes et 3 000 000 FCFA pour l'habillement. Le même rapport fait remarquer que dans la gestion des équipements roulants exécuté étaient de 455 690 792 FCFA. Ce budget a été utilisé pour le carburant des véhicules en réparation. S'agissant des Forces Aériennes, la LFR a prévu pour cette action un montant de 652 492 576 FCFA selon le rapport annuel (2015, p : 60). Seulement 60% de ce montant a pu être exécuté, soit 392 641 256 FCFA. Cette somme a en effet permis de réaliser deux activités majeures c'est-à-dire la gestion des matériels aéronautiques à hauteur de 66 000 252 FCFA et de la gestion des équipements aéronautiques pour 326 641 004 FCFA. S'ajoute à cela, la gestion de matériel aéronautiques dont le montant est de 66 000 252 FCFA a été utilisée pour l'achat des fournitures d'entretiens des véhicules de fonction, d'avions de combat. Le tableau suivant illustre quelques dépenses d'investissement de chaque force de défense du Gabon.

Tableau n°14 : Répartition des forces

 

Crédits de titre 5 prévus dans la LF

Crédits de titre 5 consommés

Ecarts

 

AE

CP

AE

CP

AE

CP

Equipement Forces Terrestres

9 895 000 000

9 895 000 000

18 722 833 064

18 722 833 064

8 827 833 064

8 827 833 064

Achat équipement

2640 000 000

2640 000 000

955 375 000

955 375 000

-1 684 625 000

-1 684 625 000

Equipement Forces Aériennes

4 155 600 000

4 155 600 000

4 513 534 970

4 513 534 970

357 934 970

357 934 970

Achat matériel

aéronautiques

1680 600 000

1680 600 00

656 255 000

656 255 000

-1 024 345 000

-1 024 345 000

Gros entretiens

avions et

hélicoptère

1 700 000 000

1 700 000 000

3 357 279 970

3 357 279 970

1 657 279 970

1 657 279 970

Achat matériel

spécifique

775 000 000

775 000 000

500 000 000

500 000 000

-275 000 000

-275 000 000

Equipement Sapeurs-Pompiers

800 000 000

800 000 000

340 000 000

340 000 000

-460 000 000

-460 000 000

Achat matériel

sapeur-pompier

400 000 000

400 000 000

275 000 000

272 000 000

-127 500 000

-127 500 000

achat équipement

spécifique

400 000 000

400 000 000

67 500 000 000

67 500 000

-332 500 000

-332 500 000

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Equipement Gendarmerie Nationale

 

1 100 000 000

1 100 000 000

467 500 000

467 500 000

-632 500 000

-632 500 000

Achat équipement

divers

1 100 000 000

1 100 000 000

467 500 000

467 500 000

-632 500 000

-632 500 000

Equipement Marine Nationale

1 140 000 000

1 140 000 000

484 500 000

484 500 000

-655 500 000

-655 500 000

Achat matériel

spécifique

340 000 000

340 000 000

40 000 000

40 000 000

-300 000 000

-300 000 000

Total de crédits

17 090 600 000

17 090 600 000

24 528 368 034

24 528 368 034

7 437 768 034

7 437 768 034

Source : Conseil Economique et Social et Environnemental

Ce tableau essaie plus ou moins d'illustrer les dépenses budgétaires en termes d'investissement dans l'achat des armes et des équipements militaires des forces de défense du Gabon auprès de la France. En effet, ces répartitions budgétaires dans chaque force de défense démontrent d'une part que toutes les forces ne sont pas pareil, les forces comme la Gendarmerie Nationale et les forces terrestres sont tellement stratégique qu'elles ont besoin d'être équipées et bien équipée pour des moyens de défense en cas de menaces. Or le constat fait à la suite de notre analyse est que, le budget d'investissement est très insignifiant.

A la fin de ce chapitre, nous retenons essentiellement le point qui a fait l'objet de notre analyse, la révision des accords de partenariat de défense entre la France et le Gabon. En effet, il était question pour nous de voir les contours de cette révision et de comprendre également l'expression partenariat. Au terme de cette analyse, nous nous sommes posé la question de savoir, qu'elles étaient les dispositions juridiques du nouveau partenariat de défense entre les deux Républiques ?

A la suite de cette problématique, nous avons abordé des arguments qui ont contribué à l'avancement de ce partenariat de défense qui ne donnent plus toutes les responsabilités à la France sur le plan de la coopération. Nous constatons que la nouvelle politique militaire a permis de renouer des rapports d'égalités et du respect de la souveraineté. L'un des bons résultats de ce partenariat repose aussi sur la modernisation et le cadre juridique des relations de défense entre la France et le Gabon. Cela remet en cause l'ancien accord de 1960 ou la France décidait de tout avec une forte présence des AMT dans les forces de défense du Gabon. Mais il revient tout de même de noter quelques limites de ce partenariat de défense qui jusque-là n'a pas encore été ratifié selon les propos recueilli lors de notre entretien avec Mireille Mengue Moto. Aussi, n'oublions pas l'aspect financier qui est un autre argument de ce chapitre. Les dépenses effectuées par le Ministère de la Défense Nationale dans l'achat d'arme et des équipements militaires auprès de la France. Il faut toutefois rappeler que les dépenses en armement et équipements militaires ne permettent pas que le Gabon soit

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aujourd'hui une grande armée opérationnelle comme le souhaite les autorités politiques et militaires. Aussi, le matériel devenu très obsolète ne convient plus à l'environnement sociologique militaire. C'est dans cette perspective que le Gabon s'ouvre à d'autres partenaires occidentaux pour sa politique d'armement et d'équipements de ses forces de défense.

A combien s'élève l'achat des armes et des équipements militaires des forces de défense gabonaises ?

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway