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La coopération franco-gabonaise en matière d'armement et d'équipements des forces de défense du Gabon 1960-2017.


par Davy Ndouve Nguema
Université Omar Bongo de Libreville (Gabon) - Master  2018
  

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B- La création des forces armées gabonaise comme fondement de souveraineté du nouvel Etat

La création d'une armée pour des nouveaux Etats apparue, au départ comme un symbole de souveraineté, c'est un moyen d'assurer la défense et l'intégrité de son territoire. Ainsi, au moment de l'indépendance du Gabon, la France signe avec l'ancienne puissance les accords de coopération dans les domaines variés. Dans les domaines militaires, deux sortes de textes juridiques lient les institutions entre elles : ceux qui légalisent l'assistance militaire technique et ceux qui légitiment une intervention française au Gabon.

D'une part, on se retrouve avec, les accords d'assistance militaires techniques et d'autre part, les accords de défense. Les premiers accords visent la formation des militaires gabonais en France et dans leur pays, l'aide financière et équipements à apporter au Gabon. Les deuxièmes types d'accords permettent à la France d'intervenir au Gabon en cas d'attaque ou de menaces pour défendre l'intégrité territoriale ou rétablir l'ordre dans le pays. A ce propos, les éléments français au Gabon (EFG) se trouvent pré-positionnés à Libreville dans la capitale gabonaise, à Port-Gentil dans la capitale économique et à Franceville chef-lieu de la province du Haut-Ogooué. Dans cette perspective, les nouvelles autorités politiques gabonaises ont d'emblée fait de cette structure léguée par la puissance coloniale le symbole par excellence de la souveraineté. C'est dans ce contexte que la loi N° 4/PM fut puisée et l'armée gabonaise fut créée officiellement le 6 décembre 1960. Ce transfert soulignait Léon Mba cité par Jean-François Owaye (1958-1960) « Marquait une nouvelle étape dans la voie de la réalisation militaire qu'il s'était fixée pour sa défense nationale en plein accord avec le gouvernement français ». Les forces armées gabonaise (FAG) rassemblent très vite les éléments gabonais dispersés jusque-là dans les différents corps armées français et principalement de la 2ème compagnie du 21e (Bataillon d'infanterie de la Marine) BIMa basé à Libreville. Ces éléments formèrent par la suite le 1er Bataillon d'infanterie gabonais basé au camp Ntchorere (Libreville), composé de la 1ère compagnie de combat et du centre d'instruction et comptait en tout un effectif total de quatre cents hommes (Cf. Annexe).

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Tableau 1 : Récapitulatif de la mise en place des forces armées gabonaises (1962-1963).

Unités à créer

Dates prévisionnelles de création

Etat-major de la défense nationale et des forces armées

Du 1er juin au 1juillet 1961

Gendarmerie nationale

1er août ; 1er a1962 ; 1er août 1963

Détachement de garnison à Libreville

1er juillet 1961

Rame de transport

1er juillet 1961

Détachement de transmission

1er janvier 1961

Armée de l'air

Du 1er janvier 1961 au 1er janvier 1962

Bataillon d'infanterie

1er janvier 1963

Source : SHAT, note n° 33607/DAG du 15 décembre 1960 portant la mise sur pied de l'armée nationale gabonaise de l'aide militaire, citée par Mireille Flore Mengue Moto (2017, p. 40).

Alors, la question est de savoir qu'est-ce qu'une armée ? A quoi sert-elle ? Et quelles sont ses missions ? Par définition, une armée est une organisation structurée d'individus visant à conquérir ou à défendre un territoire, détruire ou protéger d'autres unités militaires ou des unités civiles. Son rôle est de sécuriser le territoire national et de protéger les citoyens.

Par ailleurs, elle doit participer à l'enracinement du « sentiment national » en demeurant un creuset de l'unité nationale et une force au service exclusivement de la nation. C'est dans cette optique que Napoléon Bonaparte disait (1768-1821) « l'armée c'est la nation ». Une armée est l'expression de la force au nom du droit pour assurer la sécurité. Ses organisations sont composées d'acteurs, hommes en uniformes rémunérés par des soldes et appartenant à des divers corps (armée de terre, de l'air, gendarmerie nationale et bien d'autres).

Ces analyses mettent l'accent sur les équipements, l'organisation, le commandement, le financement de l'armées gabonaise, et le niveau technologique des armements. En août 1961 au lendemain de son indépendance, le Gabon acquiert son autonomie militaire le Mardi à 10h voir mémorial du Gabon (1960) et reçoit de la part de l'Etat français par l'intermédiaire de son ambassadeur Risteruci, la première compagnie. Selon la loi n°19/61 du 12 mai 1961 portant organisation de la défense du territoire de la République Gabonaise. Cette loi fit obligation à tous citoyens de participer à la défense du Gabon. C'est ainsi pourquoi les forces de défense doivent être appuyées, soutenues par le peuple. Si en 1960, le système ne comprenait que l'armée de terre et la gendarmerie nationale (décret 4/PM du 6 décembre 1960, article 1er), les années suivantes ont apporté des changements importants avec la création de l'armée de l'air, de la marine nationale, et des unités spécialisées comme (la Garde présidentielle-devenue Garde Républicaine en 1996, sécurité pénitentiaire, sécurité mobile

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actuellement incorporé dans la police, aviation légère des armées et d'autres forces parapubliques). « Il s'est confirmé que dès la mise sur pied de sa défense en 1960, le Gabon comme bon nombre d'Etats africains échaudés par le cycle des pronunciamientos, Jean-François Owaye (2011) et autres coups de force militaires déclenchés dans les années soixante et dont il a été victime en février 1964 ». Comment expliqué un tel événement quelque temps après son indépendance ?

Le coup d'Etat militaire dirigé par les lieutenants Valère Ondo et Jacques Mombo s'était produit le 12 février de la même année. D'abord, victorieuse après l'arrestation de Léon Mba et la constitution par le nouveau comité révolutionnaire d'un gouvernement provisoire à la tête duquel avait été porté Jean-Hilaire Obame, la tentative se solda finalement le 19 février par un échec à la suite de l'intervention des troupes de la communauté. Ce que le professeur Moise N'sole Biteghe appela « échec aux militaires au Gabon » (1964). Cette intervention, après un communiqué français, était motivée par le fait que le mouvement de subversion n'a pas été suivi par la population gabonaise. En effet, les accords passés avec le Gabon, le gouvernement français avait l'obligation de prêter aide et assistance au gouvernement légal de la République du Gabon. Il l'a fait sur demande présentée par la voix diplomatique à la personne de Paul-Marie Yembit, alors vice-président du gouvernement. Pour les militaires, le rétablissement des libertés publiques paraissait le communiqué du comité révolutionnaire du 18 février le principal motif de leur action.

Mais s'il est difficile de savoir exactement qui, de l'armée ou de l'opposition a été à l'origine directe de ces événements, il n'en demeure pas moins vrai que le climat politique du Gabon était propice. Le processus qui tendait à l'élimination de l'opposition semblait avoir atteint son but, et c'est dans ce contexte qu'il convient de situer le coup d'Etat. La période de l'indépendance constitue le point de départ de cette analyse, qui justifie le transfert juridique des compétences de l'armée gabonaise.

Au terme de ce chapitre qui porte sur les déterminants historiques et stratégiques de la coopération franco-gabonaise en matière d'armement et d'équipements des forces de défense, nous avons montré que la coopération militaire entre la France et le Gabon a été déterminée par des raisons historiques, l'indépendance du Gabon en 1960, et stratégiques, la nécessité pour la France d'affirmer sa présence dans son pré-carré en aidant ses colonies de mettre en place leurs outils de défense. Au total, le Gabon s'est avéré une politique stratégique pour la

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politique militaire de la France en Afrique. La France s'est appuyée sur un arsenal juridique préparé par elle et signé par le Gabon, le 17 août 1960.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci