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La coopération franco-gabonaise en matière d'armement et d'équipements des forces de défense du Gabon 1960-2017.


par Davy Ndouve Nguema
Université Omar Bongo de Libreville (Gabon) - Master  2018
  

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II- L'adoption d'un nouveau traité de partenariat

Le partenariat dont il est question a été adopté en France. L'Assemblée Nationale de ce pays a produit un rapport intéressant qui nous a servi de guide. Il parle à la fois des attendus, des principes et des dispositions relatives aux personnels.

27 Ce témoin a requis l'anonymat

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A- Les grands principes généraux du traité de partenariat

Le rapport de l'Assemblée Nationale (N° 3290, p. 20)28 fait référence au respect de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale des partenaires manifeste la volonté de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats concernés. Pour la révision des accords de défense, un groupe de travail a été constitué par le ministre des Affaires étrangères et européen et celui de la défense. A cet effet, le ministre des Affaires étrangères et européens a confié cette tâche à la mission pour la sécurité et la prévention des conflits placés auprès de la direction et d'Océanie. Le projet d'accord avec le Gabon a été transmis à la partie gabonaise en fin octobre 2009 qui a fait des contre-propositions. Le texte a été retourné à la partie française début décembre 2009. Il a fait cependant, l'objet des négociations entamées par une mission française à Libreville le 14 décembre 2009 qui se sont conclues à l'occasion de la visite du président de la République Gabon le 24 février 2010. Le contenu du nouvel accord entre le Gabon et la France reflète largement la nouvelle politique de défense entre les deux Etats.

Le nouvel accord de défense entre la République française et la République Gabonaise intitulé « Traité de partenariat de défense entre les deux Républiques » fait état des principes généraux du traité, des statuts des membres du personnel engagé dans le partenariat de défense et met en exergue les dispositions finales qui abrogent l'ancien accord de défense, déterminent la durée du partenariat, traitant aussi de l'aspect financier.

La première partie du traité expose les principes généraux du partenariat de défense. A la différence de l'accord de partenariat type, l'article 2 ne fait pas référence à la constitution de la force africaine et à la coopération possible avec l'union européenne. Les autorités gabonaises ont en effet, estimés qu'il s'agissait là de problématiques distinctes de la relation de partenariat de défense. Il convient toutefois de rappeler que le paragraphe de l'article 4 prévoit l'organisation d'exercices ou d'activités relatifs à la mise en oeuvre de la stratégie conjointe union européenne-Afrique. Dans les propos recueillis lors de notre entretien avec Mireille Flore Mengue Moto, elle nous faisait comprendre que « l'une des caractéristiques de cet accord est qu'il n'a pas pour objectif de moderniser et d'actualiser le cadre juridique des relations franco-gabonaise en regroupant dans un seul document les différents volets de ceux-

28 M. Philippe Vitel a présenté, au nom de la Commission de la défense nationale et des forces armées, sur le projet de loi (n° 3195), adopté par le sénat, autorisant la ratification du traité instituant un partenariat de défense entre la République Française et la République Gabonaise. Son texte fait d'intéressantes analyses qui nous ont été très utiles dans la compréhension globale du débat engagé en France.

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ci, à savoir la coopération militaire technique et la présence des forces françaises au Gabon ». Ainsi, nous comprenons aisément que l'article 2 du texte de partenariat prévoit les dimensions nouvelles dans les relations entre les deux pays. L'article 4 précise les domaines et les formes de coopération en matière de défense. De plus, la ratification du traité instituant un partenariat de défense entre la République Française et la République Gabonaise mentionne que

Cette évolution s'accompagne, aussi, d'une ouverture vers une dimension multilatérale, en prévoyant la possibilité d'associer aux activités de ce partenariat de défense d'autres pays africains ou européens, ainsi que les institutions de l'union européenne (UE) et de l'Union africaine (UA) et les ensembles régionaux de cette dernière. L'objectif principale de cette coopération est, en effet désormais à côté de l'action traditionnelle de formation des cadres des armées nationales, d'aider l'Afrique à mettre sur pied son propre système de sécurité collective (cité par B. Kouchner, 2011, p. 21).

Dans l'étude de l'impact du projet de loi, cette dimension multilatérale du traité est appuyée par les termes suivants : « Le traité réserve la possibilité d'associer des contingents des organisations régionales africaines ou européenne aux activités initiées dans le cadre du traité. L'un des principaux objectifs de notre coopération militaire en Afrique, notamment à la réalisation de la « force africaine en attente » (projet initié dans le cadre de l'union africaine) et à la mise en oeuvre de la stratégie conjointe UE-Afrique » (cité par M. F. Mengue Moto, 2017, p. 298).

Afin de compenser la volonté française de supprimer les clauses d'assistance mutuelle et de maintien de l'ordre, les autorités gabonaises ont souhaité que cet article 4 mentionne que « l'assistance en cas de menace contre la paix ». Le rapport de l'assemblée nationale qui en parle à ce sujet, stipule qu'au terme des négociations les parties sont convenues de compléter le cinquième considérant du préambule afin de faire référence aux menaces susceptibles de peser sur l'une ou l'autre partie. Aussi, (« désireux de d'approfondir leur coopération en matière de défense, en établissant un partenaire fondé sur les principes de respect mutuel de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale des deux Etats, et ayant à l'esprit les menaces pouvant peser sur ces dernières »), et de compléter le premier paragraphe de l'article 4, qui expose les différentes formes de coopération, par l'échange de vues et d'informations relatifs aux risques et menaces à la sécurité nationale et régionale. Cette révision des accords de coopération militaire entre les deux Etats répond également à des contraintes financières qui à long terme seraient insupportables pour la France, d'où la politique de partage de coût. L'article 6, prévoit ce qui constitue une nouveauté, l'instauration d'un comité de suivi pourrait associer l'ambassadeur de France près la République Gabonaise et un représentant du ministère des affaires étrangères gabonais. Il pourrait recevoir le soutien

d'experts civils et militaires de chacune des deux parties en fonction de son ordre du jour. La création de ce comité devrait, selon les officiels gabonais et français, ainsi constituer un outil utile à la mise en oeuvre de l'accord ainsi qu'une enceinte de dissuasion sur toute question relative à l'accord, y compris en cas de divergence d'interprétation.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard