WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La coopération franco-gabonaise en matière d'armement et d'équipements des forces de défense du Gabon 1960-2017.


par Davy Ndouve Nguema
Université Omar Bongo de Libreville (Gabon) - Master  2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

TROISIEME PARTIE :

VERS UNE RECOMPOSITION DE LA COOPERATION FRANCO-GABONAISE EN MATIERE D'ARMEMENT ET D'EQUIPEMENTS MILITAIRES

96

La France et le Gabon ont signé, le 24 février 2010, un accord instituant un partenariat de défense. En effet, cet accord fait partie d'une série de huit, destinés à remplacer les accords signés au lendemain des indépendances africaines avec certaines anciennes colonies françaises. Outre le Gabon, il s'agit du Cameroun, la République Centrafricaine, des Comores, de la Cote d'Ivoire, de Djibouti, du Sénégal et du Togo. Cette révision des accords de défense s'inscrit dans le cadre de la rénovation entre la France et le continent africain, dont elle constitue un des éléments.

Ainsi, cette partie introductive de notre sujet, se propose d'aborder la mise en oeuvre des accords de défense signés en 1960. Ce constat est largement partagé par les autorités françaises et gabonaises. Il fait également suite à la nouvelle politique que les deux Etats comptent mettre en place l'un à l'égard de l'autre. Cette vision a été énoncée officiellement par le président de la République lors de son, discours devant le parlement sud-africain au cap, le 28 février 2008. Les accords conclus au lendemain de la décolonisation étaient devenus obsolètes et inadaptés aux réalités actuelles.

97

Chapitre I : Les bases d'un nouveau partenariat

Comme nous l'avons vu, au lendemain de l'indépendance en 1960, la France signe avec le Gabon un accord bilatéral de défense comme il l'avait fait avec les autres Etats indépendants de l'Afrique francophone. Cet accord a été revisité après les interventions françaises au Gabon en 1964 et en 1990. Tout récemment, en 2010, les deux alliés ont signé un nouvel accord de partenariat militaire. A ce propos, ce chapitre s'échine à cerner le contexte intérieur du Gabon qui a rendu nécessaire cette réforme et la signature en elle-même du partenariat.

I- Le contexte interne du Gabon dans les années 2010

Ce contexte est induit par le discours du président Sarkozy du cap du 28 février 2008, mais aussi par les problématiques de défense internes au Gabon.

Généralement, pour réussir, une politique de défense doit être adaptée à la réalité, être claire dans ses objectifs et cohérente dans la durée. De même, aucune politique viable ne peut se concevoir sans la paix, la sécurité et la cohésion sociale. En 2010, les forces de défense du Gabon étaient invitées à renforcer leurs capacités opérationnelles pour remplir efficacement les missions qui leurs étaient assignées, répondre aux nombreuses sollicitations dont elles faisaient l'objet dans le cadre de la relation armée nation et anticiper les menaces nouvelles apparues en Afrique : terrorisme, trafics illicites divers, criminalité régionale...

A- Un partenariat de premier ordre

Le partenariat nouveau donne un cadre à une autre coopération militaire dont le but principal est d'accroître les capacités opérationnelles de l'armée gabonaise afin que cette dernière puisse prendre toute sa part dans la montée en puissance de la brigade centre de la force africaine en attente.

Sur le plan technique, il définit une coopération fondée sur la formation, le conseil, l'entraînement et l'appui à l'engagement tout en précisant les conditions de mise à disposition des coopérants français. De plus, il permet à la France de disposer de facilités opérationnelles (transits, utilisation de fréquence). Plus généralement, il donne aux forces françaises stationnées sur place un statut. Au terme de cette période, il en ressort que les forces pourront disposer de 9000 afin d'atteindre une disponibilité opérationnelle acceptable. Ce renfort

98

permettra d'augmenter des effectifs au niveau des brigades de Gendarmerie dont l'inefficacité liée au sous-effectif est souvent décriée.

L'autre problème est l'obsolescence du parc aéronautique et des autres acquisitions susceptibles d'accroître l'opérationnalité des forces qu'il faut résoudre. Pour pallier ce manquement, le gouvernement a préconisé le renouvellement et la réhabilitation des différentes flottes aérienne et maritime afin d'assurer efficacement a protection des territoires. C'est en sens que la Revue des forces de défense (N° 12) parle de la réhabilitation de l'aviation militaire, composée de gros porteurs de types LOOCKEED C 130 et d'avions de transport léger. C'est pourquoi il a été prévu, en 2010, la réhabilitation du nouveau Mirage F1.

Pour comprendre l'essence de la nouvelle relation militaire franco-gabonaise, il faut tenir compte des besoins réels du Gabon mais aussi des ouvertures obtenues grâce à la politique africaine de Nicolas Sarkozy. En effet, le discours de Nicolas Sarkozy en l'endroit des Africains en ce qui concerne les accords de coopération militaire signés au lendemain des indépendances, au-delà des controverses doctrinales et politiques, ont le mérite de tracer les relations franco-africaines, en l'espèce dans le cadre militaire qui sort des sentiers, pour prendre la forme de « l'exotérisme » comme nous le dit si bien la Revue des force de défense gabonaises (N° 12, p. 9). Suivons un extrait du discours du président Sarkozy du cap du 28 février 2008 :

La France souhaite entamer des discussions avec tous les Etats africains concernés pour adapter les accords de défense existant aux réalités du temps présent et en tenant le plus compte de leur volonté. Elle sera également ouverte au dialogue avec tous ceux qui souhaiteront nouer un nouveau partenariat en matière de sécurité26.

Sarkozy propose, à notre sens, ainsi de refonder les relations afro-françaises sur le principe de la transparence. Contrairement à la pratique passée, les accords devraient être intégralement publiés. A ce propos, il compte associer le parlement français aux orientations de la politique de la France en Afrique. Pour ce qui est du Gabon, la France entretient avec ce pays une coopération de défense de premier plan. En effet, le Gabon accueille une mission de coopération militaire forte de 20 coopérants, bénéficie en 2011 d'un budget de 4,14 millions d'euros de la part du Ministère des affaires étrangères et Européennes, ce qui le positionne au deuxième rang du partenaire français en matière de coopération structurelle. Un soutien aux forces armées est également dispensé par la valorisation de l'aviation légère des armées

26 Revue des forces de défense gabonaises, N° 12, p.5.

99

(formation du personnel navigant, équipement d'instruction). Cependant, l'aviation légère des armées répond en effet de manière efficace aux problèmes de mobilité posés par un territoire difficilement accessible. Ce soutien passe aussi par l'aide à l'établissement centralisé de réparation et de reconstruction automobile, à l'appui à la planification par le renforcement de l'action de l'Etat-major des forces armées gabonaises en matière de conduite des opérations ou encore par l'aide au développement du Génie militaire. La France participe aussi à l'action de l'Etat en mer par le maintien en condition des bâtiments hauturiers dans le cadre de la lutte contre la recrudescence des trafics dans le Golfe de Guinée. En matière de santé, la France apporte son soutien par le biais de l'hôpital militaire de Libreville, en particulier le service des urgences, et de l'école d'application du service de santé militaire (ENVR), au sein de l'hôpital militaire d'instruction de Melen. Au total, il y a 19 coopérants français à Libreville (et 42 ayants droit) et un à Port-Gentil.

Au regard de ce qui précède, il va de soi que tout contrevenant à ces grandes lignes qui ont valeurs impératives catégoriques, tomberait sur une série d'infractions qui aurait pour plancher l'insubordination et pour plafonds, le crime. Autrement, toutes ces orientations sont opposables à tout responsable d'Outre-mer qui serait tenté d'entraîner l'Afrique et le Gabon. Nous constatons, pour revenir au coeur de notre sujet, qu'il y a l'acquisition de nouveaux équipements et la réhabilitation des anciens.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King